L’annonce de la naissance du SuperMotocross World Championship a causé une vague d’émoi dans le petit monde du MX/SX mondial. Il faut dire qu’il y a de quoi, et qu’en plus le communiqué de presse n’était pas des plus explicites, à part pour nous informer que tout le monde est d’accord et que ça va être super. Maintenant que la surprise est passée, on en sait un tout petit peu plus. L’idée d’une collaboration entre Feld, promoteur du SX, et MX Sports, promoteur du MX, est née en mars 2020, à l’occasion du Supercross de Daytona. Jusqu’ici, les deux entités s’ignoraient ou, au pire, se tiraient dans les pattes pour des histoires de dates. Le SX en voulait plus, pour étaler sa saison, et le MX ne voulait évidemment pas céder du terrain à ce niveau. Une époque révolue, donc, avec un peu de discussion. Littéralement cinq jours après cette rencontre, les deux groupes ont été forcés de travailler ensemble, quand la pandémie de COVID-19 a frappé à la porte. Les représentants insistent donc pour dire que non, ça n’a rien à voir avec une réaction épidermique aux agressifs Australiens de SX Global et leur championnat du monde SX. OK, mais ça parait quand même un peu difficile à croire.
Le résultat de ces différentes consultations, c’est la volonté de “faire grossir le sport”, comme ils disent. Une vieille obsession américaine qui a du mal à prendre forme, année après année. Le SuperMotocross sera-t-il la solution ? Pas facile à dire. On rappelle qu’on va qualifier les 22 meilleurs 250 et les 22 meilleurs 450 pour trois courses de play-offs, sur des circuits “hybrides”, qu’on peut imaginer dans le style de feu la Monster Cup, tuée par le Covid puis ce projet, ou même comme la tentative de SMX Cup de Giuseppe Luongo en 2016 à Schalke. Au fait, ça voulait dire quoi SMX Cup ? Yep… Pour le moment, niveau calendrier, on parle du Speedway d’Atlanta, qui reçoit déjà le SX, le circuit des Amériques à Austin, théâtre du GP de F1, et le fameux Coliseum de Los Angeles. Le berceau du SX US, où a été créé le Superbowl of Motocross en 1972, premier évènement de MX dans un stade. L’ancêtre du SX, en somme. Un lieu où se déroulait traditionnellement la finale du SX US dans les années 90 ensuite.
Notez que les pilotes ne partiront apparemment pas dans la série de trois courses avec zéro point. Comme en Nascar, les meilleurs de la saison régulière auront quelques points d’avance, même si tout n’est pas arrêté à ce niveau. D’ailleurs, pas mal de questions demeurent en suspens. Quid d’un pilote qui ferait le SX 250 et l’Outdoor 450 ? Aucune idée.
Niveau couverture télé, les trois séries (SX/MX/SuperMotocross) seront désormais unifiées. Une bonne chose pour les Américains, qui ne changent pas grand chose pour nous ici si vous avez Automoto La Chaine (gratuite avec une BBox, d’ailleurs, astuce du jour !). Mais cette couverture télé est visiblement pour beaucoup dans les 10 millions de $ de prix d’annoncés. Des dollars répartis en fait sur les trois séries, avec une augmentation significative des primes en SX et MX, et le reste, sûrement une sorte de gros bonus type Monster Cup, pour les trois dernières courses SuperMotocross.
Pilotes et industrie US se plaignent régulièrement qu’il y a déjà trop de courses, et là, tout le monde est OK pour en ajouter ? En fait, si on additionne la saison traditionnelle de 17 courses en SX, 11 Outdoor (donc une de moins, concession d’MX Sports) et trois épreuves de championnat du monde de SuperMotocross, on arrive à 31. Les teams ont déjà exprimé leur volonté de réduire ce nombre à 30 dans les années à venir. La saison 2023 se terminera le 14 octobre, mais il est prévu qu’elle se finisse en septembre en 2024.
Et le Motocross des Nations, dans tout ça ? OK, ça ne concerne que trois pilotes, mais en général les meilleurs… Selon les différents protagonistes, le groupe US s’est rapproché d’InFront et donc des Luongo pour discuter le bout de gras. Le calendrier MXGP pourrait ainsi s’étaler tranquillement jusqu’à fin septembre/début octobre, et un MX des Nations qui suivrait de près la finale du SuperMotocross. A suivre, une nouvelle fois…