Cette épreuve d’Orlando 1 avait tout sur le papier pour créer l’événement. Un stade, tout près des bureaux du promoteur Feld Entertainment, qui a accueilli des épreuves qui font partie de la légende (2005, 2007 par exemple). L’arrivée des pilotes sur leurs terres, puisque pas mal des tops habitent dans le secteur, après le froid sibérien d’Indianapolis. Et même des pluies torrentielles dans l’après-midi qui laissaient penser qu’on était parti pour un bain de boue, le buzz était au sommet avant la course.
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Et finalement, il s’est dégonflé comme un ballon de baudruche qui vous échappe des mains… Parce que franchement, là où l’on attendait un concert de Rage against the machine, on a eu le droit à une retransmission de la chance aux chansons (#référenceboomer). Ce n’est pas que ce n’était pas bien, mais reconnaissons que ça n’a pas été la course la plus palpitante de la décennie. Surtout comparée à ce à quoi cette saison nous a habitué jusqu’ici, avec quasiment une controverse par course. On ne se plaint pas, c’est comme ça…
Déjà, saluons le tour de force de Dirt Wurx d’être parvenu à fournir un terrain totalement sec aux pilotes pour le night show. Comme vous j’imagine, je ne pensais absolument pas qu’ils allaient rouler sur le sec en voyant les vidéos des averses qui se sont abattues sur le stade dans l’après-midi. Le promoteur a maintenant de l’expérience et du savoir-faire dans ces conditions et ça se voit. Je n’en croyais pas mes yeux au moment de la première heat 250. Top. Le circuit en lui-même était la réplique supposée exacte de celui de 2007, hommage pour ce qui a été le dernière course de Ricky Carmichael en SX US.
Un terrain plutôt sympa, avec des bons whoops, mais malheureusement trop mono-trajectoire. Une constante qui pose question : tous les terrains ne sont-ils pas « one line » quand les pilotes sont aussi proches ? Sortez une copie double, vous avez deux heures, coefficient 3. Bref, à part dans les whoops ou sur erreur directe, pas facile de doubler.
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Quand tu te dis que là, c’est pas gagné…
Et pourtant, un pilote a réussi quelques dépassements clés après un bon départ : Cooper Webb évidemment ! Clairement, le championnat est entrain de tourner au duel Webb/Roczen, en attendant le réveil d’Eli Tomac. Cooper, donc, habillé rétro par Thor, certainement un clin d’oeil au terrain 2007, a encore prouvé qu’il est largement le plus malin en piste quand il s’agit de trouver des ouvertures. Parti quatrième, il ne lui a pas fallu longtemps pour disposer de son partenaire d’entraînement Zach Osborne, puis de doubler Ken Roczen et Justin Brayton dans un même move. Rien à dire, du boulot d’une propreté limpide, sans armes ni violences.
Ensuite, ne restait plus qu’à enchaîner les tours. Cooper a eu l’intelligence, une nouvelle fois, de s’adapter à la dégradation des whoops en se mettant à les sauter, une stratégie qui a fini par être adoptée par la plupart des autres tops, pour s’imposer tranquillement en contenant un Roczen jamais à portée d’attaque de toute façon. Et voici notre CW2 qui brise l’élan et la série de Kenny et s’en rapproche à treize points seulement. Pas à dire, Cooper n’est pas le plus beau, pas le plus impressionnant, pas le plus charismatique et même pas le plus sympathique, à vrai dire, mais quelle machine à gagner ! On a du mal à l’imaginer sortir du podium tant les copies qu’il rend sont limpides.
On n’en dira pas forcément autant de Kenny cette fois, qui avait toutes les armes en main pour s’imposer. En fait, il suffisait de doubler son pote Brayton un tout petit peu plus tôt, en se montrant plus agressif… Là, on n’est pas loin de la faute professionnelle. Ken était devant son rival au championnat Coop’, avec un adversaire en qui il a toute confiance à doubler, faut y aller, mec ! C’est pas Barcia, JB10 n’allait pas le couper en deux… J’entends bien l’idée de l’approche zen, prudente, jouer le long terme et ce genre de blablas, mais là il y avait plus qu’ouverture, y’avait baleine sous caillou !
Pourquoi, par exemple, ne pas faire quatre avant les whoops, comme tout le monde ? Ça aurait peut-être créé une opportunité, non ? Du coup, légère déception de ma part en tant que fan du jeune pilote HRC, même si la vitesse était correcte. En tout cas, lui a l’air content, les départs sont bons, la plaque rouge est bien vissée.
Le voilà, le premier podium de la saison en SX pour Zach Osborne ! On se doutait que c’était faisable avec un bon départ, il aurait d’ailleurs déjà dû monter sur la boite à H2, mais cette fois il a concrétisé. Ça fait plaisir, et ça apporte une touche de couleur différente. Zacho s’est pourtant fait une énorme chaleur dans les whoops en début de course, dont il ne se souvenait pas après, au passage. Avant de se reprendre, rester au contact de Barcia et le repasser à la faveur d’une légère cagade du pilote GG.
Un podium qui vient comme une juste récompense du travail effectué par Zacho, pas payé jusque là. Et hop, jusque comme ça, notre nain de jardin préféré revient dans la course pour la quatrième place finale, pour laquelle c’est très serré. Solide. Et deux pilotes de la Baker’s Factory sur le podium, encore, comme la semaine dernière. Pourtant, l’entente ne serait pas au beau fixe là-bas, selon les ragots US. Une histoire à suivre avec attention…
Justin Barcia est toujours bel et bien là, n’en déplaise à ceux qui le voyaient s’essouffler comme Dimitri Payet à la 60e minute de jeu. Car sans une superbe « mamolade » (clique ici, jeune, si t’as pas la réf‘), c’était un quatrième podium pour un BamBam décidément nouveau cette saison. Partage-t-il un coach zen avec Ken Roczen depuis peu ? En tout cas, la patience dont il a fait preuve derrière Vince Friese, une semaine après le « lapper gate », a été en tout remarquable. Car qui pensait qu’il allait trouver la première occasion pour envoyer Friese dans les tribunes ? Moi, j’avoue, et toi aussi qui a levé la main derrière ton PC… Au lieu de ça, JB51 a attendu, avant de passer tranquillement à côté de Vince dans les whoops. À ce rythme-là, Justin aura conclu la paix au Proche Orient dans l’année qui vient, en désarmant pacifiquement l’Iran au passage… Fort.
J’en profite pour poser ici un petit tacle glissé à la réalisation : on a deux ennemis, les deux pilotes les plus crados du plateau en bagarre, une semaine après un incident majeur entre les deux, et la caméra les montre à peine, vite fait, entre deux plans qui ne servent à rien ? Cette semaine, plus globalement, la réal a tout raté… Pas de ralenti de dépassements importants, pas de retour sur des chutes (cf Dylan…), ça a été une catastrophe totale. Amplifiée, en France, par des commentateurs qui cherchent à comparer des chronos à 14 ans d’écart. Non mais allô, quoi, se serait exclamée une éminente philosophe dubaïote…
Eli Tomac, cinquième ce samedi, pointe à 29 points de Ken Roczen au provisoire… Alors, je veux bien entendre que la piste, qui paraissait glissante, ne soit pas l’idéal pour ET1, mais quand même, ça commence à faire beaucoup, là… 3/7/5 sur les trois dernières épreuves, on est très loin du Tomac « beast mode » qu’on est habitué à voir, et qu’on n’a pas encore vu une seule fois cette année !
Attention, c’est là que je protège mes arrières : rien ne dit que notre jeune papa ne va pas se mettre à enfiler les victoires comme tu t’enfiles les rondelles de saucisson à l’apéro à 2 grammes, mais on dit ça à chaque fois, et mine de rien, ça devient de moins en moins crédible. On avait parlé en outdoor de la gueule de bois du titre SX. OK, mais là, où est l’explication ? Entre les performances d’Eli et celles d’Adam, ça doit plus écouter Jacques Brel que Pharrell Williams sous la tente en ce moment chez Kawa…
Aaron Plessinger continue son opération reconstruction, avec cette bonne sixième place. On ne l’a pas beaucoup vu (on a pas vu grand chose, anyway, voir juste au-dessus), mais force est de constater une certaine amélioration ces derniers temps pour AP7. Qui a profité de cette course pour passer devant son coéquipier Ferrandis au Trophée Yamaha pour deux points. Après son top 5 à Indy2, Aaron s’installe petit à petit, et logiquement, dans le top 10 aux points. Pas si mal, après deux saisons cauchemardesques, même s’il a profité de la chute de Jason Anderson dans les derniers tours. Selon nos infox, il aurait été vu entrain de saboter les pompes à eau au plus fort de la tempête et de retirer les bâches couvrant la piste pour retrouver la GNCC touch’. #justajoke #nohatecoms
Marvin Musquin n’a pas réussi son départ, et c’est bien là tout le problème. Notre Français n’a pas la vitesse pour revenir chercher un podium en partant derrière, et c’est quand même un des enseignements de cette saison. Malgré tout, il n’est qu’à huit points d’Adam Cianciarulo à la quatrième place, ce qui n’est pas catastrophique, mais j’imagine que lui comme ses employeurs en voudraient un peu plus…
Jason Anderson, quant à lui, poursuit sa reconquête. Certes, sa huitième place du jour ne restera pas dans les annales, mais il était parvenu à se détacher d’AP et Marvin quand il s’est accroché avec Shane McElrath dans les derniers tours de la finale. Ajoutez à cela une heat plus que solide, second derrière Roczen, et ça fait un week-end pas si mauvais que ça pour El Hombre. En attendant un meilleur départ…
Derrière, pas grand chose à signaler. Malcolm Stewart a encore connu un des ces moments bizarre, en laissant passer deux pilotes d’un coup, au point qu’on a bien cru qu’il allait abandonner. Finalement, il est reparti à l’attaque pour décrocher cette anonyme neuvième place. Et il n’allait même pas très vite dans les whoops. Petite soirée, donc, pour un Malcolm pourtant à domicile.
Pareil pour l’autre enfant du pays Adam Cianciarulo. Qui a commencé par exploser (malgré lui!) l’estomac d’un Dylan Ferrandis à terre. Avant de décevoir, globalement. AC9 manque d’endurance, ça paraît clair. Peut-être en partie parce qu’il souffre d’un souci aux abdominaux, selon son camp. Pourtant, la vitesse est là, comme le prouve son meilleur temps aux qualifs.
Justin Brayton a joué un rôle dans cette finale, en gênant d’abord quelque peu son pote Kenny, puis en « le protégeant » d’une attaque immédiate de Justin Barcia, l’autre JB. Ensuite, Brayton, qui roulait avec sa moto d’entraînement, la version course n’étant jamais arrivée à destination, a perdu l’usage de son frein avant, d’où cette relativement décevante 11e place.
Ça commençait pas si mal pour Dylan Ferrandis, avec un bon départ malgré une heat difficile. Malheureusement, notre DF14 n’a pas été loin, en se fracassant sur un enchaînement avant de se faire percuter par AC9. Un premier résultat nul pour notre rookie, qui a perdu de fait pas mal de précieux points dans la bataille. La bonne nouvelle est qu’il n’a apparemment rien de grave et sera présent samedi prochain. Ouf.
Première finale cette saison pour Justin Starling, Fredrik Noren et, surtout, Shane McElrath. Un McElrath déchaîné en heat. Où il a longtemps tenu la tête face à Eli Tomac, avec des passages énormes dans les whoops. Aucun doute, McElrath est un vrai talent en SX et dispose d’un potentiel capable de lui faire décrocher un guidon d’usine. En finale, notre bon samaritain n’a pas fait d’exploits. Avant de se faire exploser par un JA21 peu chrétien sur ce coup-là en prenant un tour. Mais gardons un œil sur sa future progression dans la catégorie.
Il y a des choses immuables en SX : Kyle Chisholm a été en finale 450 pour la 124e fois (véridique!!!). Et Martin Davalos a été par terre (on a arrêté de compter, là). C’est rassurant, ces choses qui ne changent pas. Par contre, Broc Tickle, lui, l’a regardé des stands, la finale. Tout comme Tyler Bowers, qui a signé son retour par un bel accrochage avec Adam Enticknap. #deepfield
Catégorie 250 East
Malgré tout le buzz qu’il génère, le Jett, sous haute pression, ne craque pas ! Vainqueur de sa heat (aidé par la chute de Craig). Puis auteur du holeshot en finale, le cadet des Lawrence a réalisé une course parfaite, du début à la fin, sans se retourner. Malgré une épaule loin d’être à 100% selon ses dires. Et quel style… Un danseur étoile croisé avec un patineur sur glace. Smooth comme une gymnaste ukrainienne. Pas à dire, ce jeune est promis à un brillant avenir si les petits cochons ne le mangent pas. Ça fait un paquet de temps qu’on n’avait pas eu un jeune si prometteur. Avec qui plus est une véritable faculté à toucher les fans. Si son melon ne gonfle pas aussi vite que son compte en banque, on vivra bientôt tous dans le monde de Jett.
Son camarade de bouclettes Colt Nichols n’a cette fois rien pu faire contre le jeune Lawrence. Pourtant, il est longtemps resté à un Jett de pierre. Mais Colt n’a jamais vraiment maîtrisé les whoops assez bien pour parvenir à recoller. Pas aidé non plus par les retardataires… Franchement, on se serait cru un lundi matin à Chatelet-Les Halles un jour de grève. Dommage, car il y avait une affaire à faire avec un Craig touché. Nichols part donc en spring break avec huit points d’avance. Avant les deux courses qui détermineront le vainqueur du championnat. Franchement, il le mérite, après tant d’années de blessures et de galères…
En parlant de blessures, Christian Craig est le dernier touché de cette catégorie. Une catégorie où il faut décidément prévoir plus d’ambulances que pour une compétition de MMA amateur ! CC a glissé sur l’appel du triple en scrubant. Et n’avait plus qu’à espérer quand il s’est mis court. Main abîmée, comme il nous l’a bien montré chaque fois qu’une caméra était pointée sur lui. Christian a serré les dents pour prendre une troisième place salvatrice en terme de points au championnat. Par contre, faut arrêter d’amener ses enfants sur le podium quand on est pilote 250. Ça ne fait que prouver qu’il y a un truc qui cloche…
Derrière, Jo Shimoda et Mitch Oldenburg ont pris leurs places habituelles, dans une catégorie aussi prévisible que la fin de Titanic. Joshua Varize a gagné la course de ceux qu’on ne connaît pas, devant Moranz et Osby. Voilà voilà… 14e place pour Thomas Do, mais je ne sais pas pourquoi. Pas d’infos.
Du coup, on est bien content de retrouver du sang neuf la semaine prochaine, pour l’ouverture de la côte west à Orlando. Ce qui est aussi logique qu’une ligue de Bourgogne à la Bosse de Bretagne, mais bon, Covid oblige. Au moins, on a des courses à mater le dimanche matin !
Bonus : j’avais oublié de féliciter Alex Nagy. 118 night shows jusqu’ici sans aucune finale, et maintenant c’est fait ! Nagy, c’est la version la plus hard core des privés, qui dort dans son van de course en course. Les piliers de ce sport, en fait. Bravo.