Les courses de SX en ce moment s’enchaînent plus vite que des 8.6 dans les rues de Rennes. Profitons-en tant que ça dure ! Allez, on fait le point sur ce qui s’est passé mardi soir.
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Ce deuxième volet d’Indianapolis tourne une nouvelle page du championnat, avec le premier double vainqueur ! Et autant dire qu’une nouvelle fois, Ken Rozcen y a mis la manière ! Vainqueur facile en heat, certes aidé par la chute de Cooper Webb, vainqueur facile en finale après s’être débarrassé illico de son nouveau pote Justin Barcia comme Madonna d’un de ses maris, sans agressivité mais avec fermeté, Ken a connu une soirée des plus faciles et ennuyeuses, à part un bizarre accrochage avec le retardataire Vince Friese.
Qui, pour une fois, n’y était pas pour grand chose ! Depuis la première course de la saison, on marche sur des œufs avec le pilote HRC : tiendra/tiendra pas la longueur de la finale, pas assez agressif, pénalisé, Wilsonisé… Et si, cette fois, on pouvait affirmer que oui, ce Kenny là est un modèle 2.0, aussi nouveau que sa machine ? C’est peut-être encore un poil tôt, après tout le championnat ne commence qu’à Daytona, selon Ricky Carmichael. Mais j’aime bien ce que je vois, quand même…
Si l’on reprend le défilé de la saison : H1, pression sur Barcia toute la course pour la victoire, belle seconde place. H2 : sa plus mauvaise prestation, une cinquième place après avoir reniflé l’odeur du podium derrière Brayton quand même. H3 : une victoire perdue au dernier moment, deuxième. Et depuis, deux victoires de suite. Voici des stats plutôt impressionnantes… Le plus encourageant étant, outre l’attitude rock-zen à tout moment digne de Matthieu Ricard, son physique qui a l’air de tenir.
Ce qui était un gros point d’interrogation avant la saison. Après, sur une finale comme celle d’hier, il aurait pu faire une endurance de trois heures à cette vitesse en étant comme ça tout seul devant. Kenny garde évidemment la plaque rouge avec 13 points d’avance sur Cooper Webb. Ce qui ferait vingt sans les quatre perdus en route pour le drapeau croix rouge et les trois que Deano lui doit… A méditer.
He’s back !
Ce second Indianapolis était crucial pour Justin Barcia, après le premier où il est passé au travers. Allait-il retomber dans son inconstance habituelle ? Était-il capable de rebondir ? JB51 a vite répondu à la question, et sa manière ! Avec un holeshot plein de confiance, d’abord. Ensuite, notre Justin ne s’est même pas énervé quand il s’est fait déboîté par Kenny, n’a pas essayé de la couper en deux et a réussi à accepter d’être moins rapide et de se contenter d’une seconde place rémunératrice en matière de points. Barcia aurait-il déjà atteint la maturité, après seulement douze ans chez les pros ? Partage-t-il le coaching de Matthieu Ricard avec son nouvel ami Ken Roczen ? Va-t-il prendre l’avion avec Ken et Eli ? Va-t-il se faire couper les cheveux ? Pardon, je m’égare, comme disait Torronteras.
Bref, Justin a réalisé une belle finale, en parvenant, pas une mince affaire, à résister à Eli Tomac. En proposant sa meilleure imitation de Jeff Emig. Les rétros de Deano, ils ont dû être secrètement montés sur la GG #51 pour anticiper toutes les attaques d’Eli à ce point. Sans rien faire de « dirty » pour autant… Barcia, c’est la famille hollandaise en vacances avec la caravane qui s’engage juste avant toi sur cette petite route sans visibilité. Tu sais que tu ne pourras pas doubler sans mettre la vie de tout le monde en danger ! Résultat, un deuxième podium de la saison. La quatrième place du provisoire à vingt points de la tête seulement et un peu plus de confiance retrouvée. Le méchant de James Bond avec la tête de Samy dans Scoubidou !
Soirée moyenne pour Eli Tomac, qui a chuté en série, pour commencer, et a donc eu une place moyenne sur la grille. Ce qui a engendré un mauvais départ, mais une belle remontée. Encore une fois, on n’est pas sur du super Tomac, mais sur du bon quand même. Traditionnellement, le Géant Vert ne se chauffe vraiment que plus tard dans la saison. Donc on imagine que pointer à la troisième place du classement à quatorze points de Kenny doit lui convenir plutôt pas mal. Même s’il devait sérieusement fulminer sous son casque, coincé derrière la caravane… Comme Kenny à Houston 1, Tomac n’a pas non plus pousser le bouchon trop loin. De peur de se piquer au cactus Barcia. Encore un podium, donc, en attendant mieux.
Qu’est-ce qu’il est solide, ce Cooper Webb ! Une fois encore pas très bien parti, il est revenu patiemment, au physique. Passant des pilotes de prestige tout au long de la course, même dans le dernier tour. Ni le plus beau, ni le plus sympathique, mais il fait le taf, du premier au dernier tour. Second du provisoire, croyez bien que sans blessures, il sera là quand ça comptera.
Aaron Plessinger… Il est là, AP ? Je pensais qu’il était retourné en GNCC, étant donné qu’on l’avait pas vu depuis le début de la saison ! Plus sérieusement, belle rédemption par rapport à ce qu’il avait fait jusque là. Auteur d’un bon départ, Aaron a su capitaliser dessus et a attaqué jusqu’à la fin pour passer un AC9 aux coudes en bas. Dommage, par contre, de n’avoir fait preuve d’aucune grinta au dernier tour face à Coop’, parce qu’on avait l’impression que c’était faisable de rester devant, quand même ! Cette course reste un immense pas dans la bonne direction pour lui, et une nouvelle preuve que cette Yamaha 450 YZF Star Racing ne doit pas être si mauvaise, les trois pilotes s’en sortant pas si mal au fil des épreuves.
Adam Cianciarulo a du mal à finir les manches, en ce moment. Peut-être à cause de ses bons départs, qui « l’obligent » en quelque sorte à tout donner dès les premiers tours pour garder le rythme des meilleurs. C’est ce qui est arrivé samedi, et cette fois encore, AC9 a semblé un peu à l’agonie dans les dernières minutes. Rien de dramatique, considérant sa préparation tronquée par une opération chirurgicale, on le rappelle, mais la perspective de le voir remporter une finale semble bien loin en ce moment. Si on veut voir le verre à moitié plein, il n’est pas blessé et reste en embuscade au championnat.
Zach Osborne, lui, doit être un des pilotes à avoir le plus doublé depuis le début de la saison. En fait, c’est « Un jour sans fin », le jour de la marmotte à chaque course : mauvais départ, grosse remontée, et au final une place moyenne pour un gars qui pensait se battre pour le titre. En plus, il s’est coupé la langue et ouvert le menton dès les essais. Encore une soirée à oublier. À force, ça va faire de sacrés trous de mémoire…
Joey Savatgy est de retour, c’est officiel ! On en parlait à Indy 1, il a confirmé cette fois. Joey est un excellent pilote de SX qui a juste besoin d’un peu de temps pour retrouver toute sa confiance et donc sa vitesse. Le néo-pilote KTM vend chèrement sa place en tout cas, et s’installe dans le top 10, là où il devrait être, à vrai dire. Et le voir plus près du top 5 n’aurait rien de délirant dans les jours qui viennent, d’autant qu’historiquement, il a toujours su partir devant.
DYLAN ! Oui, je sais, je suis un peu fan boy depuis l’an dernier, mais je dois dire qu’il me plaît bien, ce Ferrandis, tant dans le style que dans l’attitude. Très bonne heat, où l’on vu se battre à armes égales avec le gratin, même si se faire doubler au dernier tour par son coéquipier Malcolm Stewart n’est sans doute pas idéal. J’imagine aussi que Coach DV a dû remarquer quelques imprécisions, dans les ornières comme dans les réceptions. Le DF14, rookie en 450, n’est pas encore la machine de haute précision qu’était le DF1W de l’an dernier en 250, mais ça va venir, no prob.
Cette fois, rien à dire de sa finale. D’un, parce qu’on ne l’a pas vu à l’antenne, comme on disait dans les 80’s, et de deux il est tombé… Malgré ces éléments contraires, cette neuvième place pleine de volonté paraît donc être une affaire très correcte, et un pas de plus pour l’expérience dans la catégorie. Sixième du provisoire derrière K-Roc, Coop’, ET1, BamBam et AC9, ça reste un scénario presque idéal, pour un rookie.
Malcolm Stewart méritait mieux que cette dixième place, mais est tombé dans les whoops alors qu’il était en bagarre pour un éventuel top 5. Lui aussi a la vitesse, mais du mal à la montrer en matière de résultats.
Marvin Musquin a montré qu’il restait un top gun du SX US en s’imposant en heat, et de belle manière. C’est donc d’autant plus décevant de le voir passer une nouvelle fois à côté en finale, d’autant qu’il avait réussi un départ très correct avant de tomber en accrochant la roue arrière de Plessinger. J’imagine que ce début de saison ne doit que très moyennement faire rire Aldon Baker, déjà pas réputé pour son goût de la gaudriole…
A part ça, tout le monde est à peu près à sa place derrière, sauf Justin Brayton, qui a chuté en fin de course, comme samedi. Décidément, dure journée pour le team Muc-Off, on va y venir. Kyle Chisholm est toujours à 100% de réussite en finale. Sérieux, pour un pilote pro depuis 2004 ! Alex Ray a retrouvé lui aussi le chemin de finale après deux courses sans. Son pote Clade Clason, lui, a carrément dû attendre 1375 jours avant de se retrouver derrière une grille de main event, suite à sa suspension par la FIM et son manque de vitesse. Dans la foulée, pour fêter ça, il s’est fait piquer son pick-up devant son Airbnb’. Ascenseur émotionnel !
Au rayon déception, Jason Anderson, encore ! Après la timide éclaircie de samedi, JA21 s’est luxé le doigt et n’a pas pu rouler, pas plus que son coéquipier Dean Wilson ou RJ Hampshire en deux et demi. Faut arrêter de passer sous les échelles avec un chat noir dans les bras, chez Husqvarna Rockstar !
Catégorie 250
3/2/1/1/1, ça commence à causer, les résultats postés par Colt Nichols depuis le début du championnat ! Entre la blessure de Jett Lawrence, la mésaventure de Michael Mosiman qui lui a offert la victoire sur un plateau et la détresse psychologique de son coéquipier Christian Craig, tout semble indiquer que c’est l’année Colt Nichols. D’autant qu’il est solide comme un roc. Le leader du provisoire continue d’enchaîner les tours comme un métronome, tel Iceman dans Top Gun, pendant que tous les Maverick du monde s’éliminent les uns après les autres. Onze points d’avance au classement, ce n’est pas encore la sécurité sociale, mais ça sent bon, d’autant que sans blessures, on ne voit pas comment il pourrait faire pire que top 5 vu le plateau, fin comme une feuille OCB !
Pas grand chose à signaler du côté de Christian Craig, capable de rivaliser en début de course avec son team mate, mais pas de le passer à la régulière pour partir ensuite… Si CC ne part pas devant, ça va être dur.
Michael Mosiman monte clairement en puissance, lui. Difficile à dire s’il serait resté devant Colt jusqu’au bout, mais sûr que cette course va dans le bon sens pour le pilote GASGAS, qui a joué de malchance en devant éviter un retardataire tombé devant lui. Un podium malgré tout, ça reste bon à prendre.
Preuve de faiblesse du plateau, Jo Shimoda est revenu de quasiment dernier à quatrième, « sa » place à l’heure actuelle… Le Japonais n’a pas encore montré grand chose sur la Kawa PC. Peut mieux faire.
Les seuls à avoir passé une soirée plus difficile que Jett Lawrence sont son casque et son épaule ! Lourde chute dans les whoops en qualifs, lourde chute en heat. Le Jett a quand même remporté avec un seul bras le LCQ, mais ne s’est pas aligné en finale. Le Jett privé de points, donc, et d’une chance sur ce championnat. On attend donc de Jett une réaction. Tout n’est pas rose pour Lawrence.
https://www.facebook.com/watch/?v=3581425585312978
Sale journée au bureau… Et un Jett privé de finale.
J’ignore si c’est une première, mais Mitch Oldenburg a roulé en finale sans s’être qualifié ! Fût un temps, les dix premiers du général bénéficiaient d’un joker, mais cette règle n’existe plus depuis longtemps. Donc, on récapitule. La Honda de Mitch serre en l’air en heat. Du coup, il s’en met une vraie bonne. Son team Muc-Off s’active pour changer le moteur en environ 45 minutes, et le voilà prêt à s’aligner en LCQ. Ce que l’AMA, la fédération US, refuse. Prétextant que ce n’est pas possible d’avoir fait aussi vite. Et que ce n’est pas le cadre qui est passé au contrôle technique puisqu’il n’a pas le bon sticker sur le cadre.
Or, l’AMA n’avait pas noté le nouveau sticker d’Oldenburg à Indy. Conscient de leur(s) erreur(s), et après s’être fait présenter les preuves du changement du seul moteur, ils ont donc décidé de laisser Mitch rouler la finale, en tant que 23e pilote… Des petits arrangements dignes de l’UFOLEP PACA ! Supposé partir en deuxième ligne, Oldenburg a qui plus est bénéficié du forfait de Jett pour s’aligner en première ligne ! Bienvenue à la foire du trône ! Au final, Oldenburg a de nouveau connu des soucis mécaniques alors qu’il occupait une belle quatrième place. Tout ça pour ça.
Ah oui, j’avais oublié, en parlant de l’AMA : ils ont carrrément oublié le panneau un tour, le drapeau blanc là-bas. Du coup, Nichols a eu le drapeau à damiers direct. Imaginez la même situation avec les deux leaders en bagarre… Un beau bazar !
Thomas Do était bien parti pour s’offrir une place historique en finale, avec un top 5 qui lui tendait les bras, quand il a crevé de l’arrière ! Vraiment pas de bol pour Thomas, qui en plus s’est mis un vrai par l’avant en enroulant le double d’arrivée pour laisser passer les premiers ! Là, pour faire pire soirée, il faut s’appeler Lawrence… La seule bonne nouvelle étant que, visiblement, Ricky Carmichael connaît son nom et a même dit du bien de lui. Et ça, c’est quand même un peu la classe, même si ça ne remplit pas le frigo.
À part ça, c’est tout. Si, faites-vous le LCQ 250 si ce n’est pas déjà fait, ça vaut le coup. Au moins pour la remontée d’Hunter Sayles, suivie de son accrochage avec Scott Meshey. Du bon divertissement. Ils s’envoient, ces jeunes !
Allez, un petit troisième Indianapolis dès samedi soir. De quoi user encore le canapé.