Eli Tomac l’a fait ! Avec cette cinquième victoire, il égale le record de Ricky Carmichael sur cette course et reste dans le coup au championnat. Mais le plus important à retenir, c’est que ça commence à sérieusement chauffer entre les deux leaders, aux points comme au micro !
OH-MOTOS, spécialiste en ligne de vente d’accessoires et d’équipement pour motocross et enduro, vous propose, depuis 12 ans, une gamme extra large d’équipement pilote, de produits d’entretien et d’optimisation de votre moto tout terrain. Rendez-vous sur OH-MOTOS.COM
Une fois encore, on l’a échappé belle avec le temps. On nous promettait la misère absolue, et, coup de bol, la pluie a tourné autour mais n’a pas touché la station balnéaire de Daytona. Le terrain, lui, promettait beaucoup sur le papier, pour s’avérer finalement décevant. Peu de combinaisons différentes possibles, des whoops inexistants, il n’y avait guère que la portion de sable qui sortait de l’ordinaire. On sait que Ricky Carmichael, qui dessine la piste, doit composer avec des éléments comme des tuyaux d’arrosage enterrés, l’interdiction de rouler sur le logo du speedway, la pelouse… Ce qui n’empêche que de mon canapé, ce n’était pas terrible.
Ce round 9 du championnat était crucial pour Eli Tomac. Déjà, parce que normalement, il gagne tous les ans là-bas, à part en 2018. Et encore, il ne fallait pas un tour de plus… Surtout, le champion sortant n’avait pas fait mystère les jours précédents la course que la victoire était impérative pour au moins rester dans la course aux points. Et finalement, ET1 a dégainé quand il le fallait. Bien aidé, il est vrai, par cette large ouverture à l’intérieur que lui a laissé Cooper Webb (on va y revenir…)
Bon aux essais, moyen en heat, Tomac a fait le plus dur en réussissant son départ, avant de parvenir à s’éloigner suffisamment d’Aaron Plessinger pour pouvoir prendre ses trajectoires et s’envoler vers la victoire. De quoi le remettre en selle au championnat ? Pas sûr, parce que 24 points de retard et deux pilotes à dépasser, ça fait quand même beaucoup de barrières à sauter. Mais au moins, il a encore une chance. Sans même parler du coup de boost mental que cette victoire peut lui apporter. En tout cas, ça fait du bien de revoir le vrai Tomac.
Encore une belle affaire pour Cooper Webb, décidément plus rusé et/ou vicieux que la moyenne de ses collègues de travail. Monter sur la deuxième marche du podium quand on n’est objectivement pas parmi les quatre ou cinq plus rapides, c’est quand même du grand art. Tout comme sa façon de venir Cooper la trajectoire de Ken Roczen au premier virage et de ressortir deuxième… Clairement, Coop’ n’en avait rien à faire de gagner la course. Ce qui lui importait, c’était de terminer devant Kenny, avec si possible le maximum de pilotes entre eux deux. Une tactique qui a marché dans une certaine mesure, même si se faire remonter dessus de si loin par le leader du championnat n’a pas dû l’emballer des masses.
Est-ce que c’était fair-play ? Non. Est-ce répréhensible ? Pas plus. Cooper poursuit sa campagne de déstabilisation, comme on dit en politique, et ça marche. Il a même mis une pièce de plus dans la machine en conférence de presse, en disant « qu’il (Ken) a ouvert sa gueule après la course, je ne sais pas pourquoi. J’ai vu une ouverture et je l’ai saisi. » Kenny appréciera. Même les familles se seraient un poil chauffées. Bref…
Mais une nouvelle fois, que dire de son dernier tour ? CW2 a croqué dedans comme un requin dans une jambe de surfeur, et a fini par passer AP7 dans le dernier enchaînement. Quand on réussit cet exploit autant de fois, c’est qu’il y a quelque chose derrière. Du physique, déjà, comme en atteste ses temps chronos, et surtout une volonté de ne jamais lâcher le morceau absolument admirable. Le type a peut-être une tête de roquet, mais aussi un mental de champion, ça ne fait aucun doute. Et juste comme ça, il revient à deux points de son adversaire. Ça va être bon, cette fin de saison !
Premier podium en carrière pour ce brave Aaron Plessinger. Selon les infos, Star Racing a fait énormément de testing ces derniers jours à la GOAT Farm pour parvenir à améliorer la moto. Ce que les résultats d’AP7 et de Malcolm semblent indiquer. Aaron avait déjà réalisé un très bon Daytona l’an dernier, mais rien de comparable à celui-ci, où il a même réussi à maintenir une certaine pression sur Tomac. Avant de petit à petit s’installer dans la routine, au point de se faire fumer par son pote Coop’ à quelques mètres du drapeau ! Malgré ce léger désagrément à quelques milliers de dollars quand même, c’est une énorme avancée dans le bon sens pour un pilote que certains pensaient perdu pour le sport en début de saison. Le GNCC attendra encore un peu.
Du bon et du moins bon côté Kenny, par contre. Le bon, ce sont ces départs toujours aussi au point, et une vitesse impressionnante. Vainqueur de sa heat (encore!), meilleur temps de la finale en revenant comme un boulet de canon sur Webb, voici quelques motifs de satisfaction. Et pourtant, c’est encore lui qui se retrouve le dindon de la farce en se faisant avoir comme un bleu par Coop’ dès le premier virage. Comme d’hab’. « S’il veut jouer, on va jouer ! Il met de l’huile sur le feu, mais je suis prêt pour ça ! », a déclaré notre homme après la course. Heu, OK Kenny, mais ça fait combien de temps que tu te fais victimiser par Webb comme un nerd à lunettes par la petite frappe de l’école ? Ça commence à être long, là…
Bref, c’est quand même déjà la troisième course de rang qu’un Cooper pas forcément meilleur que Roczen termine devant. Elle était pourtant belle, cette remontée, mais Kenny n’a pas su changer de trajectoire assez vite dans le virage en sable, avec cet extérieur qui n’a marché qu’en tout début de course. Sans parler de cette énorme erreur dans le long enchaînement qui a permis à Malcolm de le repasser… Autant dire qu’il va falloir très vite inverser cette tendance lourde, sous peine de vite perdre cette belle plaque rouge !
La bonne nouvelle étant quand même que selon ce qu’on a vu depuis le début de saison, le physique a l’air de tenir. Réaliser son meilleur temps (et le meilleur tout court) au 16e tour, c’est costaud. Mais au final, ce sont encore quelques points qui s’envolent. Dur. Aucun doute que la prochaine course d’une série de trois à Arlington va être décisive pour le championnat. A fortiori si Eli vient fourrer son nez là-dedans !
Ce qui s’appelle se faire Cooper son élan !
Encore une performance haut de gamme de Malcolm Stewart, un des cinq pilotes du clan des 1’09 au tour, les autres étant Kenny, Eli, Aaron et Marvin. Bien parti, solide, à l’attaque toute la manche derrière. Puis devant Kenny, Mookie trouve ses marques sur la Yam en ce moment. Cinquième du championnat, il est entrain de nous la jouer régulier, en plus. Bon, ce n’est pas encore LaRocco, mais ça s’améliore nettement. À tel point qu’un podium est envisageable, sur une sorte de malentendu. À suivre !
Les deux suivants, Justin Barcia et Jason Anderson, ont été assez transparents. Tout du moins absents au niveau des caméras. Pourtant, sixième et septième, cela reste plutôt de bonnes performances. Pour espérer mieux, ces deux-là doivent de toute façon partir devant, ce qu’ils n’ont pas réussi.
Chase Sexton faisait sa rentrée, et rappelons que la dernière fois qu’on l’a vu évoluer, il était en tête d’une finale, avant de jouer aux fléchettes en essayant de planter son corps dans un whoop. Cette fois, il a tout donné dès les essais, en tentant de faire double depuis le wall. Un enchaînement qui aurait pu être très payant en matière de temps. Mais n’est pas Stewart qui veut, même si James est son coach. Un peu long pour faire double ou court pour faire triple, le jeune pilote Honda a planté ses dents dans le guidon, en faisant sauter deux au passage, et a récolté 17 points de suture.
De fait, sa neuvième place, décevante sur le papier, prend un autre sens, d’autant qu’il a fort bien roulé en début de course, avant de craquer physiquement vers la fin. Compréhensible. Surtout quand on voit les noms devant, ça fait pas rire. Welcome back Chase, et continue comme ça. Au passage, pourquoi personne ne l’a envoyé ensuite, ce passage ? Il y avait des tonnes de secondes à gagner, et franchement ça ne paraissait pas si difficile pour des pilotes de ce calibre.
Quand ton coach s’appelle James Stewart.
Justin Bogle, dixième la semaine dernière, a encore amélioré d’une place. Mine de rien, Bogle retrouve des couleurs après une entame de championnat catastrophique. Parti de chez Robbie Reynard pour aller s’entraîner à Moto SandBox, l’ancienne piste de Langtson puis Villopoto, où s’entraîne notamment Ken Roczen, les Lawrence’s bros ou encore Joey Savatgy, Bogle semble retrouver du rythme et signe un second top 10 d’affilée. Du mieux !
Encore un passage par le LCQ pour Dean Wilson, mais un top 10 qui résonne comme une victoire à Daytona. Imaginez que c’est le premier de la saison ! Pas certain quand même que ça puisse sauver son contrat pour l’an prochain…
Une soirée de plus à oublier pour Dylan Ferrandis, pourtant incroyablement rapide en qualifs. Pas si mal parti, Dylan s’est retrouvé dommage collatéral dans la stratégie Webb/Roczen en se faisant bloquer à l’extérieur. Avant de chuter dans le sable au troisième tour. La cabane est entrain de tomber sur le chien pour DF14, qui pourtant a tous les éléments en main : physique, vitesse, équipements… Ne manque d’une déclic, comme un holeshot propre et net, pour lancer la machine. Mais faut que ça arrive vite, parce que c’est long à venir. Honnêtement, j’aurais parié cher sur un podium de Dylan ce week-end, j’en étais convaincu. Heureusement que je n’habite pas à Las Vegas, je vous le dis, parce que j’aurais été les deux : con et vaincu. Go DF14 !
En parlant de Frenchie, Marvin Musquin était parti pour nous sortir une très belle course, malgré un départ pas folichon. Marv’ aurait sans doute signé un top 5 s’il ne s’était pas arrêté à cause d’un bruit suspect dans son moteur. Là, comme dans les dessins animés, on peut voir un petit diable d’un côté qui te dit « Continue, c’est rien, tu peux te le faire le gros Stewart ! »
Ou, au contraire, cet angelot qui te murmure d’aller voir Francky au stand puis de rentrer sagement à la maison. On ne saura jamais si c’était justifié ou non, mais je peux comprendre au vue de sa situation. Largué au championnat, pas dans le coup pour le podium, et quand même un peu en fin de carrière avec une famille qui a donné niveau blessures, ça fait pas mal de raisons pour ne pas le blâmer. Ceci étant dit, croyez-vous que son coéquipier Webb se serait arrêté ? Je crois que la question, elle est vite répondue.
À part ça, Max Anstie est de nouveau en finale, deux sur deux depuis son retour. Avec son coéquipier Brandon Hartranft, ça fait deux Suzuki en finale. On n’avait pas vu autant de jaunes depuis une victoire de l’OM ! Kyle Chisholm, lui, garde son 100% de réussite, mais cette fois avec la dernière place qualif en LCQ. Chaud ! Tout comme Mitch Oldenburg a profité de l’absence de Justin Brayton et de la coupure de la côte est pour lui piquer sa meule et faire la finale lui aussi. Enfin, Martin Davalos a chuté. Et oui… Toujours mieux que Shane McElrath, qui a suivi la finale des stands.
Catégorie 250
Et une première victoire en carrière à Daytona pour Cameron McAdoo ! Ce qui lui fait un point commun avec Marvin Musquin, même si ce doit être à peu près le seul. Pourtant, ce n’était pas gagné d’avance. Cameron a commencé par s’accrocher dans la ligne droite avec Cédric Soubeyras et pointait seulement 17e au deuxième virage. Le pilote PC a sorti un premier tour d’enfer pour vite se placer dans le top 8, puis s’est méthodiquement rapproché de la tête de la course. Impressionnant.
La semaine dernière, j’étais à peu près sûr que Justin Cooper allait s’offrir ce titre aussi facilement qu’un Qatari une équipe de Ligue 1. Mais si finalement, McAdoo jouait les trouble-fêtes ? Parce que si les saisons passées, Cameron donnait la sensation d’être une grenade dégoupillée vaguement posée sur une brêle, sa progression est assez fulgurante. Surtout, il ne fait plus d’erreurs, roule beaucoup plus propre et fait le boulot. Deux heats, deux victoires, une seconde place la semaine dernière. Et cette copie parfaite cette fois, on peut dire que le jeune apprend vite de son coach Nick Wey.
Vous remarquerez d’ailleurs que son style de pilotage ressemble de plus en plus à celui de l’autre pilote de Nick, Adam Cianciarulo. Maintenant qu’il appartient au cercle restreint des vainqueurs, la confiance aidant. Celui qui porte désormais la plaque rouge pourrait très bien commencer à y croire. Il est loin, le temps de la pige pour Honda SR à Nanterre !
Superbe seconde place du rookie Stylez Robertson, après avoir mené un bon bout de la finale. Le jeune a fait preuve d’une belle maturité dans son pilotage. En gardant la tête froide malgré l’enjeu et est récompensé avec ce premier podium. Lui qui était impliqué dans l’affaire Jeremy Martin à Orlando 2.
Autre performance notable, celle de Pierce Brown avec ce podium d’entrée pour son retour à la compétition. Le pilote GASGAS a lui aussi dû se frayer un chemin pour en arriver là. Puis contenir le retour de Justin Cooper. Beau retour !
Justin Cooper a, selon ses dires, patiné sur la grille, d’où son mauvais départ. Avant de tomber sur un tuff block dans le deuxième virage. Même s’il n’a pas réussi à passer Brown pour monter sur le podium, largement à cause d’une autre glissade en début de course. Il sauve des points importants dans l’optique du championnat. Lui et McAdoo sont clairement les deux favoris. On peut penser que cette histoire va largement se jouer sur les départs, un exercice dans lequel il est d’ordinaire très à l’aise. Sauf ce week-end. À suivre.
Juste devant J-Coop dès le premier tour, le vainqueur 2020 Garrett Marchbanks a lui aussi effectué une remontée impressionnante dans le peloton. Sur le podium à Orlando, GM pourrait bien vire retrouver un guidon officiel s’il continue sur cette lancée. Troisième du championnat, il peut même viser mieux. Même s’il faudra sans doute un peu de chance pour ça.
On aurait bien aimé voir ce qu’aurait donné Hunter Lawrence sans cette petite chute en début de course. Vainqueur de sa heat, plutôt bien en finale même s’il n’a pu suivre le rythme de Cooper, celui qui est devenu le frère de continue son apprentissage du SX, ce dont il a besoin. Quatrième du championnat, il est à sa place pour l’instant.
Pour le reste, on a vu du bon Alex Martin en début de course, avant qu’il ne craque un peu physiquement. Compréhensible, après avoir passé pas mal de temps à récupérer de sa perte de connaissance il y a deux semaines. Coty Shock a aussi superbement animé le début de finale en tenant un moment le podium. Encore un qui a fait de sacrés progrès par rapport à l’an dernier. Quant à Jordon Smith, la série noire continue. Percuté par un autre pilote en qualifs, il a maintenant une vingtaine de points de suture aux fesses, d’où sa médiocre dixième place. Plein le cul !
Pas sûr que le management de Star Racing accepte longtemps les résultats de Fry et Thrasher, respectivement 12e et 20e.
Cédric Soubeyras est mal parti, est sorti deux fois la piste et termine 16e. Au moins, Soub’ a fait pas mal d’antenne en se plaçant tout intérieur au départ puis au cours de la remontée de Cooper. C’est toujours ça de pris pour les sponsors !
Notez que Ryan Sipes a fait une apparition, et a bien sûr été en finale sans problème, avant de chuter.
Enfin, on a déjà perdu Dilan Schwartz, la petite pépite de chez Suzuki. On ignore l’étendue des dégâts pour le moment, en espérant que ce ne soit pas trop méchant. Idem pour Joey Crown, qui a déjà annoncé qu’il allait devoir manquer quelques courses. Bon rétablissement les gars.
Allez, direction le Texas et Arlington, dans un des stades couverts les plus spectaculaires du monde. Celui qui accueille d’habitude les Dallas Cowboys, avec sa télé de 49 mètres de long et 22 mètres de haut, soit 54 mètres de diagonale. Oui, tout est plus gros au Texas.