Cooper Webb n’a pas laissé passer sa chance de ravir la plaque rouge à son meilleur ennemi Ken Roczen en s’imposant facilement pour cette première course à Arlington. Le pilote KTM est clairement l’homme à battre en ce moment. En 250, Seth Hammaker remporte sa première finale, son coéquipier Cameron McAdoo restant en tête du championnat.
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La première déception de ce round 1 d’Arlington, c’était bien la piste samedi soir. Être dans le plus grand stade du monde pour avoir des temps autour des 45 secondes, c’est un peu se servir de sa Ferrari pour aller chercher le pain à côté… En plus, si le tracé promettait pas mal sur l’animation vidéo, il s’est révélé nettement moins intéressant en vrai, avec rien pour séparer les vrais des demi-sels. Résultat, une piste mono-trajectoire, où il était de plus difficile de créer de véritables différences, et une terre dure et glissante. Décevant…
Contrairement à Cooper Webb, qui, lui, est fidèle à ce qu’on attend de lui. Après la très légère controverse de la semaine dernière à Daytona et les commentaires peu amicaux de Ken Roczen, Coop’ se savait attendu au tournant. La réponse ne s’est pas faite attendre ! Pas exceptionnel en heat après un mauvais départ, le champion 2019 a su réagir en patron de la catégorie : super départ, vite en action pour prendre la tête de façon autoritaire et tchao tout le monde. Le beurre, l’argent du beurre, la culotte de la crémière (de Kenny) et la plaque rouge. « J’adore cette merde (NDR : les commentaires de K-Roc). Je me nourris de ça. Ça crée une bonne histoire, ça c’est sûr ». a déclaré le pilote KTM en conférence de presse.
Résultat, CW2 est maintenant aux commandes du championnat avec sept points d’avance. Surtout, plus grave, on sent le vent tourner, même d’ici, en faveur du pit-bull de chez KTM. Parce que franchement, on ne voit pas beaucoup de faiblesses dans son jeu. Niveau vitesse ? Deuxième temps de la finale. Physique ? Il a prouvé depuis qu’il est à la Boulangerie qu’il est le King absolu des derniers tours. Départ ? Bah, vous l’avez rarement vu au-delà du top 5, vous ? En gros, cette histoire est entrain de tourner à un duel Nadal/Federer en finale de Roland Garros.
Je vous laisse deviner comment ça finit, généralement… Webb, c’est lui le rock, mentalement. Et on se souvient que c’est dans ce même stade qu’il s’est crashé l’an dernier. Solide, le Jeff Ward moderne. Va falloir aller lui décrocher, cette plaque rouge. Bonne chance !
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Sinon, c’était quoi exactement, le projet ?
Par contre, c’est la première apparition sur la boite pour un Jason Anderson qui monte en puissance courses après courses. Et celle-là, il a fallu aller la chercher ! Parce que lui n’a pas pu s’appuyer sur un bon départ… Tout juste dans le top 10 au premier tour, on a retrouvé le Jason agressif, celui qui va vers l’avant. À ne pas oublier, Jason a gagné ce championnat en 2018, il n’y a pas si longtemps… Si on pouvait douter, au regard de son début de saison, de son implication après avoir quitté le programme Baker, El Hombre a montré qu’il était encore là et fait partie de cette caste supérieure capable de gagner une final. En partant mieux, quand même.
Victoire en heat, premier podium de la saison, meilleur temps en course, c’est propre comme soirée. Avec un petit supplément sauce piquante sur Malcolm Stewart et Dylan Ferrandis ! À propos du dépassement sur DF14, JA21 a dit en conférence de presse : « Je l’ai plus effrayé qu’autre chose je crois. Mais je veux doubler. J’en ai marre de me la couler douce (chill en VO) derrière des pilotes comme je l’ai fait toute la saison. » Aucun problème de mon point de vue, Jason a toujours été un pilote agressif mais a rarement dépassé les bornes. Là, il a scrubé le triple d’avant plus fort et a profité d’une ouverture large comme les fesses de Kim K pour s’infiltrer, rien à redire.
À la rigueur, celle sur Malcolm était plus osée… Perso, je me réjouis de revoir un des personnages les plus intéressants et atypiques du circus dans la game, capable de jouer un vrai rôle. Parce que Jason, s’il se sent, n’hésitera pas à faire la même chose à Coop’ comme à Kenny ou à n’importe qui d’autre. No fucks given, comme ils disent. Et ce style… Une pépite.
Au passage, vous remarquerez les trois marques cousines sur le podium d’Arlington. Une coïncidence ? C’est très possible. Ou bien le sol glissant convenait comme un gant au cadre acier, un peu plus flexible et offrant plus de motricité, des Autrichiennes. Je pose ça là, on fera le point à l’issue de la « résidence » texane.
De retour depuis la semaine dernière, où il s’est cassé des dents et ouvert le menton, Chase Sexton a montré une fois encore l’étendue de son potentiel. Lui, il ne va pas tarder à goûter aux joies du Champagne dans les yeux et de la discussion avec Daniel Blair, d’autant qu’il part bien. Sexton de talent chez ce jeune homme…
Encore un qui marche sur l’eau, en ce moment, en la personne d’Aaron Plessinger. Vainqueur facile de sa heat, rapide en finale et supersonique dans les whoops, AP7 avait prévenu après son podium de Daytona que dorénavant, il faudrait compter avec lui. Il l’a encore une fois prouvé. Star Racing aurait trouvé un réglage suspension, sans qu’on sache exactement quoi, qui change tout. Possible, car les trois pilotes étaient dans le coup avant que deux d’entre eux ne se fassent frire. #teamfried. Du coup, AP7 revient à égalité de points avec Malcolm Stewart au Trophée Yamaha, et pourrait bien sauver sa place à ce rythme-là, lui qui est en fin de contrat… A suivre avec attention !
Enfin, on arrive à Ken Roczen. Sixième, lui qui était dans la roue de Jason Anderson dans le premier enchaînement… On attendait une réponse forte de Kenny, surtout après avoir joué les Conor McGregor dans les médias. Ça s’est retourné contre lui plus vite qu’un ATC dans de mauvaises mains ! Déjà, Ken a commis une erreur inhabituelle en heat, ce qui l’a pénalisé pour la place sur la grille. Malgré tout, on l’a déjà vu sortir des départs de fou aux moments clés. Bon bah pas là, hein. Plus grave, il a eu toutes les peines du monde à revenir, et peut même se féliciter que Joey Savatgy ait été respectueux de la plaque rouge. Peu inspiré, perdu dans les whoops à se demander s’il fallait dribbler ou sauter, il y avait bien longtemps qu’on n’avait pas vu un si « mauvais » K-Roc.
Ceci dit avec le plus grand respect, évidemment. Clairement, ce n’était pas le même que celui qui enfilait les victoires comme le Riton les bières un samedi soir. Ça fait donc quatre courses de suite qu’il termine derrière son pote Cooper Webb, et trois de suite qu’il est hors du podium d’Arlington. Autant dire que la maison brûle… Avec le chien à l’intérieur ! Traditionnellement, si on se penche sur l’histoire de Kenny, il a une fâcheuse tendance à rater ses deuxième « mi-temps » pire que le Rugby Club de Rouen (allez les Lions!). Là, avec la confiance engrangée par Coop’, on sent bien, quoi qu’il en dise, que ça ne va pas être une mince affaire d’inverser la tendance… La guerre n’est pas perdue, mais le jeune Allemand ne peut plus se permettre de perdre les prochaines batailles.
Meilleure performance de la saison pour Joey Savatgy qui, lui, commence à ressembler au Joey qui se battait dans le top 5 pour sa saison de rookie chez Kawasaki. Pour une fois bien parti, Joey, déjà deuxième de sa heat, a fait plus que tenir sa place. Même s’il avait perdu la confiance et traversé des moments difficiles psychologiquement, Savatgy reste un pilote d’élite en SX, et il a enfin pu le montré. Tant mieux !
En ce qui concerne Eli Tomac, comment dire… Si vous avez une explication, n’hésitez pas à me la communiquer. Quand il veut vraiment, il peut. CF la course de la semaine dernière. Cette fois, dans le stade où il gagné l’année passée, il n’a rien su faire, comme dirait Claudy Focan. Il est où, le Eli rouleau compresseur capable de coller deux secondes à tout le monde ? Parce que là, on s’achemine doucement vers la plus mauvaise défense de titre depuis JA21 en 2019. Après une saison d’outdoor déjà largement en dessous de ses espérances, il serait temps qu’Eli refasse du Tomac. Pour le moment, on n’y est pas.
Même si sur le papier, cette neuvième place ne brille pas dans le noir, Dean Wilson en a montré plus en une course samedi que sur tout le début de saison. Auteur de départs canons en heat comme en finale, Deano a prouvé qu’il était là, même s’il a craqué sur la fin à cause d’arm pump. Logique, quand on n’a plus connu ce rythme depuis des lustres. Il n’y a pas si longtemps, il prenait presque un tour, vous vous souvenez ? Un grand pas dans le bon sens, en tout cas.
Marty ! Pour la première fois de la saison, Martin Davalos a réussi à rester sur ses deux roues. De fait, il rentre enfin dans le top 10, lui qui n’avait pas encore fait mieux que 14e cette année. Le tout sur une piste super glissante et piégeuse. Une énigme, ce Marty, mais c’est aussi pour ça qu’on l’aime.
À part ça, Kyle Chisholm conserve ses 100% de réussite en finale. Bravo à Kevin Moranz, pilote de la côte est, qui s’est qualifié et s’est même permis de partir devant en finale. Au passage, les trente dernières secondes du LCQ valaient encore une fois la peine. Entre un Clason en perdition avec une roue avant crevée, un Alex Ray qui chute entre les deux bosses du double d’arrivée, un Tickle qui, lui, s’en met une bonne juste avant le dernier virage et la victoire du revenant Scott Champion, la LCQ a encore été la course la plus divertissante de la soirée, et de loin.
Soirée cauchemardesque pour nos deux tops français Dylan Ferrandis et Marvin Musquin. Pourtant, les deux étaient encore une fois largement dans le coup. Dylan a enfin réussi deux bons départs, et s’il a semblé un peu perdu dans les premiers tours à chaque fois, il était encore suffisamment bien placé en finale pour espérer au moins un top 5, avant de se faire frire par Jason Anderson. Si le DNF fait moche sur le papier, sa soirée donne de belles raisons d’y croire encore plus pour mardi.
Quant à Marvin, l’enclume ne cesse de lui tomber sur la tête… Cette fois, on a eu peur. Le voir allonger sans bouger la tête laissait craindre le pire. Marv a fait un point mort, selon ses explications, et a tapé fort la tête, l’empêchant ainsi de participer au LCQ. Rien de trop grave, donc, reste à voir s’il s’alignera dès mardi ou pas…
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“Bienvenue en 450, Dylan”. Ton ami Jason.
Catégorie 250
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Ils me colleraient presque la larme à l’oeil…
Troisième SX chez les pros et déjà une victoire, Seth Hammaker apprend vite ! Il faut dire aussi qu’à 20 ans, ce n’est pas non plus le rookie ado de base. Après deux ans de blessure et de maladie (Epstein-Barr), le jeune est plus mûr que la moyenne, mais la performance reste remarquable. On l’avait déjà vu très à l’aise à Orlando. Cette fois, c’est carrément le sans-faute avec deux holeshots, la victoire en heat puis en finale, même si Hunter s’est rapproché près un moment.
Propre, fin techniquement, on voit que le pilote PC ne « sur-pilote » pas, défaut récurrent des nouveaux venus, et s’applique à réaliser des tours avec le moins d’erreurs possibles. Et ça paye. Tout le contraire, en somme, de son coéquipier Jordon Smith, qui a encore fini par terre. Deux fois. Si on était joueur, on dirait qu’un va resigner, et l’autre non…
Meilleur résultat en SX également pour Hunter Lawrence avec cette seconde place. Décidément, Big Bro prend cette saison par le bon bout, en s’attachant d’abord, lui aussi, à rester sur ses roues. Et franchement, on voit déjà de nets progrès depuis ses débuts à Orlando. Même si ça pourrait être encore mieux sans une petite chute à Daytona, Hunter prouve que lui aussi peut rouler en SX. S’il continue sur cette lancée sans se blesser, il devrait vite s’offrir un abonnement au podium, d’autant qu’il part plutôt pas mal.
« C’est dans les mauvais jours qu’on gagne les championnats », disait le philosophe floridien tout autant que rouquin Ricky Carmichael, déjà cité la semaine dernière. Si c’est bien le cas, Cameron McAdoo pourrait avoir fait un pas dans la bonne direction avec ce podium. Très mal parti, il s’est battu jusqu’au bout pour contenir son adversaire au général Justin Cooper, encore moins bien sorti de la grille. Pourtant, J-Coop était passé, en revenant sur lui, et parvenir à redoubler dans ces cas-là n’est vraiment pas évident.
Cameron est un battant, c’est une évidence, et parvient maintenant à ne pas sortir de sa course et faire n’importe quoi comme ça a pu être le cas par le passé. Même s’il ne possède que six points d’avance sur Justin Cooper, c’est plus qu’après Daytona… Avec encore un plus de confiance, McAdoo pourrait bien parvenir à faire dérailler le train Cooper qu’on pensait déjà en gare. Pas mal pour un pilote qui enchaînait les remplacements il n’y a pas si longtemps. Pensez que trois ans en arrière, il conduisait le camping-car de Christian Craig en outdoor pour faire trois sous. Ce Nick Wey sait peut-être ce qu’il fait niveau coaching…
Et pourtant, il a essayé, J-Coop… Avec même une dernière tentative un poil optimiste, voire suicidaire, et au final ridicule ! En tout cas, il a attaqué tout du long pour revenir sur le podium, et n’est pas passé loin. Malgré tout, on ne peut s’empêcher de penser qu’il est de loin le plus expérimenté à ce niveau de tous et devrait en toute logique, compte-tenu de son talent, se balader devant. Après tout, c’est ce que font les Star Racing d’habitude, non ?
Entre les erreurs de Coop et les courses de Thrasher et Frye, l’ambiance dans le camion Star pourrait bien être plus près du slow que de Big bisous. Le boss Bobby Regan n’étant pas un comique, ces deux-là feraient bien de claquer vite du résultat !
Garrett Marchbanks poursuit sa tentative de réhabilitation pour retrouver un guidon factory. Et ça pourrait bien payer. Lui aussi relégué dans le pack au départ, comme à Daytona, il a effectué une solide remontée qui l’amène dans le top 5. Quatrième du championnat à un petit point de Lawrence. Il est largement celui qui fait le mieux avec le moins en matière d’équipements.
À part ça ? Alex Martin a cassé à un tour de l’arrivée alors qu’il était autour du top 5. Stilez Robertson n’a pas retrouvé la magie (et le départ, surtout!) de la semaine dernière et termine septième derrière son coéquipier Jalek Swoll, qui ne déchaîne pas les foules non plus à Arlington. Cédric Soubeyras faisait sa première sortie avec le team AJE, et termine 17e. 16/16/17 pour Soub’ sur ces trois épreuves, j’avoue que je m’attendais à mieux de la part de notre français. Et pas de finale pour Calvin Fonvieille, qui continue d’apprendre…
Allez, on remet ça dès demain mardi…