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C’EST PARTI !!! ANAHEIM 1 ! Ça y est, après cette insoutenable attente, on y est enfin. Terminé, le feuilleton Ken Roczen, la polémique Automoto La Chaîne ou les inquiétudes sur la météo, on a du concret à se mettre sous la dent. Et, spoiler pour ceux qui vivent dans une grotte ou les Creusois qui en sont encore à attendre la fin du téléchargement : c’était bien. Genre, très très bien. Ce n’est pas toujours le cas… Parfois, même quand on attend un événement depuis très longtemps, il n’est pas à la hauteur. Demandez donc à tous les parents qui ont eu un bébé moche…
Commençons tout de même par le commencement, « l’Automoto La Chaîne Gate ». La chaîne se gargarise depuis quelques années d’être celle du SX/MX US, en plus des MXGP, et ne cesse de le répéter jusqu’au la nausée à grands coups de bandes annonces entre deux rediffusions de Top Gear ou de MotoClub, les deux émissions les plus claquées du PAF avec TPMP. À vrai dire, il n’y a de toute façon rien à sauver sur cette chaîne à part les lives MX/SX, raison pour laquelle on y souscrit. Avoir JCV et MX Max en invité à 10 h faisait désormais partie du rituel du dimanche matin, avec les croissants et la gueule de bois. Des sortes d’Amis Ricorée sous amphétamines qui faisaient partie du paysage. Au SX de Paris, on m’a assuré que ce serait encore le cas. Et là, boum ! Grosse annonce vendredi que non, pas de retransmission d’Anaheim 1. J’ignore les tenants et les aboutissants, puisque visiblement je ne suis pas un journaliste assez important pour que la chaîne daigne me répondre malgré mes sollicitations, mais on peut penser que c’est une histoire de rallonge demandée par les promoteurs par rapport au nouveau championnat SMX. Quoi qu’il en soit, la communication a été aussi désastreuse qu’un épisode de Wheeler Dealers France… Elle peut donc bien aller se faire tasser, pour paraphraser David Vuillemin.
Du coup, j’ai sauté le pas : l’abonnement officiel américain à 160 dol’, plus 32 euros de frais. Ça pique. Ceci dit, je ne prévoyais pas d’envoyer tous mes gosses en étude supérieure, et, coup de bol, ils adorent les pâtes. Faudra juste faire sans le Gruyère. On devrait donc pouvoir éviter la faillite personnelle avec un peu de chance et d’indulgence de la part du LCL. A suivre. Honnêtement, ça valait le coup : la qualité est HD, tout comme les commentaires. RC a vraiment fait d’énormes progrès, et Leigh Diffey est plutôt bon. Sûr que fallait pas sécher les cours d’anglais à l’Ecole, mais ça c’est valable pour la vie de tous les jours aussi…
La vraie star de ce Anaheim Ouane, c’était aussi la piste. La terre, plus précisément. Avec une inhabituelle météo brestoise toute la semaine, on pouvait s’attendre à la boue. Les gars de Dirt Wurx ont sauvé les meubles, mais c’était tout de même très souple, ce qui a rendu les transitions entre les sauts très compliquées, sans parler des ornières aussi longues que cette intro. Au final, l’idée c’était quand même surtout de rester sur ses roues… A part si on s’appelle Eli Tomac. Adam Cianciarulo a déclaré après la course que « c’était la piste de SX la plus technique qu’il ait connu », par exemple. Et encore, il n’y avait que deux petites séries de whoops anecdotiques…
Monté en 450 à plein temps en 2014, il aura donc fallu dix ans à Eli Tomac pour remporter Anaheim 1, une épreuve où il est parfois bien passé à côté, même. À croire que le garçon se bonifie avec le temps comme un grand cru classé, parce que cette fois, la démonstration a été limpide. Victoire facile en heat, bon départ en finale, quelques tours prudents derrière Barcia, où l’on sentait qu’il ne voulait vraiment pas agiter de chiffon rouge devant le taureau de chez GASGAS, avant de s’envoler en tête. Là, normalement, c’est plié. Jusqu’à cette improbable glissade dans la montée, qui a accouché de la photo de l’année, déjà, de Simon Cudby (Align Media). Le hand-tap on table top est magnifique ! En plus, ET3 a quand même été chanceux de ne pas se faire percuter, puis, comme il l’a dit lui-même, de récupérer une moto en parfaite état : guidon, levier, rien n’a bougé. De là, c’était game on, et ce qu’on a vu n’est pas bien rassurant pour le reste du plateau… Le gars a un peu passé en revue tous ses adversaires un à un comme s’il était sur des rails là où eux étaient sur des œufs… Costaud, le type, avec pourtant une nouvelle moto très différente de celle de l’an dernier. Bonne chance à tous !
Est-ce la résurrection attendue de Cooper Webb, magnifique deuxième après une remontada digne de l’EDF au Qatar ? Tout doux, bijou, remember qu’il a terminé deuxième ici même l’an dernier, et n’a plus rien fait de la saison, globalement. En tout cas, il a une nouvelle fois fait étalage de sa grinta légendaire, en ne lâchant rien du début à la fin. Ce n’était pas forcément beau ni spectaculaire, à coup d’intérieurs serrés et virages recoupés, mais Coop’ a réussi à faire la plupart des gros enchaînements à chaque tour, et lui aussi a doublé à peu près tous ses rivaux, sauf le big 3. Franchement, sacrée démonstration du garçon qui montre qu’il a de nouveau faim. Le contraste avec le petit gros nonchalant du SX de Paris est assez saisissant. Attendons donc deux/trois courses (et des gros whoops) pour tirer des conclusions, mais le nouveau père de famille a l’air d’avoir repris des couleurs.
Pour être honnête, je pensais que Chase Sexton allait tranquillement s’envoler pour la victoire quand il a passé Malcolm Stewart. Mal au bras ? Fatigue ? Pression d’Anaheim 1 ? Toujours est-il que notre jeune pilote n’a pas réussi à creuser l’écart, dans un premier temps, puis à résister à Eli Tomac et, plus grave, s’est fait déposer dans le dernier tour par Coop’. D’où mon interrogation sur un éventuel mal de bras, ce qui serait après tout assez logique étant donné l’état de la piste. CS23 repart d’Anaheim 1 avec un podium, plein de points dans la musette, tout cela reste très honnête. La saison va être longue.
Dylan Ferrandis, belle histoire d’Anaheim 1 !
Yeah, ça faisait bien longtemps qu’on n’avait pas eu une occasion de s’enthousiasmer des résultats de Dylan Ferrandis en SX US 450. « Je pense que c’est la meilleure finale 450 de ma carrière », a-t-il déclaré au micro de Steve Matthes à l’issue de la course (parce qu’avant, c’est dur, en même temps…). Vrai que pointer 18e au premier virage et terminer au pied du podium d’Anaheim 1 après s’être battu la plupart de la finale avec Webb, voici une vraie performance XXL qui devrait permettre de travailler sereinement dans la semaine. Avec sa deuxième place en heat derrière Eli, ça fait une bien belle soirée pour notre Français, qui paraît très affûté physiquement. Comme d’hab’, faut dire. Pourvu que ça dure. Du peu qu’on a vu à l’écran, ça paraissait encore un peu brouillon, mais on avance dans le bon sens avec cette nouvelle Yam, c’est clair. GO DF14 !
« Kickstart Kenny » a offert des beaux débuts à sa nouvelle Suzuki. Auteur de bons départs, dans le coup au début, Ken Roczen a souvent paru très « prudent », plus que d’autres en tout cas, et donne donc un top 5 à Suzuki. Ça n’a pas dû arriver depuis un certain temps ! Aurait-il fait mieux avec une autre moto ? Pas sûr… Non, vraiment, du bon boulot pour une première. Reste à voir où tout cela va nous mener. Du Kenny, quoi.
Auteur du holeshot avant de se faire tasser dès le virage 2 et de perdre un maximum de places, Colt Nichols a ensuite été invisible à l’écran, mais le deuxième pilote Honda commence fort bien sa carrière 450 avec cette discrète mais solide sixième place. Ce garçon a beaucoup de talent et pourrait bien monter sur un podium cette saison avec un bon départ. Lui aussi a toutes les raisons d’être heureux ce matin !
Jason Anderson un peu moins. Ou peut-être finalement que oui, compte-tenu de sa soirée où il a passé autant de temps par terre que sur la moto. Son crash des essais est de ceux qui peuvent t’envoyer à l’hôpital pour la saison… Et il est tombé aussi en finale suite à une attaque sur Kenny. Du coup, on va dire qu’il s’en sort pas si mal, mais il voit Tomac prendre déjà le large… Il va falloir réagir vite pour ne pas laisser trop de points en route.
On n’a pas trop vu Aaron Plessinger, qui avait l’air de ne pas trop mal rouler mais a chuté, et prend ainsi, dans ces circonstances, une correcte huitième place, sans plus.
La neuvième place d’Adam Cianciarulo, elle, est presque une victoire. Au moins, il a bien roulé en heat et a terminé la soirée sans trop de soucis, en montrant une vitesse honnête. AC9 est en monde « reconstruction », laissons-lui donc le temps. Il a quand même mis un point d’honneur à battre Joey Savatgy, son remplaçant attitré chez Kawasaki…
Bonne dixième place de ce bon vieux Joey, premier privé devant une bonne dose de pilotes d’usine, qui s’est battu longtemps avec Anderson et Cianciarulo. Ce qui s’appelle avoir le cul entre deux chaises : il doit montrer à Kawasaki qu’il a le potentiel pour les battre, tout en restant le plus respectueux possible vis à vis d’un team Kawasaki qu’il pourrait bien rejoindre sous peu. Compliqué ! Belle course tout de même de Joey, qui prouve qu’il est un top pilote de SX.
Le reste ? Belle chute de Barcia. Je dirais presque que ça fait plaisir, dans la mesure où il ne s’est pas blessé évidemment. Marvin Musquin a fait une bonne heat, puis une mauvaise finale. Christian Craig, pour ses débuts officiels en 450, a chuté très fort dans les whoops aux essais et n’a plus rien fait après. Sympa, moi qui avait prédit sa victoire surprise sur le forum mx2k. Merci de bien m’avoir fait passer pour un blaireau, Kwichtianne…
Un mot sur Malcolm Stewart, bien en début de course avant de se faire doubler bien naïvement par Chase Sexton, ce qui lui a coûté un enchaînement entier. Puis, ensuite, de se mettre une des cabanes de la soirée, apparemment à cause d’un problème mécanique. Toujours est-il qu’il n’est pas blessé et a montré de belles choses Next time, Mookie !
Shoot out to Grant Harlan, John Short et Freddy Noren, les pilotes les moins prestigieux en finale, quand des noms ronflants comme Kyle Chisholm, Shane McElrath, Cade Clason ou Alex Ray ne sont pas passés. Et même une belle 16e place pour Harlan, sur une Yamaha 450 YZF 2022. Solide.
250 cm3 : Jett Lawrence, un Anaheim 1 sans problème
En 250, on attendait beaucoup de Jett Lawrence, et on a eu ce qu’on voulait ! Pas très à l’aise aux essais, victime de nombreuses chutes, le Jett a serré les boulons pour le programme du soir. Prudent deuxième de sa heat après un départ moyen, il a étalé toute sa classe en finale. Holeshot, pas un pet de jeu, victoire extrêmement facile. Bonne chance pour aller lui chercher la plaque rouge, maintenant. Même sous une tonne de hype et de pression, le jeune répond systématiquement présent. Balèze…
Derrière, on a les usuals suspects de la catégorie. RJ Hampshire a connu une soirée étonnamment tranquille, avec très peu d’erreurs. C’est là qu’on voit qu’il vieillit, parce que sur un terrain comme ça, il aurait explosé comme un pop-corn quelques années en arrière !
On peut d’ailleurs en dire autant de Cameron McAdoo, longtemps deuxième, qui s’est ensuite fait mal en se mettant long sur un enchaînement et a préféré assurer un podium qu’aller à la faute. Sérieux ? Depuis quand il réfléchit comme ça, dans le feu de l’action ? Bien, en tout cas, comme première.
Derrière ce prévisible podium (à une exception près, on va y venir!), belles prestations des suivants : le vétéran Mitch Oldenburg, de plus en plus solide, le jeune Max Vohland, et le Brésilien Enzo Lopes, qui pourrait bien être la révélation de la saison.
Par contre, pas d’étincelles des pilote Star Racing Levi Kitchen et Stilez Robertson, respectivement septième et neuvième. Des coups à se faire virer de ce team dans l’heure !
Autre pilote d’usine parmi les favoris, Pierce Brown n’a pas été loin, puisqu’il n’a pas dépassé le deuxième virage de sa heat. Lui, au moins, sera de retour la semaine prochaine.
Enfin, terminons avec ce pauvre Austin Forkner… Déjà aux essais, il paraît qu’il était en vrac. Vite, mais en vrac. En heat, il avait exploré les bords de la piste avant de finalement remettre de l’ordre et terminer troisième. Mais cette finale… Enfin, les vingt premiers mètres ! Malchance, impatience, stupidité ? Aucune idée, mais voir un tel talent s’abîmer année après année, « ça fait maaaallll », comme dit le philosophe vauclusien Christophe Maé. Les rumeurs parlent de blessure au genou, à l’omoplate ou un tibia-péronné, faites votre choix, avec aussi un petit trauma crânien. Dans tous les cas, c’est mort pour le titre cette saison (encore), et des cheveux gris en plus pour Mitch Payton. Dur.
Allez, on ferme. RDV semaine prochaine à Oakland, avec une forte probabilité pour que cette fois, on n’échappe pas à une bonne vieille course dans la boue, genre ouverture de la ligue Bretagne. De quoi rebattre les cartes ? On verra.
D’ici là, lâchez-vous ici ou ailleurs pour discuter, contredire, argumenter… Parlez SX, quoi, la saison est enfin commencée !
Par Richard Angot.
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