Pas de boue ni d’ornières cette fois, mais des conditions de course très agréables pour les pilotes. Au final, Cooper Webb s’impose comme l’homme des mercredis ! En 250, Dylan Ferrandis augmente son avance au provisoire, mais n’a pas réussi à partir assez bien pour contrer un excellent Forkner.
C’était bien un hold-up, la preuve ils ont encore les masques !
Le terrain était donc à peu de choses près le même que dimanche, mais à l’envers. Toujours, donc, avec cette longue série de whoops qui a une nouvelle fois servi de juge de paix. Et c’est dans ces mêmes whoops qu’on a pu constater les progrès de Cooper Webb dans l’exercice par rapport au début de la saison. Car s’il était effectivement moins rapide que Ken Roczen dedans, la différence n’était plus si flagrante, et pas suffisante en tout cas pour que l’Allemand parvienne à trouver l’ouverture, en heat comme en finale. Finalement, c’est donc bien Roczen qui a encore du céder face au pilote KTM, avant de sombrer physiquement comme c’est devenu la norme. On a aussi l’impression que quoiqu ‘il arrive, KRoc n’arrive plus à passer Webb. Qui doute que Tomac, dans la même situation, n’arrive pas à trouver l’ouverture ? Même s’il faut tout de même rendre hommage à la science de Webb pour bloquer toutes les attaques potentielles, tel Jean Girard dans Ricky Bobby. Du grand art, même si humainement CW1 a plus à voir avec Ricky Bobby qu’avec Jean Girard. Si vous ne voyez pas de quoi je parle, trouvez le film, vous me remercierez plus tard. Bref, on trouve que malgré tout, Kenny a été tour à tour trop gentil, naïf, trop patient, puis impatient mais que même sur un format GNCC il serait resté derrière… Au final, Cooper Webb, qui a reconnu en conférence de presse avoir tenté de jouer à la guerre psychologique avec ses adversaires, a au moins gagner avec Kenny, qu’il dépasse au classement provisoire.
Zach Osborne est on fire en ce moment au niveau des départs. Ça aide bien, mais le pilote Husqvarna a maintenant suffisamment de vitesse pour rester devant. Après quatre SLC, il a épuisé toutes les places du top 5 sauf une : la première. Il faudra peut-être un petit fait de course pour arriver à gagner face à la vitesse de Tomac ou la roublardise de Webb, mais il est à coup sûr l’homme de SLC, en dehors des deux pré-cités.
Un Tomac qui prouve encore une fois que ce titre est le sien, et qu’il le mérite amplement. Troisième après un tel départ, on peut se demander ce qui pourrait lui arriver pour ne pas être champion, hormis évidemment une blessure ou un souci mécanique. Vitesse dans les whoops, dans les ornières, tout est en place. C’est l’année Tomac, et c’est tant mieux après tant de saisons où il est passé à côté. Le gars a autant de victoires que Dungey en SX mais aucun titre, c’est bien que l’histoire a balbutié quelque part…
Allez, plus qu’une marche… Attention, elle est haute.
Tiens, on a retrouvé le « vrai » Blake Baggett, pas celui qui se fait passer par le sponsor du team ! Bien parti, BB4 a longtemps tenu le coup avec les gros bonnets, même s’il a fini par baisser un tout petit peu de rythme sur la fin. En tout cas, ses problèmes de mains qui s’engourdissent ont l’air d’aller un peu mieux, ce qui est une bonne nouvelle pour l’intérêt de cette fin de championnat, puisqu’il fait partie de ceux qui peuvent jouer devant. Belle forme dans les whoops, également.
Une nouvelle sixième place pour Martin Davalos ! L’équatorien est subitement devenu, avec l’altitude, un monstre de régularité avec, en plus, une vraie vitesse de pointe. Mine de rien, il en laisse, des pilotes factory derrière lui. Le tout sans les nombreuses petites erreurs qu’il finissait toujours par commettre en 250. Moins de pression ? Possible. En tout cas, il doit commencer à attirer l’attention de quelques managers.
On n’a malheureusement que peu vu Jason Anderson à l’écran. JA21 n’était pas trop mal quand il a chuté, et atterrit donc à cette anonyme 7e place loin de son vrai niveau, juste devant son coéquipier Dean Wilson une nouvelle fois très mal parti.
Beau top 10 pour Benny Bloss, devant un certain Chad Reed lui aussi en progrès. D’ailleurs, Chad est parti faire du testing le lendemain même de la course tellement ça va mieux. Comptez sur une nouvelle tournée d’adieu l’an prochain, à la https://mx2k.com/wp-content/uploads/2021/03/raptor-1.jpg Aznavour, avec qui il partageait d’ailleurs un amour immodéré de soi-même.
A part ça, pas grand chose. Justin Brayton était malade, intoxication alimentaire. Malcolm Stewart a cassé, brisant ainsi son superbe élan des dernières courses et encore une bonne heat. Quant à Barcia, il s’en est mis une bonne et a pulvérisé l’avant de sa machine dans l’histoire. Partira sans doute pas au ski à SLC, le Justin !
Profite, jeune, profite, ça marchera pas à tous les coups !
250 Côte ouest
Ah, la West coast, baby ! La mise en jambe a été rapide, avec dès les essais une altercation en bonne et due forme entre Hunter Lawrence, dont ce sont les débuts en SX, et Austin Forkner, coutumier du fait. Hunter aurait un peu gêné AF pendant un chrono, l’autre décidant alors d’essayer de lui prendre la roue avant en pleine ligne droite (à 2 à l’heure, cela dit). Visiblement, l’Australien n’est pas là pour se faire tanner le cuir par un boutonneux, puisqu’il l’a totalement coupé en deux dès l’appui suivant… Les deux par terre et Forkner qui fait des grands gestes, on est bien sur la côte ouest !
Au final, c’est quand même le pilote Kawa qui, avec sa superbe victoire, aura le dernier mot. Départ canon, belle course, il a réussi à résister au retour d’un Dylan Ferrandis au rendez-vous, mais pas aussi dominateur qu’avant la trêve. « Moto pas super bien réglée et il n’a pas pu s’adapter. Il a fait beaucoup d’erreurs de timing en finale, ça ne lui a pas permis d’aller chercher Forkner même s’il est revenu. Nous avons testé le lendemain. Après pas mal de trucs essayés, je pense qu’on a trouvé de meilleurs réglages. Ça devrait aller mieux dimanche… » Voici ce que m’a écrit son coach David Vuillemin en guise d’explications. Plutôt positif, donc, compte-tenu de sa bonne seconde place qui lui permet en outre de gagner trois points au provisoire. Juste que maintenant, le second est Forkner, et que c’est bien lui qui est le plus dangereux. D’autant qu’il dispose d’un allié, lui, en la personne de son coéquipier Cameron McAdoo, très bon mercredi. Il a même réussi à doubler Dylan, au prix d’une manœuvre viril mais correct qui s’est mal terminé pour notre Frenchie. McAdoo, qui bosse, comme Adam Cianciarulo, avec Nick Wey, a fait de sacrés progrès pendant le break et est motivé pour prouver sa valeur. Attention à lui ! Dylan ne devrait pas tellement pouvoir s’appuyer sur son propre coéquipier Justin Cooper, toujours en course pour le titre aussi. Et pas franchement aidant de toutes façons, on se souvient de l’an dernier en outdoor…
Derrière ces trois-là, il y a un peu de tout. Michael Mosiman dispose d’une vitesse suffisante pour aller chercher des podiums. Malgré quelques erreurs de jeunesse, il continue sur sa bonne lancé de début de championnat. Alex Martin, solide mais sans plus. Brandon Hartranft, un peu décevant par rapport à avant la trêve. Christian Craig, tombé au départ, est plutôt bien revenu mais manque de… l’étincelle ? Toujours aussi stylé, en tout cas. Dommage, on a beau être dans une ville olympique, pas de points pour le style. C’est pas du patinage artistique…
La vraie sensation qu’on attendait était bien Jett Lawrence, et on a eu quelques flashs par-ci par-là, de la vitesse, des beaux passages dans les whoops et des chutes. Excitant, le rookie. Son frère est tombé dès le premier tour et n’a du coup pas pu montrer grand chose, c’est dommage. Mention bof aussi pour Luke Clout, 12e, qui était bien chaud avant la pause… Il y en a, de l’australien sur la côté est ! Un Suisse aussi, avec Killian Auberson, 17e de la finale.
RDV dimanche soir dans la nuit pour la suite. Ça promet, cette côte ouest…
Puisqu’on est jeunes et cons, puisqu’ils sont vieux et fous…