A Lakewood, Colorado, troisième round du championnat outdoor samedi dernier, le champion en titre avait commis une erreur en début de seconde manche, trop pressé de tenter de semer son rival Ken Roczen dès les premiers mètres de course. Une petite chute qui avait fait sensation, quelque part, dans la mesure où on le sait, il est extrêmement rare que le pilote KTM Red Bull aille à la faute…
Remonté en selle au plus vite, aux alentours de la vingtième place, le number one avait alors cravaché pour revenir au quatrième rang et il avait ainsi sauvé la seconde marche du podium (2/4 contre 5/2 à Eli Tomac, troisième). Mais, à froid, une douleur s’est réveillée et les radios ont montré, catastrophe, une fracture de la vertèbre cervicale n°6. Ce qui signifie de six à huit semaines de repos minimum et donc l’absence de RD1 sur les cinq ou six prochains Lucas Oil Pro Nationals… Adieu, espoirs de couronne !
« C’est très difficile de partager des nouvelles aussi décevantes », a commenté Dungey. « J’ai le cœur brisé, pour le team en premier lieu, l’équipe ayant accompli un super boulot pour tenter de conserver notre trophée. Bon, cela dit soyons positif, la blessure aurait pu être plus sérieuse… Je vais prendre le temps de guérir comme il faut et, je le sais, ce contretemps me rendra encore plus motivé, plus fort. Merci à tous pour votre soutien ! ».
Son team-manager de toujours, Roger De Coster, a tenu à rendre hommage à son champion déçu : « C’est dur pour l’équipe, évidemment. Mais sur le moment, comme on ne savait rien de sa blessure, j’étais surtout tellement fier de la remontée qu’il avait produite ! Réaliser aujourd’hui qu’il a fait ça avec une vertèbre cassée, non seulement ça m’impressionne mais, une fois de plus, ça montre quel incroyable champion il est vraiment ».
« Double triple champion 450 US » (trois titres MX, trois titres SX au compteur, sans parler des honneurs glanés en 250), Dungey a été plutôt épargné par les pépins physiques lors de sa carrière, puisqu’il faut remonter à la saison 2012 et une épaule abîmée en supercross pour trouver quelque trace d’absentéisme de sa part (il avait alors manqué cinq rendez-vous). Ainsi, en outdoor, depuis qu’il participe au championnat en grosse cylindrée, le natif du Minnesota a toujours fini champion (2010, 2012 et 2015) ou vice-champion (2011, 2013 et 2014) ! Plus constant, y’a pas…
Mais la merveilleuse série va hélas s’interrompre cette année. La voie est libre désormais pour Ken Roczen, si impressionnant sur les trois premières épreuves et d’autant plus net leader aujourd’hui au classement provisoire. A moins que l’autre prétendant, Eli Tomac, le troisième homme, trouve enfin la formule magique pour régler le châssis de sa Kawasaki à son goût. N’a-t-il pas semblé sur la bonne voie en seconde manche à Thunder Valley ?