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Le MXGP de France faisait son retour à Ernée, ce qui n’était pas arrivé depuis 2017, entre aléas climatiques ayant détruit partiellement le circuit début 2018 et crise sanitaire ayant provoqué l’annulation du Motocross des Nations programmé en septembre 2020. Autant dire ce retour était plus attendu par les fans de MX que la sortie de Top Gun 2 pour les habitants du Marais. Et même sans les stars que sont Jeffrey Herlings et Romain Febvre, qui manquent quand même sacrément à ce championnat MXGP, a fortiori en France pour le chauvin public tricolore en ce qui concerne RF3, il y avait tout de même des motifs d’être enthousiaste pour le public, avec la plaque rouge de Tom Vialle et le double doublé Tom/Maxime Renaux lors du dernier GP en Espagne.
Le club d’Ernée avait une nouvelle fois mis les petits plats dans les grands. Franchement, on a de la chance en France d’avoir avec Ernée et Saint Jean d’Angély deux clubs aussi solides et compétents pour organiser. Ici, l’équipe de Philippe Leconte s’est une nouvelle fois montrée à la hauteur du challenge. On sent que malgré le hiatus de quelques années, les rouages sont huilés comme un gladiateur grec. Avec même quelques idées novatrices bien vues comme cette accueil VIP pour les PMR, avec un accompagnement perso et un site dédié pour regarder la course. Intelligent. Gilou/Memotocross regrettera évidemment la mise en place de barrières effectivement de belles tailles autour de la piste, mais j’ai peur que malheureusement, ce soit le sens de l’histoire dans une société qui ne goûte que modérément le risque.
Niveau sportif, difficile d’apporter grand chose de nouveau arrivé le lundi midi. En MX, Tom Vialle et Thibault Bénistant ont su répondre présents à la pression que représente un MXGP de France. Tom a une nouvelle fois fait preuve de son habituelle solidité. Bien parti lors de la qualification du samedi dans la boue, il a gentiment assuré une excellente deuxième place derrière Simon Laengenfelder. Avant, le dimanche, de claquer ses habituels départs canons. Troisième en première manche, il a vite doublé pour prendre la tête, avant de résister au retour de Jago Geerts. Le Belge était peut-être un poil plus vite, “avec des meilleures trajectoires que moi” nous a expliqué Tom après la course, n’empêche qu’il n’a jamais pu trouver l’ouverture… Une manche 1 marquée par la belle performance de Stephen Rubini, qui s’est battu pour arracher un solide top 5. Pierre Goupillon, notre champion de France Elite MX2, était quand à lui tranquillement installé en septième position, dans les roues de Liam Everts et Isak Gifting, quand il est tombé fort. Dommage, il aurait pu faire la meilleure manche de sa carrière ici… Quant à Thibault Bénistant, il a connu un problème mécanique sure la grille, et a dû s’élancer de très loin. Le jeune sudiste, un régal à voir rouler, a alors mis le mode “Limiter les dégâts” jusqu’à une superbe huitième place compte-tenu des évènements.
Mais son chef d’oeuvre est arrivé dans la deuxième, quand il a réussi à passer tout de suite l’auteur du holeshot Tom Vialle. “J’ai vraiment mis beaucoup d’intensité dans ce premier tour”, nous a expliqué Thibault. Effectivement, ça s’est vu, et ce dépassement a sûrement été la clé pour aller chercher une victoire de manche malgré la pression totale et constante des deux leaders et “stars” de ce championnat Tom Vialle, d’abord, puis Jago Geerts qui a réussi à passer Tom, avant que ce dernier ne chute. Les trois ont offert aux 20 000 spectateurs présents une manche magnifique, avec un combat qui ne s’est arrêté qu’au drapeau à damiers. Bravo ! Après la course, Tom comme Thibault avaient d’ailleurs un large sourire mérité. Il faut dire que l’un gagne son MXGP de France et consolide son leadership au championnat, et l’autre monte sur le podium devant son public et gagne une manche aussi disputée, sa première en 2022. La fête pour les Français aurait été encore plus belle sans la grosse chute de Stephen Rubini, resté longtemps à terre au bout de la ligne droite de départ. Pas de nouvelles pour le moment, on croise les doigts.
A part ça, en MX2, on signale le talent de ce jeune Simon Laegenfelder, décidément au point : techniquement nickel, bon starter, bonne vitesse… Il est bon, le garçon, clairement le troisième/quatrième homme selon la forme de Thibault Bénistant. Kevin Horgmo bien aussi, dans un style plus quelconque. Les jeunes Adamo et Everts risquent bien de faire parler d’eux bientôt aussi. Pierre Goupillon, moins bien parti en deuxième manche, est tombé dès le premier tour mais a effectué une belle remontée jusqu’à la 13e place. Enfin, on signale les performances de plus en plus correctes de Tom Guyon, qui rentre dans le top 10 avec un 12/9 courageux, à la bagarre tout le temps.
En MXGP, commençons par évacuer l’histoire de la “grève”. Les faits : un orage dantesque s’est abattu samedi après-midi sur Ernée à la fin de la manche EMX250. Les EMX125 sont partis sous la pluie battante (vraiment forte !), puis ça s’est calmé pour la qualif MX2. Arrivé à l’heure des MXGP, rien ne se passe si ce n’est un attroupement sur la ligne de départ. On entend alors parler d’une fronde car le terrain ne serait pas praticable. Un non-sens, puisque les MX2 viennent de finir, certes dans la boue, mais ça n’a rien de terrible et on a vu bien pire. Finalement, la manche se lance sans un paquet de tops, de Gajser à Prado en passant par Seewer, Jonass, Evans, Coldenhoff… Et l’info, confirmée par plusieurs sources, commence à sortir : ils ne voulaient pas prendre de risques sur un terrain aussi boueux pour une manche qui ne donne pas de points. De fait, le bashing est immédiat et mérité. “Starlettes, danseuses”, tout y passe.
SAUF QUE Jeremy Seewer, un des leaders de la fronde, s’est exprimé au micro d’un site anglais pour expliciter un peu ce qui s’est passé, et la vérité est plus nuancée. En fait, les pilotes ont demandé à mettre un coup de lame sur la ligne droite de départ et le premier virage. Ce à quoi un officiel d’InFront leur aurait répondu “Vous n’avez qu’à faire du golf !” Là, ce n’est pas pareil ! Parce qu’effectivement, j’étais sur le toit de la tour de contrôle avec une vue parfaite sur ce premier virage, et je me disais qu’il n’y avait aucune chance qu’ils lancent la manche sans avoir mis un coup sur toutes ces ornières à moitié durcies qui trainaient là. Pourtant, faute de temps, c’est ce qui s’est produit. Selon un manager du paddock, “la situation gronde sévère depuis quelque temps” entre InFront, considéré comme dictatorial, et les pilotes qui ont systématiquement la sensation de ne pas être entendu, à chaque fois qu’ils émettent une opinion. Cette situation est celle qui a fait déborder le vase. La grève était-elle la bonne solution ? Pas selon moi, mais disons qu’avec tous les éléments en main, on peut comprendre leur réaction, sans la cautionner. Ouvrir le débat sur la pertinence de la qualification et le fait de mettre plus de démocratie dans le MXGP ne peut pas se faire dix minutes avant le départ d’une course, sur une ligne droite les pieds dans la boue… Mais il est vrai que le système InFront laisse très peu de place au dialogue. Anecdote ? J’ai moi-même failli perdre mon accréditation pour avoir mis un pied à un endroit où je n’avais pas le droit, et ne pas avoir compris tout de suite le stupide chien de garde siglé InFront chargé de faire respecter l’ordre et la loi. Croyez-moi, on n’a pas tous le même sens de l’humour.
Bref, l’histoire n’est vraisemblablement pas finie, avec peut-être des sanctions qui peuvent tomber. D’ailleurs, une réunion teams/InFront était prévu de longue date lors du prochain MXGP en Allemagne, et elle promet d’être houleuse selon nos échos… Mais à un moment, il est nécessaire que les choses se disent !
En ce qui concerne le sport, ça a été un MXGP de France un peu bizarre, avec notamment le strike de Nicholas Lapucci qui a emmené la plupart des tops d’usine par terre, et un Pauls Jonass qui a même failli se retrouver dans la rivière ! Jorge Prado reste une sorte de mystère : il roule très vite, impeccablement propre et semble hors de portée, puis s’effondre systématiquement en fin de manche comme un château de carte. La question lui a été posée en conférence de presse, et il l’a esquivé plus habilement qu’un porte-parole de gouvernement… Jeremy Seewer, pas mal, tout comme son coéquipier Coldenhoff. Pas de quoi extasier les foules pour autant. Tim Gajser a fait une incroyable première manche avec une remontée de folie et des temps beaucoup plus rapides que des adversaires. Dans la deuxième, au contraire, il a semblé très prudent en début de course, puis a fait l’effort mais sans l’étincelle de la première. Ceci dit, il limite parfaitement les dégâts en matière de points pour quelqu’un qui est tombé au départ d’une manche.
Le MXGP de France des Français
Et le MXGP de France de nos Français du MXGP ? La déception est à chercher du côté de celui que le public attendait le plus, Maxime Renaux, quelques jours seulement après sa première victoire en MXGP avec ce doublé impeccable. C’est mal parti d’entrée, avec une grosse chute aux essais dans la grande descente qui lui a causé “des maux de tête et des troubles de la vision”, selon des personnes de son entourage. Sa course de qualification, marquée par quelques petites erreurs, avait pourtant de quoi rassurer sur sa vitesse. Mais le lendemain, rien n’a voulu sourire, entre un crash au départ de la première manche et une deuxième très peu inspirée. Espérons que ce ne soit que physique. J’aurais aimé le savoir, mais je ne l’ai jamais trouvé après la course. Bref, raté. La preuve que Maxime a beau être un rookie exceptionnel, ce n’est quand même qu’un rookie, avec les erreurs qui vont avec. Au moins, il est le seul qu’on ait vu réaliser le quad en course, et c’était beau !
10/11 pour la 11e place au général pour Jordi Tixier, qui continue de poster de bons résultats en toute discrétion. En toute honnêteté, on ne l’a pas trop, sa moto ne fait pas beaucoup de bruit, mais en fin de course, il est dans le top 10 ou pas loin. Du solide, pour un vrai privé. Bravo.
Benoit Paturel, fort d’un top 5 en qualif, a réussi deux bons départs, tous les deux gâchés par des chutes, dont une sévère dans la deuxième. Quand ça ne veut pas… Quant à Christophe Charlier, il montre une bonne vitesse mais est pénalisé par le mal aux bras. Il devrait d’ailleurs faire une pause pour se faite opérer du syndrome des loges. A suivre.
Allez, c’est long… Je jette en vrac :
– La première manche de Bret Van Doninck a été très impressionnante, comme celle d’Henry Jacobi.
– Nicholas Lapucci a fait n’importe quoi sur ce premier départ, qui a quand même coûté une fracture du péroné à son compatriote Alberto Forato.
– Mattia Guadagnini s’en est mis une énorme aux essais, est resté longtemps inanimé au sol mais n’a rien. Tant mieux.
– Le week-end du team SR Honda avait très bien commencé, mais s’est très mal terminé. Pas encore de news des pilotes, on croise les doigts…
– Jeremy Van Horebeek prouve course après course sa valeur et celle de sa Beta. Un pari en passe d’être gagné !
– Quel public ! Bravo !
Par Richard Angot
On ne sait pas si ce garçon sait de quoi il parle… Mais on vous le met quand même !
Non c est incprehensible quand seulement 10 pilotes sur 30 décadente ne pas rouler… effectivement qu ils aillent faire du golf.
Hello Richard,
Effectivement je regrette cette perte de proximité avec la piste, et cet éloignement de plus en plus problématique entre les pilotes et le public…
Il reste cependant des choses bien plus positives, en se déplaçant, telle que la rencontre entre passionnés et refaire le monde…