Romain Pape n’est pas le plus connu des pilotes français, c’est un fait, mais il n’en est pas moins un très solide pilote de motocross. De la trempe de ces tops liguards qui se retrouvent à batailler dans le relatif anonymat du championnat de France National, pour pas grand chose de plus que la gloire. Champion de France National 250 en 2018, troisième en 2020, vice-champion en 2021, il a cependant été privé de son championnat de prédilection cette année par une nouvelle règle de la FFM qui empèche les dix premiers de l’Elite de l’année précédente à s’engager en National. Or, le Breton ayant terminé à une très jolie septième en 2021 (avec un podium, au passage !), le piège de la règle s’est refermé sur lui.
Qu’à cela ne tienne, Romain Pape a décidé de puiser dans ses économies pour s’offrir le rêve de beaucoup de pilotes, aller rouler aux USA. Mais pas seulement faire le tour de cinq circuits californiens, une visite chez Troy Lee et un outdoor en spectateur. Lui a posé tapis, comme au poker, en décidant de s’offrir la chance de disputer les trois premières épreuves du championnat Outdoor. Un pari risqué sportivement, on s’en doute. Parce qu’aux USA, pays phare de la méritocratie, chacun peut tenter sa chance (avec une licence Pro, quand même), mais encore faut-il passer la barre des qualifications. Pas simple, avec un tel réservoir de furieux, a fortiori sur les premières épreuves de la côte ouest.
Et pourtant, on peut dire que Romain a su relever avec brio le défi. Qualifié à chaque fois, il a su monter en puissance petit à petit. 25/25 pour la… 25e place générale à Pala, l’entrée en matière était plutôt réussie. 26/21 à Hangtown, il a amélioré d’une place son classement au général avec la 24e place. Et enfin, la cerise sur le gâteau est arrivée à Thunder Valley. Contraint de passer par la très délicate manche de repêchage après avoir échoué à se qualifier directement aux chronos, Romain est tombé fort en première manche, et a abandonné. Mais sa 17e place dans la deuxième, avec quatre points à la clé, lui permet de figurer dorénavant sur les tablettes de la fédération américaine. Une suprbe récompense pour une très belle histoire, qui pourrait en inspirer quelques uns, on l’espère. Notez d’ailleurs que si Florian Miot n’a quant à lui pas encore mis de points, il dispute également la série et s’est qualifié à chaque fois également.
