Hangtown vu du canapé est présenté par 450Shop. Depuis 2019, la passion pour la course et la moto de 450Shop les pousse à proposer des produits toujours plus innovants. Les produits sont conçus pour répondre aux plus grandes exigences, ils sont testés et approuvés par des pilotes professionnels.
Round 2 à Hangtown, et on peut dire que celui-ci ne restera pas dans les mémoires. En cause, notamment, un terrain plus mono-trajectoire qu’un single de VTT sur une crête de montagne, qui nous a privé de bagarres la plupart du temps. La faute à l’arrosage ? Au tracé du terrain en lui-même ? A la préparation de la piste ? Difficile de répondre avec précision, mais voir Dylan Ferrandis ou Aaron Plessinger manger de la terre sans rien pouvoir faire pendant près d’une manche complète avait quelque chose de profondément frustrant devant la télé, donc je n’imagine même pas sur la moto ! Anecdote : au siècle précédent, les gars du club avait demandé à Damon Bradshaw ce qu’ils pouvaient faire pour améliorer le terrain. Le redneck le plus célèbre du MX leur a juste dit de mettre un panneau « Terrain fermé »…
Comme à Pala, Jett Lawrence a donc mené tous les tours des deux manches d’Hangtown pour s’offrir un nouveau doublé. À l’économie, puisque le jeune australien n’a encore fait que le stricte nécessaire pour s’imposer, en donnant l’impression d’avoir mis le régulateur de vitesse à 138 km/h sur l’autoroute. Jett ne cherche visiblement pas à exploser la concurrence façon James Stewart ou Ricky Carmichael des grands jours. Lui se contente de prendre quatre ou cinq secondes d’avance, et se met ensuite un DVD pour ne pas s’endormir avant la fin de la manche. Plessinger se rapproche en deuxième manche ? OK, il suffit d’enchaîner deux tours de suite en 2’10, ce qu’il était seul capable de faire, et on remet la fin du film jusqu’à l’arrivée… Il va être long, cet Outdoor, pour tous ceux qui ne s’appellent pas Lawrence. Et encore une fois, sans donner le moins du monde l’impression de forcer. Jett conserve juste un tout petit peu plus de vitesse partout, presque rien, mais au final, sur un tour ou sur une manche, la différence est assez énorme. Le tout debout partout, en consommant le moins d’énergie possible. Sacrée combinaison… Comme en plus, il paraît aussi insensible à la pression qu’un habitué de l’Oktoberfest, ça va être compliqué de parier contre lui pour le titre, surtout maintenant qu’on a perdu Chase Sexton !
Pourtant, dans un style tout à fait différent, on sent bien que Dylan Ferrandis ne ménage pas ses efforts… En plus, le Français nous sort des départs devant à chaque fois, une nouveauté bienvenue. Deuxième toute la première manche sous la menace d’un bon Aaron Plessinger, il n’a jamais craqué et ne termine pas si loin du phénomène de chez Honda. En deuxième manche, la chute collective au départ nous a empêché de voir comment il est passé du holeshot à quatrième, mais DF14 a tout essayé pour passer Cooper Webb, en vain, ce qu’a réussi AP7. Difficile de ne pas penser que le Dylan de 2021 aurait trouvé l’ouverture sur la KTM #2, mais ça reste un excellent résultat, avec des chronos beaucoup plus proches de Jett que ceux de Pala. Encourageant, d’autant s’il reste sûrement une grosse marge de progression pour le pilote Star Racing Yamaha. Dylan a encore beaucoup essayé de choses sur sa moto ce week-end pour obtenir plus de confort et a dit à des collègues US que cette deuxième manche “était la première qu’il faisait sans avoir aux bras”. Bon signe !
Sur le podium grâce à la bourde d’Aaron Plessinger, Cooper Webb profite évidemment du plateau maigre comme un coucou, mais fait mieux que juste se balader ! Bien parti dans les deux manches, il a été d’une régularité métronomique et a fait preuve d’une sacrée force mentale pour résister une manche complète aux assauts de Dylan Ferrandis. Lui qui ne devait pas rouler avant la mi-championnat ne doit donc pas regretter sa décision de rejoindre la série plus tôt, puisqu’il a de bonnes chances de jouer le podium en fin de championnat, et les dollars qui vont avec. Et vu les progrès affichés depuis la semaine dernière, il pourrait bien pouvoir se battre encore plus devant si ça continue dans ce sens… A suivre.
Parti pour terminer deuxième de cette journée, Aaron Plessinger a de nouveau mangé la feuille avec une simple glissade en seconde manche. L’avantage de ce plateau, c’est que même en mettant dix minutes à repartir, avec un levier d’embrayage cassé, notre cow-boy préféré sauve tout de même la sixième place de la manche ! AP7 va vite en Outdoor cette année, mais ça reste tout de même très brouillon, tout ça…
Pas facile de trouver le point mort sans embrayage…
En ce qui concerne le reste, ça va être vite fait. Ils sont tellement loin derrière qu’on ne les voit pas… Comme la semaine dernière, Adam Cianciarulo prend son mal en patience en attendant des terrains plus mous en matière de texture. Il finit une nouvelle fois dernier de la catégorie “usine”, la suite du classement étant réservée aux privés !
Ah oui, celle-ci elle fait mal !
Et parmi eux, qui fait le mieux ? Ty Masterpool ! Le Texan a débuté en 250 cette saison Outdoor, avant de se dire que, tiens, ça serait peut-être plus simple en 450. Pas faux. Et une pierre de plus à l’édifice de la carrière la plus chaotique qui soit, entre MX only, puis finalement non, le tout dans quatorze teams différents sur les trois dernières années. Vous vous souvenez qu’il était un temps un des espoirs de Star Racing ? Ce qui est sûr, c’est que le jeune a de la vitesse, et il l’a encore prouvé avec ce joli 7/7.
Passons rapidement sur le reste de la troupe pour s’arrêter à la treizième place, celle de Romain Pape. Deux fois dans les points, dont un top 10, OK RP444 profite du plateau affaibli, mais il le fait avec panache, au moins ! Coincé entre Ryan Surratt et Kyle Chisholm, ce n’est pas si mal pour un parfait privé, avec même le silencieux d’origine et sans Cone Valve sur la GASGAS ! Gros respect donc pour le Breton, surtout sous une chaleur qu’on ne trouve chez lui qu’en mettant la tête au-dessus d’un barbecue. En plus, Romain est un gars vraiment cool, ça fait donc encore plus plaisir pour lui.
Catégorie 250 à Hangtown : Hunter Lawrence enchaîne
Hunter Lawrence a connu exactement le même week-end à Hangtown qu’à Fox raceway, avec un mauvais départ en première manche et un retour jusqu’au podium, avant de partir devant et de gagner la seconde facilement. Et comme son frère, on voit que l’Australien a l’air d’en garder sous la pédale en permanence… Niveau style, il est tout aussi impressionnant que son frère à voir évoluer. Lui aussi debout 90% du temps, sans faire hurler la moto ni tenter des scrubs de dingue sur chaque saut, le pilote Honda est au sommet de son art. Reste à mieux partir dans les premières manches, et les autres auront sérieusement du souci à se faire… Pour le moment, c’est bien lui le patron !
Du mieux ce week-end d’Hangtown pour Justin Cooper, qui a notamment retrouvé ses départs. Le pilote Yamaha Star Racing semble pourtant manquer un tout petit peu de vitesse par rapport aux années précédentes, quand il était un des seuls à pouvoir jouer avec les Lawrence’s bros. Tout ça reste très solide, mais il manque l’étincelle. Se faire battre à la régulière par son rookie de coéquipier en première manche, en partant juste derrière lui, n’a pas dû l’aider à retrouver son mystérieux sourire digne de celui de la Joconde… A voir comment la situation va évoluer dans la saison, dans un team qui ne fait pas de cadeau.
Haiden Deegan continue, lui d’impressionner à chaque fois qu’il se présente derrière une grille. Auteur du holeshot en première manche, il a pris tous les risques en parvenant à éviter la chute pour s’imposer pour la première fois en Outdoor. Le jeune apprend vite, c’est certain ! Mal parti dans la seconde, il a été un des seuls à parvenir à doubler, et aurait peut-être pu aller chatouiller Tom Vialle s’il avait doublé Jalek Swoll plus vite. La sensation de ce début de saison, c’est bien lui ! Ceci dit, reconnaissons quand même que cette attaque en permanence, ça ne passera pas forcément à chaque fois. DangerBoy joue bel et bien avec le feu plusieurs fois par course, et ça pourrait mal finir un de ces jours…
Tom Vialle poursuit le difficile apprentissage du MX US en signant exactement le même score à Hangtown qu’à Pala lui aussi, à savoir 7/4 pour la quatrième place du général. Pas si mal, avec une poignée gauche qui tournait dans la première manche, et un pantalon mal attaché qui lui glissait des fesses dans la seconde. Dans ces conditions, son score n’est donc pas si mal, d’autant qu’il a montré une belle grinta pour aller chercher ce nouveau podium de manche. Ça devrait le faire d’ici peu pour le podium au général, cette fois. Par contre, il va quand même falloir trouver un peu de vitesse pour aller battre Hunter à la régulière, selon moi.
RJ Hampshire ferme ce top 5 avec deux top 5, justement. Parti au-delà des quinze premiers à chaque fois, RJ a souffert pour réussir à revenir. « C’est probablement le 5-5 le plus difficile que j’ai connu dans ma vie. » a dit le Floridien à l’issue de la course. On veut bien le croire, vu comment c’était difficile de doubler sur cette piste d’Hangtown. Sûr qu’il a encore de la terre dans la bouche à l’heure qu’il est.
Derrière, c’est toujours le règne de l’inconstance… Jo Shimoda qui chute avec un retardataire, Jalek Swoll qui s’envole hors du terrain en manquant de shooter un gamin au passage, Chance Hymas qui ne se réveille qu’une manche sur deux, Maximus Vohland invisible après son très bon Pala… Et ensuite, il y a Jeremy Martin, qui n’a pas fait un tour avant de se faire rouler sur le bras. Poignet cassé et déplacé, J-Mart s’est déjà fait opérer et est out, sans doute pour une bonne partie de la saison. Le replay de la chute est à déconseiller aux âmes sensibles.
Âmes sensibles s’abstenir…
Allez, après les prairies d’Hangtown, rendez-vous en altitude, à Thunder Valley, dès samedi soir pour la suite du Jett et Hunter show.
Par Rich’