Max Nagl a admis qu’il avait encore du chemin à faire avant de pouvoir battre Tim Gajser à la régulière : « Il y a du boulot à effectuer avant d’espérer le battre, avant d’être en mesure de l’empêcher de dominer comme il le fait », a reconnu l’Allemand du team Rockstar Energy Ice One Factory Husqvarna, qui accuse quelque neuf ans de plus que l’actuel leader du championnat MXGP. Nagl avait pourtant réussi les deux holeshots au GP d’Espagne le week-end dernier, mais ça n’a pas suffi pour s’imposer devant le Slovène qui a remporté à Talavera sa cinquième victoire au général en neuf GP disputés…
« Il roule très fort et cela le met en excellente position à l’heure actuelle, c’est évident », a concédé le pilote Husky, quatrième au classement provisoire (avec soixante huit points de retard), qui compte quatre podiums à son actif. « Nous, tous ses concurrents, nous donnons tous le maximum et l’on sait que le départ représente 80% du résultat final : eh bien j’ai signé deux holeshots et malgré tout je n’ai pas été en mesure de l’empêcher de gagner ! C’est donc qu’il faut continuer à bosser pour atteindre un niveau supérieur et c’est ce que moi, en tous cas, je vais faire, personnellement… Mais ça prend toujours un certain temps et ce n’est jamais évident ».
Tandis que certains pilotes, comme Antonio Cairoli par exemple, prétendent que la pointe de vitesse de Gajser au guidon d’une 450 cc ne peut pas vraiment être considérée comme une grosse surprise, vu la compétitivité du championnat MX2 dont le jeune pilote Honda est l’actuel tenant du titre, celui-ci est tout de même en train de créer un sacré choc, depuis l’ouverture de la saison au Qatar, dans l’esprit des observateurs du motocross mondial. Certes, il a aussi commis quelques fautes, en Lettonie, en Allemagne ou en Italie, qui lui ont coûté pas mal de points, mais la façon dont il a dominé la situation en Espagne montre bien que le prodige slovène sait gérer la pression inhérente au port de la plaque rouge. Et qu’est-ce que ce serait… s’il n’avait montré quelques petits défauts dans sa cuirasse ?
Le kid de 19 ans a expliqué que le facteur clé de sa réussite, en Espagne notamment, se situait assurément dans tout le travail effectué en amont, en compagnie de son papa Bogo, au niveau de l’attitude, du mental avant les courses. Le champion du monde en titre, Romain Febvre, a jusqu’à présent été l’un des seuls (le seul !) à pouvoir rivaliser avec Gajser en matière de vitesse pure, tandis que Cairoli l’a jouée fine, en Allemagne et en Italie, avec de super départs et des courses très intelligemment menées pour revenir dans le coup au provisoire après un début de saison compliqué par de soucis au plan physique. Cela dit, le crash du Sicilien en seconde manche en Espagne ne manque pas de poser quelques questions à l’aube du GP de France ce week-end…