Désormais le vétéran du MXGP peut se permettre d’améliorer, de peaufiner, de régler les détails, afin de rendre sa petite structure encore plus efficace, il a même engagé le jeune Andrea Zanotti pour le championnat d’Europe.
Philippaerts n’a pas manqué de surprendre les observateurs par sa pointe de vitesse le week-end précédent à Riola Sardinia lors du premier round du championnat italien et plus encore ce dimanche à Castiglione del Lago, où il a remporté la course MX1 sur une piste boueuse à souhait. Cette aisance, David la justifie par un hiver beaucoup plus calme, lui-même s’étant bien mieux organisé en tant que patron d’écurie. DP avait vécu deux saisons très difficiles en 2011 et 2012 avec plusieurs blessures et notamment deux fractures aux poignets. Il a ensuite roulé Honda pour le team Gariboldi, avant que celui-ci décide de se consacrer uniquement au MX2, choisi par le HRC pour porter ses couleurs en petite cylindrée. Fin 2013 l’Italien a donc décidé de monter sa propre équipe, reenant vers Yamaha, sa marque de toujours, dont il est d’ailleurs le dernier champion du monde à cette heure.
« Tout a été beaucoup plus facile cette année, en ayant le temps de travailler sur la moto. De même j’ai eu davantage de temps pour me consacrer à ma condition physique, je me sens bien mieux et j’en suis très heureux. Je me suis fait plaisir en Sardaigne, constatant que j’étais bien, ce dont je me doutais. On va voir ce qu’il en est dans les semaines qui viennent, nous n’allons plus tarder à être fixés », confiait-il avant Castiglione.
L’une des grandes nouveautés, en ce qui concerne l’aspect technique des choses, c’est l’arrivée de nouveaux partenaires, en l’occurrence HGS pour les échappements et WP pour les suspensions. David n’hésite pas à dire que cet apport a considérablement transformé sa 450 YZF, la rendant beaucoup plus efficace.
« J’aime beaucoup mieux la moto comme ça : les éléments WP, de même que le choix de pneus Pirelli, constitue une grande différence. Nous sommes toujours très proches de Michele Rinaldi et YRRD, mais au niveau du moteur l’adoption du pot HGS apporte un plus. Et les suspensions WP conviennent mieux à mon style, à mon pilotage. J’utilisais un amortisseur stock l’an passé et j’en étais satisfait jusqu’à un certain point. Mais ça n’était pas assez performant pour les GP ».
C’est en 2007 que David a entamé sa carrière en catégorie reine, cela fait donc une douzaine d’années d’expérience. Un patrimoine qu’il entend bien faire fructifier et dont va bénéficier le champion d’Italie 85 cc Andrea Zanotti, le team DP 19 prenant du volume en se diversifiant. « Ça me plaît de collaborer avec Andrea, il est jeune mais écoute ce qu’on lui dit, et j’espère qu’on va pouvoir obtenir ensemble de bons résultats en championnat d’Europe ».
Un des doyens du MXGP, Philippaerts sait qu’il n’a plus beaucoup de temps devant lui au plus haut niveau, cela dit ses performances récentes sur le sol italien indiquent qu’il faut toujours compter avec lui. Dans le top-ten l’an dernier, il pourrait bien être l’une des grosses cotes de la saison 2015. « Ce n’est pas simple, je le sais mieux que quiconque, il y a tant de gars qui vont vite en MXGP, des types qui savent ce que gagner des Grands Prix veut dire. Et pas mal de motos d’usine… Mais ce sera une très longue saison et en motocross on ne peut jamais jurer de rien : c’est toujours le pilote qui fait la différence ! ». DP peut en parler : n’a-t-il pas été le second pilote de l’histoire de ce sport à s’imposer en MX2 puis en MX1 ?
Info © Adam Wheeler www.ontrackoffroad.com – Photo http://www.offroadproracing.it/