Les deux derniers champions du monde MXGP à ce jour, Romain Febvre et Antonio Cairoli, ont prétendu qu’ils n’étaient guère surpris par la vitesse, ni par la forme affichée par le pilote Honda Gariboldi lors du premier Grand Prix de la saison à Losail, le jeune Slovène de 19 ans venant juste de balayer la concurrence pour s’offrir une formidable victoire dès sa première course en catégorie reine.
Il n’était pas tout à fait prévu que Gajser, champion MX2 en titre, remporte les deux manches avec sept et huit secondes d’avance respectivement, ceci dès son arrivée en grosse cylindrée. En cela il a marqué les esprits, étant le premier débutant depuis Cairoli en 2008 à s’imposer direct en 450 cc, d’autant qu’il est aussi le plus jeune à réussir un tel exploit. Et ce n’était que la seconde victoire d’une Honda en deux ans…
« Je savais qu’il était en forme depuis cet hiver. J’avais eu l’occasion de le voir rouler à deux reprises avant le premier GP et je savais donc qu’il était très rapide au guidon d’une 450. Il a été très bon aujourd’hui », a commenté Febvre après le GP, lui qui a été un peu perturbé par des douleurs aux avant-bras (arm-pump) et une chute en seconde manche, obtenant malgré tout un bon résultat (3/2).
« En vérité, non ce n’est pas une surprise », a quant à lui confié Cairoli, cinquième du jour. « Il avait déjà montré sa vitesse lors des courses de pré-saison et il restait juste à voir s’il avait le mental pour faire le job… On a vu. C’est tout de même un champion du monde, il sait comment mener une course et supporter la pression ».
Revenant sur la transition MX2-MXGP, Cairoli pense que la différence en matière de performances n’est peut-être pas aussi importante qu’on le croit. « Je dirais que ça ne peut pas tellement être une surprise, à partir du moment où Febvre a bien remporté le titre l’an dernier. Avec d’aussi bons pilotes, la marche n’est pas si haute que ça, surtout de nos jours, avec des 250 aussi puissantes, de plus en plus proches des 450. Certainement beaucoup moins, en tous cas, qu’il y a une dizaine d’années… ».
Gajser a raconté qu’il était arrivé au Qatar sans vraiment savoir à quoi s’en tenir. Le Slovène va maintenant avoir un sacré boulot pour tenter de répéter sa perf’ sur les GP suivants. A Nakhonchaisri l’an passé il avait dû être pris en charge à l’infirmerie à l’arrivée de la première manche, complètement déshydraté, et n’avait pu prendre part à la seconde course. Et à Valkenswaard il s’était crashé très lourdement le samedi…
« Je suis arrivé ici relax, sans pression », a-t-il commenté samedi soir à Losail après le GP. « Je ne savais pas à quoi m’attendre, mais je savais que j’avais bien travaillé cet hiver, que j’étais bien préparé physiquement et qu’au plan du matériel j’étais prêt. Je ne connaissais pas la catégorie, mais je suis bien sûr très heureux de ce que j’ai réalisé. En Thaïlande, je vais faire attention à boire beaucoup plus d’eau que l’an dernier ! ».