Marquez bis ?
On peut être champion du Monde et flirter avec l’anonymat. Il y a 8 ans, début septembre pour être précis, l’Espagnol Carlos Campano décrochait le titre Mondial MX3 devant l’Italien Alex Salvini au guidon d’une Yamaha 450 YZ-F (et son terrible moteur à cylindre inversé). Son premier succès international, mais aussi le premier sacre pour l’Espagne qui n’avait pas encore le même niveau en cross qu’en vitesse où elle martyrisait le plateau, que ce soit en 125 avec un certain Marc Marquez, en Moto2 avec Toni Elias ou en MotoGP avec Jorge Lorenzo et Dani Predrosa. Aujourd’hui qui se souvient de Carlos ? Pas grand monde car il est vrai qu’à l’époque, sans faire ombrage à Pierre Alexandre Renet qui avait lui aussi décroché la couronne mondiale MX3 en 2009, la catégorie souffrait d’un sérieux déficit de crédibilité, toutes les têtes d’affiche étant restées en MX1. Et la catégorie vivant ses dernières heures puisqu’un an plus tard, elle devenait amateure. De fait, l’attention de tout le pays était tournée vers les Dieux de la vitesse et rien qu’eux. Tout ça risque de changer. Car en décrochant son premier titre mondial MX2, à seulement 17 ans, son compatriote Jorge Prado semble bien parti pour capter l’attention d’un pays (Marc Marquez a salué la performance de son concitoyen sur les réseaux sociaux) et changer le cours de l’histoire.
Jorge a toutes les cartes en main : une personnalité sympathique, un style aérien, le soutien de KTM, un mentor apprécié, Antonio Cairoli. Une chose est sûre, on va en prendre pour longtemps. Sa saison reste en tout cas la confirmation parfaite de l’adage selon lequel, il ne faut jamais désespérer. Et jamais cesser de se battre. Car Jorge a clairement subit la domination de Pauls Jonass avant d’imposer la sienne. Rappelez-vous, sur les trois premiers GP, le Letton enchaîne six victoires de manche pendant que Prado tire la langue. Ensuite, les deux pilotes se battent à armes égales, avant que Jorge ne prenne l’ascendant avec la tournée indonésienne à grand renfort de holeshots en série. Si Pauls Jonass n’a pu se battre jusqu’au dernier GP puisqu’il vient d’annoncer qu’il ne prendrait pas part à la finale du MX2 car il vient de subir une opération du genou après son crash lors du GP de Turquie (Prado a sa part de responsabilité), il était clairement le meilleur sur la fin de saison et mérite amplement son titre. De là à dire qu’on ne voudrait pas être dans les godasses des pilotes qui s’attaqueront l’année prochaine au titre mondial MX2, il n’y a qu’un pas car avec un hiver supplémentaire d’entraînement dans les pattes, un poil plus de maturité physique, l’Ibère devrait encore hausser son jeu. Mais avant cela, voyons ce qu’il va faire face à ses collègues de la catégorie 250 du MX US, les Plessinger et Ferrandis. C’est, avec le dual Herlings/Tomac, l’un des nombreux centre d’intérêt du prochain MXDN !
Carlos Campano, the first one !