El patron
Absent des écrans radars cette saison, Florent Richier n’a pas prévu de tirer sa révérence pour autant. En 2020, il compte juste coiffer sa casquette de team-manager bien plus souvent.
” 2019 fut une saison gâchée par la faute de cette commotion cérébrale qui m’a handicapé un bon bout de temps. Je ne l’ai pas soignée comme il aurait fallu en reprenant la moto trop tôt et elle m’a handicapé pendant plus de trois mois. Entre maux de crâne et vertiges. Voilà pourquoi je n’ai pas beaucoup roulé et ai préféré donner, en cours de saison, le guidon à Valentin (ndr Guillod) qui a signé de belles choses en Elite, comme on a pu le voir. Forcément, je n’étais pas prêt pour le début du SX Tour et plutôt que de me traîner, j’ai préféré faire l’impasse sur les premières courses… Mais je roule depuis maintenant un mois et demi et enfin, je sens que ça revient pas trop mal. Déjà physiquement. Je ne souffre plus de la tête. J’ai roulé avec Thomas Ramette, Fabien Izoird et sans aller jusqu’à les suivre, je suis un peu moins largué qu’avant, ce qui est logique compte tenu de mon manque de roulage cette année. Mes sensations sont bonnes. Maintenant, j’ai pour projet de rouler à Paris et quelques autres courses, comme Dortmund. Ensuite, je remiserai mes équipements au placard. Car je ferai l’impasse sur le motocross l’année prochaine. Ma priorité, ce sera mon team qui accueillera trois pilotes, trois jeunes. Deux en 450, William Dho et Jean-Patrick Riondet, un jeune Corse, et un en MX2, Tom Bochet, un Breton. J’endosserai à temps complet la panoplie du team-manager sur le cross tout en me laissant la possibilité de rouler sur quelques SX aux côtés d’un autre pilote qui sera lui, un pilote capable de grimper sur le podium. Rien n’est fait, mais je parle actuellement avec deux gars très intéressants…
En tout cas, c’est une nouvelle étape de ma carrière qui s’amorcera l’année prochaine car pour aligner trois pilotes, il va me falloir me dédier à 100 % à mon team qui va grossir. Je parle de la structure, mais aussi de mes effectifs : j’aurais un mécano en plus sous le auvent. Maintenant, je tiens à préciser que je ne serai pas coach sportif ou entraîneur. Je serai team-manager, avec pour mission la gestion de la logistique, la gestion des budgets et des sponsors, la mise au point des motos, l’encadrement des entraînements… Au niveau des objectifs, ça reste encore flou même si William, qui a déjà une année de MX1 dans les pattes, peut viser une septième place après un bon hiver de préparation selon moi. Voire mieux. Pour les autres, il est trop tôt dans la saison, sans parler du fait que je ne les connais pas très bien. Mais je pense que Tom peut aller chercher le titre en National MX2. L’important, c’est qu’ils soient motivés, avec de l’ambition et ont confiance en la structure. Quant au pilote de Supercross, là, je me contenterai de mettre à sa disposition ma structure, et une bonne machine. Mes sponsors resteront les mêmes que cette année, Suttel Motors Group, Mecanic Sport, Michelin, Yacco et tous mes extra sportifs qui me sont fidèles depuis des années et font tourner le team.
Je ne dis pas que je gagnerai des mille et des cents avec ce team, mais au moins, je ferai un boulot qui me plaît ! Mais je viens d’avoir 35 ans, je roule à moto depuis l’âge de 3 ans, j’ai été 7 fois d’Allemagne, 3 fois champion de France… des titres j’en ai eu. Je sais comment il faut s’y prendre pour gagner des championnats même si je n’ai pas été champion du Monde. Je sais aussi régler une machine, faire en sorte quelle soit compétitive, donc je pense être légitime pour ce job. Ce qui me fait kiffer, c’est de mettre tout ensemble pour créer une structure qui tienne la route et que les gars qui viennent sur les courses aient la banane sous le casque en roulant. L’heure est venue de passer de l’autre côté même si j’apprécie toujours autant de rouler. Ça sera la troisième année d’existence du FR25, mon team, il faut qu’il passe à la vitesse supérieure, surtout que j’ai pas mal de demandes de jeunes motivés, une point qui plaît aux marques. Après, on ne fait pas des champions en six mois et j’espère évidemment que nos collaborations s’inscriront dans la durée. Signer des contrats de deux ans au moins.
Je pense en tout cas que ça sera mon dernier SX de Paris cette année. Je ne viserai évidemment pas la gagne, mais j’aimerais bien montrer que je sais encore faire de la moto même si j’ai conscience qu’entre les Américains et nous, les Français, il y a un monde. C’est une course dans la course. Mais le format de l’épreuve, notamment les sprints, permet de se faire remarquer, c’est cool. Dans la finale de 14 tours, oubliez moi… Quoique dans un bon jour (rires). Non, je sais, je sors en tête de la finale, je fais un gros whip et zou, je tire ma révérence (rires.)”