Eli Tomac n’est certes pas un grand communicant, mais il doit parfois y passer, comme pour cette interview qu’il a livré à Monster, son sponsor de longue date chez Kawasaki et maintenant chez Yamaha Star Racing. On en profite, micro !
Alors aujourd’hui, c’est vraiment ton premier jour avec l’équipe Monster Energy Star Yamaha ?
Eli Tomac : Oui, c’est le premier jour avec l’équipe Star Yamaha et on est en train de se roder. Nous commençons les tests en MX. Nous essayons d’avoir une bonne base et cela vous donne un peu plus de marge de manœuvre pour savoir où nous voulons aller en commençant sur la piste de motocross. Nous ne sommes pas totalement dans le feu de l’action. On a commencé par de la moto et peut-être qu’en fin de journée demain, je pense que nous serons sur la piste de SX. Jusqu’à présent, tout va bien. Nous aimons ce que nous faisons en ce moment, et oui, nous commençons juste à nous y mettre. C’est très cool et c’est rafraîchissant en tant que pilote, même si ce n’est pas la raison pour laquelle j’ai souhaité ce changement. D’une manière ou d’une autre, c’est rafraîchissant et c’est un bon groupe de jeunes avec qui je travaille. Nnous sommes tous super motivés.
Parfois le changement peut avoir du être bon ?
Eli Tomac : c’est vrai. Le changement fait qu’il est plus facile de se lever le matin et d’aller au travail. C’est quelque chose que j’attendais avec impatience. Je pense qu’ils peuvent me donner, en tant que pilote, un package vraiment compétitif à la fois en SX et en MX. Dylan Ferrandis a eu beaucoup de succès en motocross cette année, ça me donne confiance pour ce qui nous attend à l’avenir.
Après avoir roulé Kawasaki pendant plus de dix ans, as-tu un bon feeling sur la Yamaha YZ450F ?
Eli Tomac : Oui, je le pense. D’après ce qui m’a été livré en premier, je pense que nous sommes en bonne position pour être là où nous voulons être.
Tu ne seras pas seul dans le team, tu bénéficies de l’appui de tout le staff Yamaha. Tu le sens ?
Eli Tomac : Oui. C’est un effort d’équipe, et c’est une grande équipe. Il y a au moins huit personnes qui viennent à un week-end de course et il y a même deux autres personnes qui travaillent à l’atelier. Il y a beaucoup de pilotes qui roulent avec nous sur le terrain. Il n’y a pas que toute l’entreprise qui roule avec vous, il y a aussi beaucoup de gars de l’équipe qui sont impliqués et qui participent à l’effort.
Mais quand la grille tombe, il n’y a que toi sur le terrain, n’est-ce pas ? Tout repose sur toi !
Eli Tomac : Ouais (rires). Mais c’est cool, et ça rend le succès encore plus sympa parce que tu as des jours comme ça, même aujourd’hui, tu comprends ? Nous sommes ici aujourd’hui pour travailler, affiner et trouver les bons réglages. C’est satisfaisant quand on peut leur amener les résultats. C’est vraiment cool d’avoir ce sentiment.
Être un pilote de SX de classe mondiale est incroyablement difficile. Il faut être précis !
Eli Tomac : Oui, c’est un sport de précision. Mais de la précision d’une manière différente. La course sur route utilise beaucoup les mêmes lignes, et c’est une précision vraiment pas simple non plus. Pour le motocross, on doit entrainer le cerveau au timing. Même chose pour le SX. Tu dois tout chronométrer, comme la distance à laquelle on saute, et la quantité de gaz que à donner à la moto. Ta perception de la profondeur doit aussi être la meilleure possible. Si on rate un saut d’un mètre, on risque de se faire mal !
Et si tu es fatigué et que tu ne peux pas t’accrocher comme tu le voudrais, c’est mort ?
Eli Tomac : Oui (rires). Oui, tu dois continuer continuer et comme tu l’as dit, on n’a pas de cage. C’est ce qui rend le SXsi difficile. Si tu fais une erreur, tu vas au sol. C’est très fatiguant à faire pendant ces 20 ou 30 minutes. Mais c’est aussi très amusant. C’est un rush d’adrénaline. Je n’ai toujours pas trouvé quelque chose qui se rapproche de la montée d’adrénaline que l’on ressent lorsqu’on est sur une moto de cross et qu’on vole dans les airs. C’est quelque chose dont on tombe amoureux.
J’ai trouvé quelques unes de tes citations dans les médias de motocross cette semaine, centrées sur le fait que tu aimes toujours courir et chercher à être le meilleur coureur du monde. Tu n’es pas usé ?
Eli Tomac :Non, c’est pour ça que je continue et c’est un peu comme ce que je viens de mentionner. Je n’ai rien trouvé qui me donne ce coup de fouet. Je ne peux pas remplacer ça avec autre chose. Je suis aussi très compétitif et c’est pourquoi je continue à faire du supercross et du motocross. C’est quelque chose dont il est difficile de se détacher une fois qu’on en est tombé amoureux.
Ces derniers mois, tu as parlé du fait que tu es devenu plus vieux, plus sage et plus mature à propos de la course et de ton approche de celle-ci.
Eli Tomac : C’est ce qui arrive : on vieillit et on aborde les choses différemment. Je veux dire que quand je suis sur la ligne de départ, j’ai un peu plus un sentiment de calme maintenant qu’avant. Tu es prêt à partir et tu cours après la victoire, mais c’est un calme différent et je pense que c’est à cause de l’âge. Avec les années, on découvre ce qui marche et ce qui ne marche pas, donc je pense que ça fait partie du calme aussi. Je ne sais pas s’il y a une ligne directe à laquelle on peut se référer dans notre sport, mais oui, je vieillis un peu et je sens que je peux tout à fait être compétitif jusqu’à 30 ans dans ce sport. J’aurai 28 ans en novembre. Nous allons nous donner la saison prochaine, c’est sûr.
L’ouverture de la saison 2022 SX est maintenant dans trois mois. Ce n’est pas énorme. Quel est le plan d’attaque pour octobre, novembre et décembre ?
Eli Tomac : Le plan d’attaque est de commencer ici dans le Colorado, puis d’aller en Floride et d’y passer un peu de temps parce que cette équipe est basée juste au nord de Tallahassee, en Floride, juste à côté de l’ancienne ferme de Ricky Carmichael. C’est notre nouveau port d’attache, donc beaucoup de tests seront effectués en Floride. En décembre, nous irons en Californie. Nous allons aller un peu partout, ce qui est bon pour les essais et les courses, et pour être sur différents circuits. Comme je l’ai dit, nous allons rouler un peu partout en ce moment !
Ce sera génial de retrouver tout le monde à l’Angel Stadium le deuxième samedi de janvier, n’est-ce pas ?
Eli Tomac : J’ai hâte d’y être. Je pense que l’ouverture d’Anaheim a manqué à tout le monde l’année dernière. Anaheim, c’est un peu comme le Daytona 500 pour nous, tu sais ? On a un sentiment spécial quand on arrive à Anaheim I. Anaheim crée définitivement ce buzz et j’ai vraiment hâte d’y être !
Peux-tu gagner le championnat SX 2022 ?
Eli Tomac : Oui, je le peux. C’est absolument faisable. Je n’aurais pas signé un nouveau contrat si je ne pensais pas pouvoir le faire et nous pouvons le faire en tant qu’équipe. La seule chose que nous visons, c’est la victoire.