Aucun point marqué en trois courses, on ne peut pas dire que la saison de Mondial MX2 commence sur les chapeaux de roue pour David Herbreteau. Pour autant, le français croit en ses chances de redresser la barre et d’amorcer une spirale positive. Il garde confiance en lui.
Alors David, pas facile ce début d’année ?
« Non, c’est clair que ce n’est pas que nous escomptions. C’est compliqué. Il faut que tout se mette en place. Même si nous avons commencé la saison plus tard que les autres car nous n’avons pas participé aux GPs overseas, cela prend du temps de se mettre dans le bon rythme. Il faut notamment qu’on progresse au niveau de la moto, une nouvelle machine. »
Mais tu roulais déjà sur Kawa l’année dernière …
« Oui, mais elle a beaucoup évolué cette année et ça change tout. Ce n’est pas si évident que ça. Par exemple, ce n’est qu’en Lettonie que j’ai réalisé que sur les deux machines dont je dispose, une a un gros problème au départ. Elle n’est pas aussi vive en bas que l’autre. Je l’ai senti à Kegums en prenant ma deuxième moto aux essais, suite à un souci mécanique sur la première. Ça m’a surpris ! On connaît le problème de partir en fond de peloton, comme ce fut le cas en Italie et en Hollande… Au niveau des suspensions aussi ça s’améliore. On vient de recevoir un kit Showa pour la fourche, identique à celui qu’utilise Desalle, qui devrait être plus performant que ma fourche d’origine préparée. Là aussi, il me tarde que ça soit au point. Bref, tu vois, on doit s’améliorer. »
Et toi, t’es au point ?
« Moyennement. Par exemple, à Valkenswaard, j’étais faible mentalement. Je me suis mis la pression tout seul et je n’ai jamais été capable de rouler à mon niveau du week-end. C’est dommage car en réalité, personne ne me colle la moindre pression. C’est moi qui ai envie de trop bien faire. »
Et ce week-end alors, qu’est-ce qui s’est passé ?
« Et bien, ça a mal commencé dès la première séance chrono. Je coupe un fil du CDI sur ma première moto, ce qui m’oblige à prendre la seconde et là, j’étais un peu perdu parce qu’encore une fois, mes motos changent pas mal l’une de l’autre. En qualif par contre, je me débrouille pas trop mal : je pars tout exter mais je parviens à remonter 17e en doublant des gars comme Watson, Petrov, Bernardini. Pour un peu j’attaquais aussi Cervellin. Pour une fois, j’étais content de moi même si le lendemain, au warm-up, je ne parviens pas à retrouver de bonnes sensations… En première manche, je me fais pousser par Bernardini au départ, je me retrouve dernier et remonte jusqu’à la 23e place. Bof… En seconde, je réussis à me glisser en 10e position au premier virage et là, en voulant protéger ma place en bloquant les intérieurs, je perds quatre positions. Je commence alors à attaquer mais sur un saut, je bloque ma pédale avec une pierre et privé de frein, je m’emplafonne Petrov. Je chute et là encore, de la dernière place, je reviens jusqu’à la 23e. Pas terrible non plus mais bon, j’étais assez content car mes temps chronos étaient comparables à ceux de Prado en milieu de manche. »
Bref, il faut que tu réussisses tes qualifs. Et tes départs ?
« Oui. Mais il faut aussi que je choppe de suite le bon rythme. J’ai comparé mes temps à ceux de Prado et il est évident qu’en début de course, il me manque deux secondes. Je suis trop lent. A mi manche, ça va, mais pas au début. Il faut que je mette de suite dans le rythme. Si je parviens à le faire, je pense pouvoir scorer entre la 8e et la 15e place. J’ai largement la vitesse. Mais bon, comme tu dis, il me faut mieux réussir mon chrono, ma manche qualificative, mes départs… Comme je te disais au début, il faut que ça se mette en place. »
Et mentalement, tu tiens le coup ?
« Ça va, mais ce n’est pas facile. J’ai demandé à mon père s’il voulait bien retravailler avec moi, il a accepté, c’est cool. Il est venu en Lettonie et ça m’a aidé. On s’était un peu embrouillés sur tout ce qui concernait la moto, mais ça rentre dans l’ordre, j’en suis heureux. J’ai compris des choses, et notamment que si j’en étais arrivé là, c’est grâce à lui et sa façon de travailler, parfois sévère et dure. Si c’est ce qu’il me faut pour avancer, alors je suis prêt à l’accepter aujourd’hui parce que j’ai muri. Du coup, je suis en train de voir avec mon team si je peux revenir chez moi quatre à cinq jours par mois pour qu’on s’entraîne à nouveau ensemble… »