Potentiellement vainqueur de son premier national 250 de l’année à l’entame du dernier tour de l’épreuve de Washougal, samedi dernier, Adam Cianciarulo a finalement conclu sa course avec une grosse paire de boules. La faute à ce diable de frenchie, Dylan Ferrandis qui, en lui chipant la quatrième place dans l’ultime boucle, l’a carrément jeté hors du podium… Du coup, il s’est confessé auprès de nos confères de RacerX et a avoué viser la victoire, rien que ça, lors de la prochaine à Unadilla. Sinon, il se les coupe !
Raconte nous ta journée !
“Honnêtement, après Millville, j’étais juste saoulé. J’en avais marre de finir quatrième ou cinquième.”
Finalement, tu n’as même jamais été en mesure de décrocher une place sur le podium…
“C’est juste. C’est pourquoi, j’avais vraiment les crocs. Mes chronos étaient bons mais comme ça n’a jamais vraiment été utile en course jusque là, je n’y prêtais pas trop attention. Je me sentais bien lors de la première manche. Avec Aaaron (ndr, Plessinger), on a réalisé un super premier tour mais ensuite, il s’est échappé et je me suis retrouvé seul pour finir second. Mais j’étais content car je me sentais super bien. Mon pilotage était ok, bien plus que sur les dernières courses. En début de seconde manche, la piste était réellement glissante mais les mecs roulaient fort et n’y faisaient pas trop gaffe. Du coup, je me suis contenté de les regarder, tout en me rapprochant de Hampshire quelques fois. Après coup, peut être que j’aurais dû tenter un dépassement agressif… Parfois, il suffit d’intimider les autres. En tout cas, si j’avais pu placer Hampshire derrière moi et le laisser se bagarrer avec Osborne et Ferrandis, j’aurais pu envisager un 2/2 final. Donc après coup, je me dis que j’aurais dû mettre 80% de mon énergie à le dépasser pour ensuite, souffler un peu et trouver mon rythme. Mais plutôt que de gérer la course ainsi, je l’ai subie et finalement, Osborne m’a doublé à trois tours de la fin. A ce moment, je ne savais pas que Ferrandis était derrière moi. Mais je l’ai vite compris ! J’ai alors tenté de rester devant, mais Ferrandis s’est faufilé sans que je sache à ce moment qu’il me prive de la victoire finale…”
Est-ce que tu as disputé la manche avec une idée du général ?
“Non, j’aurais dû ! Je suppose que mon mécano m’a averti mais j’étais tellement concentré, bloqué sur la bagarre que je ne l’ai même pas vu.”
Donc, quand Dylan t’a passé, tu ne savais pas que tu venais de perdre la course ?
“Non. Si je l’avais su, j’aurais probablement jeté ma machine inconsciemment… Si j’avais su que c’était pour la gagne, je l’aurais fait…”
Du coup, quand as-tu réalisé ce qu’il t’arrivait ?
“Dès que je suis sorti de la piste. Au début on m’a dit que j’étais sur le podium, et ensuite que j’avais la quatrième place au général. Mais j’ai dû enlacer à peu près tout le monde car j’étais content pour Joey qui remporte le général. Mais en fait, ça fait quand même chier. Ça pue ! “
Etais-tu fatigué à la fin de la seconde manche ?
“Non. Quand j’ai rattrapé Hampshire et que je l’ai vu commettre quelques fautes, ça m’a gonflé. Je me suis rapproché de lui, mais ça m’a fait perdre mon rythme et Osborne et Ferrandis sont revenus, sans que je sache qui c’était. Je croyais qu’il n’y avait qu’un pilote en plus. Ça m’a cassé les pattes de voir qu’ils étaient deux. J’étais saoulé, même si ça aurait pu être pire… Pour tenter de positiver, je vais me dire qu’au moins, j’ai failli gagner un général. Toujours mieux que de faire 6/6… Ça c’est bon, je l’ai fait, comme j’ai fini cinquième, sixième, septième.”
Pour tenter de positiver, je vais me dire qu’au moins, j’ai failli gagner un général.
En fait, il faut apprendre à se contenter d’une place d’honneur. Surtout après avoir déjà gagné.
“Et en revenant de blessures, comme je les ai accumulé depuis quelques temps. Il y a une balance assez fine entre le fait de perdre, ce qui peut être accepté tant que tu n’as pas à finir par terre et ce que tu dois faire pour apprendre à revenir devant. Zach ndr, Zach Osborne) domine maintenant et l’on voit que quelque soit son départ, il parvient à remonter. Il le sait et voilà sa force. C’est ainsi. Pour ma part, si j’ai fini quatrième seulement ce week-end, je sais que j’ai fait un gros pas en avant. Mon avis, c’est que j’ai besoin d’un coup de pied au cul désormais. Le vent a soufflé. Dans quelques années, mon but sera juste de penser à la victoire , de les compter et de me dire qu’à une époque, j’étais vraiment super dominateur… Ce n’est pas une motivation, c’est une façon de fonctionner.”
Le truc c’est que maintenant que tu as retrouvé tes capacités, tu ne peux plus te contenter d’une quatrième place. Maintenant, ça commence à casser les c… une telle place ?
” Ça a toujours été le cas. Mais maintenant, je sais au fond de moi même que je l’attend la victoire. Je suis payé pour gagner, il est temps que je gagne. Je sens que j’ai tout ce qu’il faut pour gagner. J’ai seulement besoin de petites choses, comme un demi tour devant un adversaire… Je suis super compétitif et ça fait chier d’avoir manqué la victoire à Washougal. Mais à Unadilla, c’est mon objectif ! A 100% !”