Mon post a cette fois pour objet de donner quelques précisions sur la notion de prise de risque et notamment concernant l’Aranda’s leap.
La prise de risque, qu’elle renvoie à une blessure éventuelle ou plus largement à tout enjeu compétitif, fait partie intégrante de la logique des activités sportives. Certains y voit d’ailleurs un des motifs majeurs d’entrée en pratique. Tout éducateur (dont je suis)utilisant les pratiques sportives ne peut faire l’économie d’une réflexion sur la place qu’il accordera à cet aspect dans le cadre de son enseignement.
Dans le cadre qui nous intéresse, nous allons voir que le concept de risque recouvre les coûts et les bénéfices objectifs que le sujet pourra tirer de la réussite ou de l’échec dans la tâche (blessure, gain de temps mais aussi médiatisation…). Dans ce cadre le risque corporel ne représente qu’un enjeu particulier.
On définit le risque selon plusieurs niveaux parmi lesquels:
1. le risque objectif: c’est une variable quantitative qui caractérise le contexte (ici le saut): pourcentage de pilotes ayant réussi ce saut dans une catégorie donnée. Comme valeurs objectives, on peut intégrer, la distance de vol, la distance d’appel, la hauteur du saut, la qualité de la réception, la trajectoire du vol, saut en descente ou en montée,etc…
tous ces paramètres définissent le risque objectif que va prendre un pilote par rapport à un autre.Ex: un pilote avec une 125 2T prendra objectivement plus de risque qu’un pilote munie d’une 450 4T. Idem pour un liguard middle pack par rapport à un Elite de niveau mondial, etc…
2. le risque subjectif, qui renvoie au sujet et correspond à une évaluation subjective et personnelle de la situation. Ex: Là où la prudence et l’expérience d’un Wango, habitué à voir les conséquences d’actes déraisonnables voire suicidaires (mais néanmoins remboursés par la securité sociale), lui dictera de casser le saut, la fougue et la volonté de Keikos de repousser sans cesse ses limites, l’incitera à pousser la poignée à fond et de bien accrocher ses burnes, histoire de voir si ça passe.
L’acceptation du risque ou prise de risque, décrivant la préférence d’un sujet, et désignant son choix ou sa décision de prendre un risque d’une certaine grandeur dans une situation donnée.
Dans le cadre des activités sportives, la prise de risque n’a rien à voir avec celle des jeux de hasard, par ex, où le risque est défini uniquement selon la probabilité d’apparition d’un évènement. Ici, les probabilités reposent sur l’éventualité d’un événement sur lequel le sujet peut exercer une action ou un contrôle.
Dans ce sens, c’est déjà un risque relatif qui est défini. On considère alors que dans une situation dangeureuse, le risque encouru est moindre pour l’expert que pour le débutant, dans le sens que la probabilité d’échec du premier est moindre que celle du second.
On en vient à la notion de risque perçu qui représente le niveau de risque que l’on attribue à telle ou telle situation.Il puise sa signification au nivaeu des facteurs contextuels (longueur du saut, hauteur, difficulté de prendre un bon appel…) mais son intensité dépendra du sentiment de compétence du sujet, lié à la confrontation entre la difficulté de la tâche et l’habileté qu’il s’attribue. Ce dernier sentiment d’habileté que l’on s’attribue est à mettre en relation avec ce que d’autres auteurs appellent “la confiance dans le mouvement”, défini comme un sentiment individuel “d’adéquation” dans une situation mettant en oeuvre la motricité.Ce sentiment peut varier suivant les situations. La “confiance dans le mouvement” (CM) vient d’une évaluation de soi même et de la situation, dont le produit peut se décomposer en 2 facteurs, d’une part le sentiment de compétence (C), c’est à dire l’adéquation entre l’habileté et les demandes de la tâche (ici le saut), et d’autre part les expériences sensorielles escomptées lors de l’exécution (S): CM = C + S.
2 dimensions opposées composent le facteur S: d’une part le plaisir escompté (PE), renvoyant à des préférences personnelles pour tel type de sensations issues de la mise en jeu motrice, et d’autre part le risque estimé (RE), compris comme l’évaluation des blessures possibles, de leur gravité et de leur probabilité d’apparition.
L’équation de la “confiance dans le mouvement” peut alors prendre la forme suivante: CM = C + ( PE – RE).
Le plaisir escompté ne renvoie pas à la maîtrise de la tâche, mais aux sensations agréables qui peuvent naitre de sensations kynesthésiques, proprioceptives, d’un désordre sensoriel. On se situe ici dans un autre cadre que celui de la motivation d’accomplissement puisque le déterminisme fondamental n’est pas la recherche d’efficacité mais du plaisir et de diverses sensations agréables (en gros ce qui sépare un crossman d’un freestyler).
Voilà mon Keikos…si t’as réussi à lire d’une seule traite tout ce que je viens d’écrire:
1. tu peux boire l’aspro que ton mal de crâne, engendré par la lecture de ce post, t’avais fait préparer
2. tu peux maintenant analyser si le jeu en vaut la chandelle
3. tu peux maintenant me répondre que tout ça c’est du blabla…et qu’il suffit d’une bonne bécane et d’une grosse paires de c…
4. tu me préviens du jour de la tentative…je voudrai pas louper ça.
, le il y a 18 années et 2 mois.
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