C’était facile de prédire qu’il y aurait de l’action avant ces finales de Veg… Salt Lake City, mais alors là, on a eu droit à un festival chez nos amis du 250. Plus de calme en 450, et un triplé historique des officiels Husqvarna, une belle récompense pour un team qui a brillé tout au long de ce sprint final.
Quelles courses ! On sait que ces jeunes du 250 bourrés de testostérone et d’ambitions sont capables de tout, et on en a encore eu une preuve. Autant dire que c’était très divertissant, tout en étant un poil stressant si vous avez un cheval dans la course. Absolument pas patriote niveau sport (sauf pour la Coupe du monde de rugby, et un peu celle de foot), je dois avouer que cette fois, je souhaitais quand même vraiment voir « le français » s’imposer. D’abord, parce que ce Dylan Ferrandis est un super pilote, le meilleur dans sa catégorie selon moi. Ensuite, pour la façon dont il a construit sa carrière, en se remettant en question sans arrêt, en repartant à zéro aux USA… Enfin, pour l’homme qu’il est devenu, nettement plus « aimable » au sens premier du terme que l’ado un poil arrogant qu’il a semblé être à une époque. Bref, après la victoire sur le fil l’an dernier, puis la déception outdoor, j’espérais bien que DF1W parviendrait à en remettre une couche aux américains et à Eric Johnson en battant un Austin Forkner il est vrai brillant depuis le retour aux affaires. Du coup, ça a été un peu les montagnes russes niveau émotion ! Dès la heat, Cameron McAdoo a réussi à le faire tomber accidentellement pour la troisième fois en trois courses, une performance à signaler ! Big Mc a même réussi à se faire Justin Cooper juste avant d’arriver à Mach2 dans ce pauvre Hartranft, qui, pris en sandwich, n’a rien pu faire. Malgré sa très bonne remontée, la perspective de voir DF en LCQ n’était guère emballante. Heureusement, il a géré ça comme le champion qu’il est déjà.
Double champion côte west, ça commence à causer ! Bravo à DF et son coach DV.
Si c’était déjà la folie en heat, avec, également, l’erreur de jugement de Chase Sexton qui n’aurait jamais du tenter de faire triple à l’intérieur de Nichols (qui, lui, n’aurait pas du couper comme ça…), que dire de la suite ? Déjà, qu’apparemment personne, chez Star Racing, n’a vu qu’une superbe place sur la grille, la troisième à l’intérieur, était libre. Interrogé là-dessus en conférence de presse, Dylan ne savait pas qu’elle était dispo. C’est ballot. Bref, évidemment, Dylan est parti moyennement, et Forkner devant. Et franchement, il aurait été intéressant de voir la suite sans ce crash de Forkner qui a tout changé. Ils ne sont pas veinards, quand même, chez Pro Circuit… Une nouvelle fois, Austin Forkner s’est donc auto-éliminé d’une possibilité de titre. On imagine ce qui a du passer par la tête de Ferrandis et de Sexton, lui aussi mal parti, quand ils ont vu le drapeau rouge. Et le désarroi de McElrath, en tête, qui s’est fait carotter pareil à SLC3.
Oui, je maîtrise parfaitement photoshop. Et oui, il y avait une belle place à l’intérieur !
Cette « deuxième » finale a été toute aussi étonnante et animée que la courte première. Qu’est-ce qu’il a voulu faire, McElrath ? Ralentir tout le monde ? En tout cas, sa technique de laisser passer Sexton (pour le sortir ? regarder ses traces?) a échoué d’une façon lamentable, puisque après un seul enchaînement il avait déjà perdu le contact. Derrière, c’était un peu du n’importe quoi, comme à chaque fois que McAdoo est dans le coup en ce moment. D’ailleurs, voir évoluer Dylan derrière Cameron faisait penser à Tomac derrière Barcia en heat. Comment doubler une grenade à moitié dégoupillée ? Pas facile, elle peut vous péter à la tronche à tout moment ! Finalement, après une petite chute et pas mal de fébrilité, DF1W devient DF1W X 2 avec une confortable 4e place derrière le très bon Mosiman. Chapeau aussi à Sexton, impressionnant de calme, de maîtrise et de vitesse sur cette course et cette fin de série. Lui et Dylan vont faire de très sympathiques renforts dans la catégorie 450, avec de bonnes chances de podiums tôt ou tard… Mais avant, DF a un titre à aller chercher en MX !
Sympas, ces trophées de marque !
Rayon déception, Justin Cooper est passé au travers en finale encore une fois, malgré une victoire en heat. Attention quand même à lui en outdoor, où il est meilleur et voudra se racheter. Forkner, on en a parlé, qui s’est fait un copain de plus en Mosiman. Et Craig, pas content non plus de sa tentative en heat. Hartranft, 4e final de la côte ouest, mais pas à son aise en Utah… Même Jett Lawrence a fait souffler le chaud et froid pendant cette finale bien décousue !
La côte est a valu des points pour le duel Sexton/McElrath, mais derrière, c’est le désert. Le rookie Shimoda termine donc sur le podium du championnat… à la régularité, on va dire.
Moins de drame chez les gros bras du 450, qui l’ont joué tranquille. Dès les heats, on a senti Jason Anderson bien dedans. Rapide, agressif, spectaculaire, JA21, quand il est en forme, reste un vrai plaisir pour les yeux, et ce malgré ses fringues du jour ! Vainqueur facile de sa série où il a dominé le champion en titre Cooper Webb, il était bien parti pour gagner la finale après enfin un bon départ quand il a perdu sa selle ! Sûr que ça n’aide pas. Sans parler des courbatures aujourd’hui…
Zach Osborne est au top depuis le début de SLC, cette victoire venant poser un point d’exclamation final sur la rédemption du pilote HVA. Vivement l’outdoor ! Zacho a certes été un poil chanceux, mais lui-même a perdu un bout de plaque latérale en cours de finale…
Dean Wilson s’est enfin offert un holeshot, puis a profité des faits de course pour monter enfin sur un podium. Mais, honnêtement, on aurait aimé qu’il reste un poil plus proche de ses coéquipiers. Bien mais pas top.
Malcolm Stewart a encore amélioré son meilleur résultat. Il est là, le Malcolm, tout proche… S’il continue de bâtir sans se blesser, le podium va lui tendre les bras un jour ou l’autre…
D’habitude, cette 5e place d’Eli Tomac l’aurait sans doute rendu hystérique. Cette fois, elle lui permet enfin de concrétiser son rêve de titre 450 SX. Bravo Eli, un beau champion, le plus rapide la plupart du temps cette année et qui, c’est nouveau, est parvenu à limiter les erreurs. Chapeau l’artiste !
C’est quoi cette manie d’amener ses enfants et ses parents au boulot ? Une conséquence du télétravail ?
Signalons le retour au premier plan de Broc Tickle, totalement transparent jusque là. Et qui, cette fois, signe deux excellents départs en heat et en finale et termine à une superbe 6e place. Une bonne nouvelle, bienvenue pour le team JGR.
La course de Kenny Roczen a totalement déraillé au moment où il a glissé dès les première secondes de course, au moment où il a attaqué Deano pour prendre la tête. Vainqueur facile en heat, il avait la vitesse. Qui peut douter qu’il serait parti devant comme un voleur sans cette chute ? Ensuite, il a laissé passer Justin Hill et a eu un mal fou à le repasser. Encore un mystère Kenny !
Pas facile de savoir ce qui s’est passé pour Cooper Webb, très en deçà de ses dernières performances. Second du championnat, l’ancien champion en titre n’a pas en tout cas à rougir de sa défense du titre. Bagarreur acharné, il est celui qui a fait la plus grosse impression avec Tomac sur cette fin de championnat, et il est loin d’être manchot en outdoor, si vous voyez ce que je veux dire…
Oups, i did it again…