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Après le retour d’Anaheim 1 et sa pression plus forte que dans un fût de 1664, les compteurs étaient quasiment remis à zéro pour Oakland. Preuve en est, la feuille de résultats ne ressemble que de loin à ce qu’on a vu la semaine dernière.
Un mot sur le circuit, avec toujours deux séries de whoops et une terre une nouvelle fois propice à créer des ornières aussi profondes que la dépression de Michel Houellebecq. À part ça, les enchaînements étaient du genre normaux, sans gros quad ou autres énormes jumps. Finalement, le terrain a permis des dépassements et les meilleurs étaient devant, et c’est le plus important.
Et Jason Anderson a remporté cette finale d’Oakland, ce qui ne lui était plus arrivé depuis le 3 mars 2018 à Atlanta, l’année de son titre, soit 47 courses selon notre gars. J’avoue que je n’ai pas vérifié. Déjà très en vue la semaine dernière avant l’instant BamBam, avec un podium qui lui tendait les bras, El Hombre semble décidément être un autre homme depuis qu’il a quitté Husqvarna pour signer comme « deuxième pilote » chez Kawasaki. Si certains dans l’industrie voyaient Jason comme un sympathique fumeur de weed juste là pour capitaliser sur son nom en empochant de l’argent facile sans se tuer au boulot, depuis son départ de chez Aldon Baker, force est de constater qu’il doit quand même mettre des heures à la Kawa pour être aussi au point. Rapide, il est un des quatre pilotes seulement à être descendu sous la minute, JA21 doit avoir un minimum la caisse pour ne pas se faire reprendre au physique par un des pilotes de la Baker’s Factory, justement. Ceci malgré une bonne pelle aux essais, et un voyage en Toyota Prius plutôt qu’en jet privé. Et toujours avec ce style inimitable qui en fait un des riders les plus intéressants de cette catégorie 450. Résultat, El Hombre est soudain en plein dans la course au titre, avec trois points seulement de retard sur la plaque rouge. Imaginez le topo s’il ne s’était pas fait couper en deux à A1. Difficile à dire s’il sera toujours là dans quelques courses, mais aucun doute, notre gars pourrait bien verser du Tabasco vert sur la lutte pour le titre…
Je ne peux qu’être divisé sur cette performance d’Aaron Plessinger. Est-ce celle de la semaine dernière qui sort de nulle part, ou celle-ci ? Baker’s Factory, KTM usine, AP7 a tous les ingrédients en main pour produire ce type de course, plutôt que la bouillie indigeste d’A1. On a donc tendance à se dire que c’est dans celle d’Oakland que réside la vérité. En tout cas, la prestation a été de haute volée. Non pas seulement pour la deuxième place, mais surtout la façon de l’obtenir. Parmi les plus rapides de cette finale, il a aussi été d’une extraordinaire constance dans ses chronos. Ceci pour signer ce qui n’est finalement que son deuxième podium dans la catégorie ! Notre cowboy a du potentiel, c’est clair. Reste maintenant à enchaîner ce type de performances pour être pris au sérieux. Il en a l’air capable.
Justin Barcia a passé une soirée bien tranquille à Oakland par rapport à ses standards habituels. Deux départs dans le top 5, en heat et en finale, et notre BamBam n’a eu besoin de couper personne en deux pour s’offrir un deuxième podium de suite et s’offrir une plaque rouge qui fera jolie sur sa GG. C’est bien connu, rouge sur rouge, rien ne bouge. On serait presque déçu, du coup. S’il commence à ajouter la régularité à son CV, peut-être est-il capable de prolonger le bail plus longtemps ? On verra. Après tout, ça ne fait que neuf ans qu’il est dans la catégorie reine, il a encore tout à apprendre… #alerteseconddegré
Discrète entrée en matière dans ce championnat pour Eli Tomac, décidément. Ce qui est loin d’être une mauvaise tactique. Sixième en remontant la semaine dernière, bon quatrième à Oakland (avec lui aussi un temps sous la minute) après un départ encore moyen, Eli n’est qu’à six points de Barcia, à égalité avec son pote de Blablajet Ken Roczen. Soit une entrée en matière quasi parfaite, pour lui qui n’est pas un fan des mois de janvier. La greffe Yamaha semble avoir bien pris, il ne reste plus qu’à voir ce dont il serait capable avec un départ devant. Solide, en tout cas.
Bien sans être exceptionnel à A1, Malcolm Stewart a été meilleur cette fois à Oakland. En heat, déjà, où il était à l’attaque avant de goûter le sol de la baie de San Francisco, puis en finale avec une belle remontée après un départ médiocre, au-delà du top 10. S’il semble avoir perdu une partie de ses supers pouvoirs dans les whoops, il en a gagné partout ailleurs et m’a plus impressionné qu’à l’ouverture. N’empêche, le voir les sauter comme un cabri dès le début de la finale à côté d’un Cooper Webb qui les dribble, c’est carrément le monde à l’envers. À se demander si son frère lui parlera encore après ça ! En tout cas, il n’a plus l’air d’avoir ces baisses de rythme de milieu de finale courantes l’an dernier. Le travail paie.
Malgré tout, il ne fallait plus beaucoup de temps pour qu’il voit revenir dans ses rétros un certain Dylan Ferrandis. Lui-même sous pression en fin de course. Après un nouveau départ catastrophique (16e au premier pointage dispo), DF14 a une nouvelle fois fait claquer les tours rapides pour revenir échouer aux portes du top 5. C’est bien, mais l’heure est venue de faire mieux, compte-tenu du potentiel de notre homme. 16/6 et déjà 18 points de retard sur JB51, ce n’est pas un parcours de champion pour le moment. Ça, c’est pour le côté négatif. Si l’on veut positiver, on peut se dire que doubler à la régulière le champion en titre pour revenir tout près de MS27 après un tel départ, voici de quoi bâtir à court terme mentalement.
Dure journée à Oakland pour Cooper Webb, malade cette semaine selon ses propres termes. Avec un départ pas terrible non plus, difficile d’en demander beaucoup plus, mais il est tout de même parvenu à remonter septième dans l’adversité, avec une fin de course assez incroyable en matière de chrono pour un garçon malade. Troisième du provisoire à trois points de Barcia, CW1 attend tranquille que ça se décante devant, assis dans un fauteuil avec un cigare à la main et un petit sourire en coin, style Hannibal Smith.
Après avoir montré autant de bonnes chances à Anaheim 1, Marvin Musquin n’a pas été à la hauteur de son statut à Oakland. Notamment en signant un premier tour cauchemardesque, qui l’a fait passer du top 5 au top 10. Même ensuite, il ne parvient pas à prendre la roue de Ferrandis qui aurait pu le tirer vers l’avant, avant de doubler Webb et de se faire reprendre aussitôt. On en veut plus ! D’autant que ce n’est pas comme si le potentiel n’y était pas.
Pas grand chose à dire de la prestation de Chase Sexton, pourtant vainqueur limpide de sa heat race. Pas si mal placé en début de course, Chase a calé tout seul comme un grand et n’a rien pu faire pour revenir ensuite. Dire qu’on attend mieux est aussi évident que souhaiter la faim de la pandémie ou de la fin dans le monde. À moins que ce ne soit l’inverse.
Belle dixième place de Dean Wilson, même si on ne l’a pas vu à l’image.
Autres faits marquants d’Oakland, les départs d’Adam Cianciarulo, toujours aussi au point. Pour ce qu’il en fait pour le moment, il devrait les offrir à Dylan. Mais attention à lui quand ça ira mieux. Même constat pour Shane McElrath, devant à chaque sortie de grille.
La déception du week-end est pour Ken Roczen. Sixième, l’Allemand pouvait prétendre au podium quand il est tombé et est resté coincé sous sa machine. Reparti 16e, Kenny n’a pas réussi à remettre la marche avant et a terminé en roue libre à une anonyme 13e place. Loin des fastes d’Anaheim 1… Il va falloir rebondir vite ! Déjà un sérieux revers dès la deuxième course, il ne faudrait pas que ça s’enchaîne.
Le LCQ 450 a encore produit à Oakland la meilleure course de la soirée, notamment grâce à un Ryan Breece plein d’envie. Découpage en règle sur Adam Enticknap, gros caramel dans un enchaînement, attaque suicide dans la dernière série de whoops, le garçon en veut, au moins ! Finale pour Kyle Chisholm, Alex Martin, Josh Hill, Joan Cros et Justin Bogle, autant de pilotes qui avaient raté de peu le cut à Anaheim 1.
Notons que Justin Brayton n’était pas à Oakland, cause Covid. Un élément qui pourrait bien perturber le championnat si un des tops dogs se fait tester positif. Ceci dit, les rumeurs parlent de fausses cartes vaccinales pour un certain (grand?) nombre de pilotes non-vaccinés, ces dernières permettant d’éviter d’être testé. Un délit fédéral, au passage, pour celui qui se fait serrer avec une de ces fausses cartes. Une histoire à suivre de près…
Catégorie 250
Décidément, c’est l’année Christian Craig, cette fois. Il faut dire aussi qu’à le voir rouler avec les jeunes, on dirait un adulte assis à la table des enfants au mariage du cousin. Le type a quand même plusieurs top 5 à son actif en SX 450… De fait, débarrassé de Colt Nichols et Jett Lawrence, il est tout simplement le meilleur pilote du lot, point barre. Il ne lui reste plus qu’à rester en bonne santé tout du long pour enfin gagner son premier titre 250. J’imagine que Star Racing n’a qu’à l’envelopper dans du papier bulle pendant le break, et l’affaire est dans le sac !
En attendant que Jo Shimoda nous prouve le contraire, Hunter Lawrence est clairement le deuxième meilleur de la catégorie, et c’est bien là qu’il a fini, loin derrière le vétéran. L’aîné progresse à chaque sortie et pourrait pourquoi pas inquiéter CC28 à un moment de la saison, même si je n’y crois qu’à moitié. Mais même sans une énorme expérience en SX, il fait le boulot et enchaîne les résultats. Deuxième ex-æquo du championnat, il est à sa place.
Cinq podiums dont une victoire en onze courses disputées en SX, notre ami Seth Hammaker est sur des bonnes stats pour le moment. Même s’il est encore un peu limite dans les whoops, lui aussi progresse à grand pas. Souvent devant au départ et régulier, il se met dans les bons coups et chute peu. Une belle recrue pour PC. Au moins, il allège le budget pièce par rapport à un Cameron McAdoo.
Michael Mosiman n’apprend décidément pas de ses erreurs… Incontestablement un des plus rapides, il est encore parti à la faute tout seul. Vainqueur de sa heat malgré, une nouvelle fois, de nombreuses approximations, le double M a les cartes en main, mais il y a toujours un grain de sable pour gripper la machine.
Enfin une belle course du jeune Thrasher qui ne se soit pas déroulée à Atlanta ! De la vitesse, du style, le garçon va bien. Un minimum, il est vrai, quand on est sur une Yam Star Racing. De quoi lui donner confiance et rentrer sérieusement dans la discussion pour le podium.
Ça y est, après un premier round d’observation où il avait été doux comme un agneau, Vince Friese a commencé à montrer ce qu’il sait faire. En mettant un premier petit coup à Christian Craig dès le premier virage, puis en virant Garrett Marchbanks d’une ornière comme un videur jette un mec bourré de la boite. On ne change pas les rayures du zèbre. Il va falloir composer toute la saison avec la boule de flipper géante qui se balade, et plutôt vite, d’ailleurs, aux quatre coins de la piste. Bonne chance les jeunes !
Jo Shimoda a vécu une soirée encore plus compliquée à Oakland qu’à Anaheim, et ce n’est pas peu dire. Pourtant, ça se présentait bien, avec un holeshot en finale. Mais entre un banal calage et un front-flip quasi parfait dans les whoops, le Japonais a fait plus d’erreurs en deux courses que dans toute sa saison 2021. La pression ? Possible, lui qui n’était qu’un remplaçant à bas coût (pas Serge, non) l’an dernier étant devenu subitement un des favoris au titre cette année. Ça part mal, en tout cas.
Garrett Marchbanks a fait connaissance avec Vince Friese, donc. Dommage, c’était bien parti, mais GM a eu la négligence d’ouvrir non pas une porte, tout juste un petit vasistas, qui a suffi à Vince pour l’envoyer dire bonjour aux commissaires. C’est comme ça qu’on apprend, j’imagine.
Pas de nouvelles de Thomas Do. 33e des qualifs, puis plus rien…
Terminons par la bonne grosse polémique débile du jour. Ce rebelle en carton de Gared Steinke a réussi à placer une 125 en finale. Ce qui est un demi-exploit, c’est vrai, même si Steinke Dog est un redoutable pilote de SX/AX depuis plus d’une décennie, et possède donc plus d’expérience que la moitié du plateau réuni. Bref. Juste après la course, sûrement fumé comme un saumon, il a décidé d’insulter PulpMX pour des propos jamais tenus. Ce même PulpMX qui avait récolté 750 $ pour lui, avant de lui permettre d’être engagé pour la Straight Rythm. Une attitude parfaitement idiote, relayée par ce bon vieux Uncle Ronnie et toute sa clique. Une nouvelle preuve que la drogue, c’est mal. Tout du moins la mauvaise !
Allez, RDV semaine pro à San Diego, avec tout plein de tenues camo !
Par Richard Angot.