Le cinquième volet de la saga Salt Lake City n’a pas forcément été aussi passionnant que le troisième, par exemple, mais a encore une fois surpris les spectateurs, ça c’est sûr ! Qui s’attendait à voir Ken Roczen aussi magistral après ses performances moyennes, voire pire, des épisodes précédents ?
Kenny dans “son” virage. De la poésie sur deux roues.
D’autant qu’entre temps, Kenny s’est découvert une nouvelle difficulté physique : un zona. « Une maladie virale due à une réactivation du virus varicelle-zona ou VZV, pour Varicella Zoster Virus, appartenant à la famille des herpès-virus, qui est le virus responsable de la varicelle » selon Wikipedia. Ajouté à ses problèmes respiratoires, son système immunitaire déficient, son asthme léger et ses mauvais de pneus, ça commence à faire beaucoup pour un seul homme. Ah, au fait, vous saviez qu’il avait été blessé gravement aux deux bras quelques années en arrière ? Just kidding. Et pourtant, après la course de mercredi où il n’aurait pas été capable de passer Webb en lui laissant la journée complète, il a cette fois dominé de la tête et des épaules cette épreuve. Avec cet air de ne pas y toucher qui lui est propre, tout en finesse et retenue. Du grand art, à l’image de ce dépassement surréaliste sur Cooper Webb en finale. Ce passage est à montrer dans toutes les écoles de pilotage du monde. Sa façon de trouver l’adhérence dans les virages à plat est tout aussi remarquable. Bref, c’est trop tard pour le championnat, mais cette victoire doit résonner comme une belle lueur d’espoir dans sa tête. Qui plus est, il repasse son rival Cooper Webb pour la seconde place provisoire.
“Oui Mr Rozcen, une question ?”
Malmené en heat, où il s’est fait passer par Jason Anderson, notamment, Cooper Webb a encore profité d’un excellent départ et de science de la course pour terminer à une belle seconde place. C’est simple, il n’a pas fait pire que deuxième depuis qu’on est à SLC. Ça en fait des bonus ! CW1 a dit lui-même qu’il n’avait jamais gagné autant d’argent en si peu de temps. Si l’on en croit les statistiques depuis SLC, il devrait gagner la prochaine manche (il gagne tous les mercredis) et faire second pour la finale. Tout à fait plausible. Coop’ a quand même tenter de s’attaquer Tomac au départ, en allant doucement mais sûrement à la pêche à la roue avant du leader du championnat, lui faisant perdre pas mal de place dans l’histoire. Plus surprenant tant la manœuvre était flagrante, il a nié avoir tenté quoi que ce soit en conférence de presse. C’est pas beau de mentir !
Et genre ça t’as pas exprès ? Vraiment ?
Pour la première fois depuis… je ne sais pas, des lustres, on a senti Eli Tomac jouer la sécurité une fois solidement accroché à la seconde place. À raison, puisqu’Eli n’a plus qu’à cruiser tranquillement vers le million de $ de bonus qui lui tend les bras en cas de titre, ce qui risque de se produire, dès mercredi ou bien dimanche prochain. ET3 a été le plus fort cette saison, avec, c’est nouveau, une régularité conforme à son statut de top pilote. C’est même difficile à croire qu’il n’ait pas été champion avant, surtout. Bravo !
Encore une 4e place pour Zach Osborne, lui aussi un des grands hommes de SLC, à sa place juste derrière les trois Galactiques. Bon départ, bonne vitesse, bonne condition physique et un mental fort, Zacho remplit la mission.
D’ailleurs, c’est un peu la même chose pour Malcolm Stewart, solide top 5 encore une fois. Très à son aise en heat, brillant en début de finale, il a fini par se faire reprendre au physique par Osborne, mais les faits sont là : Mookie est enfin capable d’exploiter à fond son véritable potentiel. Et il ne manque pas grand chose pour le voir faire encore mieux, si ce n’est peut-être un peu de fond.
Sixième pour la troisième fois depuis qu’on est à SLC, Dean Wilson est donc à sa place, visiblement… Il s’est bien battu, en tout cas, pour garder son meilleur ennemi Baggett derrière lui.
Passé par le LCQ après une chute en heat, Blake Baggett n’avait pas le meilleure place sur la grille et n’est pas bien parti. BB4, visiblement débarrassé de ses problèmes d’engourdissement des mains, a pourtant attaqué tout du long, pour au final s’échouer sur cette vieille connaissance de Dean Wilson. Imaginez les histoires en commun qu’ont ces deux-là !
Visiblement, ils ont les infos, à SLC.
Derrière, déception (encore) pour Justin Barcia, Justin Hill et Aaron Plessinger. La routine.
S’il n’a pas brillé en finale, quelle victoire de Benny Bloss en heat, lui qui avait déjà le second temps aux essais ! Il progresse, le girafon, il progresse !
Rayon pas de bol, deux nominés : Jason Anderson et Martin Davalos. Jason avait doublé Cooper Webb en heat et, chose rare, était très bien parti en finale… jusqu’au deuxième virage où il a chuté, avant de s’en remettre une ensuite. JA21 a tout pour faire devant, et pourtant ça ne veut pas sourire. Il a même reperdu la 4e place au profit de Barcia ! Espérons que le vent tourne, pour celui qui fait partie de cette élite capable de jouer avec nos amis du podium. Quant à Martin, sa belle série pleine de régularité depuis qu’on est à SLC s’est stoppée net. Au moins, il l’a fait à la Marty : en perdant l’avant une fois, en chutant fort sur le dragon back une autre. Du vrai Davalos, enfin.
Coup de chapeau à Mason Kerr, qualifié en finale. Il est d’Altoona, Iowa, roule Kawa, et… c’est tout ce qu’on sait de lui.
250 côte ouest
Les petits jeunes de la côte ouest ont encore régalé. La côte est à côté, c’est un club de bridge ! Ça commence par Jett Lawrence en heat qui réalise un holeshot monumental, avant de sortir trop large et de se faire sortir exprès par Forkner, le même qui s’était embrouillé avec le frérot Hunter mercredi. Le même aussi qui tombe dix mètres après à cause d’une chute d’Hunter, encore lui ! Trop beau pour être vrai… Et dans la seconde heat, Cameron McAdoo qui sort accidentellement pour la seconde fois de suite Dylan Ferrandis !
On pensait bien qu’avec le holeshot de Dylan en finale, le chaos allait se calmer et qu’on allait voir le shérif remettre tout le monde dans le droit chemin. Mais cette fois, Austin Forkner, revenu à la faveur d’un drapeau jaune qui a fait hésiter Ferrandis à sauter un double, n’a pas laissé échapper l’occasion de se montrer agressif. Rien de méchant, mais suffisamment pour faire sortir le français de la piste, à l’image de ce que Dylan lui avait fait avant la pause. Même s’il est bien revenu en fin de course, DF1 n’a donc rien pu faire contre un Forkner qui a visiblement fait ses devoirs pendant la coupure. Agressif mais sans trop, très rapide dans les whoops, bon au départ, cet Austin là n’a rien de Mini… Avec une seule épreuve restante au programme, le showdown qui combine les côtes est et ouest, les sept points d’avance du français devraient être suffisants, mais la marge de manœuvre est réduite. La bonne nouvelle, c’est que Dylan a l’air d’avoir retrouvé de bonnes sensations au départ. La vitesse est là, no problème, et on ne voit pas bien qui, en dehors de McElrath ou Sexton, pourrait s’intercaler, mais c’est quand même tendu, cette histoire. Derrière les deux cadors du championnat, on a encore profité du spectacle Jett Lawrence. Pas à dire, le garçon a du style, du talent et déjà de la vitesse. À l’âge (16 ans) où la plupart des américains se préparent pour Loretta Lynn’s, Jettson se permet de remonter de derrière pour aller chercher un premier podium ! Lui, il y a moyen d’en faire quelque chose, il semblerait.
Cameron McAdoo s’est encore bien battu et continue de montrer l’étendue de son talent, Michael Mosiman pareil… Par contre, Justin Cooper est victime du syndrome Justin : à l’arrêt depuis son arrivée à SLC. Au moins, ça fait ça de moins à gérer pour DF. La suite du classement, c’est Hunter Lawrence/Hartranft/Drake/Craig/Clout. C’est moi, ou il y a plus de profondeur ici qu’à l’est ?
Dès mercredi (demain!!!) c’est reparti, avec cette fois l’avant-dernière épreuve du club de bridge, McElrath contre Sexton et une future troisième place de Colt Nichols. La routine. On se voit après !
Par Rich’
Viril mais correct, ils disent en rugby.