A l’issue du MXGP d’Italie ce week-end, on pourrait bien avoir un champion MXGP qui ne s’appelle pas Antonio Cairoli, Jeffrey Herlings ou Tim Gajser, ce qui n’est plus arrivé depuis 2015 et le titre de Romain Febvre dans la catégorie. Avec 68 points d’avance avant d’arriver à Maggiora, Jorge Prado a “juste” à ne pas perdre plus de huit points face à Romain Febvre, justement, deuxième du classement. Une tâche largement à sa portée, lui qui a connu une saison exemplaire en matière de régularité, avant le relatif “accident” de la Turquie, où il a connu les deux manches des soucis dans le premier virage, avant de manquer de vitesse pour revenir devant. 13/9 des deux manches, il faut remonter à loin pour trouver trace d’un GP aussi raté pour le jeune espagnol.
Vainqueur de deux GP seulement, mais de dix courses de qualifications du samedi et de treize manches, le Galicien a certes profité des blessures des uns et des autres, mais il a su mener mettre bout à bout son championnat. Aidé par ses départs météoriques, il a ensuite géré comme un vétéran cette saison, lui qui, à 22 ans, reste l’un des plus jeunes du plateau. Pour mettre en perspective, il n’a qu’un an de plus que son coéquipier Mattia Guadagnini, et deux ans de moins que son compatriote galicien Ruben Fernandez…
Il faut dire que le garçon a toujours du genre précoce. Champion du monde et d’Europe 65 à 10 ans, champion EMX125 à 14 ans, il fait ses débuts l’année suivante, en MX2 à Assen, en 2016, et quels débuts ! Vainqueur de la manche qualificative du samedi (déjà une habitude…), il se permet de lendemain de rester huit tours devant Sa Majesté Jeffrey Herlings, qui n’a perdu que trois manches cette année-là, pour finir terminer deuxième. Vainqueur de trois GP dès l’année suivante, puis deux fois champion du monde consécutif, Jorge Prado a gagné 31 GP en MX2, et en est déjà à 8 en MXGP. Et mine de rien, si ce MXGP d’Italie se passe normalement, il va prendre son troisième titre mondial, le premier dans la catégorie reine, le premier pour l’Espagne et pour GASGAS. De quoi forger sa légende, lui qui est déjà le premier espagnol champion du MX2, le deuxième tout court, après le titre MX3 de Carlos Campano en 2010. A 22 ans, l’avenir lui appartient. Reste à savoir de quel côté de l’Atlantique, puisqu’il n’a jamais réellement fermé la porte à une aventure US. Après tout, il est également plus jeune que Tom Vialle… A suivre.
Par Rich’.