Washougal vu du canapé est présenté par 450Shop. Depuis 2019, la passion pour la course et la moto de 450Shop les pousse à proposer des produits toujours plus innovants. Les produits sont conçus pour répondre aux plus grandes exigences, ils sont testés et approuvés par des pilotes professionnels.
Washougal, round 8, c’est à dire qu’il ne reste que trois épreuves au programme, après un break de deux semaines. En gros, c’était la dernière avant le sprint final. Ici, c’est retour à la terre, après deux épreuves un peu sablonneuses, des passages ombragés à aborder sans rien voir et les fameux whoops avant l’arrivée…
Et au final, c’est toujours Jett Lawrence qui gagne ! Round 8, ça veut dire qu’il en est maintenant à seize manches sur seize, la saison parfaite est toujours sur les rails. Avec toujours la même recette, à laquelle on a eu le temps de s’habituer : départ devant, puis on sprint un peu pour partir. Et si ça résiste derrière, on ne faiblit pas en attendant la faute. Une fois encore, ça a marché. Jett a pris son temps en première manche pour doubler Dylan Ferrandis, et a contrôlé Chase Sexton facilement. La deuxième a été plus intéressante, même si elle a commencé comme la première : le jeune a une nouvelle fois été prudent pour parvenir à doubler le auteur du holeshot Aaron Plessinger, qui a tenu un bon rythme devant. Ensuite, Jett a nouvelle fois réussi à repasser dès le premier tour, puis à faire craquer à la longue un Chase Sexton pourtant tout près, comme la semaine dernière à Millville. Le problème, c’est que là où on a l’impression que Chase donne tout ce qu’il a et même un peu plus pour réussir à suivre, Jett, devant, a l’air de gérer son effort comme s’il roulait un cross-country… Le tout en dansant, comme d’habitude, au dessus des trous comme un petit rat de l’Opéra. Il a bien fait quelques toutes petits erreurs, mais rien par rapport à ses poursuivants, dont un seul arrive régulièrement à finir à moins de trente secondes… Même Chase Sexton qui arrive à peu près à suivre n’a pas été en mesure de lui montrer une seule fois sa roue avant. Imaginez la force mentale qu’il a pour parvenir à enchaîner ses tours comme si de rien n’était avec ce type de pression derrière. Et rappelons encore une fois, juste pour le fun, qu’il n’a que 19 ans. Fallait gagner des titres avant l’ère Jett, parce que ça s’annonce désormais difficile pour un petit moment…
Chase Sexton attendait beaucoup de ce round de Washougal, où il excelle historiquement. S’il a mis trop de temps en première manche pour arriver à passer, sur un terrain il est vrai particulièrement mon-trajectoire, Dylan Ferrandis d’un freinage de folie, pour espérer contrer Jett, il a eu sa chance. Il a en effet réussi l’exploit de passer Jett dès le deuxième virage en seconde manche, avant de se faire repasser dans la foulée. Une occasion gâchée, tant le jeune leader du championnat s’est employé ensuite à contrôler la course, en en remettant juste ce qu’il fallait quand il le fallait. Et Chase a donc fini par faire du Chase : caler et tomber tout seul, et dire adieu à une éventuelle victoire de manche. Dur. Imaginez à quoi ressembleraient ses statistiques sans son encombrant coéquipier…
Les deux pré-cités ayant, une nouvelle fois, totalement monopolisé l’attention des fans comme du réalisateur, on n’a pas vu assez de notre gars Jason Anderson à l’écran à mon goût. El Hombre le mérite pourtant largement, après deux manches de très bon niveau pour un pilote qui n’est pas encore à 100% après s’être blessé en SX. Quatrième en première manche après avoir mis la pression à Dylan Ferrandis, puis de nouveau quatrième en s’étant débarrassé de DF14 cette fois, voici un superbe podium bien mérité pour le nouveau papa, sur un circuit il est vrai plus dur et donc à son avantage que les derniers fréquentés. JA21 l’a dit lui-même : son but est d’être prêt et à 100% pour les courses de SMX à la fin de l’année, celles qui payent beaucoup d’argent !
Encore une journée difficile ici à Washougal pour Dylan Ferrandis, malgré des départs au point. Ironique, d’ailleurs, de le voir partir aussi bien quand on sait qu’il ne va pas tenir, alors qu’il ne partait pas autant devant quand il a été champion en 450… S’il a réussi à tenir le podium en première manche, le Français en termine « que » cinquième de la deuxième, derrière des pilotes qu’il oublie normalement avec facilité en Outdoor. DF14 était déjà bien frustré après Millviille, où il était beaucoup plus près du duo, je n’imagine même pas après cette course. Et si on attendait du mieux de sa part après le premier break, on en est à se demander si celui-ci aura le moindre effet. Seul point positif, cette deuxième place au provisoire qui doit bien valoir quelques dollars quand même…
Comme Dylan en première manche, Aaron Plessinger s’est offert le holeshot de la seconde et a profité de ce terrain impossible à doubler pour s’offrir quelques tours en tête. Avant, évidemment, de se faire déposer par le duo infernal et de terminer à… 48 secondes. Oui, ça va vite devant. Pourtant, AP7 avait l’air de rouler lui aussi, mais les deux sont juste sur une autre planète. À la bagarre avec Adam Cianciarulo en première manche, il aurait peut-être pu monter sur le podium de la journée sans une chute dans les dernières minutes. Ce sera pour une autre fois, cow-boy !
Pas grand chose à signaler ensuite, avec chacun bien rangé à sa place : Adam Cianciarulo suit, devant Garrett Marchbanks, Ty Masterpool, Phil Nicoletti qui retrouve peu à peu la forme et Colt Nichols, venu à Washougal avec une Kawasaki d’emprunt (une moto de parc presse de Swapmotolive) pour marquer des points en vue des plays-offs SMX. Beau top 10, du coup, dans ces conditions pour ce qui est son premier Outdoor en 450.
Romain Pape poursuit son kiff avec deux nouvelles manches dans les points (16/18) à Washougal, pour une belle seizième place générale, juste devant l’Australien ex-pilote usine en GP Jed Beaton (13/DNF).
Enfin, il y avait une course dans la course à Washougal, avec un gros chèque pour le meilleur 2T sur cette épreuve. Un challenge évidemment remporté par le quasi-local de l’étape Carson Brown, qui termine 21 du général avec un 18/21 pas si mal, devant le Vénézuélien Antony Rodriguez.
Catégorie 250 Washougal : Haiden Deegan prêt au combat
Depuis son double DNF de RedBud/Southwick, Hunter Lawrence avait superbement réagi en montrant à tout le monde qui est le patron de la catégorie la semaine dernière à Millville, où il a écrasé la concurrence. On n’en attendait pas moins ce week-end à Washougal, mais le plan a largement déraillé, la faute une fois encore à ses départs.
Et c’est là qu’intervient Haiden Deegan. Lui, les départs ne lui posent pas de problème, c’est bien un des avantages de disposer d’une Yamaha Star Racing. Il suffit de regarder des images des deux départs pour s’en convaincre… Auteur du holeshot en première manche, le rookie ne s’est pas posé de questions et a réussi à résister jusqu’au bout à un Hunter Lawrence qui a passé sa manche à manger de la terre pour parvenir à doubler Kitchen, Hammaker, Vohland ou encore Cooper sur un circuit, une nouvelle fois, indoublable (oui, ce mot n’existe pas, je sais, mais vous comprenez l’idée). Premier round remporté par le jeune, donc, après deux courses difficiles. Mais que dire de sa deuxième manche, à part whhaaaa ! Troisième après le départ derrière Cooper et Kitchen (tiens, deux Star Racing…), DangerBoy n’a jamais rien lâché pour aller chercher Justin Cooper en fin de manche, avec des chronos hallucinants ! Le tout avec un style qui, décidément, rappelle de plus en plus celui d’un certain Ricky Carmichael, avec qui il partage un certain déficit de verticalité. Attaque de partout, erreurs en tous genres, regards derrière pour contrôler, pieds qui traînent mais poignée de gaz grande ouverte et gros engagement pour doubler, on est typiquement sur du RC époque pré-2000, avec sa Kawasaki 125 KX. Il n’empêche qu’Haiden a posé ses cojones sur la table pour aller s’offrir cette superbe victoire de manche. Avant de l’ouvrir tout aussi grand en racontant n’importe quoi sur le podium, là aussi à la manière de Ricky à l’époque, loin d’être la plaie politiquement correcte qu’il est devenu. L’âge, que voulez-vous… Bref, Haiden n’est plus qu’à trois points d’Hunter au championnat, on se dirige donc vers un duel entre ces deux-là pour le sprint final. Ça risque d’être bon !
Holeshot en deuxième manche, deuxième dans la seconde, Justin Cooper avait toutes les cartes en main à Washougal pour faire encore mieux que ce 3/2 pour la deuxième place du général, mais décidément, il lui manque un petit quelque chose cette année pour parvenir à gagner, et le faire avec régularité. On reste très étonné qu’il n’ait pas réussi à rester devant Deegan en deuxième manche. À 19 points d’Hunter au général, il n’est pas éliminé de la course au championnat aux points, mais on ne le voit pas revenir dedans pour autant…
Hunter Lawrence peut légitimement avoir des regrets sur cette course. Sur ses départs, notamment, puis cette chute en deuxième manche derrière Levi Kitchen. Déjà la semaine dernière, j’avais trouvé que sa Honda en perdait sur les autres dans les grandes montées de Millville. Idem ici, où il paraissait désavantagé dans les montées une nouvelle fois. Le team Honda aurait-il adopté une version moins « affûtée » de son moteur après la casse de Southwick ? Toujours est-il qu’il part loin et galère pour doubler, a fortiori ici, où les fameuses « solutions » de JCV ne sont pas légions. Ce qui amène à de la frustration et à des chutes, comme cette glissade en deuxième manche. Hunter est, selon moi, le meilleur pilote de cette catégorie avec une bonne marge, mais ça va devenir compliqué s’il ne met pas un coup d’arrêt à la confiance de Deegan dès la prochaine course. Le break pourrait lui permettre toutefois de revenir gonflé à bloc, en pleine possession de ses moyens, lui qui souffre des côtes depuis le début de la saison.
Derrière, on a vu une belle deuxième manche de Levi Kitchen, dont la maison des parents est accessible à pied du circuit, parait-il. Moins bien que les Martin à Millville, mais pas mal quand même. Seth Hammaker a été plutôt solide, plus en tout cas que son coéquipier Jo Shimoda, une nouvelle fois transparent pour un prétendant au titre qu’il était… Belle rentrée de Carson Mumford, 9/9 et neuvième au général. Et respect pour Austin Forkner, reparti très attardé après une chute au départ en première manche, avec une pizza XXL digne d’une chaîne US sur le flanc, revenu 21e puis top 10 en deuxième manche. Bravo. C’est le genre de prestation qu’apprécient les teams, en plus.
Enfin, le break tombe bien pour Tom Vialle, qui a violemment chuté hors des caméras dès les premiers tours de la première manche. DNS dans la deuxième, c’est décidément une difficile saison d’apprentissage pour le double champion du monde français…
Allez, un peu de repos, et rendez-vous à Unadilla le 12 août, avec deux français de plus dans le mix, le champion d’Europe EMX Open Pierre Goupillon et Stephen Rubini.
Par Rich’.