Motocross des Nations, J -2 ! La pression monte de partout, et pas que dans les fûts qui attendent les milliers de furieux qui vont débarquer à Ernée en masse dès demain. Evidemment, la France est une des favorites logiques pour la victoire finale. Trois champions du monde dans l’équipe, on n’a pas à se plaindre. Tom Vialle a gagné une épreuve en MX US cette saison, Maxime Renaux a gagné un MXGP (en Suisse) avant de se blesser et Romain Febvre a carrément dominé la fin de saison en remportant six GP. Autant dire qu’on ne craint dégun, comme dirait DV. Certes, Maxime Renaux a longtemps été blessé cette saison, mais pas besoin de questionner sa motivation. Le jeune sera devant, là où il doit être. Remember RedBud.
Mais, parce qu’il y en a un, on n’est pas les seuls à sortir les muscles avant la course quand on regarde la liste des engagés. Une tripotée de team peuvent en effet nous mettre en difficulté, surtout sur une course aussi spéciale que les Nations, où tout peut basculer très vite. L’Australie, en premier lieu, est sur le papier quasi aussi favorite que nous, avec sa paire d’As Hunter/Jett Lawrence. Déjà, ce sont les deux vainqueurs des championnats Outdoor US, au terme d’une belle domination dans les deux cas. Inutile de vous rappeler ce que Jett a infligé comme correction à ses petits camarades, et le cadet de la fratrie n’a pas l’air très sensible à la pression. Souvenons-nous par exemple de sa démonstration l’an dernier au MX des Nations 2022 à RedBud, pour sa première course en 450… Reste à voir comment se sent son frère Hunter, qui s’est coincé un nerf du dos lors de la finale SMX à Los Angeles. On attend également de voir ce que va donner Dean Ferris, qui, s’il a gagné le championnat d’Australie cette année, n’a pas roulé depuis un moment à un tel niveau. Mais le vétéran australien est un très bon starter et possède une longue expérience des GP en Europe et a aussi roulé en Outdoor US avec des résultats très corrects. Le maillon faible, OK, mais pas si mal quand même…
Autre nation à ne pas négliger, les Espagnols arrivent eux aussi avec du lourd : le champion du monde en titre MXGP Jorge Prado, roi des holeshots, ce qui pourrait bien jouer un rôle crucial sur une piste assez délicate pour doubler comme Ernée. Jorge est rapide, en pleine confiance après son premier titre, et sera secondé par Ruben Fernandez, une des révélations de la saison. Lui aussi vainqueur d’un MXGP cette année, équipé d’une Honda HRC, le solide galicien est en plus un battant qui ne lâche rien. Un podium, voire mieux, n’est pas donc pas inenvisageable pour les ibériques, à condition que le remplaçant de dernière minute Oriol Oliver parvienne à sortir au moins une grosse manche. Lui aussi très bon au départ, auteur d’une solide saison en MX2, ce talentueux jeune qui monte sera à surveiller particulièrement ce week-end…
Et si la menace venait d’Allemagne ? Là aussi, on attend du lourd, avec la star planétaire Ken Roczen, relancé par une superbe saison avec sa Suzuki. Kenny a terminé l’année on fire en se battant à armes égales avec Chase Sexton et Jett Lawrence aux USA et arrive donc lui aussi remonté comme une coucou. Il a l’expérience de l’Europe et de cette course, qu’il a déjà gagné en 2012. Ça fait un moment, mais quand même, gros client, là. D’autant que Simon Laengenfelder est un des prétendants à la victoire en MX2, auteur d’une saison où il aurait joué le titre sans sa blessure. Du coup, Tom Koch, le troisième larron invité surprise, vu qu’on s’attendait à retrouver Max Nagl, fait vraiment figure de maillon faible. Mais il a quand même plusieurs top 10 en MXGP à son actif, dont une huitième place au général lors de la finale anglaise. Pas si faible que ça, le maillon…
Tenants du titre, comment ne pas parler des Américains ? OK, cette équipe n’est pas celle qu’on espérer voir aux Nations cette année, mais elle reste très compétitive, au moins sur le papier. Aaron Plessinger est de toute façon un choix A, puisqu’il est le mieux le mieux classé des pilotes US en Outdoor, avec quelques coups d’éclats à son actif cette saison. Idem pour RJ Hampshire, totalement légitime à partir du moment où Haiden Deegan a refusé la sélection. “Harjé” est tout à fait capable de survoler la course MX2 du samedi, par exemple, pour peu qu’il parte devant. Ou de dézinguer d’un coup tous les beaux panneaux publicitaires de Davide Luongo en passant par devant sur le grand triple en descente… La magie Hampshire. On peut plus douter sur le cas Christian Craig. CC28 est un superbe pilote d’Outdoor, il l’a prouvé maintes fois. Mais là, rouler dans un tel environnement sans avoir pris un seul départ en course depuis avril, disons que ça ne met pas en confiance. Après, il a de l’expérience, sûrement la vitesse, reste à voir comment il va s’adapter à un environnement aussi différent. Ce qui est aussi le cas de ses coéquipiers, qui n’avaient quitter les USA que pour de courtes vacances jusqu’ici. Sûr que la Mayenne en octobre, ça va leur faire un choc culturel !
Là, on a déjà cinq équipes pour trois places sur le podium, et on n’a même pas parlé des Hollandais. Bah ouais, sans Herlings, ils ne feront rien, hein ? Sauf que cette équipe Kay de Wolf, Glenn Coldenhoff, Calvin Vlaanderen possède quand même des solides arguments, même sur le dur. Les trois ont gagné des manches cette année, en MX2 pour De Wolf et en MXGP pour Glenn et Calvin. Voici une équipe du genre à ne pas faire de bruit, mais à aligner une somme de bons résultats qui donne un excellent total à la fin… A surveiller, donc;
Tout comme les Belges, avec une équipe “Junior” Lucas Coenen, Liam Everts et Jago Geerts. De la qualité, de la vitesse à revendre, mais on peut penser qu’il y aura des erreurs à un moment ou un autre… L’Italie est dans le même bateau, avec le champion du monde Andrea Adamo, du solide, accompagné du fantasque Alberto Forato, capable du meilleur comme du pire, et d’un Andrea Bonacorsi, certes champion d’Europe EMX250, mais bien tendre pour faire ses débuts aux Nations en 450. Et sinon, les Suisses ? Avec une Dream Team Arnaud Tonus/ Jeremy Seewer/Valentin Guillod, eux aussi ont une légitime chance au top 5 ! En parlant de Dream Team, notez que, pour la première fois depuis des lustres, les Canadiens présentent ce qu’ils ont de mieux, avec une belle équipe Ryder McNabb/Dylan Wright/Jess Petiss exotique et excitante. Pff, voilà, qui promet de sacrées courses dans toutes les catégories. D’autant qu’on a aussi quelques wild cards intéressants qui n’ont aucune chance en équipe mais peuvent rouler devant, à l’image d’un Tim Gajser, qui devrait facilement se qualifier en Finale A cette année grâce à Jan Pancar, le jeune MX2 qui a évolué toute la saison dans le top 10 en GP. Vivement samedi et le début de ces Nations 2023, qu’on en sache plus !
Par Rich’.