L’outdoor sans Dungey…
Salut les p’tits n’veux ! On l’attendait depuis des semaines, cette annonce. Souvenez-vous, on en parlait déjà il y a un peu plus d’un mois et demi. On soupçonnait que Ryan Dungey allait dire stop car on avait bien compris qu’après son crash du Colorado l’été dernier il avait pris goût à la vie « normale » et qu’il avait envie de profiter au maximum de sa famille et de ses économies…
Le nonuple champion US (quatre couronnes SX 450, trois MX 450, une SX 250 West et une MX 250, plus trois succès aux Nations avec le Team USA) a laissé durer le suspense dix jours de plus après Vegas mais ce mardi KTM USA a réuni la presse et offert à son héros la tribune adéquate pour annoncer sa décision. Le retrait est immédiat : no championnat outdoor pour RD5. Une page est tournée.
« J’annonce aujourd’hui que je prends ma retraite. Ça n’a pas été une décision facile. J’ai réalisé davantage que tout ce que je n’avais jamais pu rêver et je me sens particulièrement chanceux. J’ai donné le maximum le plus longtemps possible, mais on sait que ce sport est super exigeant, qu’il faut une incroyable quantité de sacrifices, de travail et de discipline pour réussir au plus haut niveau et s’y maintenir. Et si aujourd’hui je me sens tout à fait au top au plan physique, dans la forme de ma vie même dirai-je, que je dispose du matériel et de tout ce qui permet de gagner, sans aucun doute, en revanche au plan moral je n’y étais plus et cette saison j’ai pas mal souffert. J’ai toujours couru parce que j’aimais ça et que je voulais absolument gagner, mais cette année c’était différent. Je n’arrivais plus à me concentrer sur la course comme par le passé. Je ne pensais pas devoir un jour faire des efforts pour me mettre dans la peau d’un compétiteur, mais c’est arrivé et en vérité ça m’a terriblement bouleversé. J’aurais certes pu continuer, prendre mon chèque et tenter de faire au mieux, mais ce n’est pas mon genre. Je ne voulais pas qu’on puisse se souvenir de moi de cette façon. Il y a une semaine et demie, à Vegas, j’ai dit que ce dernier championnat était celui qui pour moi avait la plus grande valeur et c’est parfaitement exact, vu à quel point j’ai dû me battre, comme jamais, pour l’obtenir. Pas seulement en piste mais contre moi-même, tellement j’ai dû me dépouiller mentalement pour parvenir à tout donner et finir par m’imposer. Remporter un troisième titre consécutif est une véritable bénédiction, une réussite dont je suis hyper fier. Au plus profond de mon cœur je sens que l’heure est venue de penser à autre chose et je suis heureux de passer la main, de mon plein gré, en bonne santé, tout à fait comblé. J’ai accompli tout ce que je désirais et bien plus encore dans ce sport que j’adore. Aussi ai-je l’intention de rester impliqué dans ce monde de la compétition moto, pour continuer à contribuer à son développement, autant que je le pourrai. La tête pleine de merveilleux souvenirs et fort des innombrables amitiés nouées en chemin. Voilà, un chapitre se termine, un autre commence et en vérité je trouve cela très excitant ».
Ainsi s’est exprimé Ryan Dungey mardi après-midi à Anaheim. Evidemment, du côté de chez KTM, Stefan Pierer le big boss autrichien, Pit Beirer le directeur sportif, et Roger De Coster bien sûr, manager et mentor de toujours de RD5, ont salué bien bas leur triple champion Supercross, l’homme du jour, lui témoignant l’immense gratitude qu’ils peuvent lui vouer et insistant sur la trace que celui-ci va laisser dans l’histoire de la marque.
Car assurément Dunge restera dans les mémoires comme l’un des plus grands pilotes de tous les temps ! En retrait au plan US par rapport au trio majeur Ricky Carmichael-Jeremy McGrath-Ryan Villopoto, sans doute, mais assurément dans le top-5 « all time », à la bagarre avec James Stewart, Bob Hannah et Rick Johnson, trois pilotes qui ont pu être considérés, à leur époque respective, comme les meilleurs des meilleurs, ayant influencé de façon colossale leur discipline en leur temps, l’ayant même révolutionnée mais qui finalement, tous les trois, n’ont pu aller au bout du bout de leur histoire, de leur démonstration (tout comme un certain David Bailey d’ailleurs)… Bref, Dungey, sa statue est d’ores et déjà coulée dans le bronze. Les stats parlent en sa faveur, bien sûr, mais son aura les dépasse tant le natif du Minnesota a marqué les esprits par son impressionnante maîtrise, celle d’un monstre de régularité en tant que pilote, mais aussi celle d’un type à la mentalité irréprochable, un modèle pour les jeunes générations…
A tel point que le mec en a souvent agacé plus d’un, à force d’être… PARFAIT. C’est pourtant vrai ! Moi-même, je l’avoue, je n’appréciais pas trop au début de sa carrière ce jeune « premier de la classe », si bien élevé, confit en religion, un peu suiveur en piste, guère flamboyant… Mais, d’abord comme pilote, Ryan a su se remettre en question et notamment gagner en agressivité dans le bon sens du terme, vexé par le surnom de « Diesel » dont la presse l’avait affublé, par exemple, tout en conservant cette science du contrôle qui était sa marque de fabrique. Il a ainsi au fil des ans largement prouvé, et même au-delà, qu’il était de la trempe des meilleurs, no doubt. Ensuite à titre perso le garçon a également su évoluer, ces trois dernières années en particulier, et rien que dans le bon sens ! Je l’avais trouvé vraiment cool la dernière fois que j’ai eu l’occasion d’échanger avec lui. Bonnard. Et si apparemment on doit avoir l’occasion de continuer à le croiser dans les corridors du MX game, il s’agit d’une vraie bonne nouvelle !
Bon, maintenant, cela dit, il va rapidement nous manquer ! Car Dungey parti et Roczen (le tenant du titre, rappelez-vous…) out, la voie semble si royalement pavée d’or pour Eli Tomac que le championnat MX 450 qui va démarrer ce samedi risque un peu de manquer, euh, d’imprévu, n’est-ce pas ? Au vu de sa saison de SX, même si ET3 a vraiment fait le mickey à New York une fois muni de la plaque rouge, le championnat en mains sinon en poche, en tous cas acquis, il sera forcément très remonté sur cet outdoor et par conséquent hyper-performant… Aïe ! Ainsi qui donc pourrait lui barrer la route du titre ? Outre-Atlantique certains commencent à prédire que le pilote Kawasaki serait même de taille à remporter toutes les courses, les vingt-quatre manches au calendrier, tant il paraît a priori supérieur ! Sans doute est-ce aller un peu vite en besogne, d’autant que, s‘il est à coup sûr le type le plus rapide sur le papier, on sait que Tomac n’est jamais à l’abri de l’erreur, plus ou moins grossière… Mais, c’est évident, il débarque en ultra-super favori numéro un !
Face à lui, pour le chatouiller, sinon le menacer, trois noms sont le plus souvent cités par les observateurs US : dans l’ordre, Marvin Musquin, Jason Anderson et Blake Baggett. Le Français, déjà prématurément orphelin de son chef de file l’an passé, avait conquis le podium final avec autorité (derrière K-Roc et Tomac) et l’on peut penser qu’il ne sera donc pas si loin de celui qui l’avait déjà devancé en 2016, aux aguets, prêt bien entendu à profiter du moindre signe de faiblesse de la part du gars du Colorado. Anderson et Baggett n’avaient quant à eux pas terminé la saison précédente, mais au vu de leur parcours ’17 en supercross et de leurs capacités reconnues en plein air, ils devraient en effet bagarrer pour le podium final.
Champion 250 en titre et par conséquent rookie chez les gros bras, Cooper Webb pourrait bien venir se mêler à cette empoignade pour les plus beaux accessits. Mais peut-être faudra-t-il attendre quelques épreuves, qu’il se mette réellement dans le rythme de ce championnat, d’autant qu’il a connu une saison SX assez délicate. L’an dernier, on s’en souvient, il était arrivé convalescent, avait d’abord serré les dents puis terminé en trombe. Bref, peut-être cela se produira-t-il davantage en fin de saison, en tous cas on peut prévoir de cinglantes étincelles de la part du seul officiel Yamaha en lice, Chad Reed en ayant sans doute terminé avec sa carrière aux States, comme l’indiquait le patch « That’s All Folks » sur son pantalon à Vegas, même s’il est annoncé au départ du championnat SX sur ses terres australes à l’automne prochain.
Attention au second pilote Kawasaki : actuellement dans une bonne passe, en forme comme cela ne lui était pas arrivé depuis des lustres, Josh Grant risque de faire parler de lui d’entrée, dès les épreuves californiennes, à Hangtown et surtout à Glen Helen, le terrain de jeux de son cœur. Jay Gee n’a jamais été le roi de la constance, mais quand il lui arrive d’aller vite, ça va vite !
Tomac devant le trio Musquin-Anderson-Baggett, plus Webb et Grant, voici largement de quoi constituer les podiums lors de la première partie de championnat. Ensuite, au-delà du top-5, il semble un peu plus compliqué de s’aventurer à des pronostics : aux côtés de Marvin, Trey Canard a l’air de vouloir s’aligner au départ à Hangtown, mais n’est-ce pas un peu tôt ? Rappelons qu’il s’est fracturé une clavicule fin avril… Cela dit, un peu plus tard cet été, on est curieux de pouvoir enfin constater de quoi le Duck est capable sur la SX-F s’il parvient à rester sur ses roues ! Dans l’ex-team BTO aujourd’hui rebaptisé Rocky Mountain ATV/MC on se passera de Davi Millsaps, auteur d’un excellent championnat SX (cinquième… sans les mains !), qui doit être opéré des deux poignets, mais aux côtés de Baggett on retrouvera Benny Bloss, révélation de la série l’an dernier. Chez Husky, les cousins germains du KTM Group, Anderson sera accompagné de Dean Wilson et de Martin Davalos. Si, aux dires de son équipe, l’Equatorien promet beaucoup en cylindrée supérieure, le Britannique de son coté, au sortir d’une campagne indoor plutôt prudente mais finalement assez réussie, espère renouer avec la pointe de vitesse qui fut la sienne autrefois en deux-et-demies… Il en est qui y croient dur comme fer et j’ai plutôt envie de voir ça, en effet.
Cole Seely avait commencé à démontrer l’année dernière qu’il n’était pas seulement un pilote de supercross. Hélas il n’avait pu terminer la saison et, de même, il n’a pu disputer l’intégralité du championnat SX qui vient de s’achever. Il effectuera sa rentrée à Hangtown, mais sera-t-il à 100% ? Il aura pour équipier Christian Craig, qui a la chance de se voir confier la monture de Roczen. Le fils de Mike peut être qualifié de valeur sûre en outdoor, du moins avait-il réalisé un formidable parcours lors de son comeback en 2015 (en 250) avant de se blesser dès le second round l’an passé…
Justin Brayton et Mike Alessi, les Smartop MotoConcepts Honda-guys ayant choisi d’aller disputer les Canadian Nationals de l’autre côté de la frontière nord face à Christophe Pourcel à partir du dimanche 4 juin (le championnat du Canada comptera dix épreuves, quasiment non-stop jusqu’au 13 août), reste en gros à dire un mot des pilotes officiels Suzuki. Team JGR, Justin Barcia et Weston Peick, et Team RCH, Broc Tickle et Justin Bogle. Ah, Barcia ! Mystère et boule de gomme… Bien que prêt un peu plus tôt que les deux saisons précédentes, Bam-Bam a vécu une nouvelle annus horribilis en SX : dix-septième au classement général, avec pour meilleur résultat deux neuvièmes places, ce n’est pas joli-joli pour un ex-vainqueur de finales, superstar auto-proclamée et ex-espoir number one de la discipline ! Il y a deux ans il avait fait renaître l’espoir en titillant Dungey sur les pistes en plein air, l’an dernier il a fini quatrième, chatouillant parfois Musquin et même Tomac en fin de parcours. Mais peut-il refaire le coup, une fois de plus, renaître de ses cendres ? Il se chuchote qu’il serait super motivé, complètement décidé à briller cet été afin de prouver qu’il est toujours digne d’un guidon officiel et en particulier de celui à attribuer pour 2018 chez KTM Red Bull aux côtés de Musquin ! On demande à voir… Son copain Peick, de même, est capable de tout, c’est évident, mais de retour de blessure à Hangtown sans doute devra-t-il se montrer patient. Du côté RCH, Tickle peut très bien selon sa bonne habitude, créer la surprise, voir son podium en supercross. Quant à Bogle, lui ne fait plutôt que décevoir…
Côté 250, la tâche s’annonce bien plus compliquée pour le voyant de service ! Pas question comme en cylindrée supérieure de super favori largement détaché devant le reste du plateau… Oh que non ! Même si deux noms toutefois se détachent, ceux de Jeremy Martin, déjà titré par deux fois (2014 & 2015), peu à son affaire en SX cette année, sinon à Daytona en 450, mais toujours éminemment redoutable en outdoor, et de Zach Osborne dont on connaît le talent en motocross alors qu’il vient de démontrer assez clairement qu’il était le plus vite du plateau 250 actuel lors de la première partie de saison disputée dans les stades. Ces deux-là rouleront pour la couronne, à n’en pas douter, mais ils ne seront pas les seuls : à un degré moindre, et encore, Joe Savatgy, Austin Forkner, Justin Hill (qui à mon avis va faire très fort, comme « libéré » après son sacre en SX), Adam C, Aaron Plessinger, Alex Martin (vice-champion 2016), voire Shane McElrath peuvent aussi figurer aux avant-postes, gagner des courses et lutter pour le titre.
Sans oublier, bien sûr, « notre » Dylan Ferrandis, si rapidement adapté à son nouvel environnement, auteur de débuts plus que convaincants en SX malgré une préparation loin d’être idéale et forcément plus à son affaire en championnat MX. D’ores et déjà les journalistes américains, étonnés et séduits par son audace, eux qui ne l’avaient pas vu venir, commencent à le prendre très au sérieux. On peut être absolument certain que le Frenchie va jouer un rôle majeur sur ce coup-là et, yes, j’ai hâte de voir ça !
Maintenant, quelle intensité, ce 250 ! Gros niveau et super homogénéité, ce championnat promet un spectacle épatant lors des trois mois à venir. Il n’y a qu’à faire un rapide check-up des forces en présence pour s’en persuader, les candidats à la victoire sont nombreux, sans doute pas moins d’une dizaine de vainqueurs de manches en puissance. Et peut-être davantage ! Jugez plutôt : A-Mart’, Smith, Oldenburg et McElrath sur les KTM TLD, l’effarante armada Kawasaki Pro Circuit avec Hill, Savatgy (qui commence à avoir entassé depuis un an un sacré lot de bourdes à se faire pardonner !), Forkner et Cianciarulo, les Geico Honda de J-Mart’, Hampshire, Decotis et des jeunes Sexton et McAdoo (Hampshire et Sexton ne seront pas opérationnels dès Hangtown), les Husky de Zacho et du néo-Pro Michael Mosiman, les Yamaha Star Racing de Plessinger, Ferrandis, Harrison, Nichols et Reardon, les suzukistes Bisceglia et Cunningham, plus quelques autres personnalités et comme d’hab’ des nouveaux venus et diverses révélations inattendues, whaou ! Choisissez vos chouchous, mais quant à pronostiquer ce qui va sortir d’un tel chapeau… La baston promet d’être grandiose.
Alors, à partir de ce samedi, 22.00 heure française, ne manquez surtout pas, live et en intégralité sur SFR Sport 3, les quatre manches du round d’ouverture au Prairie City OHV Park non loin de Sacramento, capitale de la Californie. Puis, de même, nous observerons ensemble tout le déroulement du championnat, soit douze soirées de pur plaisir jusqu’à la fin du mois d’août. Un bel été en perspective : enjoy !
Calendrier AMA Lucas Oil Pro Motocross 2017
20 mai : Hangtown (CA)
27 mai : Glen Helen (CA)
3 juin : Thunder Valley (CO)
17 juin : High Point (PA)
24 juin : Tennessee (TN)
1er juillet : Red Bud (MI)
8 juillet : Southwick (MA)
22 juillet : Spring Creek (MN)
29 juillet : Washougal (WA)
12 août : Unadilla (NY)
19 août : Budds Ceek (MD)
26 août : Ironman (IN)
L’outdoor sans Dungey…
Salut les p’tits n’veux ! On l’attendait depuis des semaines, cette annonce. Souvenez-vous, on en parlait déjà il y a un peu plus d’un mois et demi. On soupçonnait que Ryan Dungey allait dire stop car on avait bien compris qu’après son crash du Colorado l’été dernier il avait pris goût à la vie « normale » et qu’il avait envie de profiter au maximum de sa famille et de ses économies…
Le nonuple champion US (quatre couronnes SX 450, trois MX 450, une SX 250 West et une MX 250, plus trois succès aux Nations avec le Team USA) a laissé durer le suspense dix jours de plus après Vegas mais ce mardi KTM USA a réuni la presse et offert à son héros la tribune adéquate pour annoncer sa décision. Le retrait est immédiat : no championnat outdoor pour RD5. Une page est tournée.
« J’annonce aujourd’hui que je prends ma retraite. Ça n’a pas été une décision facile. J’ai réalisé davantage que tout ce que je n’avais jamais pu rêver et je me sens particulièrement chanceux. J’ai donné le maximum le plus longtemps possible, mais on sait que ce sport est super exigeant, qu’il faut une incroyable quantité de sacrifices, de travail et de discipline pour réussir au plus haut niveau et s’y maintenir. Et si aujourd’hui je me sens tout à fait au top au plan physique, dans la forme de ma vie même dirai-je, que je dispose du matériel et de tout ce qui permet de gagner, sans aucun doute, en revanche au plan moral je n’y étais plus et cette saison j’ai pas mal souffert. J’ai toujours couru parce que j’aimais ça et que je voulais absolument gagner, mais cette année c’était différent. Je n’arrivais plus à me concentrer sur la course comme par le passé. Je ne pensais pas devoir un jour faire des efforts pour me mettre dans la peau d’un compétiteur, mais c’est arrivé et en vérité ça m’a terriblement bouleversé. J’aurais certes pu continuer, prendre mon chèque et tenter de faire au mieux, mais ce n’est pas mon genre. Je ne voulais pas qu’on puisse se souvenir de moi de cette façon. Il y a une semaine et demie, à Vegas, j’ai dit que ce dernier championnat était celui qui pour moi avait la plus grande valeur et c’est parfaitement exact, vu à quel point j’ai dû me battre, comme jamais, pour l’obtenir. Pas seulement en piste mais contre moi-même, tellement j’ai dû me dépouiller mentalement pour parvenir à tout donner et finir par m’imposer. Remporter un troisième titre consécutif est une véritable bénédiction, une réussite dont je suis hyper fier. Au plus profond de mon cœur je sens que l’heure est venue de penser à autre chose et je suis heureux de passer la main, de mon plein gré, en bonne santé, tout à fait comblé. J’ai accompli tout ce que je désirais et bien plus encore dans ce sport que j’adore. Aussi ai-je l’intention de rester impliqué dans ce monde de la compétition moto, pour continuer à contribuer à son développement, autant que je le pourrai. La tête pleine de merveilleux souvenirs et fort des innombrables amitiés nouées en chemin. Voilà, un chapitre se termine, un autre commence et en vérité je trouve cela très excitant ».
Ainsi s’est exprimé Ryan Dungey mardi après-midi à Anaheim. Evidemment, du côté de chez KTM, Stefan Pierer le big boss autrichien, Pit Beirer le directeur sportif, et Roger De Coster bien sûr, manager et mentor de toujours de RD5, ont salué bien bas leur triple champion Supercross, l’homme du jour, lui témoignant l’immense gratitude qu’ils peuvent lui vouer et insistant sur la trace que celui-ci va laisser dans l’histoire de la marque.
Car assurément Dunge restera dans les mémoires comme l’un des plus grands pilotes de tous les temps ! En retrait au plan US par rapport au trio majeur Ricky Carmichael-Jeremy McGrath-Ryan Villopoto, sans doute, mais assurément dans le top-5 « all time », à la bagarre avec James Stewart, Bob Hannah et Rick Johnson, trois pilotes qui ont pu être considérés, à leur époque respective, comme les meilleurs des meilleurs, ayant influencé de façon colossale leur discipline en leur temps, l’ayant même révolutionnée mais qui finalement, tous les trois, n’ont pu aller au bout du bout de leur histoire, de leur démonstration (tout comme un certain David Bailey d’ailleurs)… Bref, Dungey, sa statue est d’ores et déjà coulée dans le bronze. Les stats parlent en sa faveur, bien sûr, mais son aura les dépasse tant le natif du Minnesota a marqué les esprits par son impressionnante maîtrise, celle d’un monstre de régularité en tant que pilote, mais aussi celle d’un type à la mentalité irréprochable, un modèle pour les jeunes générations…
A tel point que le mec en a souvent agacé plus d’un, à force d’être… PARFAIT. C’est pourtant vrai ! Moi-même, je l’avoue, je n’appréciais pas trop au début de sa carrière ce jeune « premier de la classe », si bien élevé, confit en religion, un peu suiveur en piste, guère flamboyant… Mais, d’abord comme pilote, Ryan a su se remettre en question et notamment gagner en agressivité dans le bon sens du terme, vexé par le surnom de « Diesel » dont la presse l’avait affublé, par exemple, tout en conservant cette science du contrôle qui était sa marque de fabrique. Il a ainsi au fil des ans largement prouvé, et même au-delà, qu’il était de la trempe des meilleurs, no doubt. Ensuite à titre perso le garçon a également su évoluer, ces trois dernières années en particulier, et rien que dans le bon sens ! Je l’avais trouvé vraiment cool la dernière fois que j’ai eu l’occasion d’échanger avec lui. Bonnard. Et si apparemment on doit avoir l’occasion de continuer à le croiser dans les corridors du MX game, il s’agit d’une vraie bonne nouvelle !
Bon, maintenant, cela dit, il va rapidement nous manquer ! Car Dungey parti et Roczen (le tenant du titre, rappelez-vous…) out, la voie semble si royalement pavée d’or pour Eli Tomac que le championnat MX 450 qui va démarrer ce samedi risque un peu de manquer, euh, d’imprévu, n’est-ce pas ? Au vu de sa saison de SX, même si ET3 a vraiment fait le mickey à New York une fois muni de la plaque rouge, le championnat en mains sinon en poche, en tous cas acquis, il sera forcément très remonté sur cet outdoor et par conséquent hyper-performant… Aïe ! Ainsi qui donc pourrait lui barrer la route du titre ? Outre-Atlantique certains commencent à prédire que le pilote Kawasaki serait même de taille à remporter toutes les courses, les vingt-quatre manches au calendrier, tant il paraît a priori supérieur ! Sans doute est-ce aller un peu vite en besogne, d’autant que, s‘il est à coup sûr le type le plus rapide sur le papier, on sait que Tomac n’est jamais à l’abri de l’erreur, plus ou moins grossière… Mais, c’est évident, il débarque en ultra-super favori numéro un !
Face à lui, pour le chatouiller, sinon le menacer, trois noms sont le plus souvent cités par les observateurs US : dans l’ordre, Marvin Musquin, Jason Anderson et Blake Baggett. Le Français, déjà prématurément orphelin de son chef de file l’an passé, avait conquis le podium final avec autorité (derrière K-Roc et Tomac) et l’on peut penser qu’il ne sera donc pas si loin de celui qui l’avait déjà devancé en 2016, aux aguets, prêt bien entendu à profiter du moindre signe de faiblesse de la part du gars du Colorado. Anderson et Baggett n’avaient quant à eux pas terminé la saison précédente, mais au vu de leur parcours ’17 en supercross et de leurs capacités reconnues en plein air, ils devraient en effet bagarrer pour le podium final.
Champion 250 en titre et par conséquent rookie chez les gros bras, Cooper Webb pourrait bien venir se mêler à cette empoignade pour les plus beaux accessits. Mais peut-être faudra-t-il attendre quelques épreuves, qu’il se mette réellement dans le rythme de ce championnat, d’autant qu’il a connu une saison SX assez délicate. L’an dernier, on s’en souvient, il était arrivé convalescent, avait d’abord serré les dents puis terminé en trombe. Bref, peut-être cela se produira-t-il davantage en fin de saison, en tous cas on peut prévoir de cinglantes étincelles de la part du seul officiel Yamaha en lice, Chad Reed en ayant sans doute terminé avec sa carrière aux States, comme l’indiquait le patch « That’s All Folks » sur son pantalon à Vegas, même s’il est annoncé au départ du championnat SX sur ses terres australes à l’automne prochain.
Attention au second pilote Kawasaki : actuellement dans une bonne passe, en forme comme cela ne lui était pas arrivé depuis des lustres, Josh Grant risque de faire parler de lui d’entrée, dès les épreuves californiennes, à Hangtown et surtout à Glen Helen, le terrain de jeux de son cœur. Jay Gee n’a jamais été le roi de la constance, mais quand il lui arrive d’aller vite, ça va vite !
Tomac devant le trio Musquin-Anderson-Baggett, plus Webb et Grant, voici largement de quoi constituer les podiums lors de la première partie de championnat. Ensuite, au-delà du top-5, il semble un peu plus compliqué de s’aventurer à des pronostics : aux côtés de Marvin, Trey Canard a l’air de vouloir s’aligner au départ à Hangtown, mais n’est-ce pas un peu tôt ? Rappelons qu’il s’est fracturé une clavicule fin avril… Cela dit, un peu plus tard cet été, on est curieux de pouvoir enfin constater de quoi le Duck est capable sur la SX-F s’il parvient à rester sur ses roues ! Dans l’ex-team BTO aujourd’hui rebaptisé Rocky Mountain ATV/MC on se passera de Davi Millsaps, auteur d’un excellent championnat SX (cinquième… sans les mains !), qui doit être opéré des deux poignets, mais aux côtés de Baggett on retrouvera Benny Bloss, révélation de la série l’an dernier. Chez Husky, les cousins germains du KTM Group, Anderson sera accompagné de Dean Wilson et de Martin Davalos. Si, aux dires de son équipe, l’Equatorien promet beaucoup en cylindrée supérieure, le Britannique de son coté, au sortir d’une campagne indoor plutôt prudente mais finalement assez réussie, espère renouer avec la pointe de vitesse qui fut la sienne autrefois en deux-et-demies… Il en est qui y croient dur comme fer et j’ai plutôt envie de voir ça, en effet.
Cole Seely avait commencé à démontrer l’année dernière qu’il n’était pas seulement un pilote de supercross. Hélas il n’avait pu terminer la saison et, de même, il n’a pu disputer l’intégralité du championnat SX qui vient de s’achever. Il effectuera sa rentrée à Hangtown, mais sera-t-il à 100% ? Il aura pour équipier Christian Craig, qui a la chance de se voir confier la monture de Roczen. Le fils de Mike peut être qualifié de valeur sûre en outdoor, du moins avait-il réalisé un formidable parcours lors de son comeback en 2015 (en 250) avant de se blesser dès le second round l’an passé…
Justin Brayton et Mike Alessi, les Smartop MotoConcepts Honda-guys ayant choisi d’aller disputer les Canadian Nationals de l’autre côté de la frontière nord face à Christophe Pourcel à partir du dimanche 4 juin (le championnat du Canada comptera dix épreuves, quasiment non-stop jusqu’au 13 août), reste en gros à dire un mot des pilotes officiels Suzuki. Team JGR, Justin Barcia et Weston Peick, et Team RCH, Broc Tickle et Justin Bogle. Ah, Barcia ! Mystère et boule de gomme… Bien que prêt un peu plus tôt que les deux saisons précédentes, Bam-Bam a vécu une nouvelle annus horribilis en SX : dix-septième au classement général, avec pour meilleur résultat deux neuvièmes places, ce n’est pas joli-joli pour un ex-vainqueur de finales, superstar auto-proclamée et ex-espoir number one de la discipline ! Il y a deux ans il avait fait renaître l’espoir en titillant Dungey sur les pistes en plein air, l’an dernier il a fini quatrième, chatouillant parfois Musquin et même Tomac en fin de parcours. Mais peut-il refaire le coup, une fois de plus, renaître de ses cendres ? Il se chuchote qu’il serait super motivé, complètement décidé à briller cet été afin de prouver qu’il est toujours digne d’un guidon officiel et en particulier de celui à attribuer pour 2018 chez KTM Red Bull aux côtés de Musquin ! On demande à voir… Son copain Peick, de même, est capable de tout, c’est évident, mais de retour de blessure à Hangtown sans doute devra-t-il se montrer patient. Du côté RCH, Tickle peut très bien selon sa bonne habitude, créer la surprise, voir son podium en supercross. Quant à Bogle, lui ne fait plutôt que décevoir…
Côté 250, la tâche s’annonce bien plus compliquée pour le voyant de service ! Pas question comme en cylindrée supérieure de super favori largement détaché devant le reste du plateau… Oh que non ! Même si deux noms toutefois se détachent, ceux de Jeremy Martin, déjà titré par deux fois (2014 & 2015), peu à son affaire en SX cette année, sinon à Daytona en 450, mais toujours éminemment redoutable en outdoor, et de Zach Osborne dont on connaît le talent en motocross alors qu’il vient de démontrer assez clairement qu’il était le plus vite du plateau 250 actuel lors de la première partie de saison disputée dans les stades. Ces deux-là rouleront pour la couronne, à n’en pas douter, mais ils ne seront pas les seuls : à un degré moindre, et encore, Joe Savatgy, Austin Forkner, Justin Hill (qui à mon avis va faire très fort, comme « libéré » après son sacre en SX), Adam C, Aaron Plessinger, Alex Martin (vice-champion 2016), voire Shane McElrath peuvent aussi figurer aux avant-postes, gagner des courses et lutter pour le titre.
Sans oublier, bien sûr, « notre » Dylan Ferrandis, si rapidement adapté à son nouvel environnement, auteur de débuts plus que convaincants en SX malgré une préparation loin d’être idéale et forcément plus à son affaire en championnat MX. D’ores et déjà les journalistes américains, étonnés et séduits par son audace, eux qui ne l’avaient pas vu venir, commencent à le prendre très au sérieux. On peut être absolument certain que le Frenchie va jouer un rôle majeur sur ce coup-là et, yes, j’ai hâte de voir ça !
Maintenant, quelle intensité, ce 250 ! Gros niveau et super homogénéité, ce championnat promet un spectacle épatant lors des trois mois à venir. Il n’y a qu’à faire un rapide check-up des forces en présence pour s’en persuader, les candidats à la victoire sont nombreux, sans doute pas moins d’une dizaine de vainqueurs de manches en puissance. Et peut-être davantage ! Jugez plutôt : A-Mart’, Smith, Oldenburg et McElrath sur les KTM TLD, l’effarante armada Kawasaki Pro Circuit avec Hill, Savatgy (qui commence à avoir entassé depuis un an un sacré lot de bourdes à se faire pardonner !), Forkner et Cianciarulo, les Geico Honda de J-Mart’, Hampshire, Decotis et des jeunes Sexton et McAdoo (Hampshire et Sexton ne seront pas opérationnels dès Hangtown), les Husky de Zacho et du néo-Pro Michael Mosiman, les Yamaha Star Racing de Plessinger, Ferrandis, Harrison, Nichols et Reardon, les suzukistes Bisceglia et Cunningham, plus quelques autres personnalités et comme d’hab’ des nouveaux venus et diverses révélations inattendues, whaou ! Choisissez vos chouchous, mais quant à pronostiquer ce qui va sortir d’un tel chapeau… La baston promet d’être grandiose.
Alors, à partir de ce samedi, 22.00 heure française, ne manquez surtout pas, live et en intégralité sur SFR Sport 3, les quatre manches du round d’ouverture au Prairie City OHV Park non loin de Sacramento, capitale de la Californie. Puis, de même, nous observerons ensemble tout le déroulement du championnat, soit douze soirées de pur plaisir jusqu’à la fin du mois d’août. Un bel été en perspective : enjoy !
Calendrier AMA Lucas Oil Pro Motocross 2017
20 mai : Hangtown (CA)
27 mai : Glen Helen (CA)
3 juin : Thunder Valley (CO)
17 juin : High Point (PA)
24 juin : Tennessee (TN)
1er juillet : Red Bud (MI)
8 juillet : Southwick (MA)
22 juillet : Spring Creek (MN)
29 juillet : Washougal (WA)
12 août : Unadilla (NY)
19 août : Budds Ceek (MD)
26 août : Ironman (IN)
L’outdoor sans Dungey…
Salut les p’tits n’veux ! On l’attendait depuis des semaines, cette annonce. Souvenez-vous, on en parlait déjà il y a un peu plus d’un mois et demi. On soupçonnait que Ryan Dungey allait dire stop car on avait bien compris qu’après son crash du Colorado l’été dernier il avait pris goût à la vie « normale » et qu’il avait envie de profiter au maximum de sa famille et de ses économies…
Le nonuple champion US (quatre couronnes SX 450, trois MX 450, une SX 250 West et une MX 250, plus trois succès aux Nations avec le Team USA) a laissé durer le suspense dix jours de plus après Vegas mais ce mardi KTM USA a réuni la presse et offert à son héros la tribune adéquate pour annoncer sa décision. Le retrait est immédiat : no championnat outdoor pour RD5. Une page est tournée.
« J’annonce aujourd’hui que je prends ma retraite. Ça n’a pas été une décision facile. J’ai réalisé davantage que tout ce que je n’avais jamais pu rêver et je me sens particulièrement chanceux. J’ai donné le maximum le plus longtemps possible, mais on sait que ce sport est super exigeant, qu’il faut une incroyable quantité de sacrifices, de travail et de discipline pour réussir au plus haut niveau et s’y maintenir. Et si aujourd’hui je me sens tout à fait au top au plan physique, dans la forme de ma vie même dirai-je, que je dispose du matériel et de tout ce qui permet de gagner, sans aucun doute, en revanche au plan moral je n’y étais plus et cette saison j’ai pas mal souffert. J’ai toujours couru parce que j’aimais ça et que je voulais absolument gagner, mais cette année c’était différent. Je n’arrivais plus à me concentrer sur la course comme par le passé. Je ne pensais pas devoir un jour faire des efforts pour me mettre dans la peau d’un compétiteur, mais c’est arrivé et en vérité ça m’a terriblement bouleversé. J’aurais certes pu continuer, prendre mon chèque et tenter de faire au mieux, mais ce n’est pas mon genre. Je ne voulais pas qu’on puisse se souvenir de moi de cette façon. Il y a une semaine et demie, à Vegas, j’ai dit que ce dernier championnat était celui qui pour moi avait la plus grande valeur et c’est parfaitement exact, vu à quel point j’ai dû me battre, comme jamais, pour l’obtenir. Pas seulement en piste mais contre moi-même, tellement j’ai dû me dépouiller mentalement pour parvenir à tout donner et finir par m’imposer. Remporter un troisième titre consécutif est une véritable bénédiction, une réussite dont je suis hyper fier. Au plus profond de mon cœur je sens que l’heure est venue de penser à autre chose et je suis heureux de passer la main, de mon plein gré, en bonne santé, tout à fait comblé. J’ai accompli tout ce que je désirais et bien plus encore dans ce sport que j’adore. Aussi ai-je l’intention de rester impliqué dans ce monde de la compétition moto, pour continuer à contribuer à son développement, autant que je le pourrai. La tête pleine de merveilleux souvenirs et fort des innombrables amitiés nouées en chemin. Voilà, un chapitre se termine, un autre commence et en vérité je trouve cela très excitant ».
Ainsi s’est exprimé Ryan Dungey mardi après-midi à Anaheim. Evidemment, du côté de chez KTM, Stefan Pierer le big boss autrichien, Pit Beirer le directeur sportif, et Roger De Coster bien sûr, manager et mentor de toujours de RD5, ont salué bien bas leur triple champion Supercross, l’homme du jour, lui témoignant l’immense gratitude qu’ils peuvent lui vouer et insistant sur la trace que celui-ci va laisser dans l’histoire de la marque.
Car assurément Dunge restera dans les mémoires comme l’un des plus grands pilotes de tous les temps ! En retrait au plan US par rapport au trio majeur Ricky Carmichael-Jeremy McGrath-Ryan Villopoto, sans doute, mais assurément dans le top-5 « all time », à la bagarre avec James Stewart, Bob Hannah et Rick Johnson, trois pilotes qui ont pu être considérés, à leur époque respective, comme les meilleurs des meilleurs, ayant influencé de façon colossale leur discipline en leur temps, l’ayant même révolutionnée mais qui finalement, tous les trois, n’ont pu aller au bout du bout de leur histoire, de leur démonstration (tout comme un certain David Bailey d’ailleurs)… Bref, Dungey, sa statue est d’ores et déjà coulée dans le bronze. Les stats parlent en sa faveur, bien sûr, mais son aura les dépasse tant le natif du Minnesota a marqué les esprits par son impressionnante maîtrise, celle d’un monstre de régularité en tant que pilote, mais aussi celle d’un type à la mentalité irréprochable, un modèle pour les jeunes générations…
A tel point que le mec en a souvent agacé plus d’un, à force d’être… PARFAIT. C’est pourtant vrai ! Moi-même, je l’avoue, je n’appréciais pas trop au début de sa carrière ce jeune « premier de la classe », si bien élevé, confit en religion, un peu suiveur en piste, guère flamboyant… Mais, d’abord comme pilote, Ryan a su se remettre en question et notamment gagner en agressivité dans le bon sens du terme, vexé par le surnom de « Diesel » dont la presse l’avait affublé, par exemple, tout en conservant cette science du contrôle qui était sa marque de fabrique. Il a ainsi au fil des ans largement prouvé, et même au-delà, qu’il était de la trempe des meilleurs, no doubt. Ensuite à titre perso le garçon a également su évoluer, ces trois dernières années en particulier, et rien que dans le bon sens ! Je l’avais trouvé vraiment cool la dernière fois que j’ai eu l’occasion d’échanger avec lui. Bonnard. Et si apparemment on doit avoir l’occasion de continuer à le croiser dans les corridors du MX game, il s’agit d’une vraie bonne nouvelle !
Bon, maintenant, cela dit, il va rapidement nous manquer ! Car Dungey parti et Roczen (le tenant du titre, rappelez-vous…) out, la voie semble si royalement pavée d’or pour Eli Tomac que le championnat MX 450 qui va démarrer ce samedi risque un peu de manquer, euh, d’imprévu, n’est-ce pas ? Au vu de sa saison de SX, même si ET3 a vraiment fait le mickey à New York une fois muni de la plaque rouge, le championnat en mains sinon en poche, en tous cas acquis, il sera forcément très remonté sur cet outdoor et par conséquent hyper-performant… Aïe ! Ainsi qui donc pourrait lui barrer la route du titre ? Outre-Atlantique certains commencent à prédire que le pilote Kawasaki serait même de taille à remporter toutes les courses, les vingt-quatre manches au calendrier, tant il paraît a priori supérieur ! Sans doute est-ce aller un peu vite en besogne, d’autant que, s‘il est à coup sûr le type le plus rapide sur le papier, on sait que Tomac n’est jamais à l’abri de l’erreur, plus ou moins grossière… Mais, c’est évident, il débarque en ultra-super favori numéro un !
Face à lui, pour le chatouiller, sinon le menacer, trois noms sont le plus souvent cités par les observateurs US : dans l’ordre, Marvin Musquin, Jason Anderson et Blake Baggett. Le Français, déjà prématurément orphelin de son chef de file l’an passé, avait conquis le podium final avec autorité (derrière K-Roc et Tomac) et l’on peut penser qu’il ne sera donc pas si loin de celui qui l’avait déjà devancé en 2016, aux aguets, prêt bien entendu à profiter du moindre signe de faiblesse de la part du gars du Colorado. Anderson et Baggett n’avaient quant à eux pas terminé la saison précédente, mais au vu de leur parcours ’17 en supercross et de leurs capacités reconnues en plein air, ils devraient en effet bagarrer pour le podium final.
Champion 250 en titre et par conséquent rookie chez les gros bras, Cooper Webb pourrait bien venir se mêler à cette empoignade pour les plus beaux accessits. Mais peut-être faudra-t-il attendre quelques épreuves, qu’il se mette réellement dans le rythme de ce championnat, d’autant qu’il a connu une saison SX assez délicate. L’an dernier, on s’en souvient, il était arrivé convalescent, avait d’abord serré les dents puis terminé en trombe. Bref, peut-être cela se produira-t-il davantage en fin de saison, en tous cas on peut prévoir de cinglantes étincelles de la part du seul officiel Yamaha en lice, Chad Reed en ayant sans doute terminé avec sa carrière aux States, comme l’indiquait le patch « That’s All Folks » sur son pantalon à Vegas, même s’il est annoncé au départ du championnat SX sur ses terres australes à l’automne prochain.
Attention au second pilote Kawasaki : actuellement dans une bonne passe, en forme comme cela ne lui était pas arrivé depuis des lustres, Josh Grant risque de faire parler de lui d’entrée, dès les épreuves californiennes, à Hangtown et surtout à Glen Helen, le terrain de jeux de son cœur. Jay Gee n’a jamais été le roi de la constance, mais quand il lui arrive d’aller vite, ça va vite !
Tomac devant le trio Musquin-Anderson-Baggett, plus Webb et Grant, voici largement de quoi constituer les podiums lors de la première partie de championnat. Ensuite, au-delà du top-5, il semble un peu plus compliqué de s’aventurer à des pronostics : aux côtés de Marvin, Trey Canard a l’air de vouloir s’aligner au départ à Hangtown, mais n’est-ce pas un peu tôt ? Rappelons qu’il s’est fracturé une clavicule fin avril… Cela dit, un peu plus tard cet été, on est curieux de pouvoir enfin constater de quoi le Duck est capable sur la SX-F s’il parvient à rester sur ses roues ! Dans l’ex-team BTO aujourd’hui rebaptisé Rocky Mountain ATV/MC on se passera de Davi Millsaps, auteur d’un excellent championnat SX (cinquième… sans les mains !), qui doit être opéré des deux poignets, mais aux côtés de Baggett on retrouvera Benny Bloss, révélation de la série l’an dernier. Chez Husky, les cousins germains du KTM Group, Anderson sera accompagné de Dean Wilson et de Martin Davalos. Si, aux dires de son équipe, l’Equatorien promet beaucoup en cylindrée supérieure, le Britannique de son coté, au sortir d’une campagne indoor plutôt prudente mais finalement assez réussie, espère renouer avec la pointe de vitesse qui fut la sienne autrefois en deux-et-demies… Il en est qui y croient dur comme fer et j’ai plutôt envie de voir ça, en effet.
Cole Seely avait commencé à démontrer l’année dernière qu’il n’était pas seulement un pilote de supercross. Hélas il n’avait pu terminer la saison et, de même, il n’a pu disputer l’intégralité du championnat SX qui vient de s’achever. Il effectuera sa rentrée à Hangtown, mais sera-t-il à 100% ? Il aura pour équipier Christian Craig, qui a la chance de se voir confier la monture de Roczen. Le fils de Mike peut être qualifié de valeur sûre en outdoor, du moins avait-il réalisé un formidable parcours lors de son comeback en 2015 (en 250) avant de se blesser dès le second round l’an passé…
Justin Brayton et Mike Alessi, les Smartop MotoConcepts Honda-guys ayant choisi d’aller disputer les Canadian Nationals de l’autre côté de la frontière nord face à Christophe Pourcel à partir du dimanche 4 juin (le championnat du Canada comptera dix épreuves, quasiment non-stop jusqu’au 13 août), reste en gros à dire un mot des pilotes officiels Suzuki. Team JGR, Justin Barcia et Weston Peick, et Team RCH, Broc Tickle et Justin Bogle. Ah, Barcia ! Mystère et boule de gomme… Bien que prêt un peu plus tôt que les deux saisons précédentes, Bam-Bam a vécu une nouvelle annus horribilis en SX : dix-septième au classement général, avec pour meilleur résultat deux neuvièmes places, ce n’est pas joli-joli pour un ex-vainqueur de finales, superstar auto-proclamée et ex-espoir number one de la discipline ! Il y a deux ans il avait fait renaître l’espoir en titillant Dungey sur les pistes en plein air, l’an dernier il a fini quatrième, chatouillant parfois Musquin et même Tomac en fin de parcours. Mais peut-il refaire le coup, une fois de plus, renaître de ses cendres ? Il se chuchote qu’il serait super motivé, complètement décidé à briller cet été afin de prouver qu’il est toujours digne d’un guidon officiel et en particulier de celui à attribuer pour 2018 chez KTM Red Bull aux côtés de Musquin ! On demande à voir… Son copain Peick, de même, est capable de tout, c’est évident, mais de retour de blessure à Hangtown sans doute devra-t-il se montrer patient. Du côté RCH, Tickle peut très bien selon sa bonne habitude, créer la surprise, voir son podium en supercross. Quant à Bogle, lui ne fait plutôt que décevoir…
Côté 250, la tâche s’annonce bien plus compliquée pour le voyant de service ! Pas question comme en cylindrée supérieure de super favori largement détaché devant le reste du plateau… Oh que non ! Même si deux noms toutefois se détachent, ceux de Jeremy Martin, déjà titré par deux fois (2014 & 2015), peu à son affaire en SX cette année, sinon à Daytona en 450, mais toujours éminemment redoutable en outdoor, et de Zach Osborne dont on connaît le talent en motocross alors qu’il vient de démontrer assez clairement qu’il était le plus vite du plateau 250 actuel lors de la première partie de saison disputée dans les stades. Ces deux-là rouleront pour la couronne, à n’en pas douter, mais ils ne seront pas les seuls : à un degré moindre, et encore, Joe Savatgy, Austin Forkner, Justin Hill (qui à mon avis va faire très fort, comme « libéré » après son sacre en SX), Adam C, Aaron Plessinger, Alex Martin (vice-champion 2016), voire Shane McElrath peuvent aussi figurer aux avant-postes, gagner des courses et lutter pour le titre.
Sans oublier, bien sûr, « notre » Dylan Ferrandis, si rapidement adapté à son nouvel environnement, auteur de débuts plus que convaincants en SX malgré une préparation loin d’être idéale et forcément plus à son affaire en championnat MX. D’ores et déjà les journalistes américains, étonnés et séduits par son audace, eux qui ne l’avaient pas vu venir, commencent à le prendre très au sérieux. On peut être absolument certain que le Frenchie va jouer un rôle majeur sur ce coup-là et, yes, j’ai hâte de voir ça !
Maintenant, quelle intensité, ce 250 ! Gros niveau et super homogénéité, ce championnat promet un spectacle épatant lors des trois mois à venir. Il n’y a qu’à faire un rapide check-up des forces en présence pour s’en persuader, les candidats à la victoire sont nombreux, sans doute pas moins d’une dizaine de vainqueurs de manches en puissance. Et peut-être davantage ! Jugez plutôt : A-Mart’, Smith, Oldenburg et McElrath sur les KTM TLD, l’effarante armada Kawasaki Pro Circuit avec Hill, Savatgy (qui commence à avoir entassé depuis un an un sacré lot de bourdes à se faire pardonner !), Forkner et Cianciarulo, les Geico Honda de J-Mart’, Hampshire, Decotis et des jeunes Sexton et McAdoo (Hampshire et Sexton ne seront pas opérationnels dès Hangtown), les Husky de Zacho et du néo-Pro Michael Mosiman, les Yamaha Star Racing de Plessinger, Ferrandis, Harrison, Nichols et Reardon, les suzukistes Bisceglia et Cunningham, plus quelques autres personnalités et comme d’hab’ des nouveaux venus et diverses révélations inattendues, whaou ! Choisissez vos chouchous, mais quant à pronostiquer ce qui va sortir d’un tel chapeau… La baston promet d’être grandiose.
Alors, à partir de ce samedi, 22.00 heure française, ne manquez surtout pas, live et en intégralité sur SFR Sport 3, les quatre manches du round d’ouverture au Prairie City OHV Park non loin de Sacramento, capitale de la Californie. Puis, de même, nous observerons ensemble tout le déroulement du championnat, soit douze soirées de pur plaisir jusqu’à la fin du mois d’août. Un bel été en perspective : enjoy !
Calendrier AMA Lucas Oil Pro Motocross 2017
20 mai : Hangtown (CA)
27 mai : Glen Helen (CA)
3 juin : Thunder Valley (CO)
17 juin : High Point (PA)
24 juin : Tennessee (TN)
1er juillet : Red Bud (MI)
8 juillet : Southwick (MA)
22 juillet : Spring Creek (MN)
29 juillet : Washougal (WA)
12 août : Unadilla (NY)
19 août : Budds Ceek (MD)
26 août : Ironman (IN)
L’outdoor sans Dungey…
Salut les p’tits n’veux ! On l’attendait depuis des semaines, cette annonce. Souvenez-vous, on en parlait déjà il y a un peu plus d’un mois et demi. On soupçonnait que Ryan Dungey allait dire stop car on avait bien compris qu’après son crash du Colorado l’été dernier il avait pris goût à la vie « normale » et qu’il avait envie de profiter au maximum de sa famille et de ses économies…
Le nonuple champion US (quatre couronnes SX 450, trois MX 450, une SX 250 West et une MX 250, plus trois succès aux Nations avec le Team USA) a laissé durer le suspense dix jours de plus après Vegas mais ce mardi KTM USA a réuni la presse et offert à son héros la tribune adéquate pour annoncer sa décision. Le retrait est immédiat : no championnat outdoor pour RD5. Une page est tournée.
« J’annonce aujourd’hui que je prends ma retraite. Ça n’a pas été une décision facile. J’ai réalisé davantage que tout ce que je n’avais jamais pu rêver et je me sens particulièrement chanceux. J’ai donné le maximum le plus longtemps possible, mais on sait que ce sport est super exigeant, qu’il faut une incroyable quantité de sacrifices, de travail et de discipline pour réussir au plus haut niveau et s’y maintenir. Et si aujourd’hui je me sens tout à fait au top au plan physique, dans la forme de ma vie même dirai-je, que je dispose du matériel et de tout ce qui permet de gagner, sans aucun doute, en revanche au plan moral je n’y étais plus et cette saison j’ai pas mal souffert. J’ai toujours couru parce que j’aimais ça et que je voulais absolument gagner, mais cette année c’était différent. Je n’arrivais plus à me concentrer sur la course comme par le passé. Je ne pensais pas devoir un jour faire des efforts pour me mettre dans la peau d’un compétiteur, mais c’est arrivé et en vérité ça m’a terriblement bouleversé. J’aurais certes pu continuer, prendre mon chèque et tenter de faire au mieux, mais ce n’est pas mon genre. Je ne voulais pas qu’on puisse se souvenir de moi de cette façon. Il y a une semaine et demie, à Vegas, j’ai dit que ce dernier championnat était celui qui pour moi avait la plus grande valeur et c’est parfaitement exact, vu à quel point j’ai dû me battre, comme jamais, pour l’obtenir. Pas seulement en piste mais contre moi-même, tellement j’ai dû me dépouiller mentalement pour parvenir à tout donner et finir par m’imposer. Remporter un troisième titre consécutif est une véritable bénédiction, une réussite dont je suis hyper fier. Au plus profond de mon cœur je sens que l’heure est venue de penser à autre chose et je suis heureux de passer la main, de mon plein gré, en bonne santé, tout à fait comblé. J’ai accompli tout ce que je désirais et bien plus encore dans ce sport que j’adore. Aussi ai-je l’intention de rester impliqué dans ce monde de la compétition moto, pour continuer à contribuer à son développement, autant que je le pourrai. La tête pleine de merveilleux souvenirs et fort des innombrables amitiés nouées en chemin. Voilà, un chapitre se termine, un autre commence et en vérité je trouve cela très excitant ».
Ainsi s’est exprimé Ryan Dungey mardi après-midi à Anaheim. Evidemment, du côté de chez KTM, Stefan Pierer le big boss autrichien, Pit Beirer le directeur sportif, et Roger De Coster bien sûr, manager et mentor de toujours de RD5, ont salué bien bas leur triple champion Supercross, l’homme du jour, lui témoignant l’immense gratitude qu’ils peuvent lui vouer et insistant sur la trace que celui-ci va laisser dans l’histoire de la marque.
Car assurément Dunge restera dans les mémoires comme l’un des plus grands pilotes de tous les temps ! En retrait au plan US par rapport au trio majeur Ricky Carmichael-Jeremy McGrath-Ryan Villopoto, sans doute, mais assurément dans le top-5 « all time », à la bagarre avec James Stewart, Bob Hannah et Rick Johnson, trois pilotes qui ont pu être considérés, à leur époque respective, comme les meilleurs des meilleurs, ayant influencé de façon colossale leur discipline en leur temps, l’ayant même révolutionnée mais qui finalement, tous les trois, n’ont pu aller au bout du bout de leur histoire, de leur démonstration (tout comme un certain David Bailey d’ailleurs)… Bref, Dungey, sa statue est d’ores et déjà coulée dans le bronze. Les stats parlent en sa faveur, bien sûr, mais son aura les dépasse tant le natif du Minnesota a marqué les esprits par son impressionnante maîtrise, celle d’un monstre de régularité en tant que pilote, mais aussi celle d’un type à la mentalité irréprochable, un modèle pour les jeunes générations…
A tel point que le mec en a souvent agacé plus d’un, à force d’être… PARFAIT. C’est pourtant vrai ! Moi-même, je l’avoue, je n’appréciais pas trop au début de sa carrière ce jeune « premier de la classe », si bien élevé, confit en religion, un peu suiveur en piste, guère flamboyant… Mais, d’abord comme pilote, Ryan a su se remettre en question et notamment gagner en agressivité dans le bon sens du terme, vexé par le surnom de « Diesel » dont la presse l’avait affublé, par exemple, tout en conservant cette science du contrôle qui était sa marque de fabrique. Il a ainsi au fil des ans largement prouvé, et même au-delà, qu’il était de la trempe des meilleurs, no doubt. Ensuite à titre perso le garçon a également su évoluer, ces trois dernières années en particulier, et rien que dans le bon sens ! Je l’avais trouvé vraiment cool la dernière fois que j’ai eu l’occasion d’échanger avec lui. Bonnard. Et si apparemment on doit avoir l’occasion de continuer à le croiser dans les corridors du MX game, il s’agit d’une vraie bonne nouvelle !
Bon, maintenant, cela dit, il va rapidement nous manquer ! Car Dungey parti et Roczen (le tenant du titre, rappelez-vous…) out, la voie semble si royalement pavée d’or pour Eli Tomac que le championnat MX 450 qui va démarrer ce samedi risque un peu de manquer, euh, d’imprévu, n’est-ce pas ? Au vu de sa saison de SX, même si ET3 a vraiment fait le mickey à New York une fois muni de la plaque rouge, le championnat en mains sinon en poche, en tous cas acquis, il sera forcément très remonté sur cet outdoor et par conséquent hyper-performant… Aïe ! Ainsi qui donc pourrait lui barrer la route du titre ? Outre-Atlantique certains commencent à prédire que le pilote Kawasaki serait même de taille à remporter toutes les courses, les vingt-quatre manches au calendrier, tant il paraît a priori supérieur ! Sans doute est-ce aller un peu vite en besogne, d’autant que, s‘il est à coup sûr le type le plus rapide sur le papier, on sait que Tomac n’est jamais à l’abri de l’erreur, plus ou moins grossière… Mais, c’est évident, il débarque en ultra-super favori numéro un !
Face à lui, pour le chatouiller, sinon le menacer, trois noms sont le plus souvent cités par les observateurs US : dans l’ordre, Marvin Musquin, Jason Anderson et Blake Baggett. Le Français, déjà prématurément orphelin de son chef de file l’an passé, avait conquis le podium final avec autorité (derrière K-Roc et Tomac) et l’on peut penser qu’il ne sera donc pas si loin de celui qui l’avait déjà devancé en 2016, aux aguets, prêt bien entendu à profiter du moindre signe de faiblesse de la part du gars du Colorado. Anderson et Baggett n’avaient quant à eux pas terminé la saison précédente, mais au vu de leur parcours ’17 en supercross et de leurs capacités reconnues en plein air, ils devraient en effet bagarrer pour le podium final.
Champion 250 en titre et par conséquent rookie chez les gros bras, Cooper Webb pourrait bien venir se mêler à cette empoignade pour les plus beaux accessits. Mais peut-être faudra-t-il attendre quelques épreuves, qu’il se mette réellement dans le rythme de ce championnat, d’autant qu’il a connu une saison SX assez délicate. L’an dernier, on s’en souvient, il était arrivé convalescent, avait d’abord serré les dents puis terminé en trombe. Bref, peut-être cela se produira-t-il davantage en fin de saison, en tous cas on peut prévoir de cinglantes étincelles de la part du seul officiel Yamaha en lice, Chad Reed en ayant sans doute terminé avec sa carrière aux States, comme l’indiquait le patch « That’s All Folks » sur son pantalon à Vegas, même s’il est annoncé au départ du championnat SX sur ses terres australes à l’automne prochain.
Attention au second pilote Kawasaki : actuellement dans une bonne passe, en forme comme cela ne lui était pas arrivé depuis des lustres, Josh Grant risque de faire parler de lui d’entrée, dès les épreuves californiennes, à Hangtown et surtout à Glen Helen, le terrain de jeux de son cœur. Jay Gee n’a jamais été le roi de la constance, mais quand il lui arrive d’aller vite, ça va vite !
Tomac devant le trio Musquin-Anderson-Baggett, plus Webb et Grant, voici largement de quoi constituer les podiums lors de la première partie de championnat. Ensuite, au-delà du top-5, il semble un peu plus compliqué de s’aventurer à des pronostics : aux côtés de Marvin, Trey Canard a l’air de vouloir s’aligner au départ à Hangtown, mais n’est-ce pas un peu tôt ? Rappelons qu’il s’est fracturé une clavicule fin avril… Cela dit, un peu plus tard cet été, on est curieux de pouvoir enfin constater de quoi le Duck est capable sur la SX-F s’il parvient à rester sur ses roues ! Dans l’ex-team BTO aujourd’hui rebaptisé Rocky Mountain ATV/MC on se passera de Davi Millsaps, auteur d’un excellent championnat SX (cinquième… sans les mains !), qui doit être opéré des deux poignets, mais aux côtés de Baggett on retrouvera Benny Bloss, révélation de la série l’an dernier. Chez Husky, les cousins germains du KTM Group, Anderson sera accompagné de Dean Wilson et de Martin Davalos. Si, aux dires de son équipe, l’Equatorien promet beaucoup en cylindrée supérieure, le Britannique de son coté, au sortir d’une campagne indoor plutôt prudente mais finalement assez réussie, espère renouer avec la pointe de vitesse qui fut la sienne autrefois en deux-et-demies… Il en est qui y croient dur comme fer et j’ai plutôt envie de voir ça, en effet.
Cole Seely avait commencé à démontrer l’année dernière qu’il n’était pas seulement un pilote de supercross. Hélas il n’avait pu terminer la saison et, de même, il n’a pu disputer l’intégralité du championnat SX qui vient de s’achever. Il effectuera sa rentrée à Hangtown, mais sera-t-il à 100% ? Il aura pour équipier Christian Craig, qui a la chance de se voir confier la monture de Roczen. Le fils de Mike peut être qualifié de valeur sûre en outdoor, du moins avait-il réalisé un formidable parcours lors de son comeback en 2015 (en 250) avant de se blesser dès le second round l’an passé…
Justin Brayton et Mike Alessi, les Smartop MotoConcepts Honda-guys ayant choisi d’aller disputer les Canadian Nationals de l’autre côté de la frontière nord face à Christophe Pourcel à partir du dimanche 4 juin (le championnat du Canada comptera dix épreuves, quasiment non-stop jusqu’au 13 août), reste en gros à dire un mot des pilotes officiels Suzuki. Team JGR, Justin Barcia et Weston Peick, et Team RCH, Broc Tickle et Justin Bogle. Ah, Barcia ! Mystère et boule de gomme… Bien que prêt un peu plus tôt que les deux saisons précédentes, Bam-Bam a vécu une nouvelle annus horribilis en SX : dix-septième au classement général, avec pour meilleur résultat deux neuvièmes places, ce n’est pas joli-joli pour un ex-vainqueur de finales, superstar auto-proclamée et ex-espoir number one de la discipline ! Il y a deux ans il avait fait renaître l’espoir en titillant Dungey sur les pistes en plein air, l’an dernier il a fini quatrième, chatouillant parfois Musquin et même Tomac en fin de parcours. Mais peut-il refaire le coup, une fois de plus, renaître de ses cendres ? Il se chuchote qu’il serait super motivé, complètement décidé à briller cet été afin de prouver qu’il est toujours digne d’un guidon officiel et en particulier de celui à attribuer pour 2018 chez KTM Red Bull aux côtés de Musquin ! On demande à voir… Son copain Peick, de même, est capable de tout, c’est évident, mais de retour de blessure à Hangtown sans doute devra-t-il se montrer patient. Du côté RCH, Tickle peut très bien selon sa bonne habitude, créer la surprise, voir son podium en supercross. Quant à Bogle, lui ne fait plutôt que décevoir…
Côté 250, la tâche s’annonce bien plus compliquée pour le voyant de service ! Pas question comme en cylindrée supérieure de super favori largement détaché devant le reste du plateau… Oh que non ! Même si deux noms toutefois se détachent, ceux de Jeremy Martin, déjà titré par deux fois (2014 & 2015), peu à son affaire en SX cette année, sinon à Daytona en 450, mais toujours éminemment redoutable en outdoor, et de Zach Osborne dont on connaît le talent en motocross alors qu’il vient de démontrer assez clairement qu’il était le plus vite du plateau 250 actuel lors de la première partie de saison disputée dans les stades. Ces deux-là rouleront pour la couronne, à n’en pas douter, mais ils ne seront pas les seuls : à un degré moindre, et encore, Joe Savatgy, Austin Forkner, Justin Hill (qui à mon avis va faire très fort, comme « libéré » après son sacre en SX), Adam C, Aaron Plessinger, Alex Martin (vice-champion 2016), voire Shane McElrath peuvent aussi figurer aux avant-postes, gagner des courses et lutter pour le titre.
Sans oublier, bien sûr, « notre » Dylan Ferrandis, si rapidement adapté à son nouvel environnement, auteur de débuts plus que convaincants en SX malgré une préparation loin d’être idéale et forcément plus à son affaire en championnat MX. D’ores et déjà les journalistes américains, étonnés et séduits par son audace, eux qui ne l’avaient pas vu venir, commencent à le prendre très au sérieux. On peut être absolument certain que le Frenchie va jouer un rôle majeur sur ce coup-là et, yes, j’ai hâte de voir ça !
Maintenant, quelle intensité, ce 250 ! Gros niveau et super homogénéité, ce championnat promet un spectacle épatant lors des trois mois à venir. Il n’y a qu’à faire un rapide check-up des forces en présence pour s’en persuader, les candidats à la victoire sont nombreux, sans doute pas moins d’une dizaine de vainqueurs de manches en puissance. Et peut-être davantage ! Jugez plutôt : A-Mart’, Smith, Oldenburg et McElrath sur les KTM TLD, l’effarante armada Kawasaki Pro Circuit avec Hill, Savatgy (qui commence à avoir entassé depuis un an un sacré lot de bourdes à se faire pardonner !), Forkner et Cianciarulo, les Geico Honda de J-Mart’, Hampshire, Decotis et des jeunes Sexton et McAdoo (Hampshire et Sexton ne seront pas opérationnels dès Hangtown), les Husky de Zacho et du néo-Pro Michael Mosiman, les Yamaha Star Racing de Plessinger, Ferrandis, Harrison, Nichols et Reardon, les suzukistes Bisceglia et Cunningham, plus quelques autres personnalités et comme d’hab’ des nouveaux venus et diverses révélations inattendues, whaou ! Choisissez vos chouchous, mais quant à pronostiquer ce qui va sortir d’un tel chapeau… La baston promet d’être grandiose.
Alors, à partir de ce samedi, 22.00 heure française, ne manquez surtout pas, live et en intégralité sur SFR Sport 3, les quatre manches du round d’ouverture au Prairie City OHV Park non loin de Sacramento, capitale de la Californie. Puis, de même, nous observerons ensemble tout le déroulement du championnat, soit douze soirées de pur plaisir jusqu’à la fin du mois d’août. Un bel été en perspective : enjoy !
Calendrier AMA Lucas Oil Pro Motocross 2017
20 mai : Hangtown (CA)
27 mai : Glen Helen (CA)
3 juin : Thunder Valley (CO)
17 juin : High Point (PA)
24 juin : Tennessee (TN)
1er juillet : Red Bud (MI)
8 juillet : Southwick (MA)
22 juillet : Spring Creek (MN)
29 juillet : Washougal (WA)
12 août : Unadilla (NY)
19 août : Budds Ceek (MD)
26 août : Ironman (IN)