Nos amis de Gate Drop ont interviewé le neo-champion du Monde MXGP après son féérique week-end à la maison. Voilà ce qu’il raconte en substance.
A propos de son doublé et de son titre
Ça a été une journée incroyable. C’était une bénédiction d’être dans mes pompes aujourd’hui. Tout le monde me conseille d’en profiter, mais c’est difficile. D’être titré devant mon public, c’est énorme. Ce fut une journée spéciale et notamment la première manche où j’ai mené toute la course à l’exception du premier tour.
Entre les manches, ce fut difficile de rester concentré parce que tout le monde voulait me féliciter, la famille, les amis, les sponsors. C’était difficile de resté concentré sur ma routine habituelle. J’ai pris un bon départ, mais lorsque j’ai tenté de passer Glenn (ndr, Coldenhoff), j’ai chuté. Il m’a fallu me dépouiller pour revenir. Mais j’ai réussi à prendre la tête et creuser le trou sur Tonio.
A propos de sa saison
C’est ma seconde saison de MXGP et je me suis préparé en donnant tout ce qu’il fallait. J’ai dévoué ma vie pour cette saison. Ce résultat, c’est tout ce que j’avais demandé. Ça a été difficile mentalement et physiquement, surtout que ma fracture de la clavicule ne m’a pas aidé. Nous avons couru 19 courses, j’en ai gagné 16 et j’ai fini deux fois second, j’en ai manqué une. Si on regarde la moyenne, je pense que c’est du haut niveau.
A propos de la célébration de son titre
Je vais manger beaucoup ce soir. Je ne vais pas boire, mais je vais apprécier de manger ce que je n’ai pu manger depuis longtemps. Je vais aussi fêter ça avec mes amis, ma famille, les membres du team. Ça va être sympa.
A propos de sa préparation pré Nations
Demain, je vais prendre une journée de repos, mais mardi, on va se remettre au travail. C’est mon planning pour les trois semaines à venir encore jusqu’au Motocross des Nations. On tient ce rythme depuis 10 mois maintenant puisqu’on a commencé en novembre, alors on peut continuer à la suivre pour trois semaines supplémentaires.
A propos de sa bagarre avec Cairoli
J’ai le sentiment que Tony et moi avons atteint un très haut niveau et une fois encore je veux le remercier pour être un si bon ambassadeur pour notre sport. C’est un grand athlète et c’est un honneur de courir contre lui. Il est 9 fois champion du Monde, ce n’est pas pour rien. Gagner contre lui est un super sentiment, vraiment. C’était une belle bagarre.
A propos de l’atmosphère d’Assen
Quand je me suis réveillé ce matin, je me suis juste dit, c’est le grand jour ! J’ai eu des souvenirs de tous mes réveils matins, de mon quotidien comme sauter sur mon vélo, ce que je fais tous les jours. Ensuite, aller à la salle et travailler durement tous les jours pendant dix mois.
C’était très touchant. J’étais assis avec ma mère, nous nous sommes regardés et nous avons eu tous les deux des larmes. On s’est dit sans se parler, “c’est le grand jour !” Dans le dernier tour, alors que je venais de mettre un tour au septième, ou au huitième, l’émotion est encore montée. Tout m’est revenu à l’esprit, cette saison, mais aussi les autres.
Vous savez je me rappelle des courses où Tony roulait. J’étais l’un de ses fans en 2004 et je voulais vraiment rouler avec des gars comme lui. On est 14 ans plus tard, avec les meilleurs pilotes du Monde et j’ai remporté le plus relevé championnat qui soit.
A propos de son futur et du nombre de titres qu’il souhaite
Mercredi, j’ai eu 24 ans, je suis devenu un vieux. Le temps s’écoule vite, je me rappelle de mon premier GP en 2010 à 15 ans, c’était il y a 8 ans. Imagine le future dans 10 ans. Je pense que j’ai dépassé la moitié de ma carrière, mais on dira qu’on ne sait pas.
J’ai manqué deux titres, trois probablement. A chaque fois, je menais avec 140 points d’avance… ça m’aurait fait mon sixième titre mondial… Maintenant, j’en suis à 83 victoires de GP et quatre titres mondiaux. Le but est d’atteindre 101 victoires en GP (le record de Stefan Everts) et de dépasser ce chiffre. Quant au championnat, c’est dur à dire. Avec 20 courses, ils sont si longs. Cette année, j’ai été chanceux car je n’ai souffert que d’une blessure à la clavicule, laquelle m’a fait manquer un GP. Si ça avait été une cheville, ça aurait pu être 6 à 8 semaines auquel cas, tu n’es plus dans la course au titre. Il faudra voir, mais j’aimerais décrocher quelques succès en plus, c’est le plan.
A propos de son duel avec Tomac aux Nations
Je ne prends qu’un jour de repos et ensuite, je serai prêt. Il y a toujours beaucoup de discussions : les Américains sont meilleurs, les Européens sont meilleurs, bla, bla, bla… Sur une seule course, c’est impossible de décerner le titre de meilleur pilote au monde car une chute peut toujours survenir… Là, sur le championnat 2018 c’est différent. Entre Tony et moi, je peux dire que j’étais meilleur cette année et que lui l’était l’année dernière. Pour les Nations, il faut souhaiter que moi, Tony et Tomac, nous prenions tous un bon départ. C’est pourquoi j’ai voulu rouler en MXGP cette année alors que les années précédentes, je roulais en Open. Maintenant, j’ai envie d’être dans la catégorie des meilleurs. Je roulerai avec Tomac dans les trois manches et s’il me bat trois fois, alors ok, ça signifie qu’il est le meilleur de la planète. Mais si je le bats trois fois, alors je crois pouvoir dire dans ce cas de figure que c’est moi. Si je le battais dans les trois manches, chez lui, alors ça serait la cerise sur le gâteau. Après ça, je pourrais rester au lit pendant trois mois, pas seul j’espère (rires).