Pionnière dans la personnalisation des kits décos, la société Kutvek, dirigée par Brice Mazarico, puise ses origines dans le quad mais fait désormais l’essentiel de son beurre dans le MX. Rencontre avec Brice, qui nous dit tout sur une activité indispensable aux pilotes soucieux de leur image !
Comment est née la société Kutvek ?
J’ai créé la société avec un associé qui était un vrai artiste, un graphiste de métier, Benjamin Gaudet. On a travaillé dix ans ensemble, mais il en a eu un peu assez, et a et il a préféré repartir vers son métier de base qui est le graphisme pur et dur il y a un an environ. J’ai donc racheté ses parts et je suis maintenant seul à la tête de la société.
Présente-nous l’activité : ça fait combien de temps que vous faites du kit déco ?
Ça fait onze ans. On n’est pas forcément des pionniers du kit déco, mais du kit déco personnalisé, oui. Tout part de la sérigraphie, un procédé assez lourd à mettre en route. Ça obligeait à fabriquer des kits décos en relativement grande quantité, comme 100 ou 150 unités. Avec le procédé que nous avons développé, on pouvait proposer des kits à l’unité grâce à des machines numériques. On a dérivé un procédé de fabrication de traceur numérique d’imprimante jet d’encre, mais sur du grand format qui permet de faire de l’unité.
C’est de ces machines que sortent les kits décos maisons.
Tu viens du MX à la base ?
On est arrivé au motocross par le biais du quad, au départ, parce que je suis le créateur d’une société qui distribuait des pièces racing en quad, PSR. On a commencé par le quad sportif donc, en aidant des pilotes comme Jérémy Warnia, Romain Couprie ou Greg Lassaigne. On a très rapidement pris le marché du quad en kit décos, puis on a porgressivment étendu notre panel sur d’autres marchés, comme le MX, le SSV, le jet ski, les voiturettes de golf… On fait pleins de choses.
Quel est votre plus gros marché aujourd’hui ?
Le motocross. On a aussi dérivé vers un marché qui va bientôt dépasser le MX, c’est celui de la moto de route, notamment le roadster. C’est en constante progression, et à plus grande échelle. Les clients adhèrent. Des kits de MT07, on en fait vingt par semaine. Le maxi-scooter marche aussi pas mal avec le T-Max, même si ça pourrait encore être mieux.
Ça marche bien, si je comprends bien !
On est en progression constante de 15 à 20% tous les ans depuis qu’on a démarré. On développe des nouveaux produits, on essaye d’être réactif. Et on pousse aussi les portes de la France depuis quelques années en allant en Espagne, Suisse, Belgique, Allemagne, Autriche… On progresse aussi sur ces marchés-là maintenant que nos gammes sont faites et complètes. Ça coûte un peu d’argent en communication mais ça vaut le coup.
Propre, le kit HVA avec licence…
Tu as aussi une licence officielle KTM/Husqvarna/GasGas, c’est un vrai plus ?
Oui, on a la licence qui nous permet sur nos kits décos d’utiliser le logo officiel de la marque, ce que nous ne sommes pas nombreux à avoir en France. C’est une belle réussite qui a pris une bonne part de notre chiffre d’affaire, je dirais environ 40% de nos chiffres sur le MX.
C’est facile à obtenir cette licence ?
Non, c’est même très compliqué ! Ceci dit, c’est plus facile avec le groupe KTM qui est ouvert d’esprit à ce niveau et qui dispose de personnes dont c’est la spécialité. Chez les autres constructeurs, c’est plus difficile. On avait commencé par faire des choses il y a 6 ans de cela avec Yamaha France, on s’est fait connaître rapidement dans le réseau, mais quand Yamaha Europe a repris la main sur Yamaha France, on a eu plus de mal à discuter avec eux.
En visitant le site web je suis tombé sur votre configurateur. Bien foutu !
D’autres concurrents poussent encore plus loin que nous ce concept, jusqu’à la personnalisation en ligne. Nous, on pense que graphiste est un métier, et que chacun doit rester dans sa ligne de compétence. J’ai des retours de personnes qui s’amusent pendant une heure à essayer à faire leur kit, et se rendent compte finalement qu’ils n’arriveront pas à faire grand chose. Ils reviennent ensuite chez nous où ils ont des cases à remplir et des indications à donner sur ce qu’ils veulent, et notre graphiste leur envoie une proposition de maquette sous trois à quatre jours.
J’imagine que ça coûte plus cher s’il y a de la création de votre part ?
Oui, il y a différents forfaits. Si un pilote prend un kit chez nous, et qu’il veut son nom et numéros, ça lui coûte 10 € de plus. Si tu rajoutes les sponsors, ça fait 30 € de plus. S’il veut changer les couleurs, 50 € de plus. Et on peut aussi faire du 100% perso, en fonction de ce que veut le client.
Qu’est-ce qui se vend le mieux en motocross ?
Ça se tire la bourre entre les kits Yamaha 450 YZF et les KTM 250 et 450 SX-F.
La ligne vintage Memories qui joue sur la nostalgie, ça fonctionne ?
Oui, plutôt bien. On pensait que ça allait marcher un mois puis s’essouffler, mais non, on vend très régulièrement ce produit. Et pour toutes les marques, à part peut-être Suzuki qui est en retrait.
Le kit Memories pour Honda.
Combien de kits décos vous sortez par jour ?
En général, 50 environ, tout compris, dont une vingtaine juste pour le MX.
Ça fait de vous les numéros un ?
Oui, je le pense. Les plus structurés de nos concurrents travaillent à quatre ou cinq personnes, quand nous sommes treize ici. On est aussi installé au Québec, avec une structure de six personnes. Une opportunité qui s’est présentée il y a huit ans. Ce qui est marrant là-bas c’est qu’on a vraiment deux saisons : la moto, puis l’hiver on passe 100% motoneige. On est bien implanté sur les deux marchés, ça se met bien en place depuis deux ans avec le gérant français que j’ai mis en place.
Quels pilotes représentent la marque ?
Milko Potisek, Lenny, Zach et Mickael Pichon, et le team VHR, entre autres. Et vous tous sur les terrains !