voilà un article tiré de la voix du nord de ce jour:
L’épreuve porterait trop atteinte aux dunes. Le commissaire du gouvernement a préconisé hier la confirmation d’un jugement annulant « a posteriori » l’édition 2002.
L’Enduro du Touquet passera-t-il encore longtemps dans les dunes ? Pas sûr si l’on en croit les conclusions du commissaire du gouvernement, Jacques Lepers. « Il ne nous appartient pas de dire si cette manifestation pourra se maintenir ou non, mais il y a nécessité d’une remise à plat, quitte à rendre moins spectaculaire une partie de l’épreuve ou à choisir un autre site. »
Jeudi matin, cour administrative d’appel de Douai. Vingt bonnes minutes que Jacques Lepers parle de l’Enduro. La juridiction examine l’appel formé par le Moto-club des sables, organisateur de l’épreuve lancée en 1975.
Quelques secondes plus tard, le commissaire du gouvernement recommande le rejet de la requête. S’appuyant notamment sur l’étude d’un expert qui préconise non pas l’annulation, mais « un changement radical d’itinéraire », et sur la destruction du milieu naturel par le passage des motos, de la foule. L’arrêt définitif du tribunal sera rendu dans quinze jours. « Avant l’édition 2005 », a assuré le président. La plupart du temps, il est conforme aux conclusions.
Tout a commencé le 5 février 2003. Le tribunal administratif de Lille donnait raison à la fédération France nature environnement (FNE) – qui, depuis de nombreuses années, accuse l’Enduro de détruire les dunes classées en zone européenne Natura 2000 – en annulant a posteriori l’arrêté préfectoral autorisant l’organisation de la course 2002 (celle de 2003 a subi le même sort). Pour cinq motifs. Non-respect de la « loi littoral », du code de l’environnement, du code forestier… L’utilisation des dunes de la Canche et du Touquet était jugée, en droit, illégale.
Sur la plage !
L’annulation de l’édition 2002 pourrait-elle signifier l’annulation de celle programmée dans quelques semaines ? Tout dépend de l’association FNE.
Bertrand Busson, son représentant : « On pourrait demander en référé au tribunal administratif la suspension de l’épreuve ou, vu la présence d’un dommage imminent, engager devant le TGI une procédure demandant au juge civil de condamner sous peine d’astreinte d’une forte somme le Moto-club des sables… »
Le feront-ils ? Pas sûr. « Cela s’opérerait dans l’urgence. Avec un public déjà présent sur le site. Il y aurait des courses sauvages… », explique Bertrand Busson. En revanche, en 2006, la FNE risque d’exiger que ni motos ni public ne foulent l’espace dunaire : SA revendication. « Que la course ait lieu sur la plage ne nous dérange pas ! »
Inconcevable pour Léonce Desprez, maire du Touquet. « Nous avons déjà réduit en 2004 à 800 mètres le passage dans les espaces dunaires ! La sécurité impose que l’épreuve ne se déroule pas uniquement sur la plage… De plus, l’Enduro n’a jamais été une épreuve de vitesse sur sable. Je constate un harcèlement de certaines associations, alors que, de l’autre côté, il y a 300 000 personnes d’un avis contraire… »
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