Comme tu l’écris si bien, le talent, tu l’as (il est évident que Febvre n’en manque pas…), ou tu ne l’as pas. L’injustice de dame nature est ainsi faite que les pilotes pour qui le talent n’est pas inné n’ont pas d’autre solution que d’accumuler les heures de roulage et d’entraînement pour espérer réussir….
Quant à connaître les aptitudes réelles de chacun, inutile d’attendre 2016 car le championnat en cours nous livre déjà pas mal d’éléments de comparaison. On savait que cette saison serait particulière à plus d’un titre, et la participation de la star américaine ajoutait encore un peu plus à l’excitation générale.
Nombreux sont ceux qui ont fait un focus sur la confrontation (très attendue en Europe et aux US) entre Hervé2 et Antonio, pensant que sur la longueur d’un championnat ils étaient les seuls prétendants légitimes à la quête du Graal.
Dans les faits, dès son ouverture ce championnat MXGP 2015 nous a offert de nombreuses surprises, et pas des moindres…
Certains piliers de la catégorie ont su élever leur « niveau de jeu » pour venir jouer les trouble fête et s’inviter sur la plus haute marche du podium de façon régulière (1 seul GP remporté pour l’ogre Cairoli…),comme si la venue de Villopoto avait ouvert leur appétit,
D’autres se sont débattus avec leur nouvelle monture, ne trouvant pas la solution à leurs problèmes, excepté dans le sable (dommage pour le HRC que les 17 GP ne se déroulent pas chez François, Hollande….)
Le champion en titre, qui maîtrisait parfaitement SON championnat depuis si longtemps apparaissait « un cran en dessous », allant même jusqu’à la rupture de contrat avec sa promise 350 en cours de saison (preuve tout de même qu’il y avait un problème…). Non seulement la transition avec la 450 n’a pas eu tous les effets escomptés, mais Antonio a fini sa course au tapis, qui plus est devant son public, marquant là le début de la fin…
Le champion US à la vitesse hallucinante en outdoor US (il reste pour moi le pilote le plus rapide de l’histoire depuis l’ère du 4-temps, en MX) découvrait un autre monde sur les pistes européennes et « overseas »…Seule l’étincelle Thaïlandaise permettait de nourrir quelques espoirs, très vite balayés au soir de l’Italie…
Villopoto, pétard mouillé : Il est évident que le champion américain n’a pas préparé sa venue en MXGP comme il aurait dû le faire. Je rejoins DV12 dans son analyse quand il explique qu’RV2 aurait été mieux inspiré de venir en Europe bien plus tôt pour rouler sur toutes les surfaces (et par tous les temps), pour adapter ses réglages et son pilotage en conséquence…
A côté de ces nombreuses déconvenues, on découvre la plus grande (et la plus belle) surprise de ce championnat : la percée du rookie Romain Febvre…Personne, même pas lui, ne pouvait l’imaginer facile leader du championnat à ce stade de la saison. Imaginez, faire aussi bien que le grand Cairoli lors de sa première saison chez les gros bras….
Inutile d’attendre 2016 pour évaluer les réelles aptitudes du pilote français…Il suffit de le regarder évoluer à chaque grand prix, et voir de quelle façon il est monté en puissance.
Physique affûté, pilotage moderne, précis et parfaitement adapté à la 450cc, aptitude à maîtriser toutes les surfaces, une volonté sans faille (Maggiora), une vraie science de la trajectoire (je trouve qu’il excelle dans ce domaine), aucun complexe face à la concurrence et une confiance en soi qui n’est plus à démontrer, sans oublier la régularité en terme de résultat….
Dans ce championnat, les favoris se sont « auto éliminés »
– RV2 certainement par manque d’expérience des pistes européennes, et par excès de précipitation à vouloir suivre le rythme des piliers du MXGP,
– Cairoli, peut être en voulant forcer la cadence, avec la faute de trop en Italie….
– Desalle en faisant du Desalle (blessure en cours de saison),
– Nagl, idem…
D’autres ne se sont pas montrés à la hauteur des espérances placées en eux (GP21)…
Avec la Yamaha, Romain Febvre a trouvé chaussure à son pied (il ne cesse de répéter à quel point il se sent en "symbiose" avec sa machine et son team), et chacun sait à quel point la confiance est importante dans le sport de haut niveau..
Le n° 461 n’est pas un feu de paille, et sa domination ne doit rien au hasard. Non seulement il est en train d’écrire une très belle page du MX mondial, mais il est en passe d’entrer dans l’Histoire en étant celui qui devrait mettre fin au règne d’Antonio Cairoli…
Romain Febvre s’inscrit dans la durée, il est clairement devenu l’une des cartes maîtresses du MXGP.
J’ai bien l’impression que l’on assiste à une passation de pouvoir…
7.9 € TTC
