Alors que l’absence de Timoteï Potisek, décédé accidentellement en novembre, planera lourdement sur l’Enduropale, la famille du champion a néanmoins décidé d’être présente à l’épreuve. Sergeï, son frère aîné, sera même sur la grille de départ.
Le 6 février, sous le coup de 13 heures, alors que les mille pilotes s’élanceront sur la plage touquettoise, l’émotion franchira un nouveau palier dans le clan Potisek. « Depuis que Tim n’est plus là, c’est dur tous les jours, mais alors que l’épreuve approche, la douleur se ravive encore un peu plus », explique Rudy Potisek, un père qui fait front et qui a finalement décidé de ne pas tourner le dos aux courses sur sable.
Dès dimanche, il sera d’ailleurs au côté de Sergeï, son fils aîné, au départ de l’Enduro de Grayan, dans le Médoc, car celui-ci se prépare activement pour l’Enduropale. « On est encore tous sous le choc, mais si Tim était encore là, qu’aurait-il pensé de nous si nous avions tout arrêté ? », lâche Rudy Potisek. « Après la mort de Tim, il n’était pas question pour moi d’aller rouler, même si j’avais fait une belle course lors du Beach-Cross de Berck, en octobre », raconte Sergeï Potisek.
Un nouvel hommage au fils prodige :
L’envie et la passion, plus fortes que tout, de remonter en selle, ont finalement convaincu l’aîné de la fratrie. « J’en ai parlé à mon père, il n’était pas trop chaud, il m’a surtout dit de régler ça avec ma mère. Et elle m’a dit qu’elle ne pouvait pas m’empêcher de faire ce que j’aime, même si ça la tracasse, forcément. Quand je suis revenu chez mes parents deux semaines après, il y avait une moto de prête pour moi », raconte Sergeï, qui portera le dossard numéro dix au Touquet, tandis que le numéro un, qu’aurait dû arborer Tim en tant que vainqueur en titre, ne sera pas attribué.
Sergeï et Mateï, le jumeau de Tim, ont également décidé de créer une association en mémoire de leur frère, dont le but sera d’aider les jeunes pilotes.
Ainsi va la vie, donc, dans une famille éprouvée, mais toujours autant passionnée, et qui compte sur l’épreuve touquettoise pour rendre un nouvel hommage au fils prodige. En effet, avant la course, Rudy Potisek effectuera un tour d’honneur sur la Yamaha qu’aurait dû piloter son fils. Mateï l’accompagnera sur la Honda victorieuse l’an dernier.
« On trouve normal d’associer les deux marques. Tim avait brillé avec Honda, il n’en a pas eu le temps avec Yamaha. Après son accident, on a aussi entendu tout et n’importe quoi sur sa nouvelle moto, alors, vis-à-vis de Yamaha, c’est important de montrer qu’on ne leur tient pas rigueur, explique Rudy Potisek. L’accident de Tim, ce n’est pas la faute de quiconque, c’est un concours de circonstances. Il était si heureux de ce nouveau contrat… » Enfin, malgré la douleur, la famille Potisek refuse qu’on s’apitoie sur son sort.
« Pour Tim, on ne demandera pas une minute de silence, mais trente secondes d’applaudissements. Même si l’émotion sera intense, on ne sera pas là pour faire pleurer. Il y aura une course et il y aura un vainqueur qui méritera sa victoire », insiste Rudy Potisek.
Au paradis des champions, Timoteï Potisek peut être fier des siens.
https://www.lavoixdessports.com/Enduropale-du-Touquet/2010/01/12/article_la-famille-potisek-prepare-dignement-son.shtml
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