Je ne pensais pas réécrire un jour ici, mais je ne peux pas rester silencieux en apprenant le décès d’Éric Breton avec qui j’ai collaboré durant quelques années sur Mx2k.com et Motocross Emag, magazine digital dont il fut lui aussi à l’origine.
Je ne suis pas de la même génération qu’Éric (il était déjà journaliste alors que je n’étais pas encore né) et donc je ne suis pas le mieux placé pour résumer la carrière de ce grand Monsieur de la presse moto. Je me contenterais simplement d’évoquer l’homme avec qui j’ai eu le plaisir de travailler.
Je n’ai pas connu Eric durant la période faste où il était aux commandes de Moto Verte, Moto Revue ou Rock & Folk. A vrai dire, je ne sais plus à quand remonte notre rencontre, très certainement sur un terrain de motocross au moment où il a lancé le magazine Motocross France. Nous avons réellement commencé à travailler ensemble en 2014 pour Motocross Emag, puis sur Mx2k.com où d’ailleurs il intervenait parfois sur le forum de discussion sous le pseudo de « Bigritt », depuis 2005.
Éric avait une culture incroyable et c’était un vrai passionné. J’ai passé pas mal d’heures à ses côtés lorsque nous nous rendions sur les courses. C’était toujours palpitant de l’écouter raconter ses nombreuses histoires, que ce soit ses aventures sur le Dakar auquel il a participé, ses reportages aux US ou même ses soirées en compagnie de rockstars pendant la période Rock & Folk. Il était intarissable ! Eric a vécu les grandes heures de la presse où c’était « budget no limit », et me faisait toujours rêver lorsqu’il revenait sur cette période révolue.
Homme de presse écrite, Eric Breton a aussi beaucoup travaillé pour la télé comme ici aux côtés de Maxime Martin pour une émission pour la chaine MCS Extrême, devenue aujourd’hui SFR Sport.
Il était aussi une plume comme on en fait rarement maintenant. Il savait manier les mots comme personne. Je sais qu’il avait plaisir à écrire pour Mx2k.com ou Motocross Emag car il n’était pas bridé par la place comme sur un mag papier. Il pouvait parfois m’envoyer un sujet qui comptait plus de dix pages pleines en me disant : « Ce qui est bien avec le digital, c’est qu’on n’a pas de problème de place ! ».
Eric, c’est vrai, tu avais quelques fois la fâcheuse tendance à m’envoyer tes sujets hors délai. Mais là, si tu avais décidé de partir avec quelques années de retard, je ne t’en aurais vraiment pas voulu.
Je suis heureux et fier d’avoir croisé ta route. Salut camarade.
Valentin Guinberteau