1998, ce n’est pas seulement l’année de notre première étoile en foot. C’est surtout la saison d’un duel absolument titanesque entre deux Monuments du sport, j’ai nommé Stefan Everts et Sébastien Tortelli.
En 1998, Stefan Everts, à 26 ans, est totalement au sommet de son art. Il est déjà quatre fois champion du monde, dont trois fois en catégorie 250 de suite, et possède 33 victoires en GP avant le début de la saison. La seule année 97, il a gagné 9 GP sur 15, ne laissant que des miettes à ses vieux rivaux habituels Marnicq Bervoets ou Pit Beirer.
Pour faire simple, le champion en titre plane au-dessus du cross mondial, après avoir enfin mis derrière lui les difficiles années Greg Albertyn. Qui plus est, il est sur une magnifique Honda 250 CR, au top de son développement elle aussi. Tout va comme sur des roulettes. Seule légère épine dans le pied, le jeune champion du monde 125 1996 Sébastien Tortelli, a montré dès sa première année en 250 qu’il n’avait peur de rien ni de personne. Avec six victoires de manches, il a montré que s’il manquait encore de régularité, la vitesse n’était pas un problème. En plus, Tortel’ est un monstre physiquement et n’hésite pas à aller au contact. Un dur, un vrai.
Et toute cette saison 1998 va donc être un affrontement total, à couteaux tirés, entre l’esthète belge du pilotage et le plus accrocheur de nos français depuis Luigi Séguy. Tortelli ne lâche rien, jamais. Les deux opposants aux styles opposés vont dès lors survoler la saison, ne laissant échapper qu’un GP (République Tchèque) au profit de Pit Beirer et trois manches seulement (2 pour Beirer, une pour Vohland). Everts remporte les deux manches en France ? Tortelli réplique de la même façon en Belgique ! Everts va quand même subir un revers de taille en se faisant retirer les points de sa seconde place en seconde manche au Brésil à cause d’un pot trop bruyant, ceci après un accrochage en début de manche avec le Dyno. Les 8 autres parties du GP de France sont sur l’excellente chaîne de 321troiscentvint1
Surtout, au bout du bout, et après que chacun ait plus ou moins dominé l’autre par phase dans la saison, ils se pointent en Grèce avec 8 points d’écart en faveur de Stefan. Puis trois seulement après la victoire de Tortel’ en première manche. Enfin, après une passe d’arme une nouvelle fois légendaire (elles ont été nombreuses cette saison!), Seb double une fois de plus Everts qui craque mentalement et finit par partir à la faute. Tortelli a gagné, il est champion du monde en ayant détrôner au passage le King Everts. Un roi qui va avoir un peu de mal à s’en remettre, avec une traversée du désert causée par la rupture avec son manager Grant, son passage avorté chez HVA, sa blessure à Beaucaire… Avant de se reprendre et faire monter son total à 10 titres mondiaux.
Quand TF1 faisait le boulot, avec l’excellent Laurent Corric aux manettes :
Seb Tortelli, lui, va partir aux USA dès 1999 chez Honda. Même s’il n’a pas complètement concrétisé tout son potentiel, il a tout de même démontré à de multiples reprises qu’il était le meilleur pilote du monde (Glen Helen, on y reviendra !), que Ricky Carmichael soit là ou pas. Énorme respect…
Pour le plaisir, la dernière manche en entier. Commentée en allemand, c’est encore meilleur !