Le Supercross de Paris faisait son retour pour sa 38e édition, ça ne vous aura certainement pas échappé. Et franchement, ça a fait du bien de retrouver la salle de Nanterre remplie de camions de terre et de bosses, même pour un samedi après-midi à l’heure du thé, et même sans whoops. Avis aux nombreux “rageux”, ils disent les jeunes sur internet : non, il n’y avait certainement pas moyen de faire autrement. Sinon, des organisateurs aussi chevronnés et talentueux que Xavier Audouard et Eric Péronnard l’auraient fait. Cette édition #38, à l’image du tout récent salon de Milan, est une façon de se relancer, de rebondir après une terrible année blanche. Pensez-vous vraiment que les organisateurs n’auraient pas préféré avoir Cooper Webb, les frères Lawrence et des whoops ? Bah oui, aussi sûrement qu’un ours fait dans les bois… Mais il se trouve que ce n’était pas possible, et qu’ils ont donc dû trouver au dernier moment un angle pour parvenir à constituer un plateau décent.
L’explication de la piste par son concepteur.
Et il a plutôt bien fonctionné ce plateau ! OK, ce n’était pas celui des plus grandes années du Supercross de Paris, on est tous d’accord là-dessus. Je pense que Xavier Audouard est au courant… Mais, une nouvelle fois, c’était “mieux que rien”, une façon calculée et intelligente de relancer la machine, grippée par ce fucking Corona. Une deuxième année blanche aurait très bien nous coûter ce SX de Paris tout court, tout simplement. On a déjà perdu Genève, Gênes, Milan, Barcelone… On peut se dire que ça suffit, non ? Le Supercross de Paris est une institution qu’il faut préserver, quitte à faire quelques efforts.
Ceci dit, le spectacle sur la piste a tout de même été au rendez-vous, et la vibe dans les pits était très positive. On sentait des sourires derrière les masques, les fans et l’industrie étant contents de retrouver la course. Voir évoluer des légendes comme Antonio Cairoli ou Chad Reed, des tops supercrossers comme Marv’ Musquin ou Justin Brayton, des stars des GP comme Romain Febvre et Maxime Renaux, et même un Canadien ou encore le vendeur de voiture Kyle Peters, avouez que ça n’est pas commun, et que ça occupe très bien un samedi après-midi pluvieux. Ajoutez à cela ce fou volant de Frank Zapata et son extraordinaire machine volante et vous obtenez un spectacle quand même assez incroyable. Hormis la très fâcheuse blessure de Romain Febvre (tibia-péroné, il a été opéré, place à la convalescence), ce Supercross de Paris s’est passé comme sur des roulettes. Avec même une bonne initiative le vendredi, une sorte de stage de pilotage pour quelques jeunes triés sur le volet, amenés à avoir une première expérience sur une piste de Supercross. Celle-ci n’était pas la plus technique du monde, mais ceux qui ont déjà eu l’occasion de rouler sur une vraie piste de SX savent que ça ne se prend pas à la légère et que c’est infiniment plus dur sur la moto que depuis les gradins ou devant son smartphone. La preuve ? La voici en vidéo par Dylan Langagne, un jeune qui l’a vécu, et qui dépose 99.9% des commentateurs de canapé. Non, même sans whoops, même adoucie, une piste de SX, c’est sauvage.
Un petit mot de Dylan Langagne
Par Rich’, photos Supercross de Paris.