Le Britannique avait quitté Yamaha sur un succès à Lierop, en toute fin de championnat 2013, célébrant ce jour-là sa première victoire en Grand Prix, au guidon d’une YZF 450 engagée sous les couleurs de la petite structure privée JK SKS-Gebben. Trois ans plus tard, il a gonflé son palmarès de deux autres succès en GP ainsi que de deux championnats nationaux, avec KTM. Et à 28 ans voici l’Ecossais de retour en bleu pour 2017, au sein de l’équipe Wilvo Yamaha qui débarque en catégorie reine en tant que team satellite numéro un.
Suite à la dissolution du team Wilvo Virus Performance KTM de Steve Turner, Simpson va donc retrouver son ancien coéquipier Arnaud Tonus sur des motos bleues. Celles-ci seront équipées de suspensions KYB usine et bénéficieront chez Michele Rinaldi d’un programme séparé de celui de l’équipe usine qui emploie toujours Romain Febvre et Jeremy Van Horebeek. « SS 24 », qui vient par ailleurs de convoler en justes noces, avait terminé quatrième du championnat 2015 avant de connaître pas mal de soucis cette saison, notamment une main cassée, qui lui ont valu de ne finir que dixième de l’exercice qui s’est achevé au mois de septembre dernier.
Des regrets de quitter la marque orange, ou bien êtes-vous plutôt excité de retrouver les bleus ?
C’est plutôt l’excitation qui prédomine, dans la mesure où lorsque j’ai quitté Yamaha je venais de réaliser d’excellentes perfs aux commandes de la machine du team JK SKS. Nous utilisions des suspensions WP et des moteurs « maison » et nous avions fait de notre moto un super engin, sans doute l’une des meilleures machines que j’aie pilotées, en matière de sensations au guidon. Cela avait donc été une sorte de déchirement de quitter la marque japonaise, mais d’un autre côté j’ai vécu trois bonnes saisons dans l’ensemble avec KTM, avec qui j’ai tout de même réussi à grimper au quatrième rang mondial. Evidemment cette saison qui vient de s’écouler a plutôt constitué une déception, à cause de la blessure naturellement, mais aussi parce que je ne me suis jamais senti aussi à l’aise que les deux années précédentes. Ce retour chez Yamaha, avec une bonne moto, de bonnes suspensions, de bons châssis et de bons moteurs, un cocktail efficace qui a largement fait ses preuves ces dernières années, ça me rend très enthousiaste, bien sûr ! Je vais devoir construire de bonnes relations avec ma nouvelle équipe mais il est certain que le fait qu’elle soit basée au bout de la rue où je réside en Belgique va forcément faciliter la tâche. Steve Turner lui-même vous dira qu’il n’était pas évident de diriger un team depuis le Royaume-Uni… Mais il a fait du bon boulot et je veux le remercier pour tout ce qu’il a fait pour moi cette saison.
Vous êtes de retour auprès de Yamaha Europe, que vous aviez déjà approché en 2012 à l’époque où vous rouliez pour Steve Dixon, sur du matériel de pointe : qu’est-ce que ça vous inspire ?
Il n’y a qu’à jeter un œil à l’allée d’auvents aux couleurs de Yamaha dans le paddock, qui n’a cessé de prendre de plus en plus en plus de place ces dernières années, pour se convaincre que la marque japonaise est de plus en plus impliquée en Grands Prix. Et avec de plus en plus de réussite ! A coup sûr le fait de remporter le championnat l’an dernier les a boostés à tous les niveaux. Je sais qu’ils ont envie de mieux s’implanter sur le marché du Royaume-Uni, mais je ne sais pas encore s’ils visent le championnat britannique et donc si j’y participerai comme je l’ai fait ces dernières années. J’aimerais beaucoup ! Ils ont Febvre et Van Horebeek pour bagarrer pour le titre mondial, mais leur organisation avec GYTR signifie qu’ils aspirent à davantage de présence, qu’ils veulent élargir leur influence. En tous cas nous allons bénéficier de super pièces, d’un excellent matériel et nous n’aurons qu’à mettre tout ça au point selon nos goûts pour nous aligner en course.
Trois teams en trois saisons, ça ne vous gêne pas de devoir changer à nouveau d’environnement ?
Pas vraiment. J’ai vécu 2016 comme une année test après deux saisons où j’avais dû faire beaucoup de choses par moi-même, rien qu’avec mon père. Et ça s’est avéré très sympa, sur un certain plan, d’être beaucoup plus soutenu. Je pense que c’est plutôt une bonne chose de travailler avec une nouvelle équipe, c’est toujours rafraîchissant en fait. Et puis chez Wilvo Yamaha je vais retrouver pas mal de gars que je connais depuis longtemps. Quant à Louis, ça fait quelque temps qu’il est en rapport avec Steve Turner et du coup nous avons souvent été assez proches cette saison. Cela fait plusieurs mois qu’on discutait ensemble de la suite à donner aux événements, cherchant la bonne direction. Louis est vraiment très concerné par le team, de même il s’intéresse de très près aux pilotes et à leurs besoins. C’est super d’arriver dans une équipe où tout est prévu, où tout est prêt pour fonctionner au mieux et où en particulier on se préoccupe du confort des pilotes. Il ne faut jamais perdre de vue l’importance des pilotes, car sans eux il n’y a pas de courses. Et ça, trop de teams l’oublient… Louis, lui, a tout compris. C’est peut-être encore un débutant en manière de management d’une équipe, mais il est super motivé et il a envie de faire les choses comme il faut. Je pense qu’il a bien observé Steve cette saison et qu’il est prêt à endosser le costume. Bref, au total on va disposer d’un bon package.
Il est possible, dites-vous, que vous ne disputiez pas le championnat britannique en 2017 : ça va vous faire tout drôle…
En vérité je n’ai pas toujours disputé le British Championship : en 2009, 2010, 2011 et même 2013 je ne l’ai pas couru et je ne crois pas avoir été moins occupé ! Il y a toujours des épreuves à aller découvrir ou redécouvrir, et moi j’aime trop courir : monter sur la moto et m’aligner au départ, prendre place derrière la grille, tout ça. C’est qu’il n’y a rien de plus chouette que de gagner des courses ! Vous pouvez vous aligner en Grands Prix sans en rater un seul et faire ce qu’on appelle de bons résultats sans jamais néanmoins monter sur le podium. Mais ne pas accéder au podium, ne pas gagner de manches, « juste » terminer régulièrement disons cinq, six ou septième par exemple, ce qui au niveau mondial n’a surtout rien de déshonorant, eh bien ça peut finir par sérieusement entamer votre motivation. Alors s’il s’avère que je ne participe pas au championnat britannique, je chercherai, et je trouverai, de toutes façons des épreuves où m’aligner ici ou là…
Vous allez retrouver Arnaud Tonus comme coéquipier et ce sera la première fois depuis des années que vous en aurez un, n’est-ce pas ?
C’est super de retrouver quelqu’un avec qui j’ai déjà collaboré par le passé. Normalement je pensais avoir Aleksandr Tonkov à mes côtés, ce qui me plaisait bien dans la mesure où j’aurais eu l’occasion de partager mon expérience. Bon, ce qui lui arrive est vraiment déplorable, mais il va peut-être pouvoir nous rejoindre un de ces jours, même si pour l’instant on ne sait pas trop. Arnaud, je le connais, c’est un gars super, tout comme sa famille. Il vient de vivre des saisons pas faciles, terribles même, mais c’est un garçon très doué. Ça va être intéressant de travailler tous les deux, surtout à l’intersaison, de mener ensemble toutes les séances de testing qui nous attendent. D’élaborer une bonne base de travail en vue de la longue saison qui se profile. Je pense qu’on va pouvoir créer une bonne ambiance, ce qui est important : tout pilote a besoin de bosser en harmonie avec son ou ses coéquipier(s), tout comme avec l’équipe qui les entoure. Louis veille à cet aspect des choses, il tient à ce qu’au quotidien ça se passe au mieux sous l’auvent. Que tout le personnel qui compose l’équipe se montre solidaire et agisse à l’unisson. Avec Arnaud, je ne me fais pas de souci, ça va le faire. D’autant qu’il a tout le talent nécessaire pour réussir en MXGP. Et que de bonnes performances de sa part ne peuvent que m’être profitables, bien sûr. Je ne souhaite qu’une chose : que nous soyons tous deux au top !