Si on connaissait le vainqueur avant la course, il n’y aurait pas besoin de rouler… Cela dit, à quelques dindes aux marrons près d’Anaheim 1, il est temps de jeter un œil aux forces en présence avant le grand rendez-vous à l’Angel Stadium. Suivez le guide !
À tout seigneur tout honneur, il nous faut démarrer ce preview de la saison 2020 de SX par le tenant du titre Cooper Webb. C’est peu dire que le jeune pilote KTM a été la révélation de la saison dernière. Sept victoires, ce qui en fait le meilleur performeur de l’année, des podiums à gogo, une propension à partir devant inégalée, celui qui sortait de deux saisons pourries avec Yamaha s’est mis au boulot avec Aldon Baker, et autant dire que ça a payé ! Sera-t-il capable de renouveler l’exploit ? Difficile à dire, d’autant que conserver le titre est parait-il plus dur que de l’obtenir. On ne peut pas vous dire, on n’a jamais été champion SX ! Plutôt discret sur les réseaux sociaux cet hiver, reste à voir comment Coop’ va gérer sa nouvelle popularité. Ceci dit, CW1 est un winner depuis ses débuts chez les pros, on peut donc penser que la couronne ne pèsera pas forcément aussi lourd sur ses épaules que pour d’autres, comme son partenaire d’entraînement Jason Anderson. On y reviendra. Mais on peut légitimement penser qu’il fait partie des grands favoris à sa propre succession.
Eli Tomac… 27 victoires en SX, voici une statistique qui le place à hauteur de Bob Hannah comme le 8e meilleur performeur en supercross… Et toujours aucun titre SX. Mal à l’aise avec sa machine en début de saison dernière au point de faire virer Mike Williamson, son « crew chief », Eli s’est bien repris par la suite avec six victoires, dont la finale à Las Vegas. Très souvent le plus rapide, parfois totalement imprenable, Tomac ne cesse pourtant de nous étonner en passant parfois complètement à travers certaines courses, lâchant de gros points au passage. 2020 sera-t-elle enfin l’année Tomac ? Avec un an de plus de développement sur la (plus si) nouvelle Kawa, on pourrait le croire.. A moins que son jeune rookie de coéquipier ne vienne jeter de l’eau sur le feu. En tout cas, il fait évidemment partie des grands favoris, ça ne fait aucun doute.
C’est là qu’on aurait du parler de Marvin Musquin… Bon, vous êtes tous au courant, RDV l’année prochaine on l’espère !
Ken Roczen est un cas lui aussi très intéressant. Parfois un peu en deçà, parfois brillant l’an dernier, il n’a pourtant pas réussi à décrocher une seule victoire qui aurait permis de lui rendre ce mental de winner qu’il affiche depuis le début de sa carrière. En proie à un mal mystérieux qui l’empêchait de disposer de son plein potentiel physique, on ose espérer que l’histoire est réglée et que Kenny va enfin pouvoir donner la pleine mesure de son immense potentiel. Reste à étudier également de près la dynamique de son duo avec son partenaire d’entraînement Adam Cianciarulo, désormais lui aussi chez les « grands », et avec quelques légitimes ambitions. Qu’est-ce qui va se passer si AC9 le bat à A1 ? Et après ? On sait les deux très potes et assez cools, mais l’ego de ces champions hors-normes est si fragile que cette donnée risque d’être une des storylines les plus importantes de la saison !
Le leader du #teamfried Jason Anderson est un autre cas intéressant. Vainqueur du championnat en 2018, on sait donc qu’il en est capable. La question est de savoir s’il le veut vraiment… Car même s’il travaille toujours avec Aldon Baker, Jason s’en affranchit volontiers avec un programme basé principalement sur la côte ouest, pendant que le reste de la bande se tire la bourre en Floride. JS21, dorénavant plein aux as et bénéficiant d’une grande notoriété, est-il disposé à faire les efforts nécessaires pour se (re)battre pour le titre ? C’est LA grande question, parce qu’on sait que niveau vitesse et talent, il a tout ce qu’il faut pour. Reste à avoir l’envie d’avoir envie, comme disait Johnny. Halliday, pas Aubert.
Difficile de voir le titre échapper à un de ceux-là. À moins que… Adam Cianciarulo a montré lors de la Monster Cup que la vitesse est là, pas de problème. La constance ? On verra, une saison complète en 450 n’ayant rien à voir avec un championnat 250 avec moitié moins de courses et un calendrier beaucoup plus allégé. AC a toutefois montré une superbe régularité et de la confiance tout au long de l’outdoor, preuve que l’apport de Nick Wey porte ses fruits niveau coaching. Nick est considéré outre-Atlantique comme un des ex-pilotes les plus intelligents et a connu pendant près de 15 ans le haut niveau dans la catégorie reine, on compte donc sur lui pour guider AC sur le bon chemin.
Reste ensuite tout un tas de pilotes qui peuvent gagner des finales, voire faire illusion sur une partie de la saison. On pense par exemple à Justin Barcia, vainqueur d’A1 l’an dernier. BamBam est dos au mur, dans sa dernière année de contrat, et sait donc qu’il doit se sortir les doigts cette saison. À tel point qu’il vit avec sa femme dans son camper en Californie en ce moment pour se donner les moyens de tester au maximum avec son team Yamaha.
Autre élément à surveiller, Justin Brayton. Après avoir remporté le championnat d’Australie cet hiver pour la 4e fois consécutive, le vétéran est dans la forme de sa vie, au guidon de la seconde Honda HRC qu’il a récupéré après la retraite de son pote Cole Seely. Solide, malin, rapide, JB10 est tout à fait capable de claquer une ou deux finales cette saison, et pourquoi pas l’ouverture.
Blake Baggett a gagné à Glendale l’an dernier, avant d’enfiler podiums et courses décevantes. Honnêtement, c’est aussi à quoi on peut s’attendre l’an prochain du pilote KTM. Des coups d’éclats, mais on a du mal à le voir sur le podium final du championnat.
Dernier vainqueur potentiel selon nous, Zach Osborne. Zach cartonnait à l’entraînement l’an dernier avant de se blesser, et a réussi à mettre le pied sur le podium avant la fin de saison. Après un hiver « propre », on a hâte de voir ce qu’il peut donner avec un bon départ…
Il nous tarde de voir ce que va donner Aaron Plessinger… L’an dernier, le rookie a eu bien du mal à se mettre en route, avant de se blesser gravement juste quand ça commençait à aller mieux. Il se murmure aux US qu’AP fait en 2020 sa dernière saison en SX/MX avant de retourner gagner plus tranquillement sa vie en off-road, vraisemblablement en GNCC, d’où il vient. Alors, saison en trop ou sortie avec panache ? On va bien voir.
On aurait pu parler de Wilson, qui compte rouler à A1 mais sera diminué, de ce pauvre Joey Savatgy, auteur d’une saison 2019 intéressante, de Malcolm Stewart, sans doute candidat à un podium cette saison si les whoops sont costauds, de Justin Bogle sur une KTM d’usine du team Rocky Mountain, de Justin Hill chez Moto Concept ou même de la tournée d’adieu de Chad Reed… Mais il est temps de s’arrêter là, de profiter des fêtes avant de se poser devant Automoto La Chaine dimanche 5 janvier, pour le début du plus beau championnat de la planète. RDV bientôt !