Red Bud est certainement le circuit le plus connu et aussi le plus apprécié des pilotes américains. La terre du Michigan, le facteur historique et le fait que la course se déroule traditionnellement le week-end du 4 juillet, la fête nationale américaine, n’y sont pas étrangers. Mais Red Bud est aussi synonyme de LaRocco’s Leap, le saut le plus mythique du motocross.
L’histoire date de l’automne 1991. Mike LaRocco, alors pilote officiel Suzuki, cherche quelqu’un pour refaire son circuit d’entraînement dans l’Indiana. Il trouve finalement, en la personne de Tim Ritchie, dont le père Gene n’est autre que le propriétaire du déjà légendaire circuit de Red Bud, près de Buchanan, dans le Michigan tout proche d’où habite Mike. Tim construit donc le terrain, sur lequel, en accord avec Mike, il pose un énorme triple en montée de pas loin de 40 mètres. Le saut est tellement gros qu’ils l’appelent « Kong », en honneur à King Kong évidemment. À force de voir LaRocco s’envoyer ce gros jump sous ses yeux, Tim finit par se dire que ce serait sympa d’avoir la même chose sur le terrain familial, qui accueille déjà la caravane du cross national US depuis des années. En 1992, c’est chose faite. Après un long virage à gauche, un gros appel est construit, avec une réception toute proche et une grosse bosse plus loin. Les versions varient selon à qui vous demandez, mais la longueur approximative oscille entre 30 et 40 mètres. Mike LaRocco a aidé Tim a définir l’angle et la distance. Et lors de l’épreuve du National US cette même année 1992, Mike LaRocco est le premier à envoyer le jump sur sa Kawasaki 125. LaRocco’s Leap est né.
Même la caméra ne s’y attendait pas !
Depuis, c’est devenu un rite de passage obligé pour tous les pilotes qui veulent jouer devant. Le saut, tout à l’aveugle, n’est pas franchement technique, mais demande une qualité indispensable : le courage. Trop court ? Plus de chevilles. Trop long ? Plus de poignets… Fais ton choix, camarade. « En 2000, au premier essai je me suis cagué dessus. J’ai pas sauté. Mon père me dit, oh, tout le monde le fait, faut que tu y ailles ! Du coup, j’ai vu Kevin Windham, je savais qu’il le faisait. Je l’ai suivi avec la même vitesse que lui et c’est comme ça que je l’ai sauté . À l’époque avec les 250 2T, c’était fond de quatre jusqu’en haut ! Par contre, quand on est revenu avec les 450 en 2003, j’ai aussi mis la quatre à fond. Fallait pas. Je me suis mis un putain de long ! Sur le plat. Avec la 450, tu mets en trois à fond, tu ne cherches pas à comprendre, et ça passe. » L’anecdote est signée David Vuillemin.
De l’intérieur… Comme ça, ça parait facile !
Sauf que.
Depuis, le saut a un peu évolué, comme le virage devant, selon la volonté du promoteur de voir beaucoup de pilotes sauter ou pas. L’appel a été poussé, la réception a été montée, mais le facteur mythique reste le même. En 2013, Mike Larocco disait : « ça reste spécial de venir année après année ici et d’entendre LaRocco’s Leap partout ! Je n’ai plus aucune intention de le sauter maintenant. Mais je pense que je pourrais encore le faire. » Nous, on passe notre tour et on admire le spectacle !
James Stewart, facile !
Par Richard Angot.
Bonus !
Coeur avec les doigts…