Peu après que le Palais des Sports de Grenoble se soit vidé de ses 8500 spectateurs samedi soir, les bouchons de champagne ont sauté pour fêter comme il se doit les nouveaux Champions de France de la discipline. Chaleureusement félicité de toutes part pour la réussite de cette première édition du SX Tour – Championnat de France, Jean Luc Fouchet a bien voulu dresser un rapide bilan de l’année écoulée. « C’est vrai que le bilan est totalement positif, puisqu’on a gagné notre pari bien que l’on ait été attendu de pied ferme un peu partout. Ce sera encore plus positif pour nous si les Coisy, Paget et Demartis qui vont partir aux Etats Unis dans quelques jours obtiennent des résultats là-bas ! Au niveau sportif je pense que le résultat est là, même s’il est clair qu’on voudrait toujours mieux ! Je crois que le supercross revient de loin, on a eu une sorte de traversée du désert et quand on a lancé l’Eurocup début 2002 nous sommes repartis de rien pour reconstruire quelque chose. J’en profite pour remercier les organisateurs qui ont bien voulu nous suivre, aujourd’hui leur récompense c’est qu’on a un bon noyau de pilotes capables de remplir des salles de spectacle. Côté public le bilan est totalement positif, plusieurs soirées se sont disputées à guichets fermés grâce au SX Tour et grâce aussi au Freestyle, avec son désormais traditionnel « back flip ». Le Supercross a vu éclore le Freestyle voilà plusieurs années, aujourd’hui le Freestyle nous le rend bien…. Bilan positif encore parce que les partenaires ont joué le jeu, y compris les importateurs, et je pense que tout le monde en tirera les dividendes. Pour mon frère Thierry et moi-même c’est bien sûr l’aspect sportif qui l’emporte, et on constate qu’au bout de trois ans – rappelez-vous qu’on s’était donné trois ans en lançant l’Eurocup – on atteint l’objectif et aujourd’hui nous avons en France un réel vivier de pilotes de Supercross » confie volontiers Jean Luc au sortir d’un véritable marathon qui l’a conduit à construire en l’espace de cinq semaines les pistes de Bercy, Barcelone, Lyon, Genève et enfin Grenoble !
Mais que font donc les étrangers ?
Plébiscité par les pilotes tricolores qui sont venus en masse sur les neuf épreuves du calendrier, le championnat n’a en revanche attiré que quelques pilotes étrangers, venus disputer l’une ou l’autre des manches. « On espérait voir plus d’étrangers venir sur les épreuves, mais aujourd’hui je dirais « tant pis pour eux ». Ils savent que le championnat existe, qu’il passe par Bercy, Barcelone et Genève pour ne citer que les capitales, et quand ils vont voir débarquer aux Etats Unis ou en Grands Prix des garçons comme Coisy, Pourcel, Renet ou Izoird ils comprendront qu’ils ont raté quelque chose. Que peut-on faire de mieux que de mettre en place un championnat qui accueille tout le monde ? Peut-être ont-ils un peu peur de venir, car comme nous le confiait Corrado Maddii son fils est champion d’Italie de Supercross mais se qualifie difficilement quand il vient sur le SX Tour. Les étrangers seront toujours les bienvenus, l’important pour nous est que l’on sait aujourd’hui remplir les grilles de départ car les français ont repris goût au Supercross. Maintenant c’est aux teams de se poser des questions, préfèrent-ils voir leurs pilotes se reposer de septembre à décembre plutôt que de venir faire un second championnat ? » s’interroge Jean Luc qui après une brève trêve hivernale va s’atteler à finaliser la prochaine édition du SX Tour – Championnat de France. « Nous allons rencontrer la Fédération Française début janvier pour voir ce que l’on va mettre sur pied l’an prochain, ce qui est sûr c’est que tous les organisateurs qui ont bien rempli les salles sont prêts à repartir. Le calendrier devrait être très proche, on va plutôt travailler sur les règles sportives avec sans doute la ré-introduction de le super finale. On réfléchit aussi à la formule, car beaucoup de pilotes ne peuvent venir disputer les épreuves estivales et quand ils prennent le championnat en marche ils ont un handicap points trop important ; il n’est pas question d’évincer les épreuves estivales, mais peut être faut-il scinder les classements ? Ce qui est sûr c’est que les jeunes doivent rouler en SX durant l’été, c’est une condition impérative pour qu’ils arrivent en forme à Bercy qui reste la référence en la matière » conclue cet infatigable porte-parole de la discipline, qui peut être fier du travail effectué en l’espace de trois petites années avec sa fidèle équipe. Rendez-vous dans quelques mois, pour le coup d’envoi d’une nouvelle saison de Supercross, et gardez un œil sur l’ouverture du championnat des Etats Unis ou quelques « frenchies » vont tenter leur chance !
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