Nations : un bilan emballant !
Salut les p’tits n’veux ! Eh bien voilà : au terme d’une interminable promenade autour du globe, après dix-neuf Grands Prix et une sorte de « Super Bonus », la saison 2017 s’est donc achevée en totale apothéose en terre britannique lors d’une journée mémorable qui, malgré le ciel gris, bas, terne et pluvieux, s’est colorée au fil de l’après-midi d’un formidable feu d’artifice bleu-blanc-rouge tiré par le Team France qui, haut la main, a su conserver « son » Trophée Chamberlain ! L’heure est donc à un premier bilan… Tricolore et pour tout dire emballant !
Lorsque la FFM avait dévoilé la composition initiale du Team France, ça m’avait sauté aux yeux direct, façon flash. Et j’étais parti comme en quatorze, ici même, la fleur au fusil, débordant d’une belle confiance en vertu de cette fameuse loi des séries (qui en réalité ne repose sur rien, sinon du vent) : victorieux depuis 2014, capables d’aligner une véritable équipe-commando basée sur un trio hyper-solide, parfaitement encadrés et forts d’une sérieuse expérience d’un événement qu’ils semblaient en quelque sorte s’être complètement approprié, les Bleus allaient débarquer dans la campagne anglaise en favoris numéro un et au bout du compte rester les maîtres du jeu, dominant la partie sans jamais trembler, en vrais patrons du motocross planétaire. Nom d’un petit bonhomme !
Seulement voilà, les défections successives de Dylan Ferrandis puis de Benoît Paturel, sérieux artisans l’un et l’autre des succès tricolores en Lettonie et en Italie, respectivement, ont forcément ébréché le joli cadre, déjà prêt à l’emploi, destiné à recevoir le diplôme promis. Qui donc allait bien pouvoir remplacer ces deux spécialistes de la deux-et-demie, assurément nos deux valeurs les plus sûres au guidon d’une 250 ? De la liste des éventuels prétendants au poste de troisième homme, ou du moins celle évoquée dans la presse, comme « soufflée » à l’oreille de l’entraîneur national (on le sait parfaitement, à la veille de chaque « match » crucial pour les couleurs d’un pays, le nombre de sélectionneurs autoproclamés équivaut généralement plus ou moins à celui des fans !), fort longue pourtant, impossible de sortir un nom faisant clairement l’unanimité, se détachant comme une évidence absolue… Disons qu’il s’agissait de trouver le gars qui ferait l’affaire, hum, par défaut, en vérité : le pilote capable de rassembler le plus grand nombre autour de sa personne, même si ce choix restait loin d’éveiller quelque enthousiasme particulier, d’exciter les imaginations. Ainsi a-t-on entendu des réflexions du genre : « Eh, les Allemands se sont bien imposés avec un Schiffer, après tout ! ». Tout à fait significatives d’un certain manque de conviction, pour le moins…
Finalement Pascal Finot et la FFM n’ont pas vraiment traîné, ils ont fait leur choix et si celui-ci n’a pas tout de suite convaincu tout le monde, s’il a parfois surpris, voire même dérangé certains, manifestement incrédules, il s’est avéré définitivement pertinent, merveilleusement opportun, tout à fait payant et c’est bien là le principal : le sélectionneur est resté invaincu à la tête de l’Equipe de France. Trois mandats, trois succès, quel bilan ! Ce n’était pas gagné, pourtant… Face aux complications, Finot et la Fédé ont pris leurs responsabilités, ils ont fait un pari, osé pour le moins pouvait-on penser, en allant faire appel à quelqu’un qui, s’il a bien été une valeur sûre du MX2 (quatrième du championnat 2013), cette embellie datait un peu, l’élu ayant non seulement délaissé la cylindrée 250 cc depuis trois saisons mais au surplus carrément abandonné la discipline douze mois plus tôt pour tenter sa chance en enduro (non ans réussite cela dit)… Christophe Charlier, le candidat retenu, venait en effet de s’imposer aux ISDE disputés sur le sol national à Brive début septembre au sein du Team France, en compagnie de Loïc Larrieu, Christophe Nambotin et Jérémy Tarroux (tous anciens crossmen comme lui mais ô combien plus expérimentés entre les banderoles ! D’ailleurs, il convient de noter que CC était déjà « remplaçant » à Brive, appelé suite au forfait de Mathias Bellino…) : OK, mais de là à convenir dans le rôle indiqué, à savoir rouler en cross au top-niveau mondial face à la crème des spécialistes de la deux-et-demie, dans leur jardin et en pleine bourre, tous les Zach Osborne, Jorge Prado, Thomas Olsen, Michele Cervellin, Brian Bogers, Brent Van Doninck et compagnie, sans oublier le jeune Wallaby Hunter Lawrence, révélation de la saison, hum, on pouvait trouver ça un peu présomptueux, non ?
Demander à un gars qui eût-il été crossman les trois-quarts de sa vie ne pratiquait plus la discipline depuis un an, qui depuis trois n’avait plus couru dans la catégorie, qui ne connaissait pas du tout la machine qu’il allait devoir piloter (s’il a pu s’entraîner à trois ou quatre reprises sur une 250 FC stock, il n’a découvert sa machine de course, une moto d’usine très sportivement confiée par Jacky Martens, que la semaine précédant l’épreuve !), c’était tout de même une sacrée gageure, dira-t-on. Un drôle de coup de poker…
Qui au final va s’avérer un formidable coup de maître ! C’est le charme des paris : rien n’est moins sûr, souvent on perd, parfois on gagne… En l’occurrence ça pouvait paraître extrêmement tiré par les cheveux, limite de chez limite, eh bien finalement c’était loin d’être un mauvais calcul, le plan Charlier. Lorsque contre toute attente ils s’imposent, ce sont les chevaux les moins cotés qui rapportent les plus gros jackpots ! L’option a fonctionné à merveille : bravo à l’encadrement de l’équipe qui donc a eu le nez fin puis a su mettre son invité de dernière heure dans les meilleures dispositions, le motivant aux petits oignons en lui faisant miroiter l’énormité d’un exploit tout à coup à sa portée. Et surtout évidemment standing ovation pour Christophe, tant à Matterley Basin en un mot il fut parfait ! Sixième de la seconde manche, il a parachevé le triomphe des Bleus. Comme l’a confié Romain Febvre en rigolant : « Il nous a bluffés ! S’il avait dû repartir pour une troisième manche, peut-être l’aurait-il gagnée… ».
Bien sûr, rien qu’avec le duo Paulin-Febvre la France dispose déjà d’une police d’assurance en béton quand vient l’heure des Nations. Deux top-5 a minima du MXGP, l’un ayant déjà été vice-champion du monde, montant à nouveau sur le podium final cette saison, l’autre ayant quant à lui coiffé la couronne suprême en 2015, sixième cette fois et auteur d’une fin de parcours en trombe : c’est assurément du lourd, du très lourd, du brutal et serein à la fois. Neuf (!) participations consécutives aux Nations au compteur en ce qui concerne Gautier, un curriculum sur cette épreuve reine bientôt digne des plus grands (on songe à De Coster, ce genre de référence) : fort de quatre succès de suite désormais, le Sudiste, capitaine indiscutable, s’est bâti sur le Mondial par équipes un palmarès qui n’est pas près d’être égalé. Romain de son côté en est à trois participations et autant de victoires, non sans avoir à trois reprises signé le meilleur score tricolore. A Matterley encore (2/3) il a figuré par deux fois au commandement des manches qu’il a disputées et sans des problèmes de lunettes sans doute eut-il été bien difficile de l’en déloger… Ces perfs, associées à celles de Gaut’ qui, fidèle à ses habitudes, a une fois de plus répondu présent (3/6), ont permis de présenter en fin de journée une note incomparablement plus claire et légère, comparée à celles des autres nations : un total de vingt points en cinq résultats, quand les Néerlandais en comptaient onze de plus et les Britanniques douze. A méditer en sachant que Max Anstie (1/1) et Jeffrey Herlings (1/2) ont pourtant fait des miracles… Glenn Coldenhoff en revanche n’a pu scorer mieux que 8/11 et Brian Bogers 9. Côté UK, si Dean Wilson a très honorablement limité les dégâts (7/8), Tommy Searle moins à son affaire que de coutume aux Nations n’a jamais figuré aux avant-postes (15). Les Belges sont cette fois restés échoués au pied du podium et très loin du compte (53 points), précédant les Suisses (56) et les Australiens (58, malgré les exploits d’Hunter Lawrence, décidément diabolique sur terrain gras, 4/8). Quant aux Américains, largués, neuvièmes (85), ce n’était vraiment pas leur jour : « Les pires Nations que j’aie connues », confiait Coach Roger dimanche soir. Si Zach Osborne a brillamment surnagé (10/3), Thomas Covington s’est abîmé un genou dès ses premiers tours de roues (17/22) et Cole Seely, très inexplicablement, a subi deux DNF sur… bris d’amortisseur. Ressort baladeur… Après un tel affront, on peut imaginer que le team USA aura à cœur, dans douze mois, de redorer son blason at home dans le Michigan !
Mais revenons à nos héros, ne boudons surtout pas notre plaisir et, si vous voulez bien, les p’tits n’veux, terminons cet hommage sur un point d’histoire (j’adore ça). C’est que, tant qu’on y est, il convient de rétablir la vérité à propos de ce que le sieur Christophe Charlier vient d’accomplir en à peine un mois : le Corse est à ce jour devenu the one and only, le seul et unique pilote à avoir réussi cet exploit insensé qui consiste à remporter la même année le MX des Nations et les ISDE (en tant, plus précisément, que membre de l’Equipe de Trophée Mondial victorieuse) ! Certes, comme l’ont fait remarquer certains commentateurs avertis, il y a de cela fort longtemps (en fait près de… soixante-dix ans !) deux pilotes britanniques ont eux aussi brillé au firmament des deux épreuves reines de l’off-road international : vainqueurs, à tout jamais pour la plus grande gloire de l’Union Jack, du premier Motocross des Nations de l’histoire, en 1947 aux Pays-Bas en compagnie de Bill Nicholson, Frederick Maurice « Fred » Rist (BSA) et Cecil « Bob » Ray (Ariel) ont aussi fait les beaux jours de l’équipe du Royaume-Uni de régularité tout-terrain (on ne disait pas encore enduro à l’époque), décrochant pour elle the Trophée, titre suprême, et ceci attention, trois fois de suite, s’il vous plaît, lors des ISDT 1949, 50 et 51 (Ray ayant aussi conquis le Vase d’Argent en 1948) ! Mais, comme on le constate, aussi talentueux et éclectiques eussent-ils été (également superbe trialiste, Ray a remporté les Six Jours d’Ecosse, par exemple), ces deux Anglais volants d’un autre âge n’ont jamais inscrit leurs noms tout en haut des tablettes de la FIM aux registres MX et enduro LA MÊME ANNÉE… Ce que CC 23, lui, vient de réussir : unique, pour sûr !
Pour rappel, s’il en est qui n’auraient pas retenu tous les détails les plus marquants de sa carrière, le Corse a toujours fait preuve, c’est indéniable, d’un immense talent. Mais, quoiqu’ayant obtenu dès son plus jeune âge des résultats flatteurs (champion de Provence 85 à 12 ans, par exemple), jusqu’à décrocher le titre européen 2009 en 250 cc devant un certain Jeffrey Herlings (ça cause, même si le prodige hollandais était de trois ans son cadet), il a ensuite « stagné » en GP MX2, connaissant trois saisons « blanches » à la suite à cause de blessures à répétition. Avant enfin de jouer un rôle de premier plan en 2013, signant ses premières victoires de manches et pointant au quatrième rang au classement final du championnat. Hélas sa dernière tentative en catégorie 250 l’année suivante devait constituer une déception, de trop nombreuses absences involontaires l’empêchant de confirmer. Et si sa première saison de MXGP, sur les Honda d’un team satellite, avait fait naître de belles promesses, lui valant d’être embauché fin 2015 par Ice One, la structure Husqvarna officielle, CC 23 ne parvenait à convaincre totalement et, sans guidon en fin d’année, bifurquait vers le Mondial d’enduro. Où il démontrait d’entrée d’excellentes aptitudes puisqu’il est d’ores et déjà quasi-assuré (l’Enduro GP ne s’achèvera que le week-end des 21 et 22 octobre en Allemagne) de terminer dans le top-ten de la discipline (et rookie de l’année, bien sûr), après avoir brillé d’importance aux ISDE. C’est pourquoi, sitôt « l’intermède » des Nations achevé, Charlier a réendossé sa casaque habituelle afin de préparer au mieux l’épreuve finale de son championnat, assurant qu’aujourd’hui il est enduriste à 100% et qu’en tous cas il se considère comme tel, même s’il a apprécié chaque seconde du week-end dernier à sa juste valeur. Et qu’il n’est pas peu fier de ses performances personnelles au sein des deux Equipes de France qu’il a eu l’honneur d’intégrer, avec lesquelles il a vécu des jours aussi forts en émotions, inoubliables !
Assurément, voici donc un garçon qui, comme certains de ses pairs, se bonifie avec le temps : à 26 ans, le natif d’Ajaccio semble aujourd’hui meilleur que jamais, plus confiant en ses possibilités surtout. Non content d’avoir épaté le milieu de l’enduro en réalisant une première saison remarquable dans sa nouvelle spécialité, Christophe Charlier vient d’entrer en fanfare au Panthéon des monstres sacrés de l’off-road en participant, et de quelle manière, au quatrième succès consécutif de l’Equipe de France au Motocross des Nations. Pour quelqu’un qui a priori n’était prévu au départ ni en Equipe de Trophée aux Six Jours, ni encore moins en Equipe de France aux Nations, il s’agit là de l’un de ces impensables coups de pouce du destin qui interpellent, n’est-ce pas ? Comme quoi rien n’est impossible. Hasards de la vie, fatalité, providence, coïncidences, imprévus, chance ? Certes, mais avant tout quelle maîtrise ! Toujours est-il que notre homme aura vécu ce qu’on appelle une année dorée. Sur tranche. Tout à fait exceptionnelle. Quelle belle histoire en tous cas ! Un vrai conte de fées, qui a hissé tout là-haut sur le toit du monde (et deux fois de suite la même année, bis repetita !) un garçon qui mérite cent fois ce qui lui arrive. Un destin… impérial ? Forza Corsica !
Nations : un bilan emballant !
Salut les p’tits n’veux ! Eh bien voilà : au terme d’une interminable promenade autour du globe, après dix-neuf Grands Prix et une sorte de « Super Bonus », la saison 2017 s’est donc achevée en totale apothéose en terre britannique lors d’une journée mémorable qui, malgré le ciel gris, bas, terne et pluvieux, s’est colorée au fil de l’après-midi d’un formidable feu d’artifice bleu-blanc-rouge tiré par le Team France qui, haut la main, a su conserver « son » Trophée Chamberlain ! L’heure est donc à un premier bilan… Tricolore et pour tout dire emballant !
Lorsque la FFM avait dévoilé la composition initiale du Team France, ça m’avait sauté aux yeux direct, façon flash. Et j’étais parti comme en quatorze, ici même, la fleur au fusil, débordant d’une belle confiance en vertu de cette fameuse loi des séries (qui en réalité ne repose sur rien, sinon du vent) : victorieux depuis 2014, capables d’aligner une véritable équipe-commando basée sur un trio hyper-solide, parfaitement encadrés et forts d’une sérieuse expérience d’un événement qu’ils semblaient en quelque sorte s’être complètement approprié, les Bleus allaient débarquer dans la campagne anglaise en favoris numéro un et au bout du compte rester les maîtres du jeu, dominant la partie sans jamais trembler, en vrais patrons du motocross planétaire. Nom d’un petit bonhomme !
Seulement voilà, les défections successives de Dylan Ferrandis puis de Benoît Paturel, sérieux artisans l’un et l’autre des succès tricolores en Lettonie et en Italie, respectivement, ont forcément ébréché le joli cadre, déjà prêt à l’emploi, destiné à recevoir le diplôme promis. Qui donc allait bien pouvoir remplacer ces deux spécialistes de la deux-et-demie, assurément nos deux valeurs les plus sûres au guidon d’une 250 ? De la liste des éventuels prétendants au poste de troisième homme, ou du moins celle évoquée dans la presse, comme « soufflée » à l’oreille de l’entraîneur national (on le sait parfaitement, à la veille de chaque « match » crucial pour les couleurs d’un pays, le nombre de sélectionneurs autoproclamés équivaut généralement plus ou moins à celui des fans !), fort longue pourtant, impossible de sortir un nom faisant clairement l’unanimité, se détachant comme une évidence absolue… Disons qu’il s’agissait de trouver le gars qui ferait l’affaire, hum, par défaut, en vérité : le pilote capable de rassembler le plus grand nombre autour de sa personne, même si ce choix restait loin d’éveiller quelque enthousiasme particulier, d’exciter les imaginations. Ainsi a-t-on entendu des réflexions du genre : « Eh, les Allemands se sont bien imposés avec un Schiffer, après tout ! ». Tout à fait significatives d’un certain manque de conviction, pour le moins…
Finalement Pascal Finot et la FFM n’ont pas vraiment traîné, ils ont fait leur choix et si celui-ci n’a pas tout de suite convaincu tout le monde, s’il a parfois surpris, voire même dérangé certains, manifestement incrédules, il s’est avéré définitivement pertinent, merveilleusement opportun, tout à fait payant et c’est bien là le principal : le sélectionneur est resté invaincu à la tête de l’Equipe de France. Trois mandats, trois succès, quel bilan ! Ce n’était pas gagné, pourtant… Face aux complications, Finot et la Fédé ont pris leurs responsabilités, ils ont fait un pari, osé pour le moins pouvait-on penser, en allant faire appel à quelqu’un qui, s’il a bien été une valeur sûre du MX2 (quatrième du championnat 2013), cette embellie datait un peu, l’élu ayant non seulement délaissé la cylindrée 250 cc depuis trois saisons mais au surplus carrément abandonné la discipline douze mois plus tôt pour tenter sa chance en enduro (non ans réussite cela dit)… Christophe Charlier, le candidat retenu, venait en effet de s’imposer aux ISDE disputés sur le sol national à Brive début septembre au sein du Team France, en compagnie de Loïc Larrieu, Christophe Nambotin et Jérémy Tarroux (tous anciens crossmen comme lui mais ô combien plus expérimentés entre les banderoles ! D’ailleurs, il convient de noter que CC était déjà « remplaçant » à Brive, appelé suite au forfait de Mathias Bellino…) : OK, mais de là à convenir dans le rôle indiqué, à savoir rouler en cross au top-niveau mondial face à la crème des spécialistes de la deux-et-demie, dans leur jardin et en pleine bourre, tous les Zach Osborne, Jorge Prado, Thomas Olsen, Michele Cervellin, Brian Bogers, Brent Van Doninck et compagnie, sans oublier le jeune Wallaby Hunter Lawrence, révélation de la saison, hum, on pouvait trouver ça un peu présomptueux, non ?
Demander à un gars qui eût-il été crossman les trois-quarts de sa vie ne pratiquait plus la discipline depuis un an, qui depuis trois n’avait plus couru dans la catégorie, qui ne connaissait pas du tout la machine qu’il allait devoir piloter (s’il a pu s’entraîner à trois ou quatre reprises sur une 250 FC stock, il n’a découvert sa machine de course, une moto d’usine très sportivement confiée par Jacky Martens, que la semaine précédant l’épreuve !), c’était tout de même une sacrée gageure, dira-t-on. Un drôle de coup de poker…
Qui au final va s’avérer un formidable coup de maître ! C’est le charme des paris : rien n’est moins sûr, souvent on perd, parfois on gagne… En l’occurrence ça pouvait paraître extrêmement tiré par les cheveux, limite de chez limite, eh bien finalement c’était loin d’être un mauvais calcul, le plan Charlier. Lorsque contre toute attente ils s’imposent, ce sont les chevaux les moins cotés qui rapportent les plus gros jackpots ! L’option a fonctionné à merveille : bravo à l’encadrement de l’équipe qui donc a eu le nez fin puis a su mettre son invité de dernière heure dans les meilleures dispositions, le motivant aux petits oignons en lui faisant miroiter l’énormité d’un exploit tout à coup à sa portée. Et surtout évidemment standing ovation pour Christophe, tant à Matterley Basin en un mot il fut parfait ! Sixième de la seconde manche, il a parachevé le triomphe des Bleus. Comme l’a confié Romain Febvre en rigolant : « Il nous a bluffés ! S’il avait dû repartir pour une troisième manche, peut-être l’aurait-il gagnée… ».
Bien sûr, rien qu’avec le duo Paulin-Febvre la France dispose déjà d’une police d’assurance en béton quand vient l’heure des Nations. Deux top-5 a minima du MXGP, l’un ayant déjà été vice-champion du monde, montant à nouveau sur le podium final cette saison, l’autre ayant quant à lui coiffé la couronne suprême en 2015, sixième cette fois et auteur d’une fin de parcours en trombe : c’est assurément du lourd, du très lourd, du brutal et serein à la fois. Neuf (!) participations consécutives aux Nations au compteur en ce qui concerne Gautier, un curriculum sur cette épreuve reine bientôt digne des plus grands (on songe à De Coster, ce genre de référence) : fort de quatre succès de suite désormais, le Sudiste, capitaine indiscutable, s’est bâti sur le Mondial par équipes un palmarès qui n’est pas près d’être égalé. Romain de son côté en est à trois participations et autant de victoires, non sans avoir à trois reprises signé le meilleur score tricolore. A Matterley encore (2/3) il a figuré par deux fois au commandement des manches qu’il a disputées et sans des problèmes de lunettes sans doute eut-il été bien difficile de l’en déloger… Ces perfs, associées à celles de Gaut’ qui, fidèle à ses habitudes, a une fois de plus répondu présent (3/6), ont permis de présenter en fin de journée une note incomparablement plus claire et légère, comparée à celles des autres nations : un total de vingt points en cinq résultats, quand les Néerlandais en comptaient onze de plus et les Britanniques douze. A méditer en sachant que Max Anstie (1/1) et Jeffrey Herlings (1/2) ont pourtant fait des miracles… Glenn Coldenhoff en revanche n’a pu scorer mieux que 8/11 et Brian Bogers 9. Côté UK, si Dean Wilson a très honorablement limité les dégâts (7/8), Tommy Searle moins à son affaire que de coutume aux Nations n’a jamais figuré aux avant-postes (15). Les Belges sont cette fois restés échoués au pied du podium et très loin du compte (53 points), précédant les Suisses (56) et les Australiens (58, malgré les exploits d’Hunter Lawrence, décidément diabolique sur terrain gras, 4/8). Quant aux Américains, largués, neuvièmes (85), ce n’était vraiment pas leur jour : « Les pires Nations que j’aie connues », confiait Coach Roger dimanche soir. Si Zach Osborne a brillamment surnagé (10/3), Thomas Covington s’est abîmé un genou dès ses premiers tours de roues (17/22) et Cole Seely, très inexplicablement, a subi deux DNF sur… bris d’amortisseur. Ressort baladeur… Après un tel affront, on peut imaginer que le team USA aura à cœur, dans douze mois, de redorer son blason at home dans le Michigan !
Mais revenons à nos héros, ne boudons surtout pas notre plaisir et, si vous voulez bien, les p’tits n’veux, terminons cet hommage sur un point d’histoire (j’adore ça). C’est que, tant qu’on y est, il convient de rétablir la vérité à propos de ce que le sieur Christophe Charlier vient d’accomplir en à peine un mois : le Corse est à ce jour devenu the one and only, le seul et unique pilote à avoir réussi cet exploit insensé qui consiste à remporter la même année le MX des Nations et les ISDE (en tant, plus précisément, que membre de l’Equipe de Trophée Mondial victorieuse) ! Certes, comme l’ont fait remarquer certains commentateurs avertis, il y a de cela fort longtemps (en fait près de… soixante-dix ans !) deux pilotes britanniques ont eux aussi brillé au firmament des deux épreuves reines de l’off-road international : vainqueurs, à tout jamais pour la plus grande gloire de l’Union Jack, du premier Motocross des Nations de l’histoire, en 1947 aux Pays-Bas en compagnie de Bill Nicholson, Frederick Maurice « Fred » Rist (BSA) et Cecil « Bob » Ray (Ariel) ont aussi fait les beaux jours de l’équipe du Royaume-Uni de régularité tout-terrain (on ne disait pas encore enduro à l’époque), décrochant pour elle the Trophée, titre suprême, et ceci attention, trois fois de suite, s’il vous plaît, lors des ISDT 1949, 50 et 51 (Ray ayant aussi conquis le Vase d’Argent en 1948) ! Mais, comme on le constate, aussi talentueux et éclectiques eussent-ils été (également superbe trialiste, Ray a remporté les Six Jours d’Ecosse, par exemple), ces deux Anglais volants d’un autre âge n’ont jamais inscrit leurs noms tout en haut des tablettes de la FIM aux registres MX et enduro LA MÊME ANNÉE… Ce que CC 23, lui, vient de réussir : unique, pour sûr !
Pour rappel, s’il en est qui n’auraient pas retenu tous les détails les plus marquants de sa carrière, le Corse a toujours fait preuve, c’est indéniable, d’un immense talent. Mais, quoiqu’ayant obtenu dès son plus jeune âge des résultats flatteurs (champion de Provence 85 à 12 ans, par exemple), jusqu’à décrocher le titre européen 2009 en 250 cc devant un certain Jeffrey Herlings (ça cause, même si le prodige hollandais était de trois ans son cadet), il a ensuite « stagné » en GP MX2, connaissant trois saisons « blanches » à la suite à cause de blessures à répétition. Avant enfin de jouer un rôle de premier plan en 2013, signant ses premières victoires de manches et pointant au quatrième rang au classement final du championnat. Hélas sa dernière tentative en catégorie 250 l’année suivante devait constituer une déception, de trop nombreuses absences involontaires l’empêchant de confirmer. Et si sa première saison de MXGP, sur les Honda d’un team satellite, avait fait naître de belles promesses, lui valant d’être embauché fin 2015 par Ice One, la structure Husqvarna officielle, CC 23 ne parvenait à convaincre totalement et, sans guidon en fin d’année, bifurquait vers le Mondial d’enduro. Où il démontrait d’entrée d’excellentes aptitudes puisqu’il est d’ores et déjà quasi-assuré (l’Enduro GP ne s’achèvera que le week-end des 21 et 22 octobre en Allemagne) de terminer dans le top-ten de la discipline (et rookie de l’année, bien sûr), après avoir brillé d’importance aux ISDE. C’est pourquoi, sitôt « l’intermède » des Nations achevé, Charlier a réendossé sa casaque habituelle afin de préparer au mieux l’épreuve finale de son championnat, assurant qu’aujourd’hui il est enduriste à 100% et qu’en tous cas il se considère comme tel, même s’il a apprécié chaque seconde du week-end dernier à sa juste valeur. Et qu’il n’est pas peu fier de ses performances personnelles au sein des deux Equipes de France qu’il a eu l’honneur d’intégrer, avec lesquelles il a vécu des jours aussi forts en émotions, inoubliables !
Assurément, voici donc un garçon qui, comme certains de ses pairs, se bonifie avec le temps : à 26 ans, le natif d’Ajaccio semble aujourd’hui meilleur que jamais, plus confiant en ses possibilités surtout. Non content d’avoir épaté le milieu de l’enduro en réalisant une première saison remarquable dans sa nouvelle spécialité, Christophe Charlier vient d’entrer en fanfare au Panthéon des monstres sacrés de l’off-road en participant, et de quelle manière, au quatrième succès consécutif de l’Equipe de France au Motocross des Nations. Pour quelqu’un qui a priori n’était prévu au départ ni en Equipe de Trophée aux Six Jours, ni encore moins en Equipe de France aux Nations, il s’agit là de l’un de ces impensables coups de pouce du destin qui interpellent, n’est-ce pas ? Comme quoi rien n’est impossible. Hasards de la vie, fatalité, providence, coïncidences, imprévus, chance ? Certes, mais avant tout quelle maîtrise ! Toujours est-il que notre homme aura vécu ce qu’on appelle une année dorée. Sur tranche. Tout à fait exceptionnelle. Quelle belle histoire en tous cas ! Un vrai conte de fées, qui a hissé tout là-haut sur le toit du monde (et deux fois de suite la même année, bis repetita !) un garçon qui mérite cent fois ce qui lui arrive. Un destin… impérial ? Forza Corsica !
Nations : un bilan emballant !
Salut les p’tits n’veux ! Eh bien voilà : au terme d’une interminable promenade autour du globe, après dix-neuf Grands Prix et une sorte de « Super Bonus », la saison 2017 s’est donc achevée en totale apothéose en terre britannique lors d’une journée mémorable qui, malgré le ciel gris, bas, terne et pluvieux, s’est colorée au fil de l’après-midi d’un formidable feu d’artifice bleu-blanc-rouge tiré par le Team France qui, haut la main, a su conserver « son » Trophée Chamberlain ! L’heure est donc à un premier bilan… Tricolore et pour tout dire emballant !
Lorsque la FFM avait dévoilé la composition initiale du Team France, ça m’avait sauté aux yeux direct, façon flash. Et j’étais parti comme en quatorze, ici même, la fleur au fusil, débordant d’une belle confiance en vertu de cette fameuse loi des séries (qui en réalité ne repose sur rien, sinon du vent) : victorieux depuis 2014, capables d’aligner une véritable équipe-commando basée sur un trio hyper-solide, parfaitement encadrés et forts d’une sérieuse expérience d’un événement qu’ils semblaient en quelque sorte s’être complètement approprié, les Bleus allaient débarquer dans la campagne anglaise en favoris numéro un et au bout du compte rester les maîtres du jeu, dominant la partie sans jamais trembler, en vrais patrons du motocross planétaire. Nom d’un petit bonhomme !
Seulement voilà, les défections successives de Dylan Ferrandis puis de Benoît Paturel, sérieux artisans l’un et l’autre des succès tricolores en Lettonie et en Italie, respectivement, ont forcément ébréché le joli cadre, déjà prêt à l’emploi, destiné à recevoir le diplôme promis. Qui donc allait bien pouvoir remplacer ces deux spécialistes de la deux-et-demie, assurément nos deux valeurs les plus sûres au guidon d’une 250 ? De la liste des éventuels prétendants au poste de troisième homme, ou du moins celle évoquée dans la presse, comme « soufflée » à l’oreille de l’entraîneur national (on le sait parfaitement, à la veille de chaque « match » crucial pour les couleurs d’un pays, le nombre de sélectionneurs autoproclamés équivaut généralement plus ou moins à celui des fans !), fort longue pourtant, impossible de sortir un nom faisant clairement l’unanimité, se détachant comme une évidence absolue… Disons qu’il s’agissait de trouver le gars qui ferait l’affaire, hum, par défaut, en vérité : le pilote capable de rassembler le plus grand nombre autour de sa personne, même si ce choix restait loin d’éveiller quelque enthousiasme particulier, d’exciter les imaginations. Ainsi a-t-on entendu des réflexions du genre : « Eh, les Allemands se sont bien imposés avec un Schiffer, après tout ! ». Tout à fait significatives d’un certain manque de conviction, pour le moins…
Finalement Pascal Finot et la FFM n’ont pas vraiment traîné, ils ont fait leur choix et si celui-ci n’a pas tout de suite convaincu tout le monde, s’il a parfois surpris, voire même dérangé certains, manifestement incrédules, il s’est avéré définitivement pertinent, merveilleusement opportun, tout à fait payant et c’est bien là le principal : le sélectionneur est resté invaincu à la tête de l’Equipe de France. Trois mandats, trois succès, quel bilan ! Ce n’était pas gagné, pourtant… Face aux complications, Finot et la Fédé ont pris leurs responsabilités, ils ont fait un pari, osé pour le moins pouvait-on penser, en allant faire appel à quelqu’un qui, s’il a bien été une valeur sûre du MX2 (quatrième du championnat 2013), cette embellie datait un peu, l’élu ayant non seulement délaissé la cylindrée 250 cc depuis trois saisons mais au surplus carrément abandonné la discipline douze mois plus tôt pour tenter sa chance en enduro (non ans réussite cela dit)… Christophe Charlier, le candidat retenu, venait en effet de s’imposer aux ISDE disputés sur le sol national à Brive début septembre au sein du Team France, en compagnie de Loïc Larrieu, Christophe Nambotin et Jérémy Tarroux (tous anciens crossmen comme lui mais ô combien plus expérimentés entre les banderoles ! D’ailleurs, il convient de noter que CC était déjà « remplaçant » à Brive, appelé suite au forfait de Mathias Bellino…) : OK, mais de là à convenir dans le rôle indiqué, à savoir rouler en cross au top-niveau mondial face à la crème des spécialistes de la deux-et-demie, dans leur jardin et en pleine bourre, tous les Zach Osborne, Jorge Prado, Thomas Olsen, Michele Cervellin, Brian Bogers, Brent Van Doninck et compagnie, sans oublier le jeune Wallaby Hunter Lawrence, révélation de la saison, hum, on pouvait trouver ça un peu présomptueux, non ?
Demander à un gars qui eût-il été crossman les trois-quarts de sa vie ne pratiquait plus la discipline depuis un an, qui depuis trois n’avait plus couru dans la catégorie, qui ne connaissait pas du tout la machine qu’il allait devoir piloter (s’il a pu s’entraîner à trois ou quatre reprises sur une 250 FC stock, il n’a découvert sa machine de course, une moto d’usine très sportivement confiée par Jacky Martens, que la semaine précédant l’épreuve !), c’était tout de même une sacrée gageure, dira-t-on. Un drôle de coup de poker…
Qui au final va s’avérer un formidable coup de maître ! C’est le charme des paris : rien n’est moins sûr, souvent on perd, parfois on gagne… En l’occurrence ça pouvait paraître extrêmement tiré par les cheveux, limite de chez limite, eh bien finalement c’était loin d’être un mauvais calcul, le plan Charlier. Lorsque contre toute attente ils s’imposent, ce sont les chevaux les moins cotés qui rapportent les plus gros jackpots ! L’option a fonctionné à merveille : bravo à l’encadrement de l’équipe qui donc a eu le nez fin puis a su mettre son invité de dernière heure dans les meilleures dispositions, le motivant aux petits oignons en lui faisant miroiter l’énormité d’un exploit tout à coup à sa portée. Et surtout évidemment standing ovation pour Christophe, tant à Matterley Basin en un mot il fut parfait ! Sixième de la seconde manche, il a parachevé le triomphe des Bleus. Comme l’a confié Romain Febvre en rigolant : « Il nous a bluffés ! S’il avait dû repartir pour une troisième manche, peut-être l’aurait-il gagnée… ».
Bien sûr, rien qu’avec le duo Paulin-Febvre la France dispose déjà d’une police d’assurance en béton quand vient l’heure des Nations. Deux top-5 a minima du MXGP, l’un ayant déjà été vice-champion du monde, montant à nouveau sur le podium final cette saison, l’autre ayant quant à lui coiffé la couronne suprême en 2015, sixième cette fois et auteur d’une fin de parcours en trombe : c’est assurément du lourd, du très lourd, du brutal et serein à la fois. Neuf (!) participations consécutives aux Nations au compteur en ce qui concerne Gautier, un curriculum sur cette épreuve reine bientôt digne des plus grands (on songe à De Coster, ce genre de référence) : fort de quatre succès de suite désormais, le Sudiste, capitaine indiscutable, s’est bâti sur le Mondial par équipes un palmarès qui n’est pas près d’être égalé. Romain de son côté en est à trois participations et autant de victoires, non sans avoir à trois reprises signé le meilleur score tricolore. A Matterley encore (2/3) il a figuré par deux fois au commandement des manches qu’il a disputées et sans des problèmes de lunettes sans doute eut-il été bien difficile de l’en déloger… Ces perfs, associées à celles de Gaut’ qui, fidèle à ses habitudes, a une fois de plus répondu présent (3/6), ont permis de présenter en fin de journée une note incomparablement plus claire et légère, comparée à celles des autres nations : un total de vingt points en cinq résultats, quand les Néerlandais en comptaient onze de plus et les Britanniques douze. A méditer en sachant que Max Anstie (1/1) et Jeffrey Herlings (1/2) ont pourtant fait des miracles… Glenn Coldenhoff en revanche n’a pu scorer mieux que 8/11 et Brian Bogers 9. Côté UK, si Dean Wilson a très honorablement limité les dégâts (7/8), Tommy Searle moins à son affaire que de coutume aux Nations n’a jamais figuré aux avant-postes (15). Les Belges sont cette fois restés échoués au pied du podium et très loin du compte (53 points), précédant les Suisses (56) et les Australiens (58, malgré les exploits d’Hunter Lawrence, décidément diabolique sur terrain gras, 4/8). Quant aux Américains, largués, neuvièmes (85), ce n’était vraiment pas leur jour : « Les pires Nations que j’aie connues », confiait Coach Roger dimanche soir. Si Zach Osborne a brillamment surnagé (10/3), Thomas Covington s’est abîmé un genou dès ses premiers tours de roues (17/22) et Cole Seely, très inexplicablement, a subi deux DNF sur… bris d’amortisseur. Ressort baladeur… Après un tel affront, on peut imaginer que le team USA aura à cœur, dans douze mois, de redorer son blason at home dans le Michigan !
Mais revenons à nos héros, ne boudons surtout pas notre plaisir et, si vous voulez bien, les p’tits n’veux, terminons cet hommage sur un point d’histoire (j’adore ça). C’est que, tant qu’on y est, il convient de rétablir la vérité à propos de ce que le sieur Christophe Charlier vient d’accomplir en à peine un mois : le Corse est à ce jour devenu the one and only, le seul et unique pilote à avoir réussi cet exploit insensé qui consiste à remporter la même année le MX des Nations et les ISDE (en tant, plus précisément, que membre de l’Equipe de Trophée Mondial victorieuse) ! Certes, comme l’ont fait remarquer certains commentateurs avertis, il y a de cela fort longtemps (en fait près de… soixante-dix ans !) deux pilotes britanniques ont eux aussi brillé au firmament des deux épreuves reines de l’off-road international : vainqueurs, à tout jamais pour la plus grande gloire de l’Union Jack, du premier Motocross des Nations de l’histoire, en 1947 aux Pays-Bas en compagnie de Bill Nicholson, Frederick Maurice « Fred » Rist (BSA) et Cecil « Bob » Ray (Ariel) ont aussi fait les beaux jours de l’équipe du Royaume-Uni de régularité tout-terrain (on ne disait pas encore enduro à l’époque), décrochant pour elle the Trophée, titre suprême, et ceci attention, trois fois de suite, s’il vous plaît, lors des ISDT 1949, 50 et 51 (Ray ayant aussi conquis le Vase d’Argent en 1948) ! Mais, comme on le constate, aussi talentueux et éclectiques eussent-ils été (également superbe trialiste, Ray a remporté les Six Jours d’Ecosse, par exemple), ces deux Anglais volants d’un autre âge n’ont jamais inscrit leurs noms tout en haut des tablettes de la FIM aux registres MX et enduro LA MÊME ANNÉE… Ce que CC 23, lui, vient de réussir : unique, pour sûr !
Pour rappel, s’il en est qui n’auraient pas retenu tous les détails les plus marquants de sa carrière, le Corse a toujours fait preuve, c’est indéniable, d’un immense talent. Mais, quoiqu’ayant obtenu dès son plus jeune âge des résultats flatteurs (champion de Provence 85 à 12 ans, par exemple), jusqu’à décrocher le titre européen 2009 en 250 cc devant un certain Jeffrey Herlings (ça cause, même si le prodige hollandais était de trois ans son cadet), il a ensuite « stagné » en GP MX2, connaissant trois saisons « blanches » à la suite à cause de blessures à répétition. Avant enfin de jouer un rôle de premier plan en 2013, signant ses premières victoires de manches et pointant au quatrième rang au classement final du championnat. Hélas sa dernière tentative en catégorie 250 l’année suivante devait constituer une déception, de trop nombreuses absences involontaires l’empêchant de confirmer. Et si sa première saison de MXGP, sur les Honda d’un team satellite, avait fait naître de belles promesses, lui valant d’être embauché fin 2015 par Ice One, la structure Husqvarna officielle, CC 23 ne parvenait à convaincre totalement et, sans guidon en fin d’année, bifurquait vers le Mondial d’enduro. Où il démontrait d’entrée d’excellentes aptitudes puisqu’il est d’ores et déjà quasi-assuré (l’Enduro GP ne s’achèvera que le week-end des 21 et 22 octobre en Allemagne) de terminer dans le top-ten de la discipline (et rookie de l’année, bien sûr), après avoir brillé d’importance aux ISDE. C’est pourquoi, sitôt « l’intermède » des Nations achevé, Charlier a réendossé sa casaque habituelle afin de préparer au mieux l’épreuve finale de son championnat, assurant qu’aujourd’hui il est enduriste à 100% et qu’en tous cas il se considère comme tel, même s’il a apprécié chaque seconde du week-end dernier à sa juste valeur. Et qu’il n’est pas peu fier de ses performances personnelles au sein des deux Equipes de France qu’il a eu l’honneur d’intégrer, avec lesquelles il a vécu des jours aussi forts en émotions, inoubliables !
Assurément, voici donc un garçon qui, comme certains de ses pairs, se bonifie avec le temps : à 26 ans, le natif d’Ajaccio semble aujourd’hui meilleur que jamais, plus confiant en ses possibilités surtout. Non content d’avoir épaté le milieu de l’enduro en réalisant une première saison remarquable dans sa nouvelle spécialité, Christophe Charlier vient d’entrer en fanfare au Panthéon des monstres sacrés de l’off-road en participant, et de quelle manière, au quatrième succès consécutif de l’Equipe de France au Motocross des Nations. Pour quelqu’un qui a priori n’était prévu au départ ni en Equipe de Trophée aux Six Jours, ni encore moins en Equipe de France aux Nations, il s’agit là de l’un de ces impensables coups de pouce du destin qui interpellent, n’est-ce pas ? Comme quoi rien n’est impossible. Hasards de la vie, fatalité, providence, coïncidences, imprévus, chance ? Certes, mais avant tout quelle maîtrise ! Toujours est-il que notre homme aura vécu ce qu’on appelle une année dorée. Sur tranche. Tout à fait exceptionnelle. Quelle belle histoire en tous cas ! Un vrai conte de fées, qui a hissé tout là-haut sur le toit du monde (et deux fois de suite la même année, bis repetita !) un garçon qui mérite cent fois ce qui lui arrive. Un destin… impérial ? Forza Corsica !
Nations : un bilan emballant !
Salut les p’tits n’veux ! Eh bien voilà : au terme d’une interminable promenade autour du globe, après dix-neuf Grands Prix et une sorte de « Super Bonus », la saison 2017 s’est donc achevée en totale apothéose en terre britannique lors d’une journée mémorable qui, malgré le ciel gris, bas, terne et pluvieux, s’est colorée au fil de l’après-midi d’un formidable feu d’artifice bleu-blanc-rouge tiré par le Team France qui, haut la main, a su conserver « son » Trophée Chamberlain ! L’heure est donc à un premier bilan… Tricolore et pour tout dire emballant !
Lorsque la FFM avait dévoilé la composition initiale du Team France, ça m’avait sauté aux yeux direct, façon flash. Et j’étais parti comme en quatorze, ici même, la fleur au fusil, débordant d’une belle confiance en vertu de cette fameuse loi des séries (qui en réalité ne repose sur rien, sinon du vent) : victorieux depuis 2014, capables d’aligner une véritable équipe-commando basée sur un trio hyper-solide, parfaitement encadrés et forts d’une sérieuse expérience d’un événement qu’ils semblaient en quelque sorte s’être complètement approprié, les Bleus allaient débarquer dans la campagne anglaise en favoris numéro un et au bout du compte rester les maîtres du jeu, dominant la partie sans jamais trembler, en vrais patrons du motocross planétaire. Nom d’un petit bonhomme !
Seulement voilà, les défections successives de Dylan Ferrandis puis de Benoît Paturel, sérieux artisans l’un et l’autre des succès tricolores en Lettonie et en Italie, respectivement, ont forcément ébréché le joli cadre, déjà prêt à l’emploi, destiné à recevoir le diplôme promis. Qui donc allait bien pouvoir remplacer ces deux spécialistes de la deux-et-demie, assurément nos deux valeurs les plus sûres au guidon d’une 250 ? De la liste des éventuels prétendants au poste de troisième homme, ou du moins celle évoquée dans la presse, comme « soufflée » à l’oreille de l’entraîneur national (on le sait parfaitement, à la veille de chaque « match » crucial pour les couleurs d’un pays, le nombre de sélectionneurs autoproclamés équivaut généralement plus ou moins à celui des fans !), fort longue pourtant, impossible de sortir un nom faisant clairement l’unanimité, se détachant comme une évidence absolue… Disons qu’il s’agissait de trouver le gars qui ferait l’affaire, hum, par défaut, en vérité : le pilote capable de rassembler le plus grand nombre autour de sa personne, même si ce choix restait loin d’éveiller quelque enthousiasme particulier, d’exciter les imaginations. Ainsi a-t-on entendu des réflexions du genre : « Eh, les Allemands se sont bien imposés avec un Schiffer, après tout ! ». Tout à fait significatives d’un certain manque de conviction, pour le moins…
Finalement Pascal Finot et la FFM n’ont pas vraiment traîné, ils ont fait leur choix et si celui-ci n’a pas tout de suite convaincu tout le monde, s’il a parfois surpris, voire même dérangé certains, manifestement incrédules, il s’est avéré définitivement pertinent, merveilleusement opportun, tout à fait payant et c’est bien là le principal : le sélectionneur est resté invaincu à la tête de l’Equipe de France. Trois mandats, trois succès, quel bilan ! Ce n’était pas gagné, pourtant… Face aux complications, Finot et la Fédé ont pris leurs responsabilités, ils ont fait un pari, osé pour le moins pouvait-on penser, en allant faire appel à quelqu’un qui, s’il a bien été une valeur sûre du MX2 (quatrième du championnat 2013), cette embellie datait un peu, l’élu ayant non seulement délaissé la cylindrée 250 cc depuis trois saisons mais au surplus carrément abandonné la discipline douze mois plus tôt pour tenter sa chance en enduro (non ans réussite cela dit)… Christophe Charlier, le candidat retenu, venait en effet de s’imposer aux ISDE disputés sur le sol national à Brive début septembre au sein du Team France, en compagnie de Loïc Larrieu, Christophe Nambotin et Jérémy Tarroux (tous anciens crossmen comme lui mais ô combien plus expérimentés entre les banderoles ! D’ailleurs, il convient de noter que CC était déjà « remplaçant » à Brive, appelé suite au forfait de Mathias Bellino…) : OK, mais de là à convenir dans le rôle indiqué, à savoir rouler en cross au top-niveau mondial face à la crème des spécialistes de la deux-et-demie, dans leur jardin et en pleine bourre, tous les Zach Osborne, Jorge Prado, Thomas Olsen, Michele Cervellin, Brian Bogers, Brent Van Doninck et compagnie, sans oublier le jeune Wallaby Hunter Lawrence, révélation de la saison, hum, on pouvait trouver ça un peu présomptueux, non ?
Demander à un gars qui eût-il été crossman les trois-quarts de sa vie ne pratiquait plus la discipline depuis un an, qui depuis trois n’avait plus couru dans la catégorie, qui ne connaissait pas du tout la machine qu’il allait devoir piloter (s’il a pu s’entraîner à trois ou quatre reprises sur une 250 FC stock, il n’a découvert sa machine de course, une moto d’usine très sportivement confiée par Jacky Martens, que la semaine précédant l’épreuve !), c’était tout de même une sacrée gageure, dira-t-on. Un drôle de coup de poker…
Qui au final va s’avérer un formidable coup de maître ! C’est le charme des paris : rien n’est moins sûr, souvent on perd, parfois on gagne… En l’occurrence ça pouvait paraître extrêmement tiré par les cheveux, limite de chez limite, eh bien finalement c’était loin d’être un mauvais calcul, le plan Charlier. Lorsque contre toute attente ils s’imposent, ce sont les chevaux les moins cotés qui rapportent les plus gros jackpots ! L’option a fonctionné à merveille : bravo à l’encadrement de l’équipe qui donc a eu le nez fin puis a su mettre son invité de dernière heure dans les meilleures dispositions, le motivant aux petits oignons en lui faisant miroiter l’énormité d’un exploit tout à coup à sa portée. Et surtout évidemment standing ovation pour Christophe, tant à Matterley Basin en un mot il fut parfait ! Sixième de la seconde manche, il a parachevé le triomphe des Bleus. Comme l’a confié Romain Febvre en rigolant : « Il nous a bluffés ! S’il avait dû repartir pour une troisième manche, peut-être l’aurait-il gagnée… ».
Bien sûr, rien qu’avec le duo Paulin-Febvre la France dispose déjà d’une police d’assurance en béton quand vient l’heure des Nations. Deux top-5 a minima du MXGP, l’un ayant déjà été vice-champion du monde, montant à nouveau sur le podium final cette saison, l’autre ayant quant à lui coiffé la couronne suprême en 2015, sixième cette fois et auteur d’une fin de parcours en trombe : c’est assurément du lourd, du très lourd, du brutal et serein à la fois. Neuf (!) participations consécutives aux Nations au compteur en ce qui concerne Gautier, un curriculum sur cette épreuve reine bientôt digne des plus grands (on songe à De Coster, ce genre de référence) : fort de quatre succès de suite désormais, le Sudiste, capitaine indiscutable, s’est bâti sur le Mondial par équipes un palmarès qui n’est pas près d’être égalé. Romain de son côté en est à trois participations et autant de victoires, non sans avoir à trois reprises signé le meilleur score tricolore. A Matterley encore (2/3) il a figuré par deux fois au commandement des manches qu’il a disputées et sans des problèmes de lunettes sans doute eut-il été bien difficile de l’en déloger… Ces perfs, associées à celles de Gaut’ qui, fidèle à ses habitudes, a une fois de plus répondu présent (3/6), ont permis de présenter en fin de journée une note incomparablement plus claire et légère, comparée à celles des autres nations : un total de vingt points en cinq résultats, quand les Néerlandais en comptaient onze de plus et les Britanniques douze. A méditer en sachant que Max Anstie (1/1) et Jeffrey Herlings (1/2) ont pourtant fait des miracles… Glenn Coldenhoff en revanche n’a pu scorer mieux que 8/11 et Brian Bogers 9. Côté UK, si Dean Wilson a très honorablement limité les dégâts (7/8), Tommy Searle moins à son affaire que de coutume aux Nations n’a jamais figuré aux avant-postes (15). Les Belges sont cette fois restés échoués au pied du podium et très loin du compte (53 points), précédant les Suisses (56) et les Australiens (58, malgré les exploits d’Hunter Lawrence, décidément diabolique sur terrain gras, 4/8). Quant aux Américains, largués, neuvièmes (85), ce n’était vraiment pas leur jour : « Les pires Nations que j’aie connues », confiait Coach Roger dimanche soir. Si Zach Osborne a brillamment surnagé (10/3), Thomas Covington s’est abîmé un genou dès ses premiers tours de roues (17/22) et Cole Seely, très inexplicablement, a subi deux DNF sur… bris d’amortisseur. Ressort baladeur… Après un tel affront, on peut imaginer que le team USA aura à cœur, dans douze mois, de redorer son blason at home dans le Michigan !
Mais revenons à nos héros, ne boudons surtout pas notre plaisir et, si vous voulez bien, les p’tits n’veux, terminons cet hommage sur un point d’histoire (j’adore ça). C’est que, tant qu’on y est, il convient de rétablir la vérité à propos de ce que le sieur Christophe Charlier vient d’accomplir en à peine un mois : le Corse est à ce jour devenu the one and only, le seul et unique pilote à avoir réussi cet exploit insensé qui consiste à remporter la même année le MX des Nations et les ISDE (en tant, plus précisément, que membre de l’Equipe de Trophée Mondial victorieuse) ! Certes, comme l’ont fait remarquer certains commentateurs avertis, il y a de cela fort longtemps (en fait près de… soixante-dix ans !) deux pilotes britanniques ont eux aussi brillé au firmament des deux épreuves reines de l’off-road international : vainqueurs, à tout jamais pour la plus grande gloire de l’Union Jack, du premier Motocross des Nations de l’histoire, en 1947 aux Pays-Bas en compagnie de Bill Nicholson, Frederick Maurice « Fred » Rist (BSA) et Cecil « Bob » Ray (Ariel) ont aussi fait les beaux jours de l’équipe du Royaume-Uni de régularité tout-terrain (on ne disait pas encore enduro à l’époque), décrochant pour elle the Trophée, titre suprême, et ceci attention, trois fois de suite, s’il vous plaît, lors des ISDT 1949, 50 et 51 (Ray ayant aussi conquis le Vase d’Argent en 1948) ! Mais, comme on le constate, aussi talentueux et éclectiques eussent-ils été (également superbe trialiste, Ray a remporté les Six Jours d’Ecosse, par exemple), ces deux Anglais volants d’un autre âge n’ont jamais inscrit leurs noms tout en haut des tablettes de la FIM aux registres MX et enduro LA MÊME ANNÉE… Ce que CC 23, lui, vient de réussir : unique, pour sûr !
Pour rappel, s’il en est qui n’auraient pas retenu tous les détails les plus marquants de sa carrière, le Corse a toujours fait preuve, c’est indéniable, d’un immense talent. Mais, quoiqu’ayant obtenu dès son plus jeune âge des résultats flatteurs (champion de Provence 85 à 12 ans, par exemple), jusqu’à décrocher le titre européen 2009 en 250 cc devant un certain Jeffrey Herlings (ça cause, même si le prodige hollandais était de trois ans son cadet), il a ensuite « stagné » en GP MX2, connaissant trois saisons « blanches » à la suite à cause de blessures à répétition. Avant enfin de jouer un rôle de premier plan en 2013, signant ses premières victoires de manches et pointant au quatrième rang au classement final du championnat. Hélas sa dernière tentative en catégorie 250 l’année suivante devait constituer une déception, de trop nombreuses absences involontaires l’empêchant de confirmer. Et si sa première saison de MXGP, sur les Honda d’un team satellite, avait fait naître de belles promesses, lui valant d’être embauché fin 2015 par Ice One, la structure Husqvarna officielle, CC 23 ne parvenait à convaincre totalement et, sans guidon en fin d’année, bifurquait vers le Mondial d’enduro. Où il démontrait d’entrée d’excellentes aptitudes puisqu’il est d’ores et déjà quasi-assuré (l’Enduro GP ne s’achèvera que le week-end des 21 et 22 octobre en Allemagne) de terminer dans le top-ten de la discipline (et rookie de l’année, bien sûr), après avoir brillé d’importance aux ISDE. C’est pourquoi, sitôt « l’intermède » des Nations achevé, Charlier a réendossé sa casaque habituelle afin de préparer au mieux l’épreuve finale de son championnat, assurant qu’aujourd’hui il est enduriste à 100% et qu’en tous cas il se considère comme tel, même s’il a apprécié chaque seconde du week-end dernier à sa juste valeur. Et qu’il n’est pas peu fier de ses performances personnelles au sein des deux Equipes de France qu’il a eu l’honneur d’intégrer, avec lesquelles il a vécu des jours aussi forts en émotions, inoubliables !
Assurément, voici donc un garçon qui, comme certains de ses pairs, se bonifie avec le temps : à 26 ans, le natif d’Ajaccio semble aujourd’hui meilleur que jamais, plus confiant en ses possibilités surtout. Non content d’avoir épaté le milieu de l’enduro en réalisant une première saison remarquable dans sa nouvelle spécialité, Christophe Charlier vient d’entrer en fanfare au Panthéon des monstres sacrés de l’off-road en participant, et de quelle manière, au quatrième succès consécutif de l’Equipe de France au Motocross des Nations. Pour quelqu’un qui a priori n’était prévu au départ ni en Equipe de Trophée aux Six Jours, ni encore moins en Equipe de France aux Nations, il s’agit là de l’un de ces impensables coups de pouce du destin qui interpellent, n’est-ce pas ? Comme quoi rien n’est impossible. Hasards de la vie, fatalité, providence, coïncidences, imprévus, chance ? Certes, mais avant tout quelle maîtrise ! Toujours est-il que notre homme aura vécu ce qu’on appelle une année dorée. Sur tranche. Tout à fait exceptionnelle. Quelle belle histoire en tous cas ! Un vrai conte de fées, qui a hissé tout là-haut sur le toit du monde (et deux fois de suite la même année, bis repetita !) un garçon qui mérite cent fois ce qui lui arrive. Un destin… impérial ? Forza Corsica !