J’ai vu le futur…
Salut les p’tits n’veux ! Tiens, on va jouer les Nostradamus… Sortir la boule de cristal. Genre de trucs auxquels, pourtant, je ne crois pas une seconde, mais il s’agit juste de rigoler un peu et, comme on sait, c’est tellement bon de s’amuser parfois ! Allez, en avant pour un petit exercice de prospective à quelques Euros, sinon à deux balles…
Au vu du déroulement du Grand Prix d’Allemagne à Teutschenthal dimanche dernier, j’ai tout compris, moi j’vous le dis ! Nul n’ignore que KTM tient solidement les rênes du MXGP, ça commence d’ailleurs à faire un moment que ça dure : eh bien, figurez-vous qu’on n’en a certainement pas fini avec cette mainmise de la marque autrichienne, j’aime autant vous prévenir !
En effet, au spectacle des deux manches allemandes, huitième étape du championnat du monde en cours, faisant logiquement suite aux épisodes précédents, l’évidence m’a comme sauté aux yeux, j’ai été frappé de plein fouet par une sorte de constat qui déjà s’ébauchait depuis le retour en Europe du GP circus et la montée en puissance d’un certain triple champion du monde MX2… Depuis Valkenswaard en vérité.
Aujourd’hui Antonio Cairoli, assurément en pleine renaissance au sortir de deux saisons difficiles, ne cesse de nous épater à nouveau. Dès son accession à la catégorie reine le protégé de Claudio de Carli avait empilé six couronnes successives, presque facile j’ai envie de dire, en tous cas en total contrôle, du grand art. Il n’est pourtant jamais aisé de devenir champion du monde, mais de 2009 à 2014 inclus, le Sicilien a vraiment dominé son sujet, en patron, non sans devoir affronter une valeureuse concurrence mais en sachant à merveille jouer sur le registre d’une régularité implacable d’efficacité.
Et puis il y a eu les deux épisodes 2015 et 2016 où la belle mécanique s’est déréglée. D’abord le champion a connu les affres des blessures, lui qui avait été quasi-épargné par ce genre de choses depuis son arrivée en 450 cc, son pilotage, quoique toujours spectaculaire, ayant acquis une impressionnante sûreté au fil des saisons. D’autant, faut le dire, qu’avec les apparitions intempestives de Romain Febvre puis de Tim Gajser sur son pré carré, Tonio est tombé sur de sacrés os ! Alors, s’est-on dit à l’époque, sûrement le temps était-il venu de passer à autre chose : irrémédiablement la roue tourne, les années passent et sans doute la grande ère Cairoli arrivait-elle à son terme… Le Français, protégé de Michele Rinaldi, est né quelque six ans après le Rital et que dire du Slovène, bébé prodige, onze ans plus jeune que le vieux lion ? Ancien qui cela dit n’a rien non plus d’un ancêtre, puisque ce ne sont après tout que ses 32 ans qu’il fêtera en septembre prochain, TC 222.
Bref, toujours est-il qu’à la fin de la saison dernière, même s’il était loin d’avoir l’air définitivement au fond du trou, on imaginait assez mal Tony repartir un jour à la conquête du record de titres mondiaux de Stefan Everts, objectif avoué on le sait : connaissant ses qualités et son amour de la compétition, on savait qu’il resterait sans peine l’un des animateurs du MXGP quelques mois voire quelques années supplémentaires, en revanche on doutait qu’il fût capable de redevenir LE boss du Mondial 450. Qu’il en ait envie, OK, la motivation n’ayant jamais fait défaut au monsieur, mais qu’il y parvienne, face à ce diable de GT 243 et à toute la coalition de top-riders affamés réunie dans la catégorie, on ne pouvait réellement s’en persuader. Même ses fans les plus enragés commençaient sans l’admettre à se faire une raison…
Alors il faut bien reconnaître à ce point de l’histoire (à peine à mi-parcours, après huit GP sur dix-neuf prévus, faut-il le rappeler) qu’on s’était plutôt gouré, n’est-ce pas ? Dès le premier GP au Qatar, Cairoli a fait claquer un doublé (ce qui n’était jamais arrivé auparavant), puis il remportait un succès d’anthologie au Trentin avant de reprendre à Gajser les commandes du championnat en Lettonie suite à une « perte de pédales » du Slovène et d’enfoncer le clou en Allemagne de belle manière. Bref, le voici qui caracole en tête au provisoire comme aux plus beaux jours et qui, vu le train d’enfer qu’il imprime au millésime ’17, pourrait bien s’avérer difficile à déloger de ce perchoir qu’il affectionne tant… Autrement dit ses adversaires ont salement intérêt à réagir, et vite ! Mais le peuvent-ils ?
Oui. Depuis trois épreuves, il en est un qui évolue au même niveau que le pilote KTM, sinon mieux (eh oui, nettement mieux : 40 + 50 + 47 soit 137 points en trois GP, c’est effectivement plus fort encore que 37, 38 et 47 = 122). Lui aussi aux commandes d’une moto orange identique, c’est Jeffrey Herlings. Le triple champion MX2 a connu quelques ratés d’allumage lors de ses débuts chez les gros bras, alors qu’on l’attendait plus instantanément opérationnel au vu des quelques prestations assez renversantes de sa part au guidon d’une grosse cylindrée auxquelles on avait eu l’occasion d’assister par le passé, aux Nations par exemple. Mais une blessure à un poignet n’a pas facilité ses premières sorties de l’année et il a ensuite reconnu lui-même ne pas avoir abordé la catégorie, nouvelle pour lui, comme il aurait fallu, comme il aurait dû… En tous cas, si les quatre déplacements outre-mer puis le premier rendez-vous européen avaient été très décevants pour le Néerlandais, à domicile sur sa piste fétiche de Valkenswaard, il a retrouvé tous ses moyens, 3/3 et second au général derrière Gautier Paulin. D’accord, il a perdu son statut d’invincibilité sur ce circuit précis mais qu’importe, il a gagné bien plus sur ce coup-là, affichant depuis lors une fantastique compétitivité. Sur son sable natal, le Batave a bénéficié d’une espèce de déclic et après des débuts poussifs le voici au top, tel qu’on pouvait s’attendre à le voir débouler, en bulldozer. Ce qui me fait dire, j’en arrive au fait (qui a dit enfin ?), que l’on a pu observer ce week-end en Allemagne une sorte de point de bascule dans l’Histoire avec un grand H de ce sport. Yes !
En Saxe ce dimanche en MXGP on a certes vu un octuple champion du monde, six fois titré dans la catégorie, faire jeu égal en piste avec son « coéquipier » (notez les guillemets) hollandais. Ce qui permet au trentenaire de posséder à ce jour une belle avance sur le rookie (qui n’a pas encore 23 ans, même s’il totalise déjà soixante–deux victoires en GP, contre… 80 à Cairoli), 84 points, Herlings ne pointant à l’heure actuelle qu’au sixième rang du classement provisoire. C’est vrai. Mais la route sera encore hyper longue jusqu’au final de Villars le 17 septembre et voyez-vous d’ici-là JH 84 a carrément le temps de remonter plein pot vers le podium final….
Naturellement, bien malin qui peut prédire qui sera champion du monde cet automne ! Paulin et Febvre (ce dernier invaincu au GP de France ces deux années écoulées : et si lui aussi profitait à son tour d’un bip déclencheur sur ses terres ?) peuvent faire fort dès ce week-end à Ernée, par exemple. D’autre part Gajser peut revenir dans le game. Le kid de Ptuj (si, si, c’est son bled natal ! Prononcez « Ptouille ». C’est situé en Basse Styrie, non loin de l’Autriche, en allemand on dit Pettau… Ce qui en français ne vaut guère mieux !) va forcément redresser la barre, d’ailleurs. Mais, à voir les deux manches de Teutschenthal, j’ai eu la très nette impression que l’on assistait à une sorte de passage de témoin chez KTM : Cairoli l’a emporté au final grâce à sa meilleure seconde manche, mais Herlings a fait jeu égal et à les regarder s’imposer de conserve j’ai eu l’impression assez nette que le titre 2017 n’échapperait sans doute pas à l’un des deux hommes de Pit Beirer. Et surtout que le plus jeune des deux allait désormais devenir excessivement difficile à battre !
Que peut-être le Sicilien allait-il encore réussir à conserver la plaque rouge un bon moment, voire éventuellement même qui sait jusqu’au terme du championnat, mais qu’en présence de son cadet l’idée d’un dixième et a fortiori un onzième sacre semblait bien utopique, d’ores et déjà. Que Tony avait beau se montrer plus fort que jamais (tout à fait !), il allait devoir tôt ou tard passer la main à son collègue de bureau, maintenant que celui-ci l’a enfin rejoint « chez les grands ». Les Autrichiens ont eu beau repousser au maximum la montée de leur diamant de Geldrop (et non d’Amsterdam) en 450 cc, cette fois ça y est, il est là, le loup dans la bergerie et, comme prévu, ça va faire (ça fait !) du dégât.
Je suis ravi de me délecter de l’implication de TC, qui va au-delà de l’exemplaire, de sa rage, de sa technique, de sa pointe de vitesse et de sa science de la course, formidable démonstration de volonté et d’orgueil, dont en tant que spectateurs passionnés et ébahis nous devons profiter sans aucune modération. Mais c’est ainsi, le temps ne joue pas en sa faveur. L’avenir se nomme Herlings, je pense, j’en suis convaincu. Gajser aussi, mais on sait que le Slovène a des envies d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte un de ces quatre…
J’aimerais beaucoup, sincèrement, que Cairoli continue longtemps à nous surprendre. A se maintenir au sommet. Devant. Et s’il le fait, s’il rejoint Everts sur les tablettes de la FIM, je serai le premier à louer son exploit. Mais la machine Herlings paraît lancée et nul n’ignore qu’il s’agit d’un pur TGV. Sur ses rails. Poursuivant sur la métaphore ferroviaire, comme met en garde la SNCF un train peut toujours en cacher un autre. Plus rapide encore. Gare !
J’ai vu le futur…
Salut les p’tits n’veux ! Tiens, on va jouer les Nostradamus… Sortir la boule de cristal. Genre de trucs auxquels, pourtant, je ne crois pas une seconde, mais il s’agit juste de rigoler un peu et, comme on sait, c’est tellement bon de s’amuser parfois ! Allez, en avant pour un petit exercice de prospective à quelques Euros, sinon à deux balles…
Au vu du déroulement du Grand Prix d’Allemagne à Teutschenthal dimanche dernier, j’ai tout compris, moi j’vous le dis ! Nul n’ignore que KTM tient solidement les rênes du MXGP, ça commence d’ailleurs à faire un moment que ça dure : eh bien, figurez-vous qu’on n’en a certainement pas fini avec cette mainmise de la marque autrichienne, j’aime autant vous prévenir !
En effet, au spectacle des deux manches allemandes, huitième étape du championnat du monde en cours, faisant logiquement suite aux épisodes précédents, l’évidence m’a comme sauté aux yeux, j’ai été frappé de plein fouet par une sorte de constat qui déjà s’ébauchait depuis le retour en Europe du GP circus et la montée en puissance d’un certain triple champion du monde MX2… Depuis Valkenswaard en vérité.
Aujourd’hui Antonio Cairoli, assurément en pleine renaissance au sortir de deux saisons difficiles, ne cesse de nous épater à nouveau. Dès son accession à la catégorie reine le protégé de Claudio de Carli avait empilé six couronnes successives, presque facile j’ai envie de dire, en tous cas en total contrôle, du grand art. Il n’est pourtant jamais aisé de devenir champion du monde, mais de 2009 à 2014 inclus, le Sicilien a vraiment dominé son sujet, en patron, non sans devoir affronter une valeureuse concurrence mais en sachant à merveille jouer sur le registre d’une régularité implacable d’efficacité.
Et puis il y a eu les deux épisodes 2015 et 2016 où la belle mécanique s’est déréglée. D’abord le champion a connu les affres des blessures, lui qui avait été quasi-épargné par ce genre de choses depuis son arrivée en 450 cc, son pilotage, quoique toujours spectaculaire, ayant acquis une impressionnante sûreté au fil des saisons. D’autant, faut le dire, qu’avec les apparitions intempestives de Romain Febvre puis de Tim Gajser sur son pré carré, Tonio est tombé sur de sacrés os ! Alors, s’est-on dit à l’époque, sûrement le temps était-il venu de passer à autre chose : irrémédiablement la roue tourne, les années passent et sans doute la grande ère Cairoli arrivait-elle à son terme… Le Français, protégé de Michele Rinaldi, est né quelque six ans après le Rital et que dire du Slovène, bébé prodige, onze ans plus jeune que le vieux lion ? Ancien qui cela dit n’a rien non plus d’un ancêtre, puisque ce ne sont après tout que ses 32 ans qu’il fêtera en septembre prochain, TC 222.
Bref, toujours est-il qu’à la fin de la saison dernière, même s’il était loin d’avoir l’air définitivement au fond du trou, on imaginait assez mal Tony repartir un jour à la conquête du record de titres mondiaux de Stefan Everts, objectif avoué on le sait : connaissant ses qualités et son amour de la compétition, on savait qu’il resterait sans peine l’un des animateurs du MXGP quelques mois voire quelques années supplémentaires, en revanche on doutait qu’il fût capable de redevenir LE boss du Mondial 450. Qu’il en ait envie, OK, la motivation n’ayant jamais fait défaut au monsieur, mais qu’il y parvienne, face à ce diable de GT 243 et à toute la coalition de top-riders affamés réunie dans la catégorie, on ne pouvait réellement s’en persuader. Même ses fans les plus enragés commençaient sans l’admettre à se faire une raison…
Alors il faut bien reconnaître à ce point de l’histoire (à peine à mi-parcours, après huit GP sur dix-neuf prévus, faut-il le rappeler) qu’on s’était plutôt gouré, n’est-ce pas ? Dès le premier GP au Qatar, Cairoli a fait claquer un doublé (ce qui n’était jamais arrivé auparavant), puis il remportait un succès d’anthologie au Trentin avant de reprendre à Gajser les commandes du championnat en Lettonie suite à une « perte de pédales » du Slovène et d’enfoncer le clou en Allemagne de belle manière. Bref, le voici qui caracole en tête au provisoire comme aux plus beaux jours et qui, vu le train d’enfer qu’il imprime au millésime ’17, pourrait bien s’avérer difficile à déloger de ce perchoir qu’il affectionne tant… Autrement dit ses adversaires ont salement intérêt à réagir, et vite ! Mais le peuvent-ils ?
Oui. Depuis trois épreuves, il en est un qui évolue au même niveau que le pilote KTM, sinon mieux (eh oui, nettement mieux : 40 + 50 + 47 soit 137 points en trois GP, c’est effectivement plus fort encore que 37, 38 et 47 = 122). Lui aussi aux commandes d’une moto orange identique, c’est Jeffrey Herlings. Le triple champion MX2 a connu quelques ratés d’allumage lors de ses débuts chez les gros bras, alors qu’on l’attendait plus instantanément opérationnel au vu des quelques prestations assez renversantes de sa part au guidon d’une grosse cylindrée auxquelles on avait eu l’occasion d’assister par le passé, aux Nations par exemple. Mais une blessure à un poignet n’a pas facilité ses premières sorties de l’année et il a ensuite reconnu lui-même ne pas avoir abordé la catégorie, nouvelle pour lui, comme il aurait fallu, comme il aurait dû… En tous cas, si les quatre déplacements outre-mer puis le premier rendez-vous européen avaient été très décevants pour le Néerlandais, à domicile sur sa piste fétiche de Valkenswaard, il a retrouvé tous ses moyens, 3/3 et second au général derrière Gautier Paulin. D’accord, il a perdu son statut d’invincibilité sur ce circuit précis mais qu’importe, il a gagné bien plus sur ce coup-là, affichant depuis lors une fantastique compétitivité. Sur son sable natal, le Batave a bénéficié d’une espèce de déclic et après des débuts poussifs le voici au top, tel qu’on pouvait s’attendre à le voir débouler, en bulldozer. Ce qui me fait dire, j’en arrive au fait (qui a dit enfin ?), que l’on a pu observer ce week-end en Allemagne une sorte de point de bascule dans l’Histoire avec un grand H de ce sport. Yes !
En Saxe ce dimanche en MXGP on a certes vu un octuple champion du monde, six fois titré dans la catégorie, faire jeu égal en piste avec son « coéquipier » (notez les guillemets) hollandais. Ce qui permet au trentenaire de posséder à ce jour une belle avance sur le rookie (qui n’a pas encore 23 ans, même s’il totalise déjà soixante–deux victoires en GP, contre… 80 à Cairoli), 84 points, Herlings ne pointant à l’heure actuelle qu’au sixième rang du classement provisoire. C’est vrai. Mais la route sera encore hyper longue jusqu’au final de Villars le 17 septembre et voyez-vous d’ici-là JH 84 a carrément le temps de remonter plein pot vers le podium final….
Naturellement, bien malin qui peut prédire qui sera champion du monde cet automne ! Paulin et Febvre (ce dernier invaincu au GP de France ces deux années écoulées : et si lui aussi profitait à son tour d’un bip déclencheur sur ses terres ?) peuvent faire fort dès ce week-end à Ernée, par exemple. D’autre part Gajser peut revenir dans le game. Le kid de Ptuj (si, si, c’est son bled natal ! Prononcez « Ptouille ». C’est situé en Basse Styrie, non loin de l’Autriche, en allemand on dit Pettau… Ce qui en français ne vaut guère mieux !) va forcément redresser la barre, d’ailleurs. Mais, à voir les deux manches de Teutschenthal, j’ai eu la très nette impression que l’on assistait à une sorte de passage de témoin chez KTM : Cairoli l’a emporté au final grâce à sa meilleure seconde manche, mais Herlings a fait jeu égal et à les regarder s’imposer de conserve j’ai eu l’impression assez nette que le titre 2017 n’échapperait sans doute pas à l’un des deux hommes de Pit Beirer. Et surtout que le plus jeune des deux allait désormais devenir excessivement difficile à battre !
Que peut-être le Sicilien allait-il encore réussir à conserver la plaque rouge un bon moment, voire éventuellement même qui sait jusqu’au terme du championnat, mais qu’en présence de son cadet l’idée d’un dixième et a fortiori un onzième sacre semblait bien utopique, d’ores et déjà. Que Tony avait beau se montrer plus fort que jamais (tout à fait !), il allait devoir tôt ou tard passer la main à son collègue de bureau, maintenant que celui-ci l’a enfin rejoint « chez les grands ». Les Autrichiens ont eu beau repousser au maximum la montée de leur diamant de Geldrop (et non d’Amsterdam) en 450 cc, cette fois ça y est, il est là, le loup dans la bergerie et, comme prévu, ça va faire (ça fait !) du dégât.
Je suis ravi de me délecter de l’implication de TC, qui va au-delà de l’exemplaire, de sa rage, de sa technique, de sa pointe de vitesse et de sa science de la course, formidable démonstration de volonté et d’orgueil, dont en tant que spectateurs passionnés et ébahis nous devons profiter sans aucune modération. Mais c’est ainsi, le temps ne joue pas en sa faveur. L’avenir se nomme Herlings, je pense, j’en suis convaincu. Gajser aussi, mais on sait que le Slovène a des envies d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte un de ces quatre…
J’aimerais beaucoup, sincèrement, que Cairoli continue longtemps à nous surprendre. A se maintenir au sommet. Devant. Et s’il le fait, s’il rejoint Everts sur les tablettes de la FIM, je serai le premier à louer son exploit. Mais la machine Herlings paraît lancée et nul n’ignore qu’il s’agit d’un pur TGV. Sur ses rails. Poursuivant sur la métaphore ferroviaire, comme met en garde la SNCF un train peut toujours en cacher un autre. Plus rapide encore. Gare !
J’ai vu le futur…
Salut les p’tits n’veux ! Tiens, on va jouer les Nostradamus… Sortir la boule de cristal. Genre de trucs auxquels, pourtant, je ne crois pas une seconde, mais il s’agit juste de rigoler un peu et, comme on sait, c’est tellement bon de s’amuser parfois ! Allez, en avant pour un petit exercice de prospective à quelques Euros, sinon à deux balles…
Au vu du déroulement du Grand Prix d’Allemagne à Teutschenthal dimanche dernier, j’ai tout compris, moi j’vous le dis ! Nul n’ignore que KTM tient solidement les rênes du MXGP, ça commence d’ailleurs à faire un moment que ça dure : eh bien, figurez-vous qu’on n’en a certainement pas fini avec cette mainmise de la marque autrichienne, j’aime autant vous prévenir !
En effet, au spectacle des deux manches allemandes, huitième étape du championnat du monde en cours, faisant logiquement suite aux épisodes précédents, l’évidence m’a comme sauté aux yeux, j’ai été frappé de plein fouet par une sorte de constat qui déjà s’ébauchait depuis le retour en Europe du GP circus et la montée en puissance d’un certain triple champion du monde MX2… Depuis Valkenswaard en vérité.
Aujourd’hui Antonio Cairoli, assurément en pleine renaissance au sortir de deux saisons difficiles, ne cesse de nous épater à nouveau. Dès son accession à la catégorie reine le protégé de Claudio de Carli avait empilé six couronnes successives, presque facile j’ai envie de dire, en tous cas en total contrôle, du grand art. Il n’est pourtant jamais aisé de devenir champion du monde, mais de 2009 à 2014 inclus, le Sicilien a vraiment dominé son sujet, en patron, non sans devoir affronter une valeureuse concurrence mais en sachant à merveille jouer sur le registre d’une régularité implacable d’efficacité.
Et puis il y a eu les deux épisodes 2015 et 2016 où la belle mécanique s’est déréglée. D’abord le champion a connu les affres des blessures, lui qui avait été quasi-épargné par ce genre de choses depuis son arrivée en 450 cc, son pilotage, quoique toujours spectaculaire, ayant acquis une impressionnante sûreté au fil des saisons. D’autant, faut le dire, qu’avec les apparitions intempestives de Romain Febvre puis de Tim Gajser sur son pré carré, Tonio est tombé sur de sacrés os ! Alors, s’est-on dit à l’époque, sûrement le temps était-il venu de passer à autre chose : irrémédiablement la roue tourne, les années passent et sans doute la grande ère Cairoli arrivait-elle à son terme… Le Français, protégé de Michele Rinaldi, est né quelque six ans après le Rital et que dire du Slovène, bébé prodige, onze ans plus jeune que le vieux lion ? Ancien qui cela dit n’a rien non plus d’un ancêtre, puisque ce ne sont après tout que ses 32 ans qu’il fêtera en septembre prochain, TC 222.
Bref, toujours est-il qu’à la fin de la saison dernière, même s’il était loin d’avoir l’air définitivement au fond du trou, on imaginait assez mal Tony repartir un jour à la conquête du record de titres mondiaux de Stefan Everts, objectif avoué on le sait : connaissant ses qualités et son amour de la compétition, on savait qu’il resterait sans peine l’un des animateurs du MXGP quelques mois voire quelques années supplémentaires, en revanche on doutait qu’il fût capable de redevenir LE boss du Mondial 450. Qu’il en ait envie, OK, la motivation n’ayant jamais fait défaut au monsieur, mais qu’il y parvienne, face à ce diable de GT 243 et à toute la coalition de top-riders affamés réunie dans la catégorie, on ne pouvait réellement s’en persuader. Même ses fans les plus enragés commençaient sans l’admettre à se faire une raison…
Alors il faut bien reconnaître à ce point de l’histoire (à peine à mi-parcours, après huit GP sur dix-neuf prévus, faut-il le rappeler) qu’on s’était plutôt gouré, n’est-ce pas ? Dès le premier GP au Qatar, Cairoli a fait claquer un doublé (ce qui n’était jamais arrivé auparavant), puis il remportait un succès d’anthologie au Trentin avant de reprendre à Gajser les commandes du championnat en Lettonie suite à une « perte de pédales » du Slovène et d’enfoncer le clou en Allemagne de belle manière. Bref, le voici qui caracole en tête au provisoire comme aux plus beaux jours et qui, vu le train d’enfer qu’il imprime au millésime ’17, pourrait bien s’avérer difficile à déloger de ce perchoir qu’il affectionne tant… Autrement dit ses adversaires ont salement intérêt à réagir, et vite ! Mais le peuvent-ils ?
Oui. Depuis trois épreuves, il en est un qui évolue au même niveau que le pilote KTM, sinon mieux (eh oui, nettement mieux : 40 + 50 + 47 soit 137 points en trois GP, c’est effectivement plus fort encore que 37, 38 et 47 = 122). Lui aussi aux commandes d’une moto orange identique, c’est Jeffrey Herlings. Le triple champion MX2 a connu quelques ratés d’allumage lors de ses débuts chez les gros bras, alors qu’on l’attendait plus instantanément opérationnel au vu des quelques prestations assez renversantes de sa part au guidon d’une grosse cylindrée auxquelles on avait eu l’occasion d’assister par le passé, aux Nations par exemple. Mais une blessure à un poignet n’a pas facilité ses premières sorties de l’année et il a ensuite reconnu lui-même ne pas avoir abordé la catégorie, nouvelle pour lui, comme il aurait fallu, comme il aurait dû… En tous cas, si les quatre déplacements outre-mer puis le premier rendez-vous européen avaient été très décevants pour le Néerlandais, à domicile sur sa piste fétiche de Valkenswaard, il a retrouvé tous ses moyens, 3/3 et second au général derrière Gautier Paulin. D’accord, il a perdu son statut d’invincibilité sur ce circuit précis mais qu’importe, il a gagné bien plus sur ce coup-là, affichant depuis lors une fantastique compétitivité. Sur son sable natal, le Batave a bénéficié d’une espèce de déclic et après des débuts poussifs le voici au top, tel qu’on pouvait s’attendre à le voir débouler, en bulldozer. Ce qui me fait dire, j’en arrive au fait (qui a dit enfin ?), que l’on a pu observer ce week-end en Allemagne une sorte de point de bascule dans l’Histoire avec un grand H de ce sport. Yes !
En Saxe ce dimanche en MXGP on a certes vu un octuple champion du monde, six fois titré dans la catégorie, faire jeu égal en piste avec son « coéquipier » (notez les guillemets) hollandais. Ce qui permet au trentenaire de posséder à ce jour une belle avance sur le rookie (qui n’a pas encore 23 ans, même s’il totalise déjà soixante–deux victoires en GP, contre… 80 à Cairoli), 84 points, Herlings ne pointant à l’heure actuelle qu’au sixième rang du classement provisoire. C’est vrai. Mais la route sera encore hyper longue jusqu’au final de Villars le 17 septembre et voyez-vous d’ici-là JH 84 a carrément le temps de remonter plein pot vers le podium final….
Naturellement, bien malin qui peut prédire qui sera champion du monde cet automne ! Paulin et Febvre (ce dernier invaincu au GP de France ces deux années écoulées : et si lui aussi profitait à son tour d’un bip déclencheur sur ses terres ?) peuvent faire fort dès ce week-end à Ernée, par exemple. D’autre part Gajser peut revenir dans le game. Le kid de Ptuj (si, si, c’est son bled natal ! Prononcez « Ptouille ». C’est situé en Basse Styrie, non loin de l’Autriche, en allemand on dit Pettau… Ce qui en français ne vaut guère mieux !) va forcément redresser la barre, d’ailleurs. Mais, à voir les deux manches de Teutschenthal, j’ai eu la très nette impression que l’on assistait à une sorte de passage de témoin chez KTM : Cairoli l’a emporté au final grâce à sa meilleure seconde manche, mais Herlings a fait jeu égal et à les regarder s’imposer de conserve j’ai eu l’impression assez nette que le titre 2017 n’échapperait sans doute pas à l’un des deux hommes de Pit Beirer. Et surtout que le plus jeune des deux allait désormais devenir excessivement difficile à battre !
Que peut-être le Sicilien allait-il encore réussir à conserver la plaque rouge un bon moment, voire éventuellement même qui sait jusqu’au terme du championnat, mais qu’en présence de son cadet l’idée d’un dixième et a fortiori un onzième sacre semblait bien utopique, d’ores et déjà. Que Tony avait beau se montrer plus fort que jamais (tout à fait !), il allait devoir tôt ou tard passer la main à son collègue de bureau, maintenant que celui-ci l’a enfin rejoint « chez les grands ». Les Autrichiens ont eu beau repousser au maximum la montée de leur diamant de Geldrop (et non d’Amsterdam) en 450 cc, cette fois ça y est, il est là, le loup dans la bergerie et, comme prévu, ça va faire (ça fait !) du dégât.
Je suis ravi de me délecter de l’implication de TC, qui va au-delà de l’exemplaire, de sa rage, de sa technique, de sa pointe de vitesse et de sa science de la course, formidable démonstration de volonté et d’orgueil, dont en tant que spectateurs passionnés et ébahis nous devons profiter sans aucune modération. Mais c’est ainsi, le temps ne joue pas en sa faveur. L’avenir se nomme Herlings, je pense, j’en suis convaincu. Gajser aussi, mais on sait que le Slovène a des envies d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte un de ces quatre…
J’aimerais beaucoup, sincèrement, que Cairoli continue longtemps à nous surprendre. A se maintenir au sommet. Devant. Et s’il le fait, s’il rejoint Everts sur les tablettes de la FIM, je serai le premier à louer son exploit. Mais la machine Herlings paraît lancée et nul n’ignore qu’il s’agit d’un pur TGV. Sur ses rails. Poursuivant sur la métaphore ferroviaire, comme met en garde la SNCF un train peut toujours en cacher un autre. Plus rapide encore. Gare !
J’ai vu le futur…
Salut les p’tits n’veux ! Tiens, on va jouer les Nostradamus… Sortir la boule de cristal. Genre de trucs auxquels, pourtant, je ne crois pas une seconde, mais il s’agit juste de rigoler un peu et, comme on sait, c’est tellement bon de s’amuser parfois ! Allez, en avant pour un petit exercice de prospective à quelques Euros, sinon à deux balles…
Au vu du déroulement du Grand Prix d’Allemagne à Teutschenthal dimanche dernier, j’ai tout compris, moi j’vous le dis ! Nul n’ignore que KTM tient solidement les rênes du MXGP, ça commence d’ailleurs à faire un moment que ça dure : eh bien, figurez-vous qu’on n’en a certainement pas fini avec cette mainmise de la marque autrichienne, j’aime autant vous prévenir !
En effet, au spectacle des deux manches allemandes, huitième étape du championnat du monde en cours, faisant logiquement suite aux épisodes précédents, l’évidence m’a comme sauté aux yeux, j’ai été frappé de plein fouet par une sorte de constat qui déjà s’ébauchait depuis le retour en Europe du GP circus et la montée en puissance d’un certain triple champion du monde MX2… Depuis Valkenswaard en vérité.
Aujourd’hui Antonio Cairoli, assurément en pleine renaissance au sortir de deux saisons difficiles, ne cesse de nous épater à nouveau. Dès son accession à la catégorie reine le protégé de Claudio de Carli avait empilé six couronnes successives, presque facile j’ai envie de dire, en tous cas en total contrôle, du grand art. Il n’est pourtant jamais aisé de devenir champion du monde, mais de 2009 à 2014 inclus, le Sicilien a vraiment dominé son sujet, en patron, non sans devoir affronter une valeureuse concurrence mais en sachant à merveille jouer sur le registre d’une régularité implacable d’efficacité.
Et puis il y a eu les deux épisodes 2015 et 2016 où la belle mécanique s’est déréglée. D’abord le champion a connu les affres des blessures, lui qui avait été quasi-épargné par ce genre de choses depuis son arrivée en 450 cc, son pilotage, quoique toujours spectaculaire, ayant acquis une impressionnante sûreté au fil des saisons. D’autant, faut le dire, qu’avec les apparitions intempestives de Romain Febvre puis de Tim Gajser sur son pré carré, Tonio est tombé sur de sacrés os ! Alors, s’est-on dit à l’époque, sûrement le temps était-il venu de passer à autre chose : irrémédiablement la roue tourne, les années passent et sans doute la grande ère Cairoli arrivait-elle à son terme… Le Français, protégé de Michele Rinaldi, est né quelque six ans après le Rital et que dire du Slovène, bébé prodige, onze ans plus jeune que le vieux lion ? Ancien qui cela dit n’a rien non plus d’un ancêtre, puisque ce ne sont après tout que ses 32 ans qu’il fêtera en septembre prochain, TC 222.
Bref, toujours est-il qu’à la fin de la saison dernière, même s’il était loin d’avoir l’air définitivement au fond du trou, on imaginait assez mal Tony repartir un jour à la conquête du record de titres mondiaux de Stefan Everts, objectif avoué on le sait : connaissant ses qualités et son amour de la compétition, on savait qu’il resterait sans peine l’un des animateurs du MXGP quelques mois voire quelques années supplémentaires, en revanche on doutait qu’il fût capable de redevenir LE boss du Mondial 450. Qu’il en ait envie, OK, la motivation n’ayant jamais fait défaut au monsieur, mais qu’il y parvienne, face à ce diable de GT 243 et à toute la coalition de top-riders affamés réunie dans la catégorie, on ne pouvait réellement s’en persuader. Même ses fans les plus enragés commençaient sans l’admettre à se faire une raison…
Alors il faut bien reconnaître à ce point de l’histoire (à peine à mi-parcours, après huit GP sur dix-neuf prévus, faut-il le rappeler) qu’on s’était plutôt gouré, n’est-ce pas ? Dès le premier GP au Qatar, Cairoli a fait claquer un doublé (ce qui n’était jamais arrivé auparavant), puis il remportait un succès d’anthologie au Trentin avant de reprendre à Gajser les commandes du championnat en Lettonie suite à une « perte de pédales » du Slovène et d’enfoncer le clou en Allemagne de belle manière. Bref, le voici qui caracole en tête au provisoire comme aux plus beaux jours et qui, vu le train d’enfer qu’il imprime au millésime ’17, pourrait bien s’avérer difficile à déloger de ce perchoir qu’il affectionne tant… Autrement dit ses adversaires ont salement intérêt à réagir, et vite ! Mais le peuvent-ils ?
Oui. Depuis trois épreuves, il en est un qui évolue au même niveau que le pilote KTM, sinon mieux (eh oui, nettement mieux : 40 + 50 + 47 soit 137 points en trois GP, c’est effectivement plus fort encore que 37, 38 et 47 = 122). Lui aussi aux commandes d’une moto orange identique, c’est Jeffrey Herlings. Le triple champion MX2 a connu quelques ratés d’allumage lors de ses débuts chez les gros bras, alors qu’on l’attendait plus instantanément opérationnel au vu des quelques prestations assez renversantes de sa part au guidon d’une grosse cylindrée auxquelles on avait eu l’occasion d’assister par le passé, aux Nations par exemple. Mais une blessure à un poignet n’a pas facilité ses premières sorties de l’année et il a ensuite reconnu lui-même ne pas avoir abordé la catégorie, nouvelle pour lui, comme il aurait fallu, comme il aurait dû… En tous cas, si les quatre déplacements outre-mer puis le premier rendez-vous européen avaient été très décevants pour le Néerlandais, à domicile sur sa piste fétiche de Valkenswaard, il a retrouvé tous ses moyens, 3/3 et second au général derrière Gautier Paulin. D’accord, il a perdu son statut d’invincibilité sur ce circuit précis mais qu’importe, il a gagné bien plus sur ce coup-là, affichant depuis lors une fantastique compétitivité. Sur son sable natal, le Batave a bénéficié d’une espèce de déclic et après des débuts poussifs le voici au top, tel qu’on pouvait s’attendre à le voir débouler, en bulldozer. Ce qui me fait dire, j’en arrive au fait (qui a dit enfin ?), que l’on a pu observer ce week-end en Allemagne une sorte de point de bascule dans l’Histoire avec un grand H de ce sport. Yes !
En Saxe ce dimanche en MXGP on a certes vu un octuple champion du monde, six fois titré dans la catégorie, faire jeu égal en piste avec son « coéquipier » (notez les guillemets) hollandais. Ce qui permet au trentenaire de posséder à ce jour une belle avance sur le rookie (qui n’a pas encore 23 ans, même s’il totalise déjà soixante–deux victoires en GP, contre… 80 à Cairoli), 84 points, Herlings ne pointant à l’heure actuelle qu’au sixième rang du classement provisoire. C’est vrai. Mais la route sera encore hyper longue jusqu’au final de Villars le 17 septembre et voyez-vous d’ici-là JH 84 a carrément le temps de remonter plein pot vers le podium final….
Naturellement, bien malin qui peut prédire qui sera champion du monde cet automne ! Paulin et Febvre (ce dernier invaincu au GP de France ces deux années écoulées : et si lui aussi profitait à son tour d’un bip déclencheur sur ses terres ?) peuvent faire fort dès ce week-end à Ernée, par exemple. D’autre part Gajser peut revenir dans le game. Le kid de Ptuj (si, si, c’est son bled natal ! Prononcez « Ptouille ». C’est situé en Basse Styrie, non loin de l’Autriche, en allemand on dit Pettau… Ce qui en français ne vaut guère mieux !) va forcément redresser la barre, d’ailleurs. Mais, à voir les deux manches de Teutschenthal, j’ai eu la très nette impression que l’on assistait à une sorte de passage de témoin chez KTM : Cairoli l’a emporté au final grâce à sa meilleure seconde manche, mais Herlings a fait jeu égal et à les regarder s’imposer de conserve j’ai eu l’impression assez nette que le titre 2017 n’échapperait sans doute pas à l’un des deux hommes de Pit Beirer. Et surtout que le plus jeune des deux allait désormais devenir excessivement difficile à battre !
Que peut-être le Sicilien allait-il encore réussir à conserver la plaque rouge un bon moment, voire éventuellement même qui sait jusqu’au terme du championnat, mais qu’en présence de son cadet l’idée d’un dixième et a fortiori un onzième sacre semblait bien utopique, d’ores et déjà. Que Tony avait beau se montrer plus fort que jamais (tout à fait !), il allait devoir tôt ou tard passer la main à son collègue de bureau, maintenant que celui-ci l’a enfin rejoint « chez les grands ». Les Autrichiens ont eu beau repousser au maximum la montée de leur diamant de Geldrop (et non d’Amsterdam) en 450 cc, cette fois ça y est, il est là, le loup dans la bergerie et, comme prévu, ça va faire (ça fait !) du dégât.
Je suis ravi de me délecter de l’implication de TC, qui va au-delà de l’exemplaire, de sa rage, de sa technique, de sa pointe de vitesse et de sa science de la course, formidable démonstration de volonté et d’orgueil, dont en tant que spectateurs passionnés et ébahis nous devons profiter sans aucune modération. Mais c’est ainsi, le temps ne joue pas en sa faveur. L’avenir se nomme Herlings, je pense, j’en suis convaincu. Gajser aussi, mais on sait que le Slovène a des envies d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte un de ces quatre…
J’aimerais beaucoup, sincèrement, que Cairoli continue longtemps à nous surprendre. A se maintenir au sommet. Devant. Et s’il le fait, s’il rejoint Everts sur les tablettes de la FIM, je serai le premier à louer son exploit. Mais la machine Herlings paraît lancée et nul n’ignore qu’il s’agit d’un pur TGV. Sur ses rails. Poursuivant sur la métaphore ferroviaire, comme met en garde la SNCF un train peut toujours en cacher un autre. Plus rapide encore. Gare !