Pit Beirer a donc confié le week-end dernier à Loket que l’usine KTM travaillait sur la base d’un team officiel Red Bull à cinq pilotes en 2016, trois en MX2 et deux en MXGP, Tony Cairoli compris. Et il n’y a encore absolument aucune garantie pour le moment en ce qui concerne le maintien ou non du triple vice-champion MX2 britannique Tommy Searle dans l’équipe…
Searle a vécu jusqu’à présent une saison on ne peut plus agitée et frustrante au guidon d’une KTM 350 usine, lui qui avait eu cet hiver le bonheur d’intégrer la structure officielle Red Bull dirigée par Claudio De Carli aux côtés de Tony Cairoli et de Ken De Dijcker. L’Anglais de 26 ans a en effet dû composer avec des blessures à un pouce, aux vertèbres, à une épaule et à un bras, ce qui en treize GP lui a valu comme meilleure performance de la saison une dixième place au général (12/11) du GP d’Europe à Valkenswaard. Il figure ainsi au vingt-deuxième rang du classement provisoire, n’ayant marqué des (petits) points qu’à six reprises…
Lorsqu’on lui demande ce qu’il pense de la saison du Britannique, déjà pilote KTM-Red Bull lors des années (nettement plus fructueuses !) 2007 et 2008, le directeur sportif allemand répond que la porte n’est pas fermée, que rien n’est encore décidé…
« La dernière place dans le team, la seconde en catégorie MXGP avec Antonio Cairoli, n’est pas encore définitivement attribuée. Tommy possède encore une petite chance de pouvoir montrer ses capacités, de prouver sa valeur, ce week-end, mais il faut dire que nous attendons des résultats concrets de sa part depuis si longtemps… Nous sommes très ennuyés car nous aimons beaucoup l’homme ainsi que sa charmante fiancée, ils sont adorables et vont vraiment très bien dans l’équipe. Définitivement nous attendions beaucoup de lui et nous serions ravis de le conserver avec nous mais il faut avouer que la pression est très forte : en ayant voulu être sympa avec deux types que l’on aime bien, nous n’avons pas obtenu le moindre résultat en retour… Tony, lui, fait un boulot incroyable depuis des années et il ne nous doit rien du tout. S’il doit prendre du repos pour se remettre et guérir un bobo, s’il doit rater deux courses ou plus, peu importe combien, ça nous va très bien, aucun souci, il a tant donné depuis tant d’années ! Ken est resté avec nous cette saison parce que nous l’aimons bien, qu’il est super sympa et que nous pensions pouvoir le remotiver, qu’il puisse retrouve son meilleur niveau et réussisse des top-5, mais il n’a rien fait de bien. Et c’est à peu près la même chose avec Tommy. Alors on peut être sympa un moment, mais ça ne peut pas durer toujours : moi aussi je dois rendre des comptes. KTM est une maison sérieuse, qui repose sur des actionnaires, des sponsors qui réclament des résultats. Et cette année il faut bien reconnaître que le team n’aura pas été vraiment fantastique… ».
Pendant ce temps Searle est entré en contact avec d’autres employeurs potentiels, dont Suzuki-Rockstar, chez qui Kevin Strijbos devrait rester deux ans de plus même si rien n’est encore signé, ou encore le Kawasaki Dixon Racing Team chez qui Max Anstie fait des merveilles en MX2 cette saison. A propos du cas Tommy Searle et d’une possible arrivée dans son équipe, Steve Dixon, le boss, a ainsi réagi : « Ça me plairait beaucoup d’accueillir un pilote tel que Tommy. Oh, yes ! Nous mesurons actuellement quel peut être l’impact des bons résultats d’un pilote britannique au sein d’une structure britannique, c’est assurément un plus. Et par ailleurs Tommy possède déjà une belle expérience de la maison verte, il a déjà fait un joli bout de chemin avec Kawasaki… ».
Ce week-end le GP de Belgique à Lommel risque d’être décisif pour pas mal de pilotes pas encore casés et de teams dans lesquels il reste des sièges à pourvoir pour 2016. Même s’il se peut que les changements, fussent-ils effectifs à 100%, ne se voient officiellement confirmés qu’au terme de la saison, à l’époque du Motocross des Nations par exemple…