Et oui, comment notre Tefli national va-t-il pouvoir s’occuper, lui qui a cessé à la fin de la saison 2016 sa collaboration avec le Suisse Valentin Guillod qu’il épaulait depuis plus de 4 ans. En Europe et en Mondial. Pour le savoir, rien de tel qu’un bon coup de bigophone !
Alors Fly, tu profites de ton temps libre pour lire l’Equipe ?
« Quel temps libre ? J’suis à fond, moi. Je ne suis pas invité par Honda pour me promener en Italie, comme vous les journaleux (Tefli fait référence à notre dernier essai de la Honda 450 CR-F en Sardaigne…). Je travaille, moi ! (rires) »
Mais encore ?
Et bien, je mets en place ma reconversion. Nous montons avec Pier Carlo Bottero, un italien qui possède LoveMytime (une boîte qui vend des accessoires de téléphonie, des montres, et qui est partenaire du MXGP), un camp d’entraînement pour crossmen. Nous souhaitons monter une vraie structure, avec des bâtiments, et du personnel dédié pour épauler les pilotes qui veulent progresser. Quels que soient leurs niveaux, du gars de la ligue aux pilotes de Mondial. Nous serons basés à Uzès, là où j’ai mes racines et où nous avons tout pour bosser dans de bonnes conditions. La météo, mais aussi les circuits. Nous pensions au début nous installer en Italie car Pier Carlo est suivi par un pool de partenaires italiens, mais finalement, la France est plus adaptée. »
Et comment ça se passera concrètement ?
« Et bien l’idée, c’est de proposer des programmes à la carte pour chacun. Le gars qui souhaite venir une semaine, deux, un mois, une année. Nous pourrons l’accueillir et l’aider au mieux. Nous serons capable de tout gérer et de lui proposer des kinés, des médecins. L’idée, c’est de se déplacer dans toute la région sud de la France, voir même en Espagne, pour varier les pistes et profiter de conditions optimales. »
Tu stoppes donc ta collaboration avec les pilotes du Mondial ?
« Absolument pas. Cette année, je vais bosser avec Maxime Renaux et Julien Lieber. Avec Maxime, nous avons entamé notre partenariat à la fin de la saison 2016. Il est descendu quelques fois cet hiver quand il a pu car il poursuit ses études jusqu’en mai, date à laquelle il passera son bac. Quant à Julien, qui a été opéré à deux reprises de sa hanche blessée en 2015 et s’est arrêté 8 mois l’année dernière, nous repartons là aussi pour une nouvelle année. C’est cool, il roule depuis novembre et ça se passe bien. Il est déjà rapide. »
Vous aviez déjà bossé ensemble en 2015, chez Standing Construct ?
« Oui. Là, il repart au sein de sa propre structure avec le soutien de KTM. Il disposera d’une bonne machine, de bonnes pièces et peut faire quelque chose. Il a déjà 22 ans et il se doit de signer des résultats probants s’il veut rebondir en 2018. Mais je crois qu’il a fait le bon choix en évoluant dans sa propre équipe : il peut tout maîtriser et avancer comme il l’entend. »
Donc, tu te sens prêt à faire le grand écart entre le pro et l’amateur qui souhaite progresser ?
« Oui ! Mais encore une fois, je ne serai pas seul dans cette aventure. J’aurai des gars pour m’épauler. En tout cas, nous pensons être totalement opérationnel en fin d’année 2017. Tous nos locaux seront finis et Lovemytraining, le nom de la structure, sera prête pour accueillir du monde. »
Tu ne risques pas de saturer àenchaîner les semaines avec tes clients et tes 20 week-ends de course avec les pilotes de Mondial sur toute la planète ?
« Non. Je suis un passionné. Le cross, c’est ma vie et là, c’est un projet super excitant. C’est du long terme. Je ne me pose même pas la question ! »
Je me fais mon petit plaisir pour la fin de rubrique, t’en penses quoi de la blessure de Roczen ?
« Je ne l’imaginais pas se faire si mal, si tôt, mais j’étais convaincu qu’il allait s’en prendre. Dès le début, j’ai mis Dungey vainqueur. Roczen est le plus rapide, mais il s’est mis la pression en étant si exposé que ça, notamment sur les réseaux sociaux. Il s’est posté devant et quoiqu’on en pense, tu te colles toujours un fardeau en plus quand tu fais ça. Une saison, c’est 17 courses et là, il était parti pour toutes les gagner. Ça aussi, c’était une erreur. Maintenant, quant à sa blessure, ça craint un peu quand même. Le coude, c’est une articulation chiante pour la moto. Non, mon joker, c’est Marvin. Il va signer une bonne saison car il bosse et roule super bien sur la 450 grâce à sa technique. J’y crois !»