« JH 84 » reste en MX2, « comprend » Tim Gajser et reconnaît avoir été « idiot »
L’ex-double champion du monde MX2 a tenu à commenter l’annonce de la « montée » de Tim Gajser en classe MXGP l’an prochain. Car si le Slovène a renoncé à défendre son titre, au même moment le Néerlandais dévoile son propre choix, celui de poursuivre une saison de plus en 250 cc…
« JH 84 » ne retrouvera donc plus sur sa route trois des pilotes qui ont le plus dangereusement contesté sa domination sur la catégorie 250 ces dernières années, à savoir Jordi Tixier, Valentin Guillod et Tim Gajser. Les deux premiers ne pouvaient faire autrement, ayant atteint l’âge limite, ils devaient changer d’air. Mais le troisième aurait pu, lui, rester en MX2. Le champion 2015 n’est-il pas encore plus jeune que le Batave ? Et pas qu’un peu : de deux ans, presque jour pour jour !
Si Tim monte en MXGP et termine cinq, six, sept ou même plus, peu importe, ce sera bien. En revanche, en tant que tenant du titre, s’il poursuit en MX2 et se fait taper, il se fera casser ! – Jeffrey Herlings
Encore à la recherche de sa condition physique optimale, suite à sa fracture du fémur l’été précédent, Herlings avait subi une première défaite face au jeune pilote Honda lors du premier rendez-vous européen 2015, à Arco. C’était le premier succès du Slovène au général sur un Grand Prix. Il y en eut quatre autres par la suite, puis le sacre, tandis que l’officiel KTM disparaissait des tablettes sur blessure à partir du round allemand, un peu comme un an plus tôt. L’an prochain, leurs deux routes se sépareront, comme on s’y attendait. Pensant voir l’un monter en MXGP et l’autre défendre son titre. En fait, ce sera l’inverse : Herlings tentera à nouveau d’enlever cette troisième couronne qui décidément se refuse à lui et Gajser ira « apprendre » la catégorie supérieure.
« En vérité, nous sommes dans des situations très différentes », a commenté Herlings. « Au risque de paraître un peu dur, je dirai que la 250 Honda est une moins bonne machine que la 450. Si Tim monte en MXGP et termine cinq, six, sept ou même plus, peu importe, ce sera bien. En revanche, en tant que tenant du titre, s’il poursuit en MX2 et se fait taper, il se fera casser ! Moi je pense que la 250 KTM est supérieure : si je n’avais pas été blessé, normalement j’aurais dû remporter le championnat avec une belle marge. Bref, sa position n’était pas facile… Et puis c’est sans doute mieux pour lui de grimper en 450 et de ne pas subir toute la pression qu’il aurait subie en tentant de défendre sa couronne ».
Jeffrey Herlings a également tendance à croire qu’en ce qui le concerne tous ses malheurs l’auront rendu plus fort. Que ces deux saisons où il a vu un titre qui lui était promis lui échapper sans pouvoir en aucune façon peser sur les événements lui auront permis de modifier son approche, de changer sa stratégie de conquête d’un championnat. « Si j’avais su il y a quatre ou cinq mois tout ce que je sais aujourd’hui, les choses se seraient terminées différemment, je vous assure ! Pour devenir champion, MX2 ou MXGP, peu importe, il suffit de finir, en moyenne, dans le top-5 à chaque épreuve. Cette année, par exemple, on a vu Febvre naviguer en six ou septième position au provisoire après les deux-trois premiers rounds, Gajser pareil. A la mi-championnat, il comptait deux cents points de retard sur moi… Et ça ne l’a pas empêché de s’imposer au final ! Chaque saison l’histoire est différente, mais une chose est sûre, je peux avoir des regrets. J’ai tout ruiné deux années de suite, en me blessant et en n’étant pas très malin. Comme un idiot, je me suis trop focalisé sur les victoires, j’ai absolument voulu gagner, même lorsque je n’en étais pas capable. Bon, j’ai beaucoup appris, on ne m’y prendra plus. Désormais je veux surtout être en pleine forme, à 100% de mes moyens physiques avant de reprendre le guidon ».