Après avoir lu ici pas mal de posts sur le renouveau de la ligue de MX IdF et l’apparition d’une catégorie vétéran, j’avais décidé d’intensifier mon programme hors-enduro qui se limite depuis de longues années à la sortie annuelle rituelle au Oxbow MX.
J’ai en effet fait du cross jusqu’à mes 19 ans -j’en ai 42-, avant de passer à l’enduro en pensant qu’une armée de pinpins se baladant au fond des bois, j’allais les enfumer grave. J’ai parfois déchanté, dans des côtes dantesques ou des bourbiers insondables, lol, mais c’est une autre histoire…
Bref, me voilà engagé à Soisy Bouy. Clairement, il doit y avoir une règle non-écrite qui veut que la semaine précédent une course, tu es écrasé de boulot… Fini samedi soir à minuit et demi, levé 5h30 pour rebosser une petite heure avant de filer, j’arrive frais comme un gardon… Heureusement, la température réveille, lol! Je me change au sec sur mon Motomat dispo chez WER, lol, quel merveilleux produit!
Bon, sans vouloir me fâcher avec personne, on va dire qu’au niveau de la rapidité et de l’organisation des vérifs, la ligue de cross a quelques leçons à prendre de la ligue d’enduro…
Premiers essais façon Holiday on Ice avec une attaque aussi radicale qu’inutile sur Phiphi dès le premier virage, ce qui manque de nous mettre au tas immédiatement tous les deux. L’enduriste francilien ayant une grande habitude des patinoires, c’est un euphémisme, je rigole sous le casque en voyant l’enthousiasme de certains, généralement récompensé par des figures spectaculaires, double axel, triple lutz avec boucle piquée… Essais très rapides puisque grâce à l’intervention judicieuse de mon concessionnaire sur mon frein AR, mon étrier reste bloqué et fume tant qu’il peut… Manque un peu de garde…
En tous cas, si en enduro on aligne de la borne et des heures de selle, en cross, on a du temps pour flâner, discuter, aller voir les potes, rencontrer des forumeurs connus -Phiphi, Gouse, Agluff et j’en oublie- ou encore inconnus -Sony ou Nikon… C’est différent -une heure de roulage contre six ou sept dans la journée- mais sympa aussi, d’autant que l’ambiance est assez cool et que le soleil brille, à défaut de chauffer… Bon, je regrette un peu le bar restau sous chapiteau de JLFO, mais…
Le café est bon, ceci dit, ce qui est suffisamment rare pour être signalé…
Première manche et sortie de grille et ligne droite excellentes, je vire 5. Ce qui prouve qu’un échappement WB carbone à 112 db est indispensable en ligue promo, puisque j’ai un pot enduro -certes en titane, tu gagnes deux secondes au tour- à 92 db… Course très tranquille après une autre collision sans dommage avec Phiphi, qui trouve judicieux de faire un point mort dans un beau vélodrome, lol! Je dépose un pilote épuisé, un 250 KT me passe avec 20 bornes de mieux, à part ça, je ne vois personne. C’est très très gras et collant, la moto a pris 20 kg, et si les Michelin FIM grippent à merveille, les suspensions enduro bien molles, même durcies à fond, avouent leurs limites, surtout en détente: non seulement ça talonne, mais surtout ça rebondit gaiement, je me fais quelques vraies chaleurs qui m’obligeront, toute la journée, à rendre la main sur la plupart des jumps… 5 à l’arrivée, pas mal, je suis plutôt content.
La différence de nature d’effort avec l’enduro est frappante, un peu comme un 100 m et un marathon: je viens de rouler un quart d’heure, j’ai l’impression d’avoir six heures de moto dans les bras…
Deuxième manche, excellent départ… Sauf que je ne suis pas allé voir l’évolution du 1er virage et que pendant que tout le monde s’engouffre dans la belle trace sèche à l’intérieur, je suis à l’exter comme un âne et me fais généreusement bloquer… C’est plus sec, ça roule plus fort aussi… Un pilote astucieux et pas du tout au-dessus de ses Alpinestars me passe dans l’escargot en pavasse, se met en travers, se bloque et nous fait perdre trois places à tous les deux… Bien joué, gars! Je dois être dans les 10-15 quand je vois apparaître à l’intérieur d’un virage une roue av optimiste dont je décide aussitôt qu’elle ne passera pas… Et deux pilotes à terre, deux! Une voix familière me crie “Salaud, Arnaud, salaud!” C’est mon camarade de club Thierry Tissier qui m’encourage à me relever rapidement… Tâche difficile puisque mon repose-pied est solidement aggrippé à ses rayons… Curieusement, je vois passer de nombreux pilotes qui ne nous attendent pas, lol!
En fait, cette manche s’avère bien plus agréable que la première puisque je repars le couteau entre les dents -ok, un canif, lol!- et ramarre et dépose pas mal de pilotes pour finir 10 après avoir pris un vrai plaisir sur une piste séchante au grip digne d’un océan de pâte à modeler!
Me voilà donc 8e du général et qualifié pour la finale…
Une finale qui se passe comme un rêve, non quant aux résultats, mais à mon niveau d’endormissement, lol! Je suis claqué à force d’accumuler les heures de sommeil en retard… Le soleil déclinant génère une lumière rasante qui rend le circuit franchement dangereux par endroits. Il y a plusieurs virages et sauts où on ne voit absolument rien, je joue donc la prudence -comprendre: lent et épuisé, lol! Je défends néanmoins vaillamment ma place contre d’autres pilotes manifestement aussi nazes que moi, ça tourne un peu à la course de lenteur, même si je m’offre le luxe de block-passer au ralenti un de mes camarades enduristes… Je suis tellement HS et aveugle à la fin que je réussis le honteux exploit de perdre une place à un mètre du drapeau à damiers… Etat de fatigue qui me permet également de broyer une ouie de radia en rentrant au parc et en percutant ma propre remorque… Pov’garçon!
Au final, une très chouette journée sous un beau soleil et un résultat somme toute assez honorable.
Pour progresser, il faudrait clairement de vraies suspensions cross, à part ça, la moto va à merveille… Bon, allez, je retourne faire un peu d’enduro -ouverture au Tréport dans 15 jours- et je reviens à Vincy!
7.9 € TTC
