Fan-addict de grands terrains, passez votre chemin !
Autant vous le dire tout de suite, vous n’allez pas trouver ici beaucoup de tout-terrain. Mais l’histoire est belle et commence il y a deux semaines. Monica me branche sur son besoin de vacances, de repos et de ballades au soleil.
Bof.
Puis sur mon besoin de bécane, de strings sur une plage et de bières au soleil. Coup bas, hein ? J’ai répondu comme un américain : « Chiche, en bitza ! ». Voilà comment on se retrouve au Mexique, à Chichen Itza, un site archéologique maya construit par le Bouygues de l’époque. Un tas de cailloux, quoi, ce Chicken Pizza !
Jusqu’à ce matin, tout se passait plutôt pas mal. Je vous épargne les détails : les 7 mercenaires à Real de Gatorce, San Miguel et sa boucherie d’église San Rafael, une cuite au Café Olé (jamais vu une déco pareille, le patron est secoué grave de corrida), Guanajuato, Querétaro, Célestun, Uxmal et Tulum. Dur.
Pour finir par une connerie : l’arrêt-pipi !
Le bouge est glauque, la TV diffuse le 149° épisode d’une novela santa-barbaresque interminable, et j’ai la gueule de bois. Ce n’est pas de la faute à la tequila Don Julio, mais au mezcal, du moins le vermisseau dedans, je ne le supporte pas ce gusanito. Monica est déchaînée. Comme d’hab’, elle saigne à mort un type qui vend des hamacs, prend le meilleur et lui file 20 % de plus que le prix qu’il lui lâchait. Je déteste quand elle fait ça. Et comme d’hab’, elle a droit à son petit cadeau !
J’ose enfin m’asseoir au bout du comptoir.
« Holà, qué tal esta manana ? »
Quoi ? Quel tas c’est ma nana ! Y veut une baffe le gnome ? Ah, bon, une bière Victoria alors, faut tout me traduire. Je me soigne avec un chilaquiles et des fourmis au dessert (escamoles). Et encore comme d’hab’, le café est dégueulasse.
Quand soudain débarquent 5 Harley dernier cri ! Ces motos, les mecs, ça n’existent même pas en poster ici. Tout le monde est pauvre, sauf les gringos (nous). 4 $ par jour pour un smicard et la classe supérieure si t’es chauffeur de taxi diplômé comme un avocat (salut Guiseppe !).
Tandis qu’un des malabars garde les brêles, 3 autres rentrent. Et derrière eux, un MAYA !!!! Tu ne peux pas te tromper. La tête dans les épaules et aussi large qu’un frigo US, 1m50 les bras levés. Un maya sur une Harley neuve, incroyable ! Bon, les 3 caïds viennent poser leur cul au bar et j’occupe le dernier siège. Too bad. Mon aztèque est ridicule, futal noir, T-shirt noir avec des flammes et casquettes pareilles. C’est maya l’abeille. Mon sourire devient vite une grimace. Mon Toltèque aux cicatrices tatouées ( !) me balance une claque amicale virile sur (dans ?) l’épaule m’indiquant le moment de partir.
C’est une casquette No Fear !!!!
Hey, do you prefer motocross or supercross ?
Sauvé, mon Chichimèque de la tribu Cora est un fana. Doit aussi s’appeler Carey et son ex : Pink.
« Call me Travis, huero ! “
Ben voyons, Arthur. Plus addict que moi ! Une bible qu’il prétend !! Mais il me défie !!! Mouarf, certains relisent Freud, moi j’ai tout lu Audouard. Pedro Gonzales, je connais. Monica commence son bordel habituel ( elle est d’une routine, ma vieille femme molle). Le patron dans la poche, elle papillonne derrière le zinc et passe des solos de tueurs à son amoureux transi : moi.
Le tout sous l’œil goguenard des 3 molosses US qui redécouvrent à quoi pouvaient bien ressembler la première paire de seins qu’ils aient tétés, 100% natural.
November Rain, des Gun’s.
Mon Olmèque m’attaque direct : souvenirs de free-ride in the desert avec Tommy Croft, et virées nocturnes avec (Damon ?) Mosier. Glups, des bons potes à son père. Passe mal la Pacifico, je lui offre une Montejo.
Sweet Child O Mine des Gun’s déchire.
Je devrais l’esquinter avec Matthieu Lalloz.
« Yeah, smart guy, from Vesùl ! “.
Impossible. Le seul maya au monde roulant Harley #03, surnommé Travis et fan de SX connaît Vesoul ! Ben oui, son maton écoutait Jacques Brel en boucle.
Et donc, euh, les cicatrices là, ça ne vient pas du MX alors ? Ah bon, des bagarres de rue, tu me rassures. Forcément, on a tous été jeunes. Et tu fais quoi dans la vie ? Payot traff ( ? si quelqu’un peut me traduire ?).
Who Knows d’Hendrix en live, du bonheur.
Je me boirais bien une Bohemia, la XX m’a fait mal à la tête
Since I’ve been loving you, Led Zeppelin.
Monica, mon amour. Là, je ne sais plus quoi boire, et le patron me traite de « mochis », ça fait plaisir !
Monica est déchaînée et le scénario s’annonce classique. Je suis déchiré, les types vont s’exciter et leurs mains s’encanailler. Ma louve risque de leur jeter des bouteilles en travers du gosier, et moi me prendre de coups de pieds dans la bouche.
Son listing Metallica commence : One.
Sauf que les 300 kg de bidoches US commencent à s’agiter en ne matant que la TV. Si mon maya est aussi fan de Kukulkan, son dieu-soleil, ses « potes » vénèrent plutôt le kukluxcan et le Tiger Woods à l’écran, c’est trop pour eux.
Ride The Lightning.
C’est bon, je suis en zone rouge, je vais me prendre une branlée. Je leur explique calmement que leur brouette centenaire est juste bonne à leur secouer l’hémorroïde qu’ils traînent entre leurs fesses bourrées de graisse Mc DO.Y devraient pas tarder à comprendre.
Pink Floyd – Another brick in the wall
.« La vida no vale nada » me souffle mon zteack, l’œil noir. Suis pas sur d’avoir bien compris, mais dans le doute …
« What’s up, doc ? ».
Expression bien connue de ma moitié qui signifie qu’on doit détaler comme des lapins. Ben mon maya, il avait l’air d’avoir bien du mal à les contenir pendant qu’on dégageait comme des trous d’uc. On ne saura jamais si c’était des coups de feu ou leur motos qui démarraient qu’on a entendu en se sauvant plein gaz.
Nous voilà maintenant peinards dans un hôtel 15 étoiles et j’ai du mal à réaliser à quoi nous avons échappé. Ca me tarde de voir les résultats de Phoenix et A2. En tout cas, thanks Travis et merci au MX !
martin
, le il y a 15 années et 1 mois.
7.9 € TTC
