Compte Rendu Procès à Montpellier

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    justforfun
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      Après le temps de la réflexion, il est l’heure de vous rendre compte de la façon la plus dépassionnée possible de la journée du procès pour homicide involontaire à Montpellier (je n’ai pas résisté à mettre mes commentaires entre parenthèse, on ne se refait pas).

      Voilà ce que j’ai vu et entendu et l’analyse que je vous propose.

      Tout d’abord, le rassemblement impeccablement organisé par le motochu34. Merci donc à Pad, Dosequis et tous ceux dont je n’ai pas capté le pseudo pour avoir gérer les places de parking, la rubalise, mais aussi les journalistes et tout le relationnel. Un grand MERCI aussi à la FFMC34 au travers de Nico, Manue et ceux qui se sont impliqués depuis plusieurs semaines pour que la presse se déplace, au travers des communiqués et dossiers de presse largement diffusés et d’une grande qualité élaborés avec https://mx2k.com/wp-content/uploads/2021/03/raptor-1.jpg PEOT du CODEVER qui a fait l’aller-retour en TGV dans la journée pour être présent (oui le CODEVER s’est impliqué à fond !!).

      Merci enfin à la centaine de motards de tous horizons qui se sont déplacés un jour de semaine, à un horaire impossible, qui ont permis de rassembler une 50taine de motos dont une dizaine d’enduro devant le parvis du Palais de Justice, ainsi qu’aux sympathisants en VTT et en 4X4 (si, si il y en avait au moins 1 de chaque).

      J’ai donc vu le parvis du Palais de justice, certes pas bien étendu, rempli de participants, dont certains venaient de loin (merci à jm38), en tenue de travail, en uniforme de commandant de bord (accompagné de son fil motard d’une 12zaine d’années), en robe d’avocat, en costume cravate (avec ou sans KTM, merci Board), en tenue de cuisinier, et j’en passe…..

      Bref, cela ne pouvait être plus représentatif, calme et empli de dignité.

      Vu aussi LOS, le Président de la commission enduro Ligue-LR, des professionnels dont Gat le boss de Offroad34 (une adresse de passionné, à recommander), un pilote du WEC, Nicolas DEPARROIS (merci à toi et à Alizée) plus de nombreuses épouses ou compagnes de motards.

      J’ai vu et discuté longuement aussi avec la maman de Grégory, le quadeur décapité dans un bois, par une chaîne, dans l’Yonne le 14 juillet 2006, qui avec son mari, ont fait 700 km par solidarité avec la famille de Frédéric et ont assisté aux débats (quel courage pour entendre pendant 2 h les propos que vous lirez ci-après).

      Vu et entendu les discours dignes et pleins de retenue de MM. MAVOIS et PEOT au moment où l’audience débutait, qui ont su rappeler les enjeux de ce rassemblement et du procès qui lui succédait, sans pour autant stigmatiser l’accusé.

      Vu aussi l’apparent intérêt porté par la presse locale avec 2 ou 3 caméras, une demi-douzaine de journalistes pour couvrir « l’événement » et même le correspondant de motocrampons. Même entendu l’un d’eux appeler un de ses confrères en lui disant qu’il y avait du biscuit et finalement pas mal de monde.

      Puis à 14h30, dispersion et pour moi direction la salle où l’audience a déjà commencée. Sauf que celle-ci déjà pleine, la maréchausée me refuse l’entrée (normal, avec mon casque TT sous le bras, j’ai le délit de salle gueule pour le coup). La « manif » a laissé des traces et des consignes ont du être transmises. Donc premier point positif, nous n’avons pas fait tout cela pour rien.

      Après 20 minutes et avoir bien insisté, le brigadier consent à nous laisser entrer avec Marin MAVOIS qui vient de me rejoindre.

      Ouf, dans une salle d’audience ou la tension et plus que palpable, famille de M . ORLIAC (l’accusé : 33 ans, cogérant d’une exploitation de vins au domaine de l’Hortus, au pied du pic Saint-Loup) et ses amis d’un côté, celle de Frédéric de l’autre et nous au milieux, notre arrivée avec nos casques TT (on est les seuls dans ce cas) ne passe pas inaperçue pendant que le Président fini d’interroger l’accusé.

      Là, à ma surprise et c’est parfaitement déstabilisant, je vois un jeune homme d’à peine une trentaine d’année portant bien, grand et mince, au look de l’acteur Benoit Magimel, aux antipodes du cliché de l’agriculteur / viticulteur bien du terroir ou du chasseur aviné, forts en gueule avec qui on se coltine en général.

      Mais ce que je vais entendre à partir de là, de sa part puis de celle de son avocat, Me Bronzini, va plus d’une fois me laisser, nous laisser, sans voix.

      La ligne de défense de M. ORLIAC est la suivante.

      En ce qui le concerne, c’est pour se protéger des vols, pour empêcher l’accès aux automobiles et ainsi éviter les décharges sauvages (réelles et nombreuses dans la zone, je confirme) et limiter la fréquentation d’engins à moteur qu’il a voulu interdire l’accès à son exploitation.

      Il va donc expliquer que son exploitation s’étendant sur 19 km, il ne passe qu’une fois ou deux par mois dans la zone de l’accident, très tôt le matin pour aller traiter, jamais le week-end.

      Qu’il n’a jamais vu aucune moto, et qu’il ne pouvait pas imaginer que poser un câble pouvait être un danger, vu qu’aucune moto ne passe par là.

      De plus, il n’a pas pris la décision seul, ni son Père, ni le garde chasse qu’il a consulté ne le lui ont signalé.

      Me Libelle, l’avocat de la famille FEDERICI, lui ferra remarquer qu’il est de notoriété publique que cette zone est sur-fréquentée, notamment par les motos TT, ce qui cause de nombreux conflits avec les propriétaires.

      Pour toute réponse il esquivera en expliquant qu’il habite à 10 km du lieu, et qu’il a seulement quelques fois, entendu des bruits de motos passer dans les bois à proximité, sans jamais les voir.

      Pour le câble n’ayant pas été signalé, il explique ensuite qu’il allait le faire une fois celui-ci rouillé. En effet, pour lui, le câble neuf qu’il pose le 27 avril brille et se détache parfaitement.

      Impossible que quelqu’un ne le vois pas.

      Il estime que c’est seulement une fois rouillé qu’il se confondra avec la couleur du sol et qu’il sera temps alors de le signaler (pour info Frédéric se tue le 30 avril 2006 et allez voir les photos prises il y a quelques semaines, le câble n’est toujours pas rouillé, il a posé du galvanisé !!).

      Mais, à part un timide « je pense tous les jours au décès de M. FEDERICI » (mais comment y pense-t-il ? en le regrettant ? ou en pensant « bien fait pour sa gueule » ?) je n’ai jamais entendu de sa part le moindre regret exprimé en 1h30 de débat, ni le moindre « c’est ma faute », encore moins « je suis responsable ».

      La maman de Frédéric me confiera après l’audience qu’il n’a même pas jeté un regard sur la famille de la victime.

      Respecte-t-il les consignes de son avocat ?

      Je le lui souhaite, car s’il n’est pas capable d’assumer ses responsabilités à 33 ans (à son age, j’avais déjà 2 enfants, lui est encore célibataire) cet homme est dangereux et récidivera sans aucun scrupule.

      Me Libelle fera justement remarquer que sa première déclaration (j’ai fermé ce chemin parce qu’il n’y passe personne) a été opportunément changé, une fois bien conseillé, lors de l’instruction (voir ci-dessus) à fin de changer de ligne de défense et éviter la contradiction suivante : si personne ne passe, pourquoi un câble ? si ce n’est pour nuire.

      Après les questions, j’ai entendu la plaidoirie de Me Libelle.

      Pour moi, il a su trouver les mots justes. A la fois pour exprimer la douleur de la famille et pour qualifier l’acte de M. ORLIAC.

      En parlant à la première personne du singulier (il dit « je », comme pour parler à la place de Frédéric) et en choisissant une histoire très simple de lapins qui laissent leur petits tas de crottes sur les passages qu’ils fréquentent dans la garrigue (comprendre : nous les enduristes, qui laissons nos traces de crampons), il va expliquer, en regardant M . ORLIAC droit dans les yeux, que :

      « si vous étiez chasseur, c’est l’arme à l’épaule que vous m’auriez interdit à moi, Frédéric FEDERICI, le passage sur votre propriété, comme un « seigneur » terrien !!!!! » (dois-je l’écrire saigneur ??).

      « Mais cela suppose du COURAGE que vous n’avez pas !!!!»

      (comprendre que M. ORLIAC n’assume rien et rejette la faute sur la victime).

      « Que c’est avec un collet, comme un lapin, que vous avez pris « ma vie », la vie d’un homme ».

      « Que vous n’ETES et que vous ne SEREZ rien d’autre qu’un BRACONNIER !!!!! ».

      Ce n’est qu’une plaidoirie, sans valeur juridique, aura-t-elle touchée le Président et les deux magistrates ?

      Y-a plus qu’a espérer que le magistrat ai pris au moins une fois un guidon de moto dans sa vie et que ses deux collègues se déplacent en ville en scooter.

      Sinon, cela ne les aura même pas plus émus que les autres affaires qui se suivaient ce jour là : attouchement sur mineur de moins de 15 ans, vol et recel, escroquerie, dénonciation calomnieuse, ….. ( pffff, dans quel monde on vit).

      Ensuite le réquisitoire du Procureur de la République.

      Qui semble peu concerné par l’affaire. Il évacue tout d’abord une hallucinante demande de relaxe de Me Bronzini qui tente un tour de passe-passe procédurier. L’avocat de la défense se plaint des « légèretés » des constatations de la gendarmerie de St Mathieu, qui n’a pas fait son boulot, et que l’autopsie donne une fourchette très large pour l’heure du décès.

      Soit entre 18 h le samedi 29 avril et 12 h le dimanche 30 (mais où est donc Horacio et son équipe des Experts) et que si le décès et arrivé le 29, son client étant cité pour un homicide involontaire ayant eu lieu le 30 avril, il devait être immédiatement relaxé !!!!!!!!!!

      Il fini par requérir un an de prison avec sursis et 1 500 € d’amende, la culpabilité de M. ORLIAC ne fait pas de doute : pour empêcher les véhicules de passer, il aurait dû mettre la signalisation appropriée, il a fait preuve de négligeance et surtout il ne semble pas réaliser qu’il est en partie responsable.

      Pas plus de commentaire de ma part que ce que j’ai pu lire sur le prix du kilo de viande d’enduriste depuis mercredi. Ma femme était indignée quant elle a su à combien on estime la vie de son mari (Alors que ne pas avoir écrit dans une lettre de licenciement économique « votre poste est supprimé » nous a coûté il y a 8 ans plusieurs dizaines de milliers de francs) 1 500 € c’est scandaleux.

      Bon, maintenant le plat de résistance, la plaidoirie de la défense.

      Et là, il y a danger.

      Pas plus que pour la plaidoirie de la partie civile, tout ce qu’a dit Me Bronzini n’a de valeur juridique, mais ce sont les arguments, la façon de les présenter et de les utiliser qui sont dangereux pour nous motards.

      Il faut que nous réalisions que tous le discours qui va suivre est asséné à longueur d’année par des lobbyistes payés ou salariés par nos détracteurs, à nos élus nationaux ou locaux, aux responsables divers et variés qui sont ainsi désinformés et nous parquerons comme les derniers indiens dans des réserves.

      Pour exonérer son client de toute responsabilité, il va utiliser, tenez vous bien, les recommandations du CODEVER, de la Charte du motard vert (élaborée par nos amis ardéchois me semble-t-il), de la FFMC et de la FFM, rien de moins.

      Pour prouver que M. FEDERICI a eu un comportement irresponsable, il va lire au Président les unes après les autres, les diverses recommandations appelant à rouler de façon responsable, avec une vitesse adaptée dans les chemins, sans mettre les autres usagers en danger.

      Sans se priver de souligner que les organismes qui écrivent cela tentent avec leur manifestation, d’instrumentaliser ce procès et défendent un motard dont on a retrouvé, estime-t-il lui même, puisque les gendarmes ne l’ont pas fait ( ???), le corps à 10 m et la moto à 30 m au delà du câble.

      Ce qui prouve que M. FEDERICI roulait avec sa moto de cross ( ????) à des vitesses prohibées et que ce qui lui est arrivé est pleinement sa faute. Il pratiquait un sport à risque, et il a pris un risque mortel qu’il n’a pas pu contrôler.

      De plus M. FEDERICI ne devait pas emprunter un chemin privé. Après avoir argumenté juridiquement en début de plaidoirie que son client avait le droit de clôturer son exploitation agricole, Me Bronzini va évoquer NATURA2000 pour signifier que les terres de son client étant un espace naturel et que toute circulation est interdite dans les espaces naturels protégés (bronca dans l’assistance et cris de colère à ce moment là), alors il était interdit de circuler dans ce chemin (au fait, les tracteurs agricoles, ça circule ou pas ? je ne comprend plus rien là, exploitation agricole = espace naturel protégé !! de quoi ?……………..des enduristes ?).

      Me Bronzini n’est pas à une contradiction prés quand il nous sort l’argument qui tue (sans jeux de mot déplacé) : le règlement de la FFM qui oblige à faire une reconnaissance (où, quand, pourquoi ??? il ne le précise pas).

      Si M. FEDERICI avait fait une reconnaissance du chemin avant, comme l’oblige le règlement de la FFM, il ne serait pas mort !!!!!!!!!!!!!!!!!!!

      Et il conclue en expliquant au Président qu’il a trouvé sur des forums de motocross ( ???????????) une multitude de posts vengeurs et violents à l’encontre de son client, qu’il verse au dossier.

      Il en lit même un qui appelle à utiliser de la vaseline etc, etc ….. ce qui prouve que la communauté motarde se cache derrière des associations propres sur elles, qui protègent en fait de violents excités, auxquels finalement, M. FEDERICI est assimilable par son comportement fatal.

      En bref la plaidoirie se résume à :

      Mon client, M. ORLIAC, a raisonné avec ses connaissances d’exploitant agricole.

      Il ne pouvait imaginer qu’un câble soit dangereux pour un motard, d’ailleurs il n’a jamais eu de problème avec un motard, il n’en a jamais vu sur sa propriété (seulement des quads, une fois, qu’il a poliment éconduit).

      Il n’a pas eu le temps de signaler le câble, mais il allait le faire une fois rouillé (18 mois après, toujours rien).

      La victime roulait beaucoup trop vite, de façon irresponsable, dans un chemin interdit, dans une zone naturelle, en violation de la loi. Elle a donc tous les torts (surtout celui d’être mort) et en plus, des associations défendent cet « irresponsable » et instrumentalisent le procès (effectivement, où est le scandale ???).

      Voilà, rendez-vous le 21 novembre pour le délibéré. Fin de l’audience.

      Toute cette plaidoirie, juridiquement c’est des effets de manche (à part pour le droit de clôturer, à condition de respecter la réglementation).

      Mais c’est significatif de l’usage que font tous nos détracteurs (escrolos, chasseurs et autres ayatolas) de tout ce qu’ils trouvent et déforment de mauvaise foi.

      Ils ne se privent pas de visiter nos forums !!!!

      Qui parmi nous visite des forums de chasseurs ? (je ne sais même pas si ça existe tellement ça me branche), d’écolos et autres ?

      Et leur mauvaise foi à gerber.

      Utiliser un règlement FFM à l’usage de compétitions pour expliquer que Frédéric qui effectue sa balade dominicale est un abruti incapable de quelque respect que se soit.

      Tirons-en les leçons.

      Réagissons.

      Sinon adieu la moto.

      #1125210
      dedeel
      Participant

        D ABORD MERCI POUR TON COMPTE RENDU TRES REALISTE DANS CES CIRCONSTANCES TRES DOULOUREUSES OU L ON APPREND QUE CA N EST PAS LA PREMIERE FOIS QUE CA ARRIVE.EST CE QUE LA FAMILLE EST BIEN SOUTENUE?A T ELLE DES BESOINS MATERIELS AUXQUELS NOUS POURRIONS ESSAYER DE SUBVENIR AVEC D AUTRES ENDURISTES? PRIONS POUR QUE DE TELS DRAMES N ARRIVENT PLUS JAMAIS

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