Ancien conseiller sportif de Dylan Ferrandis qui fera sa grande rentrée sportive demain, pour l’ouverture du championnat américain de SX Lites Est à Minneapolis, Bruno Losito regarde d’un œil attentif cette première. Nous l’avons contacté pour savoir ce qu’il lui aurait conseillé au sudiste, s’ils avaient toujours bossé ensemble…
Alors Bruno, tu lui aurais dit quoi à Dylan pour aborder cette épreuve qui marque le début de sa carrière US ?
« Avant toute chose, il faut savoir que Dylan et moi, on échange régulièrement. Le conditionnel n’est donc pas nécessaire (rires). On s’est appelés il y a un mois et depuis, on se parle toutes les semaines. Même si nous n’avons pas de contrat pour travailler ensemble, on collabore toujours. Que ce soit physiquement, ou techniquement, sur sa machine. Physiquement, c’est vrai qu’il est coaché par Gareth Swanepoel, mais comme il a pas mal de pilotes à gérer et que je connais bien Dylan, ça m’a semblé utile de lui filer un coup de main. C’était naturel. Surtout qu’au final, nos programmes et nos façons de travailler ne sont pas si éloignés que cela avec Gareth. On partage la même idée : il est inutile de tuer les pilotes en les surentraînant avant une course et mieux vaut qu’ils supportent des petites charges de travail qualitatives que des lourdes quantitatives… «
Et donc, Dylan est au top à la veille de ce grand rendez-vous ?
« Oui, il est bien. Son genou est bien remis même s’il n’est pas à 100% et s’il n’a pas retrouvé toute sa force. Sa flexion pourrait être encore un peu mieux, mais sur la moto, ça ne le dérange pas. Non, il est bien. Il a bien travaillé et ce n’est pas son principal souci. Idem pour la moto. Maintenant qu’il a bien aiguillé son team sur la moto qu’il souhaitait, qu’on a validé les choix techniques en fonction de vidéos et de son ressenti, sa machine est faite pour lui. Ce qui ne fut pas simple à faire car il est vrai qu’aux US, les pilotes roulent très dur en suspensions. Et le team avait ses propres idées. Notamment au niveau de la fourche. Mais Dylan avait des progrès à faire dans les whoops et là, y’a pas de secret, il faut une fourche assez ferme. Mais aujourd’hui, il est parfaitement à l’aise sur une piste de SX. »
Donc si l’on parle au présent, quels conseils lui as-tu donnés ?
« Je lui ai dit de ne pas trop en faire, de se concentrer déjà sur les obstacles pour les passer convenablement, bien les enchainer. Avant de trouver de la vitesse, c’est la base. Il doit s’appliquer sur la piste et rouler de façon intelligente, sans trop se mettre la pression par rapport à ses adversaires et le championnat. C’est un round d’observation et d’apprentissage. Je sais qu’il a les capacités d’être devant, dans les trois premiers, mais il ne doit pas s’emballer, mettre la charrue avant les bœufs. Il doit apprendre le SX US, même si aujourd’hui, sur le terrain Yamaha, c’est lui qui a le meilleur temps chrono. Maintenant, être rapide sur un tour, c’est une chose, lors d’une course, s’en est une autre. Il sera dans un nouvel environnement, avec des nouveaux adversaires, il doit tout réapprendre et se dire que de toute façon, il donnera son meilleur. Mais peut être qu’il sera derrière. C’est possible. Et la grande inconnue est là, comment réagira-t-il s’il signe un temps très moyen, à trois secondes des leaders, s’il se fait doubler par des grappes de mecs, s’il n’est pas à l’aise, s’il se fait bousculer dans tous les virages… Tout est là, dans sa capacité à accepter la nouveauté et la difficulté. J’avais prévu d’aller le voir pour l’aider dans cette épreuve, mais hélas, ça n’a pas été possible. Il sera seul, avec sa copine et sans doute, quelques amis, mais ça ne change rien, il saura quoi faire. J’ai confiance en lui. »
“Il a les capacités d’être devant, dans les trois premiers, mais il ne doit pas s’emballer, mettre la charrue avant les bœufs.”
Bon et sinon, tu vas t’occuper comment cette année ?
« Et bien, je continue d’épauler Livia Lancelot, Pela (ndr, Pierre Alexandre Renet), Arnaud Degousé qui a fini troisième du championnat de France des Sables, les frères Aubin et Zach Pichon. Mika voulait que je travaille avec lui car à priori, ça ne collait pas tout à fait avec Gareth Swanepoel qu’il avait approché. On habite à deux cent kilomètres, on parle la même langue, on a la même culture, c’est plus simple… En tout cas, ne vous fiez pas aux résultats bruts de Zach ce week-end, lors du cross inter de Lacapelle Marival. D’ici quelques temps, il signera de belles choses car il progresse vite et sa marge de progression reste importante. Sinon, j’ai un autre projet sous le coude, mais c’est encore trop tôt pour en parler…”