Chaud de chez chaud ce championnat de France Junior dont le dénouement est prévu ce week-end à Mothern, dans l’est. Après six épreuves, trois pilotes peuvent encore prétendre au titre. Thibault Benistant, le leader du championnat avec 235 points, Maxime Charlier, le second qui n’accuse qu’un déficit de 3 pions et enfin Calvin Fonvieille, le dernier lascar sur le podium avec 226 points au compteur. Rien n’est fait ! Alors en cette veille de duel sous haute tension, on a appelé les gaziers pour savoir s’ils dormaient bien la nuit et s’ils avaient fourbi leurs armes. Paroles en ce jeudi midi à l’albigeois Calvin Fonvieille, l’homme qui a signé le plus de victoires de manches, quatre, et d’épreuves, deux, pour le moment !
Alors Calvin, comment te sens-tu en cette veille de grande finale ?
” Plutôt bien. Physiquement, tout va pour le mieux et mentalement, c’est nickel. Je suis très motivé à la veille de cette course. Je sais que ça va être compliqué, neuf points de retard, c’est conséquent. Mais je vais tout donner pour aller chercher ce titre. De toute façon, je pense que ma saison est déjà manquée. Je n’ai pas réussi à être régulier, comme je le souhaitais. J’ai fait une saison en dents de scie, à scorer parfois des sixième ou septième places et pour moi, ce n’est pas terrible. Quand tu pars vingt-cinquième, comme il m’est arrivé quelques fois, tu ne peux pas espérer monter sur le podium. A partir du top 10, ça roule vraiment bien. Thibault ou Max ont signé une plus belle saison selon moi. Ils ont été bien plus réguliers. Alors si jamais je parviens à décrocher le titre, c’est du bonus ! Et puis avec ces neuf points de retard, je ne pense pas être le pilote attendu. Ce sont eux, les favoris qui doivent gérer la pression. Moi, je n’ai qu’une tactique, gagner les deux manches… Donc, prendre deux bons départs ! En ce moment, ça se passe bien à ce niveau, mais on verra ce qu’il en est ce week-end. En tout cas, quel que soit le résultat, je suis heureux de pouvoir vivre ce genre de courses, avec un tel scénario. Ça distille de bonnes sensations, pleines d’adrénaline. Quelque part, ça prouve que je ne suis pas trop mauvais et surtout, ce sont des moments exceptionnels. On ne les vit pas tous. J’avais déjà vécu un moment similaire, en 2012, lors du Minivert 85 où je me battais contre Maxime Renaux. Cinq points nous séparaient avant la finale et c’était chaud. Bon, il avait gagné, mais aujourd’hui, cette course a conservé une saveur particulière…”
En tout cas, quel que soit le résultat, je suis heureux de pouvoir vivre ce genre de courses, avec un tel scénario.
Si jamais il fallait jouer des coudes pour décrocher le titre, tu t’en sens prêt ?
” Oui, s’il le faut. Je m’en sens capable en tout cas. Après trois saisons de Junior, je suis plutôt costaud physiquement et ça ne m’effraie pas. Maintenant, je me suis rendu compte qu’il faut mieux se concentrer sur son pilotage pour essayer d’aller vite que de s’engager dans des duels avec des pilotes. Ça finit bien mieux généralement. Et ça vaut pour tout le monde. En plus, franchement, ce n’est pas dans ma nature d’être agressif à moto, comme dans celles de mes adversaires je pense.”
Tu aimes le circuit de Mothern où se déroulera cette finale ?
“J’y ai gagné une manche du Cadet, lors de ma première année, en 2013, mais je crois que la piste a bien changé depuis. Elle tourne en sens inverse. Le sable n’est pas franchement ma texture préférée, mais bon là-bas, ce n’est pas du gros sable comme en Hollande…”
Ça peut changer ta vie un titre en Junior ?
” Je n’y ai jamais réfléchi… Je ne pense pas. Ça doit aider un peu, mais bon, dans le milieu, les décideurs savent de quoi on est capables, nous trois. Une saison, c’est énormément de paramètres à gérer et personnellement, je n’ai pas été bon tout le temps. Juste à Saint-Jean et Castelnau en fait, là où je gagne.”
Tu as fini sixième du championnat en 2016, tu partais pour le titre ?
” Oui, car je me battais déjà pour une place sur le podium. Les pilotes devant étant montés en catégorie supérieure, j’étais l’un des favoris. Après, j’ai commis trop de bêtises. Et puis, surtout, parfois, mes adversaires étaient super rapides. Tu ne peux pas être toujours le plus fort !”
Quel est ton programme post Junior ?
” Je vais finir l’Europe125 car j’ai la chance de pouvoir intégrer la structure VHR, ce qui va me permettre de pouvoir rouler au Italie (Ottobiano), au Portugal (Agueda), en Belgique (Lommel), en Suisse (Frauenfeld) et en Suède (Uddevalla). Ensuite, direction le SX Tour et le Pro Hexis Supercross avec le team LR Motorsport Moto17. C’est vrai que je vais enchaîner les courses, mais c’est ce que j’aime. C’est motivant de rouler tous les week-ends. J’en ai besoin !”
Et pour 2018 ?
” Pfff ! Alors là, je ne sais absolument pas ce que je ferai ! Aucune idée. Roulerai-je en cross, en enduro ? Je ne sais pas !”