Le leader du championnat MXGP au lendemain du GP de Suède, Romain Febvre, continue à déjouer tous les pronostics, à dépasser toutes les (ses) espérances les plus folles et à dézinguer toute forme de pression, alors qu’il n’est pourtant qu’un débutant en catégorie reine.
En Suède le week-end dernier le Français a signé son quatrième succès de rang et cela fait six épreuves qu’il ne descend plus du podium ! D’ailleurs, lors des six derniers GP, il a remporté six manches, soit une course sur deux. Un bilan formidable, d’autant plus impressionnant qu’il est tellement inattendu…
Aussi certains observateurs du monde des GP MX, totalement déboussolés semble-t-il par l’irruption imprévue d’un tel phénomène, doutent-ils encore des chances de l’officiel Yamaha Factory Racing Yamalube d’aller conquérir un premier titre mondial dès sa première saison au plus haut niveau, prétendant qu’au vu de son style de pilotage « à risques » RF 461 aurait peu de chances de terminer l’année sans passer lui aussi par la case infirmerie… Comme quoi, décidément, on ne peut pas plaire à tout le monde !
“Je pense que les résultats parlent d’eux-mêmes, et plutôt en ma faveur. Le reste… je m’en fiche ! “
Lorsqu’on lui rapporte ces vils commentaires, lui demandant ce qu’il en pense tout en précisant que jusqu’à présent il n’est allé à la faute que deux fois en vingt-deux manches, aux Pays-Bas et en Italie, la réponse ne se fait pas attendre : « Je ne sais pas, je ne m’intéresse guère à ce que l’on peut raconter ici ou là. J’essaie juste d’être le plus appliqué, le plus coulé possible dans mon pilotage. Ici, en Suède, j’ai commis une ou deux erreurs en seconde manche, c’est vrai, mais pas une seule durant la première course, par exemple. Je pense que les résultats parlent d’eux-mêmes, et plutôt en ma faveur. Le reste… je m’en fiche ! ».
” Comparé à tous ceux que j’ai coachés depuis trente ans, Romain a l’air beaucoup moins sensible à la pression et je dirai que pour un pilote, c’est un avantage… énorme ! ” Michele Rinaldi
L’une des grandes forces de Febvre, c’est cette capacité à faire abstraction de ses adversaires, de leur potentiel et de la menace qu’ils peuvent représenter : il n’y pense même pas, il se contente de s’occuper de lui, de sa course, point. Sympa et décontracté, Romain, a connu (connaît !) une progression météorique en Grands Prix et, s’il a toujours l’air d’être le premier épaté par sa réussite, s’il conserve sa désarmante franchise naturelle, il supporte sans encombre l’éclat des feux de la rampe, sachant s’amuser avec une aisance innée de sa popularité toute neuve. Bref, comme le souligne Michele Rinaldi, qui en tant que Yamaha Team Principal en a vu défiler quelques-uns et non des moindres sous sa coupe, de Donny Schmit à David Philippaerts en passant par Bob Moore ou Stefan Everts (pour ne citer que les champions « couronnés ») : « Jusqu’à présent il a semblé étranger à toute forme de pression, ce qui me paraît totalement incroyable. Ni en France, ni en Italie, il ne s’est montré perturbé… Comparé à tous ceux que j’ai coachés depuis trente ans, Romain a l’air beaucoup moins sensible à la pression et je dirai que pour un pilote, c’est un avantage… énorme ! ».